Ce billet s’inscrit dans une démarche de recherche-action par laquelle le Programme Société Numérique de l’Agence pour la Cohésion des Territoires (ANCT) souhaite approfondir la pertinence et les modalités d’usage des Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC) pour le portage des communs numériques initiés ou rejoints par un acteur public. Il s’agit notamment d’exposer les avantages de ces structures pour organiser des communautés autour de la production et le maintien de communs numériques, mais également d’identifier les différentes limitations rencontrées par des acteurs du terrain afin de proposer des pistes de solutions.
Une méthodologie en deux temps a été menée, s’appuyant sur une recherche bibliographique et différents entretiens et ateliers, permettant l’identification des « irritants » (au sens de tout ce qui peut ralentir ou bloquer la constitution de telles SCIC dans un contexte de communs) d’une part ; et la formalisation de pistes de solutions d’autre part.
Cette approche en deux temps a permis, au cours d’entretiens avec des porteurs de communs structurés en SCIC ainsi qu’à l’occasion d’un atelier de travail les réunissant tous, de faire émerger deux grands irritants :
le manque d’acculturation des acteurs publics au droit des SCIC, qui est adressée dans ce billet ;
la difficulté à bien définir le projet de commun et l’objet de la coopérative dans les statuts de cette dernière, qui fait l’objet d’un second billet.
Au cours de l’atelier, il a été entrepris de décomposer chaque irritant en problématique, et d’esquisser des préconisations devant permettre de répondre à chacune de ces problématiques. Par la suite, les préconisations ont été étayées, en s’appuyant et complètant les différentes ressources préexistantes, auxquelles cette étude renvoie autant que nécessaire :
les ressources produites par le Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire (RTES) et destinées à faciliter le recours aux SCIC par les acteurs publics :
Il ressort des entretiens et ateliers conduits avec des acteurs des SCIC et des porteurs de communs que le travail de définition et de cadrage à mener dans la rédaction des statuts de la coopérative, dès lors qu’elle est destinée à porter un projet de commun numérique, est triple. D’abord, il convient de bien définir le commun numérique. Ensuite, il y a un enjeu essentiel à bien définir l’objet de la SCIC au-delà du seul portage du commun numérique, notamment le volet commercial de la structure. Enfin, le choix de la licence libre sous laquelle sera diffusée le commun constitue une mise en application de l’objet de la SCIC ainsi défini.
II. Bien définir le commun
L’une des difficultés qui peut survenir dans le cadre de la création d’une SCIC destinée à structurer un projet de commun initié ou rejoint par un acteur public réside dans une définition lacunaire de ce qui constitue un commun numérique d’une part ; et de ce en quoi consiste le commun numérique objet de la coopérative d’autre part.
A. S’assurer de la bonne Compréhension par les sociétaires de ce qu’est un commun
L’absence de définition unanimement reconnue rend la notion de commun numérique difficile à appréhender pour l’acteur public. À cela s’ajoute le fait que le commun constitue un mode d’organisation et de production radicalement différent de ceux généralement connus des acteurs publics.
Commun numérique : une absence de définition préjudiciable
Problématique
Les communs numériques constituent un concept connu de longue date mais mal défini, ce qui peut entraîner des divergences entre les membres d’un même projet.
Préconisations
Comme cela avait été soulevé dans le cas des GIP, il pourrait être envisagé de mener un grand programme d’acculturation des agents publics pour promouvoir une définition opérationnelle de ce que sont les communs numériques. En effet, les communs ne souffrent pas tant d’une absence de définition mais d’une pluralité de définitions qui se recoupent sur des points essentiels et qu’un travail de centralisation permettrait de synthétiser afin de produire une définition opérationnelle.
À plus court-terme, mobiliser dès la création de la SCIC les différentes ressources produites par l’ANCT autour des communs numériques permettra d’aligner la compréhension de ce qu’est un commun numérique entre les membres du GIP .
Préconisation 1
Mobiliser les ressources mises à disposition par l’ANCT pour aligner la compréhension par les parties prenantes de ce qu’est un commun numérique.
Par la suite, la définition issue de ce travail d’alignement entre sociétaires pourra être ajoutée aux statuts de la SCIC. En ce sens, la définition utilisée par l’ANCT constitue un bon point de départ pour définir un commun numérique :
“Un commun désigne une ressource produite et/ou entretenue collectivement par une communauté d’acteurs hétérogènes, et gouvernée par des règles édictées par la communauté, assurant le caractère collectif et partagé de la ressource.”
On pourra ainsi rédiger :
« La SCIC XXX a pour objet la production et le développement de la ressource XXX, constituée en commun, c’est-à-dire comme une ressource produite et/ou entretenue collectivement par une communauté d’acteurs hétérogènes, et gouvernée par des règles édictées par la communauté, assurant le caractère collectif et partagé de la ressource »
Référence :
Préconisation 2
Intégrer à l’article relatif à l’objet de la SCIC une définition du concept de commun numérique.
Commun numérique : un mode d’organisation et de production radicalement différent
Problématique
Les communs numériques constituent des modes d’organisation des communautés et de production des ressources radicalement différents de ceux généralement mobilisés par les acteurs publics. Aussi, il importe de s’assurer de la bonne compréhension de ce que sont les communs numériques par les différentes parties prenantes, et notamment les acteurs publics.
D’une part, les sociétaires d’une SCIC n’ont pas toujours conscience qu’ils contribuent à un commun, au-delà du seul bénéfice pour leurs publics cibles ; et d’autre part, certains acteurs peuvent assimiler commun et gratuité.
Préconisations
Afin de faciliter la compréhension et l’appropriation du concept de communs par les différents acteurs, et d’aligner les visions de toutes les parties prenantes le plus en amont possible dans la vie du projet, plusieurs ressources produites par l’ANCT notamment pourront être mobilisées. C’est notamment le cas de l’Infographie « Le commun et sa ressource » produite par le Collectif BAM et inno³ à l’occasion de Numérique en commun[s] 2021.
Préconisation 3
Mobiliser l’infographie « Le commun numérique et sa ressource » réalisée lors de NEC, en collaboration avec le Collectif BAM et inno³ pour sensibiliser au fonctionnement du commun.
Au-delà de ces ressources quelque peu théoriques, les porteurs de projet de communs désireux de se structurer en SCIC pourraient bénéficier du partage d’expériences d’autres acteurs ayant entrepris la même démarche. Afin de faciliter ce type d’échanges, et à l’instar de ce qui a été proposé concernant les GIP, une communauté des SCIC productrices de communs numériques pourrait être créée.
Préconisation 4
Mettre en place une communauté des SCIC pour pouvoir mutualiser des ressources et partager des expériences.
B. Définition de l’objectif poursuivi par la SCIC
Une fois défini le concept de commun numérique, il importe de s’assurer que les parties prenantes soient en accord sur le commun spécifique qu’elles ambitionnent de produire et maintenir au sein de la SCIC.
Bien définir le commun
Problématique
En effet, il peut arriver que les acteurs se retrouvent autour d’un besoin ou d’un objectif insuffisamment défini, ce qui peut rapidement entraîner des dissensions. Une définition claire et précise du commun numérique objet de la SCIC doit être intégrée aux statuts pour pallier cela. Ce commun doit être décrit d’un point de vue technique (notamment fonctionnel) et juridique (objets de propriété intellectuelle et modalités d’exploitation de ces derniers) afin de s’assurer que les membres partagent les mêmes ambitions de mutualisation.
Préconisation
En exemple, l’objet de la SCIC TETRIS est précisément défini au sein de ses statuts :
“[…] La SCIC [« Transition Écologique Territoriale par la Recherche et l’Innovation Sociale »] réunit des moyens d’accompagnement et des structures partenaires [pour doter] le territoire d’unoutil qui met en dynamique un Centre de recherche appliquée en sciences économiques et sociale, un Incubateur de projet, des entreprises et des Structures de l’ESS – au sens de la loi du 31 juillet 2014 – exerçant des pratiques confirmées en termes de développement soutenable.
Bien plus qu’un espace de travail partagé, cet outil est un laboratoire opérationnel innovant qui met en place les conditions nécessaires à l’émergence de l’intelligence collective au service de besoins non (ou mal) satisfaits sur un territoire […]. »
Une telle définition permet d’identifier à l’échelle du projet les caractéristiques essentielles du commun numérique tel que défini précédemment – soit la ressource, la communauté et les règles de gouvernance :
la ressource : un outil qui met en dynamique un Centre de recherche appliquée en sciences économiques et sociale, un Incubateur de projet, des entreprises et des Structures de l’ESS ;
la communauté : des structures partenaires (les sociétaires de la SCIC) ;
les règles de gouvernance : les conditions nécessaires à l’émergence de l’intelligence collective (une mention du caractère démocratique de la gestion du commun pourrait être un point d’amélioration)
Préconisation 5
Intégrer aux statuts de la SCIC, à la suite de la définition du concept de commun numérique, une définition claire et précise du commun numérique objet de la coopérative.
Engager une rédaction collaborative des statuts
Problématique
Le travail de définition de l’objectif vers lequel tend la SCIC peut faire émerger des intérêts divergents entre les membres. Cela peut conduire à des conflits susceptibles de paralyser la gouvernance du commun.
Préconisation
Pour éviter cela, il sera essentiel de bien décrire dans les statuts les mécanismes de gouvernance de la structure.
Préconisation 6
Co-rédiger les statuts de la SCIC avec toutes les parties-prenantes le souhaitant, et notamment les aspects liés à la gouvernance de la SCIC et du commun qui en est l’objet.
Détailler les modalités de gestion du commun
Problématique
Définir dans l’objet de la coopérative la notion de commun en général, ainsi que le commun particulier dont la SCIC a pour but la production est nécessaire. Toutefois, afin de s’assurer que la SCIC se conforme bien à ses définitions au cours de sa vie, il convient de préciser les modalités de gestion du commun au sein de la coopérative.
Il est également essentiel de constituer la SCIC sur une base solide de sociétaires. En effet, constituer une SCIC autour d’un projet qui ne compte qu’un faible nombre de participants réellement impliqués conduirait à établir une gouvernance un peu bancale et faiblement représentative, donc faiblement légitime, qui à son tour freinerait l’adhésion de nouveaux membres.
D’autre part, la non-adhésion à la coopérative d’un acteur déterminant du secteur, du fait d’un manque de co-construction des statuts, pourrait remettre en cause l’existence même de la SCIC. Il importe donc d’initier des démarches collaboratives en ce sens.
Préconisations
Pour ce faire, il est essentiel de pouvoir identifier les enjeux de gouvernance à anticiper et la meilleure façon de les formaliser au sein des statuts afin de s’assurer que la définition du commun soit respectée tout au long de la vie de la SCIC, tout en assurant une gestion efficace et pérenne de cette dernière par les sociétaires. Pour ce faire, le Tutoriel aux communs numériques – Section Pérenniser pourra être mobilisé.
Préconisation 7
Identifier les enjeux de gouvernance à anticiper et la meilleure façon de les formaliser au sein des statuts.
La concrétisation de ces orientations pourra passer par l’organisation d’un atelier de définition du cadre de collaboration au sein de la SCIC réunissant les sociétaires, voire les tiers intéressés par le projet et s’appuyant sur en s’appuyant sur la Fiche méthodologique : Définir le cadre de collaboration d’un projet issue du Tutoriel aux communs numériques.
Préconisation 8
Réaliser un atelier de définition du cadre de collaboration au sein de la SCIC
III. Bien définir l'objet de la SCIC au-delà du commun
Problématique
La SCIC constitue une forme coopérative particulière, étant avant tout une société commerciale. Ainsi, la loi dispose que toutes les SCIC doivent avoir pour objet la production ou la fourniture de biens et de services d’intérêt collectif, qui présentent un caractère d’utilité sociale. Nous avons pu voir que l’exigence de la poursuite de l’intérêt collectif et de l’utilité sociale font de la SCIC une structure particulièrement adaptée au portage de communs numériques. Cela ne doit pas faire oublier que cet objectif doit être poursuivi par la coopérative au travers de la production ou la fourniture de biens et de services, activité commerciale qu’il importe de bien définir. De fait, la SCIC ne constitue qu’un moyen d’assurer la pérennité et le développement d’un commun numérique, qui fédère un écosystème qui dépasse la seule coopérative. La définition de l’objet de la SCIC et du modèle économique lié est donc nécessaire pour permettre à la SCIC de se situer au sein de cet écosystème, mais également aux membres de l’écosystème de pouvoir se positionner par rapport à la SCIC.
Préconisations
Ainsi, il sera utile de formaliser auprès des acteurs de l’écosystème que la pérennisation d’un projet de commun numérique repose sur la recherche d’un double équilibre :
D’une part, le développement d’un modèle économique à l’échelle collective. C’est-à-dire d’une stratégie mise en place pour pérenniser économiquement le projet d’un point de vue des besoins tant en termes de développement que de maintenance. Le modèle économique s’appuie ainsi à la fois sur les ressources mises à disposition par les membres du projet et sur des ressources propres lorsque le projet est porté par une structure autonome.
Préconisation 9
Expliciter auprès des acteurs de l’écosystème en quoi la création d’une SCIC est vectrice de pérennisation pour le projet de commun numérique et bénéficie de fait à tous les acteurs.
D’autre part, d’un modèle d’affaires à l’échelle de chaque membre, y compris de la SCIC. Cela désigne la capacité propre de chaque acteur de l’écosystème à générer et à capter une valeur lui permettant de rendre ses contributions pérennes.
Préconisation 10
Définir et expliciter le modèle économique de la SCIC afin de permettre aux autres membres de l’écosystème s’assurer qu’elle soutient le commun et qu’elle ne cannibalise pas les possibilités de développement des membres de la communauté.
De la même façon, si son objet est mal défini, la SCIC pourrait également être perçue comme parasitant l’écosystème dans lequel elle souhaite s’intégrer. Cela peut notamment être lié au fait que la SCIC alloue du financement pour couvrir ses frais de fonctionnement, et non pour enrichir le commun, sans apporter de réelle plus-value à ce dernier.
Préconisation 11
Publier les documents relatifs au modèle économique de la coopérative afin d’expliciter l’apport de la coopérative au commun et d’ainsi rassurer par la transparence.
IV. Choisir la ou les licence·s libre·s appliquée·s aux ressources produites
A. Choisir la licence
Problématique
Le choix de la ou des licence·s appliquée·s aux ressources objet du commun est également déterminant. En effet, la licence est à la fois la première concrétisation de la production d’un commun – puisqu’elle organise le partage de cette dernière ; et la matérialisation – par les obligations qu’elle contient – du modèle économique défini pour le commun. Par ailleurs, l’absence de choix d’une licence est autant un risque en interne (l’un seul des membres de la communauté peut à tout moment remettre en cause les conditions de réutilisation de sa contribution) qu’en externe (les tiers peuvent décider de ne pas utiliser la ressource compte tenu de l’absence de vecteur contractuel).
Préconisation
Le choix de la licence libre appliquée à la ressource est un déterminant dans la vie d’un commun numérique. Cependant, avant d’opérer un tel choix, il conviendra de s’assurer que les conditions de diffusion sous licence libre des ressources produites au sein de la SCIC sont réunies en s’appuyant sur les guides Etalab.
Préconisation 12
S’assurer que les conditions de diffusion sous licence libre des ressources produites au sein de la SCIC sont réunies.
Une fois cette vérification faite, le choix de la licence sera fonction du type de ressource produite. Par ailleurs, la licence choisie devra, afin de faciliter sa réutilisation par l’acteur public, être homologuée par décret.
Référence :
Préconisation 13
Choisir une licence adaptée à chaque type de contenu créé, parmi celles homologuées.
Si seules quelques licences applicables au logiciel ont été homologuées, le choix entre elles peut ne pas être évident pour les porteurs de communs numériques. Aussi, il pourra être utile de réaliser en amont une étude complète auprès des différents sociétaires, mais aussi des réutilisateurs voire des usagers du commun, afin de choisir la licence adaptée dans le contexte SCIC, son modèle économique et ses objectifs.
Préconisation 14
Réaliser une étude pour choisir la licence adaptée dans le contexte SCIC, son modèle économique et ses objectifs.
B. Expliciter le choix de licence
Le choix de la licence libre est déterminant dans la vie d’un commun et dans les rapports entre la ressource et ses éventuels utilisateurs et contributeurs. Aussi, il sera nécessaire d’expliciter ce choix dans les statuts, au sein d’un article consacré à la propriété intellectuelle, et qui pourra être rédigé comme suit :
« Les ressources produites par la coopérative dans le cadre de son activité seront partagées sous différentes licences libres : les codes-sources logiciels seront partagés sous [préciser licence] ; les bases de données seront partagées sous… ; toutes les autres créations seront partagées sous… »
Préconisation 15
Expliciter dans les statuts le choix de licence opéré.
Récapitulatif des préconisations
Mobiliser les ressources mises à disposition par l’ANCT pour aligner la compréhension par les parties prenantes de ce qu’est un commun numérique.
Intégrer à l’article relatif à l’objet de la SCIC une définition du concept de commun numérique.
Mobiliser l’infographie « Le commun numérique et sa ressource » réalisée lors de NEC, en collaboration avec le Collectif BAM et inno³ pour sensibiliser au fonctionnement du commun.
Mettre en place une communauté des SCIC pour pouvoir mutualiser des ressources et partager des expériences.
Intégrer aux statuts de la SCIC, à la suite de la définition du concept de commun numérique, une définition claire et précise du commun numérique objet de la coopérative.
Co-rédiger les statuts de la SCIC avec toutes les parties-prenantes le souhaitant, et notamment les aspects liés à la gouvernance de la SCIC et du commun qui en est l’objet.
Identifier les enjeux de gouvernance à anticiper et la meilleure façon de les formaliser au sein des statuts.
Réaliser un atelier de définition du cadre de collaboration au sein de la SCIC.
Expliciter auprès des acteurs de l’écosystème en quoi la création d’une SCIC est vectrice de pérennisation pour le projet de commun numérique et bénéficie de fait à tous les acteurs.
Définir et expliciter le modèle économique de la SCIC afin de permettre aux autres membres de l’écosystème s’assurer qu’elle soutient le commun et qu’elle ne cannibalise pas les possibilités de développement des membres de la communauté.
Publier les documents relatifs au modèle économique de la coopérative afin d’expliciter l’apport de la coopérative au commun et d’ainsi rassurer par la transparence.
S’assurer que les conditions de diffusion sous licence libre des ressources produites au sein de la SCIC sont réunies.
Choisir une licence adaptée à chaque type de contenu créé, parmi celles homologuées.
Réaliser une étude pour choisir la licence adaptée dans le contexte SCIC, son modèle économique et ses objectifs.
Expliciter dans les statuts le choix de licence opéré.
Quelles structures juridiques pour porter des communs numériques ?
#3 - Fiche Pratique : La définition du commun et de l’objet de la SCIC qui le porte
I. La démarche
Ce billet s’inscrit dans une démarche de recherche-action par laquelle le Programme Société Numérique de l’Agence pour la Cohésion des Territoires (ANCT) souhaite approfondir la pertinence et les modalités d’usage des Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC) pour le portage des communs numériques initiés ou rejoints par un acteur public. Il s’agit notamment d’exposer les avantages de ces structures pour organiser des communautés autour de la production et le maintien de communs numériques, mais également d’identifier les différentes limitations rencontrées par des acteurs du terrain afin de proposer des pistes de solutions.
Une méthodologie en deux temps a été menée, s’appuyant sur une recherche bibliographique et différents entretiens et ateliers, permettant l’identification des « irritants » (au sens de tout ce qui peut ralentir ou bloquer la constitution de telles SCIC dans un contexte de communs) d’une part ; et la formalisation de pistes de solutions d’autre part.
Cette approche en deux temps a permis, au cours d’entretiens avec des porteurs de communs structurés en SCIC ainsi qu’à l’occasion d’un atelier de travail les réunissant tous, de faire émerger deux grands irritants :
le manque d’acculturation des acteurs publics au droit des SCIC, qui est adressée dans ce billet ;
la difficulté à bien définir le projet de commun et l’objet de la coopérative dans les statuts de cette dernière, qui fait l’objet d’un second billet.
Au cours de l’atelier, il a été entrepris de décomposer chaque irritant en problématique, et d’esquisser des préconisations devant permettre de répondre à chacune de ces problématiques. Par la suite, les préconisations ont été étayées, en s’appuyant et complètant les différentes ressources préexistantes, auxquelles cette étude renvoie autant que nécessaire :
les ressources produites par le Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire (RTES) et destinées à faciliter le recours aux SCIC par les acteurs publics :
Il ressort des entretiens et ateliers conduits avec des acteurs des SCIC et des porteurs de communs que le travail de définition et de cadrage à mener dans la rédaction des statuts de la coopérative, dès lors qu’elle est destinée à porter un projet de commun numérique, est triple. D’abord, il convient de bien définir le commun numérique. Ensuite, il y a un enjeu essentiel à bien définir l’objet de la SCIC au-delà du seul portage du commun numérique, notamment le volet commercial de la structure. Enfin, le choix de la licence libre sous laquelle sera diffusée le commun constitue une mise en application de l’objet de la SCIC ainsi défini.
II. Bien définir le commun
L’une des difficultés qui peut survenir dans le cadre de la création d’une SCIC destinée à structurer un projet de commun initié ou rejoint par un acteur public réside dans une définition lacunaire de ce qui constitue un commun numérique d’une part ; et de ce en quoi consiste le commun numérique objet de la coopérative d’autre part.
A. S’assurer de la bonne Compréhension par les sociétaires de ce qu’est un commun
L’absence de définition unanimement reconnue rend la notion de commun numérique difficile à appréhender pour l’acteur public. À cela s’ajoute le fait que le commun constitue un mode d’organisation et de production radicalement différent de ceux généralement connus des acteurs publics.
Commun numérique : une absence de définition préjudiciable
Problématique
Les communs numériques constituent un concept connu de longue date mais mal défini, ce qui peut entraîner des divergences entre les membres d’un même projet.
Préconisations
Comme cela avait été soulevé dans le cas des GIP, il pourrait être envisagé de mener un grand programme d’acculturation des agents publics pour promouvoir une définition opérationnelle de ce que sont les communs numériques. En effet, les communs ne souffrent pas tant d’une absence de définition mais d’une pluralité de définitions qui se recoupent sur des points essentiels et qu’un travail de centralisation permettrait de synthétiser afin de produire une définition opérationnelle.
À plus court-terme, mobiliser dès la création de la SCIC les différentes ressources produites par l’ANCT autour des communs numériques permettra d’aligner la compréhension de ce qu’est un commun numérique entre les membres du GIP .
Préconisation 1
Mobiliser les ressources mises à disposition par l’ANCT pour aligner la compréhension par les parties prenantes de ce qu’est un commun numérique.
Par la suite, la définition issue de ce travail d’alignement entre sociétaires pourra être ajoutée aux statuts de la SCIC. En ce sens, la définition utilisée par l’ANCT constitue un bon point de départ pour définir un commun numérique :
“Un commun désigne une ressource produite et/ou entretenue collectivement par une communauté d’acteurs hétérogènes, et gouvernée par des règles édictées par la communauté, assurant le caractère collectif et partagé de la ressource.”
On pourra ainsi rédiger :
« La SCIC XXX a pour objet la production et le développement de la ressource XXX, constituée en commun, c’est-à-dire comme une ressource produite et/ou entretenue collectivement par une communauté d’acteurs hétérogènes, et gouvernée par des règles édictées par la communauté, assurant le caractère collectif et partagé de la ressource »
Référence :
Préconisation 2
Intégrer à l’article relatif à l’objet de la SCIC une définition du concept de commun numérique.
Commun numérique : un mode d’organisation et de production radicalement différent
Problématique
Les communs numériques constituent des modes d’organisation des communautés et de production des ressources radicalement différents de ceux généralement mobilisés par les acteurs publics. Aussi, il importe de s’assurer de la bonne compréhension de ce que sont les communs numériques par les différentes parties prenantes, et notamment les acteurs publics.
D’une part, les sociétaires d’une SCIC n’ont pas toujours conscience qu’ils contribuent à un commun, au-delà du seul bénéfice pour leurs publics cibles ; et d’autre part, certains acteurs peuvent assimiler commun et gratuité.
Préconisations
Afin de faciliter la compréhension et l’appropriation du concept de communs par les différents acteurs, et d’aligner les visions de toutes les parties prenantes le plus en amont possible dans la vie du projet, plusieurs ressources produites par l’ANCT notamment pourront être mobilisées. C’est notamment le cas de l’Infographie « Le commun et sa ressource » produite par le Collectif BAM et inno³ à l’occasion de Numérique en commun[s] 2021.
Préconisation 3
Mobiliser l’infographie « Le commun numérique et sa ressource » réalisée lors de NEC, en collaboration avec le Collectif BAM et inno³ pour sensibiliser au fonctionnement du commun.
Au-delà de ces ressources quelque peu théoriques, les porteurs de projet de communs désireux de se structurer en SCIC pourraient bénéficier du partage d’expériences d’autres acteurs ayant entrepris la même démarche. Afin de faciliter ce type d’échanges, et à l’instar de ce qui a été proposé concernant les GIP, une communauté des SCIC productrices de communs numériques pourrait être créée.
Préconisation 4
Mettre en place une communauté des SCIC pour pouvoir mutualiser des ressources et partager des expériences.
B. Définition de l’objectif poursuivi par la SCIC
Une fois défini le concept de commun numérique, il importe de s’assurer que les parties prenantes soient en accord sur le commun spécifique qu’elles ambitionnent de produire et maintenir au sein de la SCIC.
Bien définir le commun
Problématique
En effet, il peut arriver que les acteurs se retrouvent autour d’un besoin ou d’un objectif insuffisamment défini, ce qui peut rapidement entraîner des dissensions. Une définition claire et précise du commun numérique objet de la SCIC doit être intégrée aux statuts pour pallier cela. Ce commun doit être décrit d’un point de vue technique (notamment fonctionnel) et juridique (objets de propriété intellectuelle et modalités d’exploitation de ces derniers) afin de s’assurer que les membres partagent les mêmes ambitions de mutualisation.
Préconisation
En exemple, l’objet de la SCIC TETRIS est précisément défini au sein de ses statuts :
“[…] La SCIC [« Transition Écologique Territoriale par la Recherche et l’Innovation Sociale »] réunit des moyens d’accompagnement et des structures partenaires [pour doter] le territoire d’unoutil qui met en dynamique un Centre de recherche appliquée en sciences économiques et sociale, un Incubateur de projet, des entreprises et des Structures de l’ESS – au sens de la loi du 31 juillet 2014 – exerçant des pratiques confirmées en termes de développement soutenable.
Bien plus qu’un espace de travail partagé, cet outil est un laboratoire opérationnel innovant qui met en place les conditions nécessaires à l’émergence de l’intelligence collective au service de besoins non (ou mal) satisfaits sur un territoire […]. »
Une telle définition permet d’identifier à l’échelle du projet les caractéristiques essentielles du commun numérique tel que défini précédemment – soit la ressource, la communauté et les règles de gouvernance :
la ressource : un outil qui met en dynamique un Centre de recherche appliquée en sciences économiques et sociale, un Incubateur de projet, des entreprises et des Structures de l’ESS ;
la communauté : des structures partenaires (les sociétaires de la SCIC) ;
les règles de gouvernance : les conditions nécessaires à l’émergence de l’intelligence collective (une mention du caractère démocratique de la gestion du commun pourrait être un point d’amélioration)
Préconisation 5
Intégrer aux statuts de la SCIC, à la suite de la définition du concept de commun numérique, une définition claire et précise du commun numérique objet de la coopérative.
Engager une rédaction collaborative des statuts
Problématique
Le travail de définition de l’objectif vers lequel tend la SCIC peut faire émerger des intérêts divergents entre les membres. Cela peut conduire à des conflits susceptibles de paralyser la gouvernance du commun.
Préconisation
Pour éviter cela, il sera essentiel de bien décrire dans les statuts les mécanismes de gouvernance de la structure.
Préconisation 6
Co-rédiger les statuts de la SCIC avec toutes les parties-prenantes le souhaitant, et notamment les aspects liés à la gouvernance de la SCIC et du commun qui en est l’objet.
Détailler les modalités de gestion du commun
Problématique
Définir dans l’objet de la coopérative la notion de commun en général, ainsi que le commun particulier dont la SCIC a pour but la production est nécessaire. Toutefois, afin de s’assurer que la SCIC se conforme bien à ses définitions au cours de sa vie, il convient de préciser les modalités de gestion du commun au sein de la coopérative.
Il est également essentiel de constituer la SCIC sur une base solide de sociétaires. En effet, constituer une SCIC autour d’un projet qui ne compte qu’un faible nombre de participants réellement impliqués conduirait à établir une gouvernance un peu bancale et faiblement représentative, donc faiblement légitime, qui à son tour freinerait l’adhésion de nouveaux membres.
D’autre part, la non-adhésion à la coopérative d’un acteur déterminant du secteur, du fait d’un manque de co-construction des statuts, pourrait remettre en cause l’existence même de la SCIC. Il importe donc d’initier des démarches collaboratives en ce sens.
Préconisations
Pour ce faire, il est essentiel de pouvoir identifier les enjeux de gouvernance à anticiper et la meilleure façon de les formaliser au sein des statuts afin de s’assurer que la définition du commun soit respectée tout au long de la vie de la SCIC, tout en assurant une gestion efficace et pérenne de cette dernière par les sociétaires. Pour ce faire, le Tutoriel aux communs numériques – Section Pérenniser pourra être mobilisé.
Préconisation 7
Identifier les enjeux de gouvernance à anticiper et la meilleure façon de les formaliser au sein des statuts.
La concrétisation de ces orientations pourra passer par l’organisation d’un atelier de définition du cadre de collaboration au sein de la SCIC réunissant les sociétaires, voire les tiers intéressés par le projet et s’appuyant sur en s’appuyant sur la Fiche méthodologique : Définir le cadre de collaboration d’un projet issue du Tutoriel aux communs numériques.
Préconisation 8
Réaliser un atelier de définition du cadre de collaboration au sein de la SCIC
III. Bien définir l'objet de la SCIC au-delà du commun
Problématique
La SCIC constitue une forme coopérative particulière, étant avant tout une société commerciale. Ainsi, la loi dispose que toutes les SCIC doivent avoir pour objet la production ou la fourniture de biens et de services d’intérêt collectif, qui présentent un caractère d’utilité sociale. Nous avons pu voir que l’exigence de la poursuite de l’intérêt collectif et de l’utilité sociale font de la SCIC une structure particulièrement adaptée au portage de communs numériques. Cela ne doit pas faire oublier que cet objectif doit être poursuivi par la coopérative au travers de la production ou la fourniture de biens et de services, activité commerciale qu’il importe de bien définir. De fait, la SCIC ne constitue qu’un moyen d’assurer la pérennité et le développement d’un commun numérique, qui fédère un écosystème qui dépasse la seule coopérative. La définition de l’objet de la SCIC et du modèle économique lié est donc nécessaire pour permettre à la SCIC de se situer au sein de cet écosystème, mais également aux membres de l’écosystème de pouvoir se positionner par rapport à la SCIC.
Préconisations
Ainsi, il sera utile de formaliser auprès des acteurs de l’écosystème que la pérennisation d’un projet de commun numérique repose sur la recherche d’un double équilibre :
D’une part, le développement d’un modèle économique à l’échelle collective. C’est-à-dire d’une stratégie mise en place pour pérenniser économiquement le projet d’un point de vue des besoins tant en termes de développement que de maintenance. Le modèle économique s’appuie ainsi à la fois sur les ressources mises à disposition par les membres du projet et sur des ressources propres lorsque le projet est porté par une structure autonome.
Préconisation 9
Expliciter auprès des acteurs de l’écosystème en quoi la création d’une SCIC est vectrice de pérennisation pour le projet de commun numérique et bénéficie de fait à tous les acteurs.
D’autre part, d’un modèle d’affaires à l’échelle de chaque membre, y compris de la SCIC. Cela désigne la capacité propre de chaque acteur de l’écosystème à générer et à capter une valeur lui permettant de rendre ses contributions pérennes.
Préconisation 10
Définir et expliciter le modèle économique de la SCIC afin de permettre aux autres membres de l’écosystème s’assurer qu’elle soutient le commun et qu’elle ne cannibalise pas les possibilités de développement des membres de la communauté.
De la même façon, si son objet est mal défini, la SCIC pourrait également être perçue comme parasitant l’écosystème dans lequel elle souhaite s’intégrer. Cela peut notamment être lié au fait que la SCIC alloue du financement pour couvrir ses frais de fonctionnement, et non pour enrichir le commun, sans apporter de réelle plus-value à ce dernier.
Préconisation 11
Publier les documents relatifs au modèle économique de la coopérative afin d’expliciter l’apport de la coopérative au commun et d’ainsi rassurer par la transparence.
IV. Choisir la ou les licence·s libre·s appliquée·s aux ressources produites
A. Choisir la licence
Problématique
Le choix de la ou des licence·s appliquée·s aux ressources objet du commun est également déterminant. En effet, la licence est à la fois la première concrétisation de la production d’un commun – puisqu’elle organise le partage de cette dernière ; et la matérialisation – par les obligations qu’elle contient – du modèle économique défini pour le commun. Par ailleurs, l’absence de choix d’une licence est autant un risque en interne (l’un seul des membres de la communauté peut à tout moment remettre en cause les conditions de réutilisation de sa contribution) qu’en externe (les tiers peuvent décider de ne pas utiliser la ressource compte tenu de l’absence de vecteur contractuel).
Préconisation
Le choix de la licence libre appliquée à la ressource est un déterminant dans la vie d’un commun numérique. Cependant, avant d’opérer un tel choix, il conviendra de s’assurer que les conditions de diffusion sous licence libre des ressources produites au sein de la SCIC sont réunies en s’appuyant sur les guides Etalab.
Préconisation 12
S’assurer que les conditions de diffusion sous licence libre des ressources produites au sein de la SCIC sont réunies.
Une fois cette vérification faite, le choix de la licence sera fonction du type de ressource produite. Par ailleurs, la licence choisie devra, afin de faciliter sa réutilisation par l’acteur public, être homologuée par décret.
Référence :
Préconisation 13
Choisir une licence adaptée à chaque type de contenu créé, parmi celles homologuées.
Si seules quelques licences applicables au logiciel ont été homologuées, le choix entre elles peut ne pas être évident pour les porteurs de communs numériques. Aussi, il pourra être utile de réaliser en amont une étude complète auprès des différents sociétaires, mais aussi des réutilisateurs voire des usagers du commun, afin de choisir la licence adaptée dans le contexte SCIC, son modèle économique et ses objectifs.
Préconisation 14
Réaliser une étude pour choisir la licence adaptée dans le contexte SCIC, son modèle économique et ses objectifs.
B. Expliciter le choix de licence
Le choix de la licence libre est déterminant dans la vie d’un commun et dans les rapports entre la ressource et ses éventuels utilisateurs et contributeurs. Aussi, il sera nécessaire d’expliciter ce choix dans les statuts, au sein d’un article consacré à la propriété intellectuelle, et qui pourra être rédigé comme suit :
« Les ressources produites par la coopérative dans le cadre de son activité seront partagées sous différentes licences libres : les codes-sources logiciels seront partagés sous [préciser licence] ; les bases de données seront partagées sous… ; toutes les autres créations seront partagées sous… »
Préconisation 15
Expliciter dans les statuts le choix de licence opéré.
Récapitulatif des préconisations
Mobiliser les ressources mises à disposition par l’ANCT pour aligner la compréhension par les parties prenantes de ce qu’est un commun numérique.
Intégrer à l’article relatif à l’objet de la SCIC une définition du concept de commun numérique.
Mobiliser l’infographie « Le commun numérique et sa ressource » réalisée lors de NEC, en collaboration avec le Collectif BAM et inno³ pour sensibiliser au fonctionnement du commun.
Mettre en place une communauté des SCIC pour pouvoir mutualiser des ressources et partager des expériences.
Intégrer aux statuts de la SCIC, à la suite de la définition du concept de commun numérique, une définition claire et précise du commun numérique objet de la coopérative.
Co-rédiger les statuts de la SCIC avec toutes les parties-prenantes le souhaitant, et notamment les aspects liés à la gouvernance de la SCIC et du commun qui en est l’objet.
Identifier les enjeux de gouvernance à anticiper et la meilleure façon de les formaliser au sein des statuts.
Réaliser un atelier de définition du cadre de collaboration au sein de la SCIC.
Expliciter auprès des acteurs de l’écosystème en quoi la création d’une SCIC est vectrice de pérennisation pour le projet de commun numérique et bénéficie de fait à tous les acteurs.
Définir et expliciter le modèle économique de la SCIC afin de permettre aux autres membres de l’écosystème s’assurer qu’elle soutient le commun et qu’elle ne cannibalise pas les possibilités de développement des membres de la communauté.
Publier les documents relatifs au modèle économique de la coopérative afin d’expliciter l’apport de la coopérative au commun et d’ainsi rassurer par la transparence.
S’assurer que les conditions de diffusion sous licence libre des ressources produites au sein de la SCIC sont réunies.
Choisir une licence adaptée à chaque type de contenu créé, parmi celles homologuées.
Réaliser une étude pour choisir la licence adaptée dans le contexte SCIC, son modèle économique et ses objectifs.
Expliciter dans les statuts le choix de licence opéré.