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Baromètre du numérique 2022 : les principaux résultats
Le numérique installé dans le quotidien des FrançaisSelon cette nouvelle édition du Baromètre du Numérique, pilotée par l’Arcep, l’Arcom, le CGE et l’ANCT, la très grande majorité des Français utilise internet (92%), même chez les soixantenaires où la part des internautes atteint 96%. Seules les personnes de plus de 70 ans se démarquent avec tout de même 63% d’internautes. En moyenne, les Français passent 32 heures par semaine devant un écran, soit près d’un cinquième du temps hebdomadaire ou un peu moins d’un tiers éveillé. Plus de la moitié de la population passe en moyenne plus de trois heures par jour devant un écran.Les usages anciens se stabilisent, les nouveaux décollentCertains usages montrent des signes de reflux comme les réseaux sociaux (62% contre 67% en 2020), déjà rejetés par les plus jeunes depuis quelques années (68% contre 84% en 2017). Mais les usages anciens sont bien installés, ainsi la recherche d’emploi progresse lentement (29% contre 26% en 2017). À noter, que les actifs au chômage sont eux 83% à utiliser internet pour chercher un emploi. Les démarches administratives et fiscales n’évoluent plus beaucoup sur le long terme, mais connaissent déjà un niveau élevé (71% de la population comme en 2020, contre 67% en 2017).La part des acheteurs en ligne avait bondi pendant la crise sanitaire, cette habitude n’est pas retombée (77% contre 76% en 2020). En outre, si 7% de la population possède un casque de réalité virtuelle, un Français sur cinq a déjà essayé cet outil numérique nouveau et 1 sur 5 aimerait le faire.Certaines des fonctionnalités offertes par les appareils numériques participent d’un meilleur accès aux contenus en ligneParmi les différentes fonctionnalités disponibles, le réglage de la luminosité (83%) et le zoom de l’écran (80%) sont les plus utilisées par l’ensemble de la population équipée d’un terminal numérique, alors qu’environ 6 Français sur 10 équipés ont déjà eu recours au réglage de la taille de la police, à l’augmentation du contraste et aux commandes vocales. L’audiodescription et l’inversion des couleurs sont quant à elles peu exploitées, environ un tiers des Français ayant eu recours à l’une de ces fonctionnalités. Les utilisateurs de ces fonctionnalités sont généralement âgés de moins de 40 ans, avec notamment un recours plus important des 18-24 ans aux commandes vocales, à l’inversion des couleurs et à l’audiodescription.La sécurité et la confiance sont au cœur des usagesL’actualité montre que le numérique emporte des risques (attaques informatiques, arnaques, perte des données, etc.), la majorité des individus estiment qu’ils ont certainement (18%) ou probablement (38%) été personnellement victime d’un accès indésirable à leurs données personnelles par internet.C’est sans doute pourquoi presque tous les utilisateurs prennent des précautions avec une vigilance plus (55%) ou moins (38%) constante.Les conditions générales d’utilisation (CGU) d’un réseau social ou d’une plateforme de partage de vidéos ont été consultées par 52 % des internautes. Parmi les internautes ayant pris connaissance au moins une fois des conditions générales d’utilisation, 77% indiquent que ces informations sont facilement accessibles. La facilité de compréhension semble en revanche moins au rendez-vous et 53% des internautes qui ont consulté ces CGU estiment qu’elles sont aisément compréhensibles.42% des internautes ont déjà signalé un compte ou des contenus inappropriés en ayant recours aux dispositifs mis en place par les réseaux sociaux ou les plateformes de partage de vidéos. Les auteurs de signalements considèrent assez largement que les dispositifs mis en place sont facilement accessibles (87%), simples d’utilisation (85%) et aisément compréhensibles (80%).Davantage de personnes rencontrent toutefois des freins à la pleine utilisation du numérique48% des Français éprouvent au moins une forme de difficulté qui les empêche d’utiliser pleinement les outils numériques et internet (+ 13 points par rapport à 2020). Plus que l’équipement ou l’accès à internet, c’est la complète maîtrise des outils numériques qui reste le premier frein à la pleine utilisation du numérique (25%, + 7 points par rapport à 2020). Cela pourrait paraître à première vue contradictoire avec la progression des usages du numérique des Français, mais une utilisation plus importante des outils numériques peut aussi s’accompagner d’une prise de conscience de ses limites et donc d’une identification d’une marge de progression dans la maîtrise de ces outils.Des inégalités en compétences numériques qui s’accentuentDeux ans après le début de la crise sanitaire rythmé par les périodes de confinement, en moyenne, plus d’un Français majeur sur deux estiment mieux maîtriser ces outils (56%). Toutefois, cette moyenne est sous-tendue par de grandes disparités. En effet, si le sentiment de s’être mieux approprié les outils numériques avec la pandémie est marqué chez les cadres et professions intellectuelles supérieures (71%), à l’inverse, chez les Français parmi les plus vulnérables (non diplômés et âgés de 70 et plus), ce sentiment est partagé par une minorité (respectivement 38% et 36%). Par conséquent, l’écart se creuse sur le sentiment de montée en compétences chez les Français.Un accompagnement humain et pédagogique plébiscité face aux difficultés rencontrées dans le cadre des démarches en ligneLa dématérialisation des services publics se déploie depuis deux décennies avec une forte accélération récente. On constate une augmentation de la part de personnes ayant au moins parfois des difficultés à effectuer des démarches en ligne (54%, + 16 points par rapport à 2020).Face à ces difficultés, la solution la plus plébiscitée est de demander des explications pour réussir à réaliser la démarche seul (40%, + 16 points par rapport à 2020). Par conséquent, lorsqu’ils font face à des difficultés en ligne, en moyenne, les Français préfèrent apprendre et montée en compétence pour gagner en autonomie, d’autant plus que ces démarches en ligne mobilisent souvent des données personnelles sensibles et peuvent avoir des effets importants sur la vie quotidienne.
Une étude de référence pilotée par l’Arcep, le CGE, l'Arcom et l’ANCTInitiée en 2000, cette étude a pour objectifs :de mesurer l’adoption par les Français des équipements et étudier les pratiques numériques ;de détecter les inégalités d’accès et de compétences qu’elles soient volontaires ou subies ;de permettre à la puissance publique puisse d'anticiper les grandes tendances et mettre en œuvre une politique favorisant l’appropriation du numérique par tous.En 2022, L’enquête s’est déroulée entre le 15 juin et le 15 juillet 2022 auprès de 4 184 personnes, réparties en trois populations cibles distinctes (12 à 17 ans, 18 ans et plus, 18 ans et plus éloignés du numérique), avec des questionnaires adaptés et des quotas spécifiques, et grâce à deux types de recueil :3 448 personnes de 15 ans et plus ont été interrogées online dans l’enquête CDV (au sein de chaque région, quota sur : l’âge, le sexe, la PCS, le niveau de diplôme, la taille d’agglomération, le type de logement).573 personnes de 18 ans et plus appelées dans le rapport « éloignées du numérique » (ne disposant pas, à leur domicile, d’une ligne de connexion fixe à internet) ont été interrogées par téléphone, avec des quotas issus d’une enquête flash menée par téléphone auprès de 1 000 personnes de 18 ans et plus (sexe, âge, PCS, région, taille d’agglomération)163 personnes âgées de 12 à 14 ans ont été interrogées en ligne, après recueil de l’accord préalable de l’un des parents, avec les quotas suivants : âge, sexe, taille d’agglomération et PCS de la personne de référenceDonnées ouvertesL’ensemble des données de l’enquête depuis 2007 est disponible en open data sur le site data.gouv.fr.

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Voir tous les articlesQuelle évolution du sentiment de compétence numérique des Français.es deux ans après la crise sanitaire liée à la Covid-19 ?
Avant proposLes périodes de confinements qui se sont succédées depuis 2020 et le début de la crise de la Covid-19 ont rendu les outils numériques indispensables dans de nombreuses démarches et activités du quotidien. Maintien des liens avec les proches, télétravail, cours en ligne, démarches administratives dématérialisées : l’ensemble de la population a été amenée à prendre main des outils parfois peu familiers. Quels sont les impacts de cette période liée à la crise sanitaire sur le rapport au numérique des Français.es ?Une série de questions, introduites dans le Baromètre du numérique 2022 par le programme Société Numérique de l’Agence nationale de la cohésion des territoires, permet de répondre en partie à cette question globale en adressant les sujets du sentiment de compétence numérique, de l'autonomie et des freins perçus par les Français.es dans l'utilisation du numérique.
Des inégalités en compétences numériques qui s’accentuentA la question « Depuis deux ans et les différentes périodes de confinement, avez-vous l’impression de mieux maîtriser les outils numériques pour les différentes démarches et activités de votre vie quotidienne », 57% des personnes interrogées répondent positivement (16% « Oui, tout à fait » et 41% « Oui, plutôt »).
Toutefois, cette moyenne est sous-tendue par de grandes disparités. En effet, si le sentiment de s’être mieux approprié les outils numériques avec la pandémie est marqué chez les cadres et professions intellectuelles supérieures (71%), à l’inverse, les Français parmi les plus vulnérables (non diplômés et retraités), quant à eux, sont une minorité à avoir l’impression de gagner en maîtrise depuis ces deux dernières années (respectivement 38% et 43%). Par conséquent, l’écart se creuse sur le sentiment de monter en compétences chez les Français.es.
En outre, l’impression de mieux maîtriser les outils numériques depuis deux ans décroît avec l’âge : elle concerne 74% des 18-24 ans, 68% des 25-39 ans, 61% des 40-59 ans, 52% des 60-69 ans, 36% des plus de 70 ans.
Une progression sensible de l’autonomie face aux outils numériquesUne question introduite dans le Baromètre en 2018 et reconduite en 2019 et 2022 (« Quand vous rencontrez une difficulté en utilisant des outils informatiques et numériques : que faites-vous ? ») met en relief l'évolution des comportements, notamment une ce qui pourrait être interprété comme une augmentation de l'autonomie des Français.es : +9 points par rapport à 2019 de personnes qui se « débrouille seule » lorsqu'elles rencontrent une difficulté avec le numérique.
Elle permet aussi de décomposer la population en quatre groupes :
Les personnes « autonomes » : elles déclarent ne jamais rencontrer de difficultés ou déclarent se débrouiller seule : leur part dans la population adulte est passée de 39 % en 2018 à 51% en 2022 ;Les personnes qui cherchent de l’aide auprès de leur entourage : leur part a décru en quatre ans, passant de 36% à 29% ;Les personnes qui abandonnent quand elles rencontrent une difficulté : leur part a décru, passant de 8% à 5% ;Les personnes n’ayant jamais utilisé d’outils informatiques ou numériques : leur part est passée en quatre ans de 10% à 7%.
Le niveau de diplôme continue de creuser les écarts : la proportion d’utilisateurs autonomes atteint 56% chez les titulaires du baccalauréat et 58% parmi les diplômé.e.s du supérieur, alors que les non-diplômé.e.s sont très minoritairement autonomes (32%).
Alors que la population des internautes est constituée d’autant d’hommes que de femmes, les hommes affirment plus souvent savoir se débrouiller seuls (45%) que les femmes (36%). 11% des hommes et 10% des femmes affirment ne pas rencontrer de difficultés (12 %). L’interrogation sur les « effets de genre » dans la relation au numérique traverse depuis 15 ans les travaux qui se penchent sur les usages et les compétences numériques. De nombreux travaux ont ainsi mis en relief une moindre confiance des femmes dans leurs compétences numériques.
Le cercle familial et amical, un recours important en cas de difficultés pour les plus vulnérables28% des personnes se tournent vers leurs proches quand elles rencontrent une difficulté à utiliser les outils numériques. Ce recours au cercle familial ou amical est plus marqué chez les 60-69 ans (38%) et les plus de 70 ans (33%), chez les titulaires d’un BEPC (33%), parmi les personnes au foyer (38%) et les retraités (31%). Les femmes seraient également plus enclines (35 %) que les hommes (22 %) à chercher de l’aide auprès de l’entourage.
À mesure que les usages se multiplient, davantage de personnes rencontrent des freins dans l’utilisation des outils numériquesLe Baromètre numérique proposait, en 2022 comme en 2020, une liste de « freins qui vous empêchent, vous personnellement, d’utiliser pleinement les outils numériques dans votre quotidien, que ce soit sur smartphone, tablette ou ordinateur ».
Parmi ces « freins », celui dont la progression est la plus forte depuis 2020, est le manque de maîtrise des outils informatiques pour pouvoir les utiliser pleinement (25%, + 7 points).Si le sentiment de ne pas maîtriser suffisamment les outils pour les utiliser pleinement est davantage cité par les 70 ans et plus (36%), leurs réponses sont restées stables depuis 2020 (+ 2 points), au contraire de l’ensemble des autres classes d’âges. Les 18-24 ans sont 19% à déclarer ce type de frein en 2022 (+ 11 points) « alors qu’ils sont, sur de nombreux usages, plus à l’aise que leurs ainés, et qu’ils expriment également avoir appris de nouveaux usages pendant la période Covid-19 » observent les analystes du Credoc.A mesure que les usages se multiplient, davantage de personnes rencontrent des freins dans l’utilisation des outils numériques. L’enquête Capacity avait d’ailleurs montré que, de manière un peu paradoxale, « plus on a d’usages numériques, plus on a d’ennuis … En clair, lorsque certaines personnes se contentent d’aller sur Google et de transférer des photos à des proches, elles ont peu de soucis avec Internet », observait alors Jean-François Marchandise, délégué général de la FING (Fondation Internet Nouvelle Génération). « C’est lorsque l’on a plusieurs dizaines d’usages différents – ce qui est le cas pour un internaute moyen – que les problèmes apparaissent. On perd des documents, on ne sait pas comment publier et dépublier des messages sur certains sites, on est parfois angoissé par certains actes sur une appli bancaire ou en traitant ses impôts… Ces nouveaux embarras numériques, concernent les gens qui sont déjà connectés. Plus les Français ont d’usages numériques non choisis, plus ils ont des ennuis ».Les 18-24 ans rencontrent par ailleurs le plus de freins liés à un accès difficile à internet (17%) et à un équipement dépassé (18%). En outre, les freins liés à l’équipement sont plus présents chez les personnes aux faibles revenus : 17% sont gênés par leur manque d’équipement, 11% par leur accès difficile à internet, et 14% par leur équipement dépassé.Le niveau de diplôme est également lié à des variations importantes dans les freins rencontrés : tandis que les non diplômé.e.s sont particulièrement concerné.e.s par la maîtrise insuffisante des outils (32%), le manque d’équipement (26%), et l’accès difficile à internet (16%). A l'inverse, les diplômé.e.s du supérieur sont les plus nombreux.ses à ne rencontrer aucun frein particulier dans leur usage des outils au quotidien (59%).
Pour mieux maîtriser les outils, les adultes privilégient la formation individuelle en ligne« Les situations d’isolement créées par les différentes périodes de confinement ont mené de nombreuses personnes à devoir se familiariser rapidement et en autonomie avec de nouveaux outils numériques » observent les analystes du Credoc. « Dans ce contexte, on constate une forte augmentation des personnes interrogées considérant le fait de se former seul sur internet comme le dispositif le plus adapté pour mieux maîtriser les outils numériques depuis 2017 (28%, 16 points). Ce mode de formation est désormais autant plébiscité que l’aide à son cercle amical ou familial (28%, + 1 point) ».
« Après deux ans de distanciation sociale, les dispositifs impliquant un échange en présentiel sont moins bien perçus cette année, qu’il s’agisse d’une formation sur le lieu de travail (11%, - 12 points), ou d’un accompagnement dans un lieu dédié en dehors du milieu professionnel, qu’il soit personnel (11%, - 6 points) ou collectif (16%, - 9 points) ».Tandis que la formation autonome sur internet était en 2017 surtout l’apanage des jeunes adultes, les écarts se sont résorbés en 2020, avec un fort engouement des 40-59 ans (31%, + 20 points) et des 60-69 ans (30%, + 20 points). La formation seule sur internet est également très appréciée par les plus diplômé.e.s (32% des diplômé.e.s du Bac ou équivalent, 31% des diplômé.e.s du supérieur) : le niveau de formation semble faciliter l’apprentissage autonome en matière numérique, les plus diplômé.e.s étant par ailleurs un des groupes ayant le plus l’impression de mieux maîtriser les outils du numériques depuis 2020.Les 70 ans et plus citent toujours moins que la moyenne ce mode d’apprentissage (19%), mais ils le font bien davantage qu’en 2017 (+ 14 points). Ces générations plus âgées s’en remettent avant tout à leur entourage (31%). Probablement car certains publics âgés sont vraiment en distance des usages numériques, une part importante des septuagénaires (30%) n’est pas en mesure d’identifier les dispositifs ou moyens d’aide qui lui seraient le plus adaptés (30%).Les jeunes générations se montrent, cette année, un peu plus ouvertes à se former hors du milieu professionnel, dans le cadre d’un accompagnement personnel sur un lieu dédié (18% des 18-24 ans, + 6 points), tandis que ce mode d’accompagnement est moins plébiscité dans tous les autres groupes sociaux.Les cours collectifs dans un lieu dédié (hors milieu professionnel) sont également moins bien perçus qu’en 2017, avec en particulier une baisse conséquente de la part des 60 ans et plus citant ce dispositif comme le plus adapté (22% des 60-69 ans, - 15 points ; 19% des 70 ans et plus, - 13 points). Ce sont désormais les 18-24 ans qui se montrent les plus favorables à ce dispositif (12%), ainsi que les cadres et professions intellectuelles supérieures (11%) et les résidents de l’agglomération parisienne (10%).La formation sur le lieu de travail apparaît enfin pertinente aux yeux des groupes socioprofessionnels les plus concernés : les cadres et professions intellectuelles supérieures (18%), les professions intermédiaires (22%) et les employé.e.s (14%). Les personnes au foyer vont pour, leur part, davantage s’adresser à leur cercle amical ou familial (40%).

NegaOctet : de nouvelles données pour appréhender les impacts environnementaux des services numériques
Un jeu d’une cinquantaine de données d’impacts multicritères venant de la base NegaOctet a été intégré à la Base IMPACTS de l’ADEME. Ces données vont permettre de mieux appréhender les impacts des services et équipements.Fruit de 36 mois de travaux de recherche menés par LCIE Bureau Veritas, APL Data Center, GreenIT.fr et DDemain dans le cadre d’un appel à projets de l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), le référentiel NegaOctet permet de mesurer et de réduire de manière significative l’impact environnemental des services numériques sur l’ensemble de leur cycle de vie.La base contient 1 500 composants et équipements classés selon quatre niveaux de granularité. A chaque équipement sont associés jusqu’à 30 facteurs d’impacts : de l’épuisement des ressources abiotiques au réchauffement global en passant par l’eutrophisation.
Intégration de NegaOctet dans la Base Impacts de l’ADEMEElles sont disponibles sous la forme d’un dossier à télécharger : Référentiel sectoriel Numérique.Ce dossier comprend :la description de la méthodologie d’inventaire du cycle de vie utilisée par le consortium NégaOctet ;le fichier des données d’impacts multicritères selon des hypothèses définies.Le fichier reprend l’empreinte environnementale selon différents indicateurs de catégories d’impacts (utilisation de ressources abiotiques, changement climatique, utilisation de la ressource en eau etc…) pour 4 types d’éléments relatifs au numérique : services numériques, équipements terminaux, équipements réseau et équipements datacenter.La Base IMPACTS de l’Ademe est la base de données génériques d'inventaire officielle pour le programme gouvernemental français d'affichage environnemental des produits de grande consommation. Elle est complémentaire aux référentiels sectoriels de l'affichage.La Base Impacts de l’ADEME deviendra la Base Empreinte après fusion avec la Base Carbone en 2024.

Les intervenant.e.s sociaux face à la transformation numérique : entre potentialités et valeurs professionnelles menacées
À l’instar de ce qui se produit dans de nombreuses professions, le recours aux technologies numériques s’accroît dans la pratique du travail social. De l’utilisation de systèmes de messagerie instantanée à la constitution de bases de données. Voire même d’outils de prise de décision automatisée. Ces technologies contribuent à transformer le métier d’intervenant social.En s’appuyant sur une revue de la littérature internationale, Steve Jacob et Seima Souissi analysent les transformations récentes caractérisant le travail social à l’ère numérique.Les auteur.rice.s recensent, dans un premier temps, les potentialités qu’offrent les outils numériques pour les intervenant.e.s sociaux.les. Il est ensuite question de la transformation des tâches et des compétences techniques et communicationnelles nécessaires pour s’adapter au nouveau contexte de travail. Enfin, cet état de l'art se penche sur une série de défis du point de vue des usager.e.s, mais aussi liés à l’acceptation et à l’appropriation de ces outils par les intervenant.e.s.L’expression « intervenant social » désigne, dans cet article, les professionnel.le.s du domaine social, les travailleur.euse.s sociaux ou encore les accompagnateur.rice.s sociaux.
Potentialités offertes par les outils numériques pour les intervenant.e.s sociauxLes études recensées montrent que les technologies numériques dans le travail social favorisent la disponibilité et le partage d’informations, ainsi que le respect des règles et des procédures. « Cela concourt à un gain de temps et à une efficacité accrue des interventions. En outre, la documentation dans les systèmes d’information de résumés de conversations et d’actions entreprises auprès des usagers favorise la transparence et la traçabilité des interventions, ce qui facilite le transfert des cas entre professionnels. En consultant le dossier virtuel d’un usager, les intervenants accèdent à toutes les données et aux interventions précédentes ».Le partage d’informations entre le personnel d’un établissement, mais aussi avec d’autres parties prenantes impliquées dans l’intervention, augmente la collaboration intersectorielle et l’efficacité des services auprès des usager.e.s.Dans des cas de contentieux, la transparence et la traçabilité fournissent en outre une protection aux intervenant.e.s.« En donnant accès à davantage d’informations sur les pratiques des collègues dans des situations similaires, les plateformes numériques renforcent le pouvoir discrétionnaire des intervenants sociaux ». Des praticien.ne.s expliquent ainsi que la technologie procure une plus grande confiance : elle permet d’accéder à un plus grand nombre d’informations et est perçue comme plus fiable que les conseils d’un collègue.Les technologies numériques peuvent également contribuer à une prise de décision conforme et uniforme dans un contexte de changements réglementaires fréquents. En ce sens, les technologies peuvent « concourir à réduire l’incertitude ». En dépit de cette volonté de normalisation des processus visant aussi à standardiser les pratiques, les auteur.rice.s insistent toutefois sur la nécessité, pour les intervenant.e.s, de rester à l’écoute et de réagir aux besoins individuels des usager.e.s.Enfin, avec l’automatisation des demandes à travers des solutions en libre-service, les informations fournies par les usager.e.s sont plus claires et plus faciles à analyser grâce à leur structuration standardisée.Plusieurs études mettent l’accent sur la possibilité pour les intervenant.e.s de gagner du temps en ayant recours aux outils numériques pour automatiser des tâches routinières et chronophages. Les agent.e.s peuvent ainsi se consacrer aux demandes plus exigeantes et aux usager.e.s plus vulnérables.
La transformation du métier et des compétences des intervenant.e.s sociauxLe recours au numérique implique une réorganisation du travail. La prise en charge de tâches par des outils technologiques transforme les routines de travail. Ainsi, les intervenant.e.s assument de nouveaux rôles et doivent développer de multiples compétences afin de répondre aux exigences actuelles du métier.Avec l’intégration de technologies numériques, les intervenant.e.s deviennent responsables du fonctionnement de ces outils. Ce qui exige non seulement une expertise dans le domaine du travail social, « mais aussi une bonne compréhension des aspects techniques du système pour évaluer les décisions algorithmiques et les réviser au besoin ».La transformation numérique du travail social aspire aussi à faire participer les usager.e.s de manière active et à les responsabiliser davantage. « De nombreuses tâches effectuées auparavant par les intervenant.e.s sont désormais directement réalisées par les usagers via des plateformes numériques. Les intervenants agissent alors comme des « guides » orientant et assistant les usagers dans l’utilisation des outils numériques ».Ainsi, la tâche des intervenant.e.s n’est plus centrée sur la résolution de problèmes et la prise de décisions mobilisant des connaissances professionnelles précises. « Elle consiste désormais à fournir un service largement axé sur le soutien technique ».Auparavant, les intervenant.e.s répondaient à un large éventail de demandes avec des moyens de communication traditionnels (courrier, téléphone ou rencontre). Les messages prenaient différentes formes : les documents rédigés par les intervenant.e.s à des fins administratives internes, ceux servant à communiquer des décisions et des informations formelles sur les droits et les obligations juridiques et, enfin, la communication verbale, plus informelle. Les études révèlent que « les frontières, autrefois marquées entre ces formes de communication, s’estompent avec les outils numériques car le style plus direct et informel utilisé à l’oral est également employé pour échanger sur les plateformes numériques ».Par ailleurs, l’utilisation des outils numériques a l’inconvénient de brouiller les frontières entre les sphères privée et professionnelle et risque d’entraîner des répercussions sur le rendement au travail et la santé des intervenants. En effet, des études confirment que l’accessibilité et la disponibilité des professionnel.le.s à travers ces outils ouvrent souvent la porte à de nouvelles demandes de services et augmentent le nombre de questions de la part des usager.e.s.La conversation instantanée est un exemple de moyen de communication qui donne aux usager.e.s un accès direct aux intervenant.e.s. Elle favorise un échange informel, étroit et rapide entre les interlocuteur.rice.s. L'usage de cet outil n’est pas sans poser des défis aux intervenant.e.s. Les interactions, qui prennent la forme de réponses immédiates et spontanées, ne sont pas basées sur des modèles prédéfinis, comme ceux utilisés pour rédiger les correspondances officielles. De plus, les agents sont préoccupés par le niveau de langage et le ton à adopter lors de ces échanges. Ils s’interrogent notamment sur la convenance dans le fait de recourir ou non aux symboles et aux émoticônes ou encore s’il convient de privilégier le « nous » ou le « je » en s’adressant aux usagers.« Malgré l’instantanéité des échanges, l’interaction numérique exige de la prudence et une rédaction minutieuse parce qu’il s’agit de sujets sensibles pour les usagers qui peuvent réutiliser les propos de l’intervenant dans d’autres contextes ».
Les défis de la dématérialisation du travail socialConfidentialité, protection des données, biais algorithmiques et limites de la technologieLes intervenant.e.s sociaux sont tenu.e.s de protéger les informations traitées. « Or ils maîtrisent moins les conditions de partage des informations. Les technologies numériques suscitent donc des défis en lien avec le secret professionnel, le contrôle et la protection de l’information ».En outre, bien qu’elles aient démontré leur efficacité dans des domaines comme le traitement et la synthèse de grandes quantités de données, les technologies numériques, incluant celles qui sont dotées d’une intelligence artificielle (IA), ont encore des limites importantes. « Traduire la réflexion humaine en règles mathématiques constitue un défi majeur pour la dématérialisation de ce domaine d’activité et risque d’aboutir à une discrimination envers les usagers en raison des biais algorithmiques ».Des valeurs professionnelles menacéesLe rôle des intervenant.e.s sociaux se définit largement en référence à leur capacité à fournir un soutien individuel aux usager.e.s en mobilisant leur pouvoir discrétionnaire. « Guidés par une éthique professionnelle, ils déploient leur jugement pratique pour assurer l’équilibre entre les services basés sur la prise en charge des cas individuels et l’application de procédures administratives et de cadres juridiques complexes ». Avec l’arrivée des technologies numériques, cette marge de manœuvre semble s’amenuiser. La capacité des intervenant.e.s à prendre des décisions individualisées diminue parce ces dernier.e.s sont contraint.e.s de suivre les procédures imposées par les systèmes numériques.Les interactions virtuelles risquent en outre de créer de la distance et de conduire à la réification de l’usager.e. « Avec le numérique, les intervenants sont appelés à offrir une prestation de services à des usagers plus impersonnels. Ils n’ont ainsi plus de récits individuels à développer au fil des rencontres avec les usagers. La collecte de données sous forme de liste structurée ne permet pas une compréhension profonde et contextualisée des cas. Elle donne accès à des informations souvent réductrices sur les usagers».« De façon générale, les études recensées révèlent que la réduction du rôle des intervenants et leur aliénation aux outils numériques peuvent provoquer de la frustration et altérer leur épanouissement professionnel. Ces sentiments affectent aussi bien la satisfaction au travail que la qualité des services et l’efficacité des interventions ».Des stratégies de contournement des outils numériquesLes études révèlent que les intervenant.e.s sociaux utilisent les technologies numériques de manière variable sans nécessairement se conformer aux instructions, ce qui pose un défi important pour les organisations. « Les intervenants sociaux sont souvent prêts à contourner les barrières fixées par les technologies numériques, pour ne pas transiger avec leurs convictions professionnelles ».Pour autant, « les intervenants apprécient l’outil technologique lorsqu’il confirme leurs points de vue et leurs attentes. Ils sont aussi prêts à reconsidérer ou à modifier une décision en fonction des informations et des suggestions fournies par ces outils. Leur attitude varie en fonction de leur perception générale des capacités et des limites de la technologie ainsi que de la compréhension des règles de fonctionnement spécifiques aux outils ».Ces constats illustrent des problématiques majeures découlant des inégalités d’usage des technologies en fonction de l’expérience et de la personnalité des intervenants qu’il serait possible de combler en s’attardant sur les processus de médiation numérique auprès de ces professionnels.Le risque d'une perte de lien avec les usager.e.s« Bien qu’il semble y avoir un consensus sur les effets positifs des technologies numériques pour les usagers et les intervenants », concluent Steve Jacob et Seima Souissi, cette revue de la littérature internationale met en lumière plusieurs défis liés au recours aux technologies numériques. « Le passage à la communication numérique exige non seulement un effort d’adaptation de la part des intervenants pour s’assurer d’être bien compris par les usagers, mais aussi beaucoup de prudence dans un contexte où la confidentialité des contenus est difficile à préserver ». La dématérialisation du travail social affecte aussi les valeurs professionnelles des intervenant.e.s. « Contraints de suivre les procédures imposées par les technologies numériques, ils perdent le lien avec les usagers ».Le passage à la communication numérique exige non seulement un effort d’adaptation de la part des intervenant.e.s pour s’assurer d’être bien compris par les usager.e.s, mais aussi beaucoup de prudence dans un contexte où la confidentialité des contenus est difficile à préserver.« En raison de leur incompétence numérique, certains usagers risquent d’être privés d’accès aux services sociaux. De même, les technologies numériques présentent encore des limites importantes risquant d’aboutir à des décisions peu fiables. La dématérialisation du travail social affecte aussi les valeurs professionnelles des intervenants. Contraints de suivre les procédures imposées par les technologies numériques, ils perdent le lien avec les usagers. Ces effets varient largement en fonction de la technologie utilisée et du degré d’automatisation des tâches».Les articles retenus par les auteur.rice.s dans cette revue de littérature scientifique internationale portent sur des exemples variés d’intervenant.e.s, comme les conseiller.e.s en emploi et les travailleur.euse.s sociaux œuvrant auprès d’enfants et de leurs familles, de toxicomanes ou encore de personnes vulnérables ou en situation de handicap. La plupart des exemples de dématérialisation décrits ont lieu en Europe.Dans la majorité des articles analysés dans cette revue de littérature, la dématérialisation du travail social s’opère à l’aide de systèmes de gestion électronique des dossiers. Ces outils permettent de rassembler et de centraliser les données sur les usager.e.s, de traiter le suivi des dossiers et, dans certains cas, de faciliter la communication. Récemment, des outils technologiques plus développés s’appuyant sur l’intelligence artificielle (IA) ont commencé à être employés au Danemark, aux États-Unis, en Suède, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, en vue d’automatiser la prise de décision dans le domaine social.Cet article a été publié par la Revue des politiques sociales et familiales dans le cadre d'un dossier consacré à la Dématérialisation des services publics et accès aux droits".

Consultation citoyenne locale en ligne : quelle représentation des publics concernés ?
L’association des citoyen.ne.s au processus de décision politique (concertation, consultation, comités, etc.) se développe depuis de nombreuses années en France, notamment à l’échelon territorial. Depuis la fin des années 1990, différentes lois imposent aux collectivités locales la mise en place d’instances de participation, comme la loi Voynet en 1999 (qui instaure les conseils de développement à l’échelle intercommunale) et la loi Démocratie de proximité de 2002 (qui impose la création de conseils de quartier dans toutes les villes de plus de 80 000 habitants).En parallèle, de nombreuses initiatives se développent au niveau local comme par exemple les budgets participatifs, qui permettent aux habitant.e.s d’un territoire de voter sur une partie du budget d’investissement de la collectivité (entre 5 et 10%). Ceux-ci sont aujourd’hui présents en 2022 dans 400 communes, rassemblant 12 millions d’habitant.e.s.
Ces dispositifs de démocratie participative peinent souvent à mobiliser tous les publics concernés. On observe ainsi une surreprésentation des diplômés du supérieur, des habitants de l’agglomération parisienne, des technophiles, et des seniors plus souvent mobilisés dans les conseils de quartier. Et, en miroir, la sous-participation de différents publics : jeunes, précaires, étrangers, éloignés du numérique.L’ANCT a introduit dans l’édition 2022 du Baromètre numérique des questions afin de cerner les dispositions du public à l’égard des consultations citoyennes locales en ligne.
Une majorité de personnes prêtes à donner leur avis sur la vie publique locale lors d’une consultation citoyenne en ligneA la question « Certains élus locaux organisent des consultations citoyennes : ils demandent leur avis à leurs administrés sur un sujet précis, afin de connaître leurs opinions et leurs attentes. Seriez-vous prêt(e) à donner votre avis sur la vie publique locale lors d’une consultation citoyenne via un dispositif numérique (comme une plateforme en ligne) ? » 62% des personnes interrogées se déclarent « plutôt » ou « tout à fait » prêtes à donner leur avis lors d’une consultation citoyenne via un dispositif numérique, 23% se déclarant « tout à fait » prêtes à contribuer.Parmi les personnes s’étant déclarées « tout à fait » prêtes à participer à une consultation citoyenne lancée par un.e élu.e local.e via un dispositif numérique, 24% ont déjà contribué à une telle consultation. La proportion de citoyen.ne.s ayant déjà participé à une consultation locale en ligne se situerait autour de 6%.Mais une représentation des publics inégaleLes hommes se déclarent davantage prêts que les femmes à participer à ce type de consultation (26% des hommes interrogés sont « tout à fait » prêt à contribuer contre 20% des femmes). « Cet écart tient peut-être moins au mode de participation via le numérique qu’à la nature de la contribution », commentent les analystes du Credoc : « le sentiment de légitimité à s’exprimer sur des questions politiques varie selon les groupes sociaux, et les femmes ont notamment tendance à moins partager leurs opinions sur ces sujets longtemps considérés comme réservés aux hommes ».On observe aussi des écarts en fonction du niveau de diplôme : 15% des non diplômés se déclarent « tout à fait » prêts à participer, contre 29% des diplômés du supérieur. Et 8% des diplômés du supérieur déclarent avoir déjà participé à ce type de consultation.Les personnes résidant en commune rurale sont moins disposées à participer à ce type de consultation (26% déclarent n’être « pas du tout » prêtes à contribuer).La consultation en ligne semble également attirer des publics plus jeunes que les autres formes de participation politique.Les sciences politiques ont montré à différentes reprises un éloignement des jeunes des formes traditionnelles d’action politique (vote, participation aux conseils de quartiers). « Les consultations citoyennes en ligne semblent attirer les jeunes générations plus facilement : 10% des 18-24 ans et 9% des 25-39 ans déclarent avoir déjà participé à un dispositif de ce type » observent les analystes du Credoc. Les 70 ans et plus, peu équipés et peu « connectés », sont ceux qui déclarent le plus n’être « pas du tout prêts » à participer à une consultation en ligne via un dispositif numérique (35%, contre 17% en moyenne chez les 18 ans et plus).
Une inflation participative ?Dans le cadre d’un chantier consacré à la « démocratie numérique », le Conseil national du numérique pointait en 2021 une « inflation participative ». Il rappelait que « les outils de participation en ligne comportent parfois des biais structurels, tels que la manière de hiérarchiser l’information, ou une absence de transparence dans la façon dont les contributions sont traitées par la suite. Le fonctionnement des plateformes de consultation citoyenne étant alors perçu comme une « boîte noire » pour leurs utilisateurs ».Selon le Conseil national du numérique, « la principale critique apportée au modèle délibératif en ligne tel que pratiqué est le manque d’influence, réelle ou supposée, sur le processus décisionnel. Dans la majorité des cas, la délibération n’entraîne ni transfert, ni réel partage du pouvoir de décision : c’est le décideur qui tire ses propres conclusions du débat. L'absence de force contraignante de la délibération renforce alors l’asymétrie entre les participants et les décideurs ».

Handicaps : quelles données et quels standards pour connaître les lieux et moyens de transport accessibles au public ?
En France, plus de 12 millions de Français sont en situation de handicap. Ces personnes ont besoin d’une information fiable sur l’accessibilité des établissements recevant du public (ERP) pour faciliter leur mobilité.Le dispositif réglementaire français impose la mise en accessibilité des bâtiments d’habitation, des ERP, de la voirie et des transports publics pour les personnes en situation de handicap. Encore faut-il permettre aux personnes concernées de savoir quels lieux sont correctement aménagés et leur sont accessibles.En pratique, le quotidien des personnes en situation de handicap reste souvent contraint par un manque d’information de qualité et en temps réel concernant l’accessibilité des moyens de transport.Dans The conversation, Élise Ho-Pun-Cheung, chercheuse associée en science politique à Aix-Marseille Université (AMU) dresse un tableau des difficultés que rencontrent les opérateurs de transport et les collectivités pour collecter, harmoniser et rendre des données accessibles. « Il est par exemple parfois difficile voire impossible de savoir en avance si un bus sera bien équipé d’un planché bas ou si le cheminement précédent l’arrêt est suffisamment large pour permettre le passage d’un fauteuil roulant ».Dans un cahier très complet consacré à la standardisation des données ouvertes, Data Publica commente le cas des données relatives à l’accessibilité des lieux et des moyens de transport.
Une obligation d’ouverture des données liées à l’accessibilité des transportsLa loi d'orientation des mobilités impose aux gestionnaires de voirie et aux autorités organisatrices de transports de créer des bases de données décrivant l’accessibilité à l’horizon décembre 2023. L’objectif de cette obligation est de permettre aux personnes handicapées ou à mobilité réduite de se déplacer et d’accéder à tous les espaces urbains de la même manière qu’une personne valide. La loi pour une République numérique de 2016, pour sa part, impose le principe d’ouverture par défaut des données publiques et d’intérêt général. Afin de s’assurer que ces données, à vocation d’être ouvertes, soient homogènes partout en France et répondent aux attentes des personnes en situation de handicap, la délégation ministérielle à l’accessibilité (DMA) aujourd’hui rattachée au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a lancé plusieurs chantiers. Ils ont abouti à la publication de plusieurs standards de données ouvertes à valeur réglementaire.Beaucoup de collectivités n’ont pas encore à disposition l’intégralité des données d’accessibilité voirie et transport de leur territoire. Un important travail de collecte est donc nécessaire.Le standard d’échange de données d’accessibilité voirie, validé par le CNIG fin 2021, permet d’harmoniser cette collecte d’informations géographiques de description de l’accessibilité des cheminements de la voirie, de l’espace public, et des établissements recevant du public (ERP).Le profil accessibilité France de NeTEx permet quant à lui d’échanger des informations liées à l’accessibilité du transport public (d’une gare, d’un quai…). Des spécifications communes et des règles de conversion doivent assurer l’interopérabilité des données entre ces deux standards.La direction ministérielle à l’accessibilité encourage par ailleurs les collectivités à aller au-delà des seules obligations légales en collectant et publiant également des données sur l’accessibilité des établissements recevant du public en utilisant un troisième standard, également compatible avec les deux autres.Ces trois standards répondent à des besoins complémentaires et ont été conçus sous l’impulsion de la direction ministérielle à l’accessibilité, à travers des groupes de travail réunissant des profils légèrement différents (des spécialistes de la description de la voirie ou des transports selon le sujet). Ils se sont attachés à traduire dans des schémas de données les besoins exprimés par les associations de personnes handicapées.« Publier des données sur l’accessibilité des transports et des ERP ne garantit pas qu’ils soient effectivement accessibles. Les standards de données ne sont pas de stricts objets techniques, qui devraient être l’affaire de quelques techniciens déconnectés de la réalité des usagers », conclut Élise Ho-Pun-Cheung, « mais des objets politiques, devant être conçus dans le respect de principes de concertation ».

Humains & Machines : le CNNUM appelle à mettre les outils numériques au service des travailleur.euse.s
Dans un dossier intitulé « Humains & Machines. Quelles interactions au travail ? », le Conseil national du numérique appelle à mettre les outils numériques au service des travailleur.euse.s. Il identifie 10 leviers pour rendre les travailleur.euse.s acteur.rice.s de leur relation au numérique.Le rapport s'intéresse en premier lieu à la façon dont les interactions se nouent entre humains et le rôle que le corps et le langage non verbal y jouent, avant de prolonger cet examen aux interactions entre humains et machines.
Des travailleur.euse.s subalternes aux managersCes observations sont confrontées aux vécus des travailleur.euse.s, en commençant par les travailleur.euse.s subalternes. Dans l’industrie, certains robots industriels ou exosquelettes ont permis d’améliorer les conditions de travail en effectuant à la place des travailleur.eue.s des tâches dangereuses.Les questions qui ont émergé à la faveur de la révolution industrielle restent, toutefois, entièrement d’actualité : la perte d’autonomie, la négation des savoir-faire, le renforcement des dispositifs de contrôle et de surveillance…Plus nouveau, on assiste à une extension de certains dispositifs à d’autres catégories de travailleur.euse.s subalternes, dans le domaine des services par exemple avec un renforcement du minutage des tâches à effectuer qui est souvent vécu comme allant contre les qualités d’empathie émotionnelle et le fondement interactionnel de beaucoup de ces métiers.Les travailleur.euse.s intermédiaires et les cadres avaient été relativement préservé.e.s des révolutions industrielles jusqu’alors. Mais la révolution numérique a fait entrer la machine dans les bureaux : e-mails, téléphones professionnels, messageries d’entreprise, visioconférences, outils de surveillance.Les outils numériques sont désormais omniprésents et mettent à l’épreuve les corps et les façons de travailler de ces catégories socio-professionnelles, avec un impact particulièrement important sur les managers de proximité.Malgré les effets positifs des outils numériques pour l’efficacité, la transparence, l’autonomie au travail, les outils peuvent être perçus comme des concurrents et comme les synonymes d’une perte de responsabilité pour ces managers.Anticiper les effets« Alors qu’il existe souvent un décalage important entre les intentions présidant à la conception des outils et leurs usages effectifs, observent Justine Cassell, Olga Kokshagina, Dominique Pasquier et Éric Salobir, membres du Conseil national du numérique, il est nécessaire d’anticiper leurs effets avec des dispositifs pour :Impliquer les travailleurs concernés le plus en amont possible dans la conception et le déploiement de leurs outils ;Former l’ensemble des parties prenantes (travailleurs, managers, partenaires sociaux, médecins du travail…) à leur usage ;Réaliser une étude d’impact préalable à leur déploiement, intégrant notamment leurs effets potentiels sur le travail mais également sur les interactions au sein des équipes et les dynamiques collectives. »Il s’agit ensuite, observent les auteur.rice.s du rapport, « d'encourager à l'accompagnement des collaborateurs grâce à un processus continu d’évaluation, d’amélioration des échanges autour de ces outils et des modes de travail qu’ils engendrent pour :Mettre en place un dispositif de remontée continue d’informations sur la façon dont les travailleurs vivent leur relation aux outils numériques ;Accompagner le déploiement d’un travail hybride, entre télétravail et travail en présentiel, qui ne soit pas subi mais source d’opportunités et d’accroissement de la qualité de vie au travail et dans la vie personnelle ;Assurer l’effectivité d’un dialogue social ouvert à plusieurs niveaux, régulier et transparent incluant l’ensemble des parties prenantes concernées par les outils numériques ;Faire du numérique au travail un pilier de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. »Rendre la régulation sur les outils numériques de travail efficace et effective« Si les droits et libertés numériques jouissent d’un cadre légal et réglementaire riche et en construction, leurs applications dans le contexte du travail doivent être consolidées, notamment en matière de surveillance numérique au travail ». Il s’agirait de :Rendre la régulation sur les outils numériques de travail efficace et effective, en clarifiant les dispositions préexistantes en matière de droits et libertés numériques applicables dans un contexte de travail, en les renforçant et en assurant que ceux qui utilisent les outils soient impliqués dans la conception et la mise en œuvre de la régulation ;Accroître la vigilance et l’effectivité des droits des travailleur.euse.s en matière de surveillance au travail. Il est indispensable de renforcer l’information des travailleur.euse.s quant à leurs droits et aux voies de recours qui se présentent à eux en cas de manquement. Cette formation doit aussi viser les représentant.e.s des travailleur.euse.s pour assurer au mieux leur mission de vigie et de conseil ;Encourager et approfondir la recherche sur les outils numériques de travail et leurs apports et impacts sur les travailleur.euse.s.Ce dossier est issu de débats organisés au sein du Conseil national du numérique, de la rencontre avec des acteur.rice.s et d’une revue de la littérature scientifique existante. « Loin de prétendre offrir une vue conclusive sur ce sujet, ces travaux visent à encourager la production d'autres travaux, de réflexions et surtout à échanger sur ce sujet. »

Les dossiers
Voir tous les dossiers[Dossier] Numérique éducatif rentrée 2022 : état des lieux des projets en cours et des nouvelles initiatives
Avant-proposComme chaque année, la circulaire de rentrée du Ministre de l'éducation nationale décrit les priorités et les nouveautés qui entrent en vigueur à partir de septembre. S'agissant du numérique éducatif, la circulaire prévoit que chaque école ou établissement, devra « actualiser en cette rentrée les plans de continuité pédagogique élaborés et mis en œuvre depuis 2020 ». Elle annonce, à ce propos qu’une « solution pérenne et souveraine de classe virtuelle accessible à tous les professeurs sera désormais garantie toute l'année ».« Face au défi pour nos élèves de comprendre l'univers numérique, et notamment de savoir analyser, trier, distinguer les informations dont chacun peut désormais être l'émetteur autant que le récepteur », la circulaire prévoit de renforcer l'effort en matière d'éducation aux médias et à l'information : « L'ensemble des professeurs, autour notamment des professeurs documentalistes qui en sont le pivot dans le second degré, doivent sensibiliser et former à cette nécessaire prise de distance, première qualité d'un citoyen éclairé. Dans cet esprit, une expérimentation sera mise en place en classe de sixième dès la prochaine rentrée via une attestation de sensibilisation au numérique ».La crise sanitaire et la mise en place de la continuité pédagogique ont rendu nécessaire la mise en place un « socle numérique de base pour les écoles, collèges et lycées ». Dans le cadre d’un « comité des partenaires » associant représentants des associations représentatives des collectivités et l'État « dans le respect des compétences de chacun », trois référentiels concernant l'équipement numérique de base à l'école, au collège et au lycée ont été discutés, puis rendus publics.On dispose, en cette rentrée, d'une première évaluation du programme « Territoires numériques éducatifs » (TNE), lancé en 2020, qui doit permettre de tester, à grande échelle, la mise en œuvre de la continuité pédagogique.Dans le cadre du programme « Numérique Inclusif, Numérique Éducatif » lancé en juin 2021 , 80 projets sélectionnés soutiennent des projets de lutte contre les fractures numérique et éducative.Dans le cadre de France 2030 (qui prend le relais du plan de relance), un effort d'investissement considérable (594 millions d’euros) est consacré à la stratégie d’accélération « Enseignement et numérique ».SommaireÉtat et collectivités s’accordent autour des socles d'équipement numérique pour l'école, le collège et le lycéeNumérique éducatif et inclusif : 80 projets pour « rebattre les cartes de l’enseignementDispositif « territoires numériques éducatifs », quels enseignements tirer de l’expérimentation ?La stratégie enseignement et numérique de France 2030Vers une généralisation de l’éducation aux médias et à l’information dans les écoles, collèges et lycéesLes états généraux du numérique pour l’éducation, un an après, quel bilan intermédiaire ?« Que sait-on aujourd’hui de la place et de l’utilisation du numérique à l’école ? »
Etat et collectivités s’accordent autour des socles d'équipement numérique pour l'école, le collège et le lycéeMalgré des efforts financiers conjugués conséquents, le déploiement du service public du numérique éducatif s’est opéré de façon très disparate et inégale sur l’ensemble du territoire. « Pour remédier aux inégalités persistantes d’accès au service public numérique », la Cour des Comptes dans son rapport de juillet 2019 recommandait « de doter écoles, collèges et lycées d’un socle numérique de base ».La crise sanitaire et la mise en place de la continuité pédagogique ont rendu nécessaire la mise en place un « socle numérique de base pour les écoles, collèges et lycées ».Dans le cadre d’un « comité des partenaires » associant représentants des associations représentatives des collectivités et l'État «dans le respect des compétences de chacun », trois référentiels concernant l'équipement numérique de base à l'école, au collège et au lycée ont été discutés, puis rendus publics.Ces référentiels détaillent, pour chaque type d'établissement (école, collège et lycée) un socle de base : Ces référentiels « visent à éclairer les collectivités compétentes dans leurs investissements, en fonction du niveau d’équipement attendu dans leurs écoles, collèges et lycées. Ils n’ont pas de valeur de prescription mais plutôt de référentiel pouvant être éventuellement adapté en fonction des projets pédagogiques des établissements et des réalités de terrain. Il est entendu, que l’État, dans les compétences qui sont les siennes assure notamment la formation des enseignants aux usages pédagogiques du, et par, le numérique ».l’équipement de base de la salle de classe : un système de visualisation collective et un poste de travail pour la classe ;les équipements mobiles mutualisables pour chaque établissement pack de tablettes tactiles (collèges et lycées) ;les équipements permettant l’hybridation des cours dans les établissements (lycées) ;les équipements des salles « spécifiques » d’enseignement disciplinaire (collèges et lycées) ;l’équipement de l’établissement (centre de documentation et d’information, salle multimédia, espace pour un studio média, salle de permanence, salle des professeurs, des points d’accès « libres » à l’internet pour les élèves (collèges et lycées) ;l’accompagnement et la formation des enseignants et équipes éducatives à la prise en main des nouveaux matériels ;le réseau informatique ;l’accès à internet.
Numérique éducatif et inclusif : 80 projets pour « rebattre les cartes de l’enseignement »L’appel à projets « Numérique Inclusif, Numérique Éducatif » a été lancé par la Banque des Territoires en juin 2021 pour soutenir des projets de lutte contre ces deux fractures : numérique et éducative. Après deux vagues de sélection, l’une ayant eu lieu courant de l’automne 2021 et la seconde au printemps 2022, les 80 projets sélectionnés maillent aujourd’hui l’ensemble du territoire.80 projets retenusDeux tiers des projets sélectionnés sont portés aux deux tiers par des associations, un quart par des entreprises EdTech et des collectivités territoriales. Quand des structures de l’ESS ne sont pas elles même porteuses de ces projets, elles en sont la plupart du temps partenaires.40% des publics ciblés sont des élèves, dont 20% de jeunes en situation défavorisée. Les parents et les professionnels de l’éducation représentent respectivement 19% et 16% des publics visés.Au-delà du soutien financier à ces projets, la Banque des Territoires met également en place un dispositif d’accompagnement resserré auprès des lauréats, qui vise à accompagner les projets dans leur passage à l’échelle.Trois convictions à l’origine de l’appel à projetsLa Banque des Territoires met en avant trois convictions qui sous-tendent ce dispositif.La première est que « les solutions existent déjà et surtout, qu’elles sont issues des territoires. La France se démarque par l’hétérogénéité de son territoire, et donc la pluralité de ses enjeux. Calquer une solution sur un territoire est souvent inutile, voire contreproductif ».La seconde, « c’est que les acteurs de l’écosystème œuvrent déjà ensemble. (…) . Les acteurs ont l’envie de mutualiser et de créer des synergies, d’avoir une meilleure visibilité sur l’existant pour ne pas réinventer mais plutôt agir en complémentarité. L’appel à projets avait aussi pour but de faire se rencontrer les acteurs, et de les faire discuter entre eux – que ce soit pour porter ensemble des projets, ou bien de partager leurs bonnes pratiques ».La troisième est que « sans travailler aux enjeux de l’inclusion, il n’est pas possible de construire des solutions éducatives efficaces et pérennes ».
Dispositif « territoires numériques éducatifs », quels enseignements tirer de l’expérimentation pour la continuité pédagogique ?Le programme « Territoires numériques éducatifs » (TNE), lancé en 2020 par le ministère de l’Éducation nationale et le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) et mis en œuvre par la Banque des Territoires avec les collectivités partenaires, en association avec le Réseau Canopé et le GIP Trousse à Projets, devait permettre de tester, à grande échelle, la mise en œuvre de la continuité pédagogique, dont la nécessité avait été révélée par la crise sanitaire liée à la COVID-19.Le rapport d’évaluation du dispositif TNE tire les premiers enseignements des expérimentations menées dans les départements de l’Aisne et du Val-d’Oise durant l’année scolaire 2020-2021.Lire la suite
La stratégie enseignement et numérique de France 2030France 2030 s’inscrit dans la lignée du plan France Relance. Ce plan d’investissement de 30 milliards d’euros, doit permettre de rattraper le retard de la France dans certains secteurs historiques. Il vise aussi la création de nouvelles filières industrielles et technologiques.Dotée de 594 millions d’euros dans le cadre de France 2030, la stratégie d’accélération « Enseignement et numérique » doit répondre à deux impératifs : Elle se fixe plusieurs objectifs : Actions lancéesrenforcer les aptitudes et les compétences nécessaires pour préparer à une formation tout au long de la viefavoriser la mise en place d’un écosystème d’éducation numérique français hautement performantAccroître l’efficience de notre système d’enseignement avec le renforcement des outils d’orientation, portfolios des compétences, ressources éducatives labellisées, aide à la personnalisation des parcours, ou encore les actions pour réduire les fractures numériques renforcer la stratégie d’accélération « Enseignement et numérique ».Transformer et renforcer l’économie de la EdTech : « la EdTech (Educational technology) représente un secteur économique dynamique à fort enjeu de compétitivité dans lequel investissent massivement les grands pays(…) La crise sanitaire a confirmé la nécessité du passage à l’échelle supérieure de nombreux acteurs pour absorber la demande future »Offrir un cadre qui préserve la souveraineté et la capacité d’influence : « au-delà de l’impact économique immédiat pour la EdTech française, le recours à des solutions numériques étrangères est synonyme de captation des données. Enjeux essentiels, la protection des données personnelles et la souveraineté liée à notre système national d’enseignement doivent être préservés avec des solutions pérennes et sécurisées ».Un « Programme Equipements Prioritaires et de Recherche » (PEPR) « Enseignement et numérique » doté de 77 M€ sur 10 ans permettra de constituer un entrepôt de données éducatives (Education Data Hub) à même de contribuer à la fois à un pilotage par la donnée des établissements et des académies, mais aussi à un travail affiné des enseignements à partir des traces d’apprentissages, et des EdTech pour les ressources existantes et à créerDes Démonstrateurs qui permettront de tester, d’accélérer et de repérer les meilleures pratiques pour accélérer les usages du numérique dans l’enseignement :Des « démonstrateurs numériques territoriaux » sont ainsi déployés pour 3 ans dans le scolaire (12 Territoires Numériques Educatifs) et dans le supérieur (17 Démonstrateurs qui couvrent 70 établissements français d’enseignement supérieur)Des démonstrateurs communs à l’enseignement scolaire et à l’enseignement supérieur comme Avenir(s) doté de 30 M€ piloté par l’ONISEP et l’Université Savoie-Mont-BlancDes solutions pédagogiques fondées sur les outils numériques au travers de Challenges Education et de Partenariats d’innovation en Intelligence Artificielle, ou le soutien au déploiement des projets E-FRAN.La formation initiale et continue au numérique des enseignants et des personnels qui accompagnent la transformation pédagogique avec des formations innovantes dans le cadre de l’appel Compétences et métiers d’avenir.
Vers une généralisation de l’éducation aux médias et à l’information dans les écoles, collèges et lycéesInscrite dans la loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation, incluse dans le Socle commun des connaissances et des compétences et de culture en 2015, l’éducation aux médias et à l’information (EMI) est entrée officiellement en tant que telle dans les nouveaux programmes de l’Education Nationale, après avoir longtemps campé dans ses marges.Dans une note d’analyse, le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) observait, toutefois, que l’institution scolaire ne paraît pas, pour autant, « pleinement accompagner les jeunes dans un univers informationnel en mutation marqué par des débats forts autour des réseaux sociaux et des infox qui s’y propagent. Ainsi, l’éducation aux médias, en tant qu’objet d’étude, n’est abordée que dans la moitié des collèges et lycées. Celle-ci semble se résumer, le plus souvent, à une éducation par les médias (en utilisant des supports d’information de type article de journal ou documentaire télévisé), même si, à l’école, les élèves considèrent largement que les cours d’enseignement moral et civique (EMC) leur permettent de mieux comprendre l’actualité ».Le Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports annonce de nouvelles initiatives pour renforcer et généraliser l’éducation aux médias et à l’information.Lire la suite
Les états généraux du numérique pour l’éducation, un an après, quel bilan intermédiaire ?Le Ministère de l’éducation organisait les 4 et 5 novembre 2020 des Etats Généraux du Numérique pour l’éducation (EGNé).Ces Etats Généraux avaient été préparés en en trois étapes : La stratégie du numérique éducatif définie à l’issue des Etats généraux reposait sur trois piliers : former, équiper et outiller.Élaboration d’un retour d’expérience (du confinement à la fin de l’année scolaire ordinaire) ;Organisation d’une concertation en ligne (de la mi-juin à la mi-septembre) ;États généraux dans les territoires (de la mi-septembre à la mi-octobre).Lire la suite
[Dossier] « Que sait-on aujourd’hui de la place et de l’utilisation du numérique à l’école ? »La direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports a entrepris de faire le point sur « ce que l’on sait aujourd’hui de la place et l’utilisation du numérique à l’école ».Cette synthèse s’appuie sur une décennie d’études, sur les publications récentes de la DEPP et sur les évaluations de plusieurs dispositifs mis en place pour développer la place du numérique dans l’enseignement (D’COL, les Collèges connectés, ou plus récemment le Plan numérique).Lire la suite

Quel premier bilan du volet numérique de la présidence française de l’Union européenne (PFUE) ?
La présidence française de l’Union européenne (PFUE) est arrivée à son terme le 30 juin.Cette présidence a permis une série d'éléments qui pourrait être considérée comme des avancées.En matière d'autonomie technologique, la France souhaitait accélérer le lancement de quatre projets importants d’intérêt européen commun (PIEEC) durant sa présidence. Les PIIEC permettent de mobiliser des milliards d’euros d’investissements dans des usines, sans respecter les restrictions en matière d’aides d’État, à condition que plusieurs États se coordonnent.A l'occasion de la Conférence sur la souveraineté numérique européenne, le 7 février, douze États membres ont manifesté leur volonté de pré-notifier dès le printemps 2022 auprès de la Commission européenne, un PIIEC dans le domaine de l'informatique en nuage (Cloud). Dans ce cadre, ce sont jusqu’à 7 milliards d’euros de financements publics et privés européens qui pourront être mobilisés pour relever ce défi stratégique. La Commission européenne a proposé le 7 février un ensemble complet de mesures visant à garantir la sécurité d'approvisionnement, la résilience et la souveraineté technologique de l'UE dans le domaine des semi-conducteurs. Le Sommet spatial de Toulouse des 16 et 17 février a permis des avancées pour la création d’infrastructures européennes souveraines. L’Union européenne se dotera d’une constellation de connectivité autonome et a convergé sur une vision commune en matière de gestion du trafic spatial pour préserver nos satellites des collisions et actes hostiles.S'agissant de la régulation du numérique, la Présidence française a ouvert la voie à l’adoption de deux textes majeurs : le Digital Market Act (DMA) et le Digital Services Act (DSA), qui visent à mieux réguler les activités économiques des géants du numérique et à lutter contre la diffusion de contenus illicites. Les deux textes pourraient entrer en vigueur avant la fin de l’année.La création d’une équipe de travail européenne chargé de proposer une initiative européenne pour les communs numériques avait été annoncée en février : le rapport sur les communs numériques rendu public les 21 et 22 juin énonce une série de propositions.La Déclaration de Strasbourg sur les valeurs et défis communs aux administrations publiques européennes, adoptée par les ministres en charge de la fonction publique des 27 États membres, pour sa part, prévoit « de promouvoir les logiciels open source au sein des administrations publiques ainsi que leur partage ».
Deux lois phares pour réguler les plateformes numériquesConclu le 24 mars, le Digital Market Acts (DMA) vise à mieux encadrer les activités économiques des plus grandes plateformes, afin de réduire la dépendance des entreprises et des consommateurs vis-à-vis de leurs services et favoriser la concurrence des autres sociétés. Avec cette législation, les grandes plateformes ne pourront par exemple plus imposer des logiciels ou applications par défaut ou en empêcher la désinstallation, favoriser leurs services ou leurs produits, ou encore réutiliser les données personnelles à des fins de publicité ciblée qu’en cas de consentement explicite. En cas d’infraction, des amendes lourdes sont prévues, pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise concernée.
Quant au Digital Services Act (DSA) sur lequel un compromis a été trouvé le 23 avril, il a pour objectif de limiter la diffusion de contenus illicites (incitations à la haine ou à la violence, harcèlement, pédopornographie, apologie du terrorisme, etc.) et la vente de produits illicites en ligne. Les grandes plateformes devront permettre aux États membres d’accéder à leurs algorithmes et de mettre en place un outil permettant aux utilisateurs de signaler les contenus et produits illicites (messages terroristes, appels à la haine ou à la violence, harcèlement, etc.) afin que les plateformes les retirent ou en désactivent rapidement l’accès. Le DSA interdit de cibler des personnes avec des publicités en ligne basées sur leur religion, leurs préférences sexuelles, des informations sur leur santé ou leurs convictions politiques. La publicité ciblée est également interdite vis-à-vis des mineurs.
Une déclaration commune sur la "double transition" numérique et environnementaleA l'occasion de l'Assemblée numérique, 18 états membres ont abouti à une déclaration commune sur la "double transition" numérique et environnementale. 18 États Membres appellent ainsi à définir, d’ici 2026, des objectifs pour maximiser l’utilisation du numérique en faveur de la transition écologique tout en limitant son empreinte carbone et environnemental.Ils s’engagent par ailleurs à poursuivre l’effort pour :
réduire les dépendances européennes (semi-conducteurs, matières premières, etc.) dans le secteur numérique ;
diminuer l’empreinte carbone et environnementale des infrastructures numériques (data centers ; processeurs ; infrastructures de réseaux ; etc.) et des équipements électroniques, dont la production représente près de 75 % de l’empreinte carbone du secteur ;
développer une méthodologie commune pour mesurer de manière scientifique l’empreinte carbone du secteur numérique. La présidence française se félicite d’avoir pu inscrire ce sujet à l’agenda européen au Conseil Télécom du 3 juin 2022 et d’avoir pu négocier une déclaration avec les États Membres avant la fin de sa présidence.
Une initiative européenne de 19 états membres autour des communs numériquesA l’occasion de l’Assemblée numérique co-organisée à Toulouse les 21 et 22 juin par la présidence française et la Commission européenne, le rapport sur les communs numériques, initié par la France, a été présenté aux participants.Le rapport formule quatre propositions :
la création d’un guichet unique européen pour orienter les communautés vers les financements et aides publiques adéquats ;
le lancement d’un appel à projet pour déployer rapidement une aide financière aux communs les plus stratégiques ;
la création d’une fondation européenne pour les communs numériques, avec une gouvernance partagée entre les États, la Commission européenne et les communautés des communs numériques ;
la mise en place du principe « communs numériques par défaut » dans le développement des outils numériques des administrations publiques.
La Déclaration de Strasbourg sur les valeurs et défis communs aux administrations publiques européennesLe 17 mars 2022 les ministres en charge de la fonction publique des 27 États membres ont signé une déclaration commune « sur les valeurs et défis communs aux administrations publiques européennes ».Cette déclaration est construite autour de trois axes
Des fonctions publiques attractives, modernes et innovantes qui donnent l’exemple
Des services publics transparents et résilients qui répondent aux attentes des usagers
Des services publics numériques de qualité, inclusifs qui respectent les valeurs européennes
Cette déclaration prévoit, notamment « de promouvoir les logiciels open source au sein des administrations publiques ainsi que leur partage, en :
Reconnaissant le rôle majeur joué par les solutions open source sécurisées dans la transformation des administrations publiques, qui permettent de mutualiser les investissements entre de multiples organisations, offrent une transparence et une interopérabilité par défaut et garantissent une maîtrise sur les technologies utilisées ainsi qu’une plus grande indépendance technologique ;
Tirant parti des solutions open source pour renforcer la collaboration entre les administrations publiques, en favorisant le partage de telles solutions crées ou utilisées par les administrations au sein de l’Union européenne ;
Promouvant une redistribution équitable de la valeur créée par les solutions libres, notamment pour ceux qui produisent et partagent du code source ouvert ».

[Dossier] « Il s’agit moins de convaincre que de mobiliser », quelle place du numérique en période de campagne des élections présidentielles ?
Avant-proposLes outils numériques ont, au fil des années, profondément transformé les campagnes électorales. Les réseaux sociaux modifient la manière dont les électeur.rice.s « suivent » la campagne (les sondages, les initiatives et les « coups » politiques des candidats, ses péripéties). Ils permettent aux plus concerné.e.s d’entre eux/elles, de prendre une part active à la campagne : en relayant les thématiques, les argumentaires, les vidéos de leur candidat.Les équipes de campagne, pour leur part, mettent en œuvre de véritables stratégies numériques pour susciter, activer, coordonner l’engagement de ces militant.e.s numériques d’un nouveau genre, très majoritairement non encartés dans les partis politiques.En ce sens, le numérique enrichit et renouvelle le « répertoire d’action électorale » : avec de nouvelles modalités d’engagement pour les citoyens, et de nouvelles manières de « faire campagne » pour les candidats et leurs équipes.Malgré une profusion de baromètres qui scrutaient la présence numérique des candidats et la mobilisation de leurs partisan.e.s, la question de l’impact des réseaux sociaux, des nouvelles formes de « militantisme numérique » sur la formation des choix électoraux, et plus largement sur la « fabrique de l’opinion » reste assez largement ouverte.
SommaireQuels usages numériques en période électorale ?2022 : Une profusion de baromètres pour scruter l'engagement et la mobilisation des électeur.trice.s sur les réseaux sociauxLes sciences sociales pointent une surestimation de la contribution des réseaux sociaux à la formation des opinionsLes messageries instantanées, face invisible des campagnes numériquesNouvelles recherches, nouveaux questionnements autour des usages politiques du numérique
Quels usages numériques en période électorale ?La principale source de connaissance des pratiques numériques des électeur.rice.s reste l’Enquête électorale française (ENEF), réalisée par Ipsos pour le compte du Cevipof, du Monde et de la Fondation Jean Jaurès.Portant sur un panel de 10 000 personnes, interrogées onze fois entre avril 2021 et mai 2022, l'ENEF combine des questions relatives aux opinions et aux intentions de vote avec des questions relatives aux moyens de s’informer des électeurs ainsi que sur leurs modes d’engagement. Elle « permet d’étudier des pratiques minoritaires (par exemple liker un candidat) et d'analyser le profil de certains groupes, opérations qui n’auraient aucune significativité statistique avec un échantillon standard de 1000 individus même parfaitement représentatif ».Le Cevipof n’a publié, à ce jour, que quelques données fragmentaires relatives aux pratiques informationnelles des électeur.rice.s lors de la présidentielle 2022., interrogés sur « les 15% déclaraient avoir ». Au second rang des moyens de s’informer, juste après les émissions politiques à la télévision, mais devant la presse écrite et les programmes des candidats reçus dans les boites aux lettres.A partir de l’Enquête électorale française, Thierry Vedel avait distingué lors de la trois types de pratiques informationnelles en matière politique :S’agissant des réseaux sociaux, Thierry Vedel observait que « concluait Thierry Vedel
On y apprend qu’en seuls 7% des 11 000 répondants citaient les « comme « » et 19% comme l’un des « principaux moyens de le faire.décembre 2021, réseaux sociaux, forums et blogs »premier moyen de s’informer sur l’actualité politique»
En avrildifférentes manières de s'informer sur les programmes des candidats, laquelle avez-vous privilégié ? »,« cherché des informations sur Internet2017 : trois types de pratiques informationnelles en matière politiquecampagne 2017,Environ 15 % des électeurs ont des pratiques informationnelles intensives et plurimodales, c’est-à-dire qu’ils utilisent plusieurs sources d’information en cumulant supports traditionnels et supports en ligne : écoute régulière des informations télévisées, partage d’information sur les réseaux sociaux, visionnage des clips de campagne, lecture des professions de foi, etc. Lors de la campagne, ce groupe a intensifié ses activités politiques en ligne, mais modérément dans la mesure où elles étaient déjà élevées au départ.D’autres électeurs (environ 45 % de la population) ont des pratiques informationnelles plus fragmentées et plus sporadiques. Ils combinent en général deux supports (télévision et presse écrite pour les plus âgés, télévision et réseaux sociaux pour les jeunes gens). C’est dans ce groupe que les activités politiques en ligne se sont le plus intensifiées au cours de la campagne.Enfin, un troisième groupe (environ 40 % de la population) a des pratiques informationnelles en matière politique extrêmement réduites qui se résument souvent au visionnage de la télévision. Ce groupe, bien que fortement présent sur les réseaux sociaux, utilise assez peu l’internet pour suivre les élections.2017 : Ce sont surtout les électeur.rice.s les plus politisé.e.s et les plus diplômé.e.s qui sont les plus actifssi environ les deux tiers des électeurs ont un profil ou un compte sur les réseaux sociaux, seule une minorité y a recours pour échanger ou exprimer des opinions politiques. Ce sont surtout les électeurs les plus politisés et les plus diplômés qui sont les plus actifs. Au-delà de la recherche d’information, l’internet n’est pas (encore) devenu un espace majeur du débat politique. Ce qui ne signifie pas qu’il soit sans importance dans la compétition électorale ». « S’’il y a une distinction à établir », , « elle ne réside pas dans les sources mais dans les pratiques informationnelles (…). Le facteur principal qui a commandé ces pratiques informationnelles au cours de la campagne présidentielle est l’intérêt pour la politique : plus celui-ci est élevé, plus les pratiques informationnelles sont diversifiées et fortes (...). Ce n’est pas tant l’internet qui conduit à la politique, mais bien l’intensité de la politisation qui suscite un recours à l’Internet ».
2022 : Une profusion de baromètres pour scruter l'engagement des électeurs sur les réseaux sociauxIl semblait acquis pour de nombreux observateurs - et pour les médias - que les réseaux sociaux allaient constituer un enjeu essentiel, voire décisif, de la campagne présidentielle : à la fois un fois terrain de jeu pour les candidats et leurs soutiens, et terrain d'observation permettant de suivre, voire même d’anticiper, des évolutions de l’opinion et les dynamiques de campagne.Plusieurs facteurs expliquent cette focalisation de l'attention sur les réseaux sociaux : Une profusion de baromètres et d'observatoires ont été mis en œuvre par des cabinets spécialisés afin de mesurer la visibilité des candidats sur les réseaux sociaux et de scruter la mobilisation de leurs relais et sympathisants : nombre de posts mentionnant chaque candidat, pourcentage d'abonnés gagné par les candidats, nombre moyen d'interactions par publication sur l’un ou l’autre des réseaux sociaux, publications Facebook ayant suscité le plus de réactions, vidéos liée à la présidentielle la plus likées sur YouTube ou sur TikTok, tweets les plus partagés, post Instagram les plus likés etc.En premier lieu, l’idée s’est installée, fin 2021, dans un contexte sanitaire encore incertain, qui limitait les grands rassemblements (aucun candidat ne souhaitant voir un de ses meetings se transformer en cluster) que l’issue de la campagne se jouerait, en partie, sur les réseaux sociaux.L’avènement de nouvelles plateformes (TikTok et Switch) fréquentées principalement par un public de jeunes adultes dont le taux d’abstention est souvent élevé. Si la campagne numérique s’était déployée, en 2017, essentiellement sur YouTube, Facebook et Twitter, la campagne 2022 voyait l’émergence de nouvelles arènes numériques, Instagram, TikTok et Switch, et, avec ces plateformes, le déploiement de nouveaux formats : les interviews participatives de Twitch, les formats courts de TikTok.L’irruption dans la campagne d’une nouvelle génération d’influenceurs, qui affichaient leur volonté de réconcilier la jeunesse avec la politique, comme HugoDécrypte, et ses 1,9 millions d’abonnés sur TikTok, 1,6 sur Instagram, 2 millions sur YouTube, 214 000 sur Twitch.Autant de mesures et de métriques largement commentées par les médias :Twitch, Snapchat, TikTok : quand le numérique tente de reconnecter les jeunes à la politique ? Quel candidat a tiré son épingle du jeu sur les réseaux sociaux en janvier ? Quel candidat a fait le plus de bruit en décembre sur les réseaux sociaux ? Twitch peut-il faire reculer l'abstention des jeunes ?
Les sciences sociales pointent une surestimation de la contribution des réseaux sociaux à la formation des opinionsAutour de la place du numérique dans les campagnes électorales, a vu le jour un champ de recherche, au croisement de la science politique, de la sociologie, des data sciences et des sciences de l'information.Les universitaires, invités par les médias à commenter, tout au long de la campagne, les évolutions du nombre d’abonnés aux comptes Facebook ou Twitter de tel ou tel candidat, ou la mobilisation différentielle de leurs soutiens, firent preuve d’une grande prudence.« Les effets qu'on attribue aux réseaux sociaux en terme d'influence sur le résultat des élections sont surestimés »Pour Fabienne Greffet, chercheuse en science politique de l’Université de Lorraine, en février, sur FranceBleu, « les effets qu'on attribue aux réseaux sociaux en terme d'influence sur le résultat des élections sont surestimés. On a de la difficulté à mettre en relation le nombre de personnes concernées avec ce qui se donne à voir sur les réseaux sociaux, il y a toute une part de mise en scène et donc il faut avoir en tête que l’on peut aussi être en butte à des dizaines de stratégies de recherche d'influence, sans pour autant que les groupes mobilisés représentent des centaines ou des milliers de personnes. Et justement, un des effets recherchés ça peut-être de faire croire qu'un candidat est très soutenu ou très attaqué sur les réseaux sociaux, alors qu'en fait, l'opération est menée par un petit groupe ».« Quand on observe la cartographie des réseaux, on observe que les communautés numériques les plus actives sont idéologiquement très homogènes. Il y a finalement peu d'échanges entre les communautés. Il s'agit plus souvent d'échanger des contenus avec des personnes qui pensent comme nous puisque généralement, notre réseau relationnel est plutôt constitué de personnes qui pensent comme nous. »Les citoyens actifs sur Internet plus radicaux Cinq chercheur.euse.s, Marie Neihouser, Felix-Christopher von Nostitz, François Briatte, Giulia Sandri et Tristan Haute rappelaient, en avril 2022, dans TheConversation que les usages électoraux des réseaux sociaux, s'ils se développent depuis 2012, restent cependant relativement minoritaires.« Les commentaires à la suite de messages de candidats restent relativement peu nombreux tant sur Twitter que sur Facebook (…) si on les rapporte au nombre d’inscrits sur les listes électorales, ou même au nombre de personnes inscrites sur les réseaux sociaux en France (40 millions d’utilisateurs mensuels de Facebook, 8 sur Twitter, 22 sur Instagram, 50 sur YouTube). Surtout, certains candidats ne récoltent que quelques centaines de commentaires – ou même moins. Même si l’on regarde le nombre de likes, pratique moins coûteuse pour les internautes que le commentaire, les réactions aux messages des candidats restent relativement rares, a fortiori lorsqu’on les compare à leurs nombres d’abonnés ». « On sait que les citoyens politiquement actifs sur Internet présentent différentes caractéristiques : ils sont plus intéressés par la politique, plus diplômés, et plus jeunes que la moyenne ».Les publications en ligne touchent avant tout les publics déjà acquis à la cause« Depuis plusieurs semaines et parfois plusieurs mois, les candidats occupent le plus possible leur territoire de visibilité, c’est-à-dire l’intégralité des réseaux sociaux – ou presque – et les médias traditionnels. Mais il est très difficile de mesurer l’impact que peuvent avoir les différentes formes de communication numérique sur les comportements électoraux », observait, pour sa part, Stéphanie Wojcik (Université Paris-Créteil), interrogée par Usbek & Rica.« On dit souvent, et à juste titre, que les publications en ligne touchent avant tout les publics déjà « captifs », à savoir les militants et les sympathisants – bref, tous ceux déjà acquis à la cause. »« Pour les candidats, tout l’enjeu consiste à élargir le cercle habituel de leur audience. Bien sûr, il paraît évident que si vous vous acculturez correctement à un dispositif spécifique comme TikTok, sur lequel vous produisez des vidéos courtes avec un ton plutôt humoristique ou léger, vous allez capitaliser sur l’audience de ce réseau (…). Mais il peut aussi exister une contradiction entre ces impératifs et la communication politique électorale en tant que telle, qui ne se satisfait pas toujours de durées aussi courtes. Parfois, il peut carrément être contreproductif pour un responsable politique de tenter d’aller sur une plateforme où il n’est pas très à l’aise. »Pour Jen Schradie, chercheuse à SciencePo (auteure de "L'illusion de la démocratie numérique. Internet est-il de droite ?"), « les réseaux sociaux fonctionnent comme des mégaphones ou des projecteurs, qui déforment ce qui se passe dans la réalité de plein de manières, et la campagne présidentielle française n’a pas échappé à cela ». Les réseaux sociaux en campagne comme un meeting à ciel ouvertPour Olivier Ertzscheid, Maître de conférences en Sciences de l'information et de la communication à l'Université de Nantes, auteur du blog Affordance, c'est l'image du meeting qui apparaît « la plus appropriée pour arbitrer sur le rôle et la place que jouent réellement les réseaux sociaux dans une élection ».« Un meeting politique est un reflet d'une dynamique : la capacité d'y faire salle plus ou moins comble, la capacité d'y disséminer des éléments de langage et des clés d'analyse qui structureront ensuite et la campagne et l'opinion, la capacité de convaincre et de mobiliser bien sûr. Les réseaux sociaux sont tout cela à la fois ».Dans un meeting on ne croise que des convaincu.e.s. Plus de 90% des personnes qui se rendent à un meeting sont déjà concaincu.e.s et seuls quelques curieux ou opposants viennent achever d'en remplir les rangs. Or la manière dont on s'adresse à une salle composée de 90% de convaincu.e.s, et la manière dont cette salle agit et réagit, est sans aucune commune mesure avec la manière dont on peut s'adresse à une salle qui serait hostile ou en tout cas composée d'au moins autant de convaincu.e.s que d'opposant.e.s. C'est à peu près la même chose sur les réseaux sociaux généralistes ».Dominique Cardon sur RadioFrance, rappelait aux rédactions qu’elles « doivent avoir une culture numérique de l’enquête. Être capables d’évaluer quelle est la prévalence d’une thématique dans l’opinion. Et surtout ne pas considérer que ce qui se dit sur Twitter est le reflet de l’opinion publique. Ce serait une grave erreur. Car seule une partie très infime des français se retrouve sur ce réseau social. Souvent ce sont des journalistes, des gens diplômés et urbains. Peu représentatifs donc du reste de la population. Les sujets les plus commentés sur Twitter ne sont pas forcément ceux qui intéressent les Français ».
Les messageries instantanées, face invisible des campagnes numériquesMarie Turcan, rédactrice en chef du site Numerama, attire l’attention sur « ce que l’on ne voit pas… Derrière ce qui est public, Facebook, Twitter, vous avez un autre paysage numérique. Aujourd’hui, beaucoup de Français s'informent par ces canaux alternatifs, que sont les boucles et les messageries WhatsApp ou Telegram (…). Ce sont des phénomènes peu visibles, mais qui peuvent compter et avoir de l’influence. Je pense qu'il ne faut pas minimiser l'impact de ces sous-groupes qui peuvent rassembler des centaines de milliers d’internautes ».Un point de vue partagé, dans Mediapart, par Jen Schradie : « on manque sans doute un phénomène massif qui demeure une boîte noire, à savoir les boucles privées sur WhatsApp, Telegram, Signal ou les groupes privés sur Facebook, alors que c’est sans doute là qu’une partie de la politique numérique se joue ».Olivier Ertzscheid, pour sa part, voit « dans l'ensemble de ces partages invisibles de contenus (…) qui ne peuvent donc être ni observés, ni mesurés, ni comptabilisés (ou en tout cas beaucoup plus difficilement) un espace désormais déterminant et structurant pour l'ensemble des mouvements et des mobilisations politiques ou citoyennes ».Il pointe, à ce propos, « un paradoxe de visibilité qui peut s'exprimer de la manière suivante : les contenus ainsi "publiés" peuvent jouir d'une visibilité très forte dans les groupes privés où ils sont diffusés ou repris, mais leur visibilité "analytique" publique, celle qui permet d'observer et de tenir compte de leur viralité, est en revanche quasi-nulle ». Olivier Ertzscheid rappelle, au passage, que WhatsApp avait été abondamment utilisé par les partisans du candidat Jair Bolsonaro pour le faire élire lors de la campagne présidentielle de 2018.L'hypothèse d'une tripartition de l'espace politique Olivier Ertzscheid voit se dessiner une «tripartition pour l'ensemble des débats et élections à venir, en France comme ailleurs.En premier lieu et en premier tempo, reste et demeure la surface mass-médiatique de l'agenda politique et des influences partisanes (la télé et la presse continuent de jouer un rôle déterminant et crucial dans la fabrique de l'opinion).Vient en deuxième lieu et en deuxième tempo la surface sociale interpersonnelle partisane qui se donne à lire explicitement dans les réseaux sociaux généralistes et dans leurs logiques éditoriales propres (les Trending Topics de Twitter par exemple).Viennent enfin en troisième lieu les espaces sub-médiatiques d'influence, (le Dark Social ) principalement fait de messageries privées, et qui donnent aujourd'hui le troisième tempo de l'agenda électoral et politique ».
Nouvelles recherches, nouveaux questionnements autour des usages politiques du numériqueFabienne Greffet et Marie Neihouser ont entrepris, dans un appel à articles concernant « la digitalisation des répertoires d’action électorale », de retracer les débats qui traversent la communauté de chercheur.euse.s qui s’intéressent aux usages politiques des outils numériques.« Au tournant des années 2000, la littérature spécialisée de langue anglaise s’est fortement clivée autour d’une question: l’investissement des espaces numériques peut-il conférer des ressources supplémentaires à des formations politiques ou des candidats auparavant trop minoritaires pour accéder à des positions électives, ainsi qu’aux médias de masse ? »Les recherches se focalisent, dans les années 2010, sur la professionnalisation des campagnes numériques, avec le recours à des personnels spécialisés : conseillers en communication numérique, chargés de communication web, community managers, data scientists.En parallèle, prend naissance une interrogation « sur le degré d’initiative des citoyens engagés sur les espaces numériques » avec, selon les auteures, une tension entre deux types d’analyses : celles qui défendent l’idée selon laquelle « faire une campagne numérique consiste à perfectionner des techniques marketing de ciblage préexistantes » et celles qui estiment, au contraire « que les campagnes en ligne sont pour partie transférées des organisations partisanes vers les citoyens engagés ».En France, les recherches se focalisent sur les pratiques numériques des personnes les plus investies dans les partis. «De fait, ce que font les personnes qui s’engagent en ligne de façon éventuellement ponctuelle pour un candidat ou un parti est assez mal connu, surtout lorsqu’il s’agit de personnes plus distantes de l’organisation, dites « sympathisantes », dont les activités retiennent peu l’attention des chercheurs. En outre, la vive controverse lancée par l’essayiste Evgueny Morozov, sur le slacktivism ou « engagement mou », a contribué à dévaluer les activités numériques d’engagement par rapport à l’action de terrain, et à les considérer comme des leurres qui donnent bonne conscience en créant l’illusion d’agir alors qu’ils n’ont aucun impact réel sur la mobilisation ou les résultats d’une élection ».En conclusion, Fabienne Greffet et Marie Neihouser proposent aux futurs contributeurs trois axes de recherche et de réflexion :Les ressources et les acteurs de la digitalisation des répertoires d’action électorale. « Si certaines recherches se focalisent sur la professionnalisation des campagnes en ligne et l’apparition conséquente de nouveaux acteurs (data scientists, etc.), les ressources mises à disposition de ces nouveaux personnels afin de digitaliser les répertoires d’action électorale restent encore peu étudiées. Utilisent-ils les mêmes logiciels, les mêmes systèmes d’information ? Promeuvent-ils des « standards » de digitalisation ? En outre, la question se pose de comprendre comment se répartissent les rôles à l’intérieur des équipes de campagne entre « professionnels » (y compris des entreprises extérieures) et « amateurs », mais aussi entre organisation et communautés numériques sympathisantes, ou encore entre acteurs situés dans l’espace de la compétition électorale et acteurs situés géographiquement à l’extérieur (notamment à l’étranger) ».La digitalisation des répertoires d’action électorale en pratique. « En quoi de nouveaux supports, tels que les réseaux sociaux, sont-ils investis et avec quels objectifs ? Dans quelle mesure les répertoires d’action électorale sont-ils la continuation par d’autres moyens de répertoires d’action plus traditionnels ? Dans quelle mesure observe-t-on des ruptures, en s’appuyant par exemple sur des techniques de « propagande computationnelle » ou sur des actions numériques collectives telles que l’astroturfing, c’est-à-dire la création artificielle de ce qui apparaît comme un mouvement de masse et spontané en ligne ?Comment ces techniques et savoir-faire s’intègrent-ils à des répertoires de campagne plus large, notamment hors ligne ? »Les conséquences de la digitalisation des répertoires d’action électorale. « Dans ce troisième axe, ce sont les conséquences de la digitalisation des répertoires d’action électorale qui seront recherchées – tant du point de vue de l’organisation et des rapports de force au sein des partis et des équipes de campagne, qu’en termes d’activités et de contenus produits, ou encore d’évolution de l’intérêt et de la mobilisation des citoyens lors des campagnes électorales ».

Les notes stratégiques
Les notes stratégiques auront vocation à conseiller les acteurs publics locaux sur la manière d’appréhender le numérique au sein de leurs compétences administratives (logement, action sociale, urbanisme, environnement, aménagement du territoire,…)
Rapport
Voir tous les rapportsBaromètre du numérique 2022 : les principaux résultats
Le numérique installé dans le quotidien des FrançaisSelon cette nouvelle édition du Baromètre du Numérique, pilotée par l’Arcep, l’Arcom, le CGE et l’ANCT, la très grande majorité des Français utilise internet (92%), même chez les soixantenaires où la part des internautes atteint 96%. Seules les personnes de plus de 70 ans se démarquent avec tout de même 63% d’internautes. En moyenne, les Français passent 32 heures par semaine devant un écran, soit près d’un cinquième du temps hebdomadaire ou un peu moins d’un tiers éveillé. Plus de la moitié de la population passe en moyenne plus de trois heures par jour devant un écran.Les usages anciens se stabilisent, les nouveaux décollentCertains usages montrent des signes de reflux comme les réseaux sociaux (62% contre 67% en 2020), déjà rejetés par les plus jeunes depuis quelques années (68% contre 84% en 2017). Mais les usages anciens sont bien installés, ainsi la recherche d’emploi progresse lentement (29% contre 26% en 2017). À noter, que les actifs au chômage sont eux 83% à utiliser internet pour chercher un emploi. Les démarches administratives et fiscales n’évoluent plus beaucoup sur le long terme, mais connaissent déjà un niveau élevé (71% de la population comme en 2020, contre 67% en 2017).La part des acheteurs en ligne avait bondi pendant la crise sanitaire, cette habitude n’est pas retombée (77% contre 76% en 2020). En outre, si 7% de la population possède un casque de réalité virtuelle, un Français sur cinq a déjà essayé cet outil numérique nouveau et 1 sur 5 aimerait le faire.Certaines des fonctionnalités offertes par les appareils numériques participent d’un meilleur accès aux contenus en ligneParmi les différentes fonctionnalités disponibles, le réglage de la luminosité (83%) et le zoom de l’écran (80%) sont les plus utilisées par l’ensemble de la population équipée d’un terminal numérique, alors qu’environ 6 Français sur 10 équipés ont déjà eu recours au réglage de la taille de la police, à l’augmentation du contraste et aux commandes vocales. L’audiodescription et l’inversion des couleurs sont quant à elles peu exploitées, environ un tiers des Français ayant eu recours à l’une de ces fonctionnalités. Les utilisateurs de ces fonctionnalités sont généralement âgés de moins de 40 ans, avec notamment un recours plus important des 18-24 ans aux commandes vocales, à l’inversion des couleurs et à l’audiodescription.La sécurité et la confiance sont au cœur des usagesL’actualité montre que le numérique emporte des risques (attaques informatiques, arnaques, perte des données, etc.), la majorité des individus estiment qu’ils ont certainement (18%) ou probablement (38%) été personnellement victime d’un accès indésirable à leurs données personnelles par internet.C’est sans doute pourquoi presque tous les utilisateurs prennent des précautions avec une vigilance plus (55%) ou moins (38%) constante.Les conditions générales d’utilisation (CGU) d’un réseau social ou d’une plateforme de partage de vidéos ont été consultées par 52 % des internautes. Parmi les internautes ayant pris connaissance au moins une fois des conditions générales d’utilisation, 77% indiquent que ces informations sont facilement accessibles. La facilité de compréhension semble en revanche moins au rendez-vous et 53% des internautes qui ont consulté ces CGU estiment qu’elles sont aisément compréhensibles.42% des internautes ont déjà signalé un compte ou des contenus inappropriés en ayant recours aux dispositifs mis en place par les réseaux sociaux ou les plateformes de partage de vidéos. Les auteurs de signalements considèrent assez largement que les dispositifs mis en place sont facilement accessibles (87%), simples d’utilisation (85%) et aisément compréhensibles (80%).Davantage de personnes rencontrent toutefois des freins à la pleine utilisation du numérique48% des Français éprouvent au moins une forme de difficulté qui les empêche d’utiliser pleinement les outils numériques et internet (+ 13 points par rapport à 2020). Plus que l’équipement ou l’accès à internet, c’est la complète maîtrise des outils numériques qui reste le premier frein à la pleine utilisation du numérique (25%, + 7 points par rapport à 2020). Cela pourrait paraître à première vue contradictoire avec la progression des usages du numérique des Français, mais une utilisation plus importante des outils numériques peut aussi s’accompagner d’une prise de conscience de ses limites et donc d’une identification d’une marge de progression dans la maîtrise de ces outils.Des inégalités en compétences numériques qui s’accentuentDeux ans après le début de la crise sanitaire rythmé par les périodes de confinement, en moyenne, plus d’un Français majeur sur deux estiment mieux maîtriser ces outils (56%). Toutefois, cette moyenne est sous-tendue par de grandes disparités. En effet, si le sentiment de s’être mieux approprié les outils numériques avec la pandémie est marqué chez les cadres et professions intellectuelles supérieures (71%), à l’inverse, chez les Français parmi les plus vulnérables (non diplômés et âgés de 70 et plus), ce sentiment est partagé par une minorité (respectivement 38% et 36%). Par conséquent, l’écart se creuse sur le sentiment de montée en compétences chez les Français.Un accompagnement humain et pédagogique plébiscité face aux difficultés rencontrées dans le cadre des démarches en ligneLa dématérialisation des services publics se déploie depuis deux décennies avec une forte accélération récente. On constate une augmentation de la part de personnes ayant au moins parfois des difficultés à effectuer des démarches en ligne (54%, + 16 points par rapport à 2020).Face à ces difficultés, la solution la plus plébiscitée est de demander des explications pour réussir à réaliser la démarche seul (40%, + 16 points par rapport à 2020). Par conséquent, lorsqu’ils font face à des difficultés en ligne, en moyenne, les Français préfèrent apprendre et montée en compétence pour gagner en autonomie, d’autant plus que ces démarches en ligne mobilisent souvent des données personnelles sensibles et peuvent avoir des effets importants sur la vie quotidienne.
Une étude de référence pilotée par l’Arcep, le CGE, l'Arcom et l’ANCTInitiée en 2000, cette étude a pour objectifs :de mesurer l’adoption par les Français des équipements et étudier les pratiques numériques ;de détecter les inégalités d’accès et de compétences qu’elles soient volontaires ou subies ;de permettre à la puissance publique puisse d'anticiper les grandes tendances et mettre en œuvre une politique favorisant l’appropriation du numérique par tous.En 2022, L’enquête s’est déroulée entre le 15 juin et le 15 juillet 2022 auprès de 4 184 personnes, réparties en trois populations cibles distinctes (12 à 17 ans, 18 ans et plus, 18 ans et plus éloignés du numérique), avec des questionnaires adaptés et des quotas spécifiques, et grâce à deux types de recueil :3 448 personnes de 15 ans et plus ont été interrogées online dans l’enquête CDV (au sein de chaque région, quota sur : l’âge, le sexe, la PCS, le niveau de diplôme, la taille d’agglomération, le type de logement).573 personnes de 18 ans et plus appelées dans le rapport « éloignées du numérique » (ne disposant pas, à leur domicile, d’une ligne de connexion fixe à internet) ont été interrogées par téléphone, avec des quotas issus d’une enquête flash menée par téléphone auprès de 1 000 personnes de 18 ans et plus (sexe, âge, PCS, région, taille d’agglomération)163 personnes âgées de 12 à 14 ans ont été interrogées en ligne, après recueil de l’accord préalable de l’un des parents, avec les quotas suivants : âge, sexe, taille d’agglomération et PCS de la personne de référenceDonnées ouvertesL’ensemble des données de l’enquête depuis 2007 est disponible en open data sur le site data.gouv.fr.

Les carnets des NEC Locaux
Les carnets des NEC locaux regroupent les reportages des événements et les approches, outils, territoires et personnes qui construisent les leviers de l’encapacitation au numérique des treize millions de Français·es éloigné·es de ce dernier.
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