Les pratiques contributives, la production participative, le crowdsourcing citoyen, l’intervention de la “multitude” dans la production d’informations et de connaissances constituent probablement l’une des transformations majeures qu’a produit le numérique.
Au delà des « cathédrales numériques » que sont Wikipedia ou OpenStreetMap, il existe, une très grande diversité de projets, de plateformes et d’applications qui reposent sur la contribution des personnes : sciences participatives, indexation collaborative dans le monde des bibliothèques et des archives, signalement des problèmes sur la voie publique ….
Dans quelle mesure les Français s’impliquent-ils dans les pratiques de production participative ?
Les grandes enquêtes comme le Baromètre Numérique ou Capacity donnent une mesure assez grossière de ces pratiques contributives, au travers de questions comme « êtes-vous plutôt un lecteur, sur les forums de discussion, les réseaux sociaux, les tchats, les blogs, un contributeur ou les deux ? ». Ainsi, selon l’enquête Capacity, 2,5 % des internautes se décrivaient en 2016 comme des « contributeurs sur les forums de discussion, les réseaux sociaux, les tchats, les blogs », 44 % comme «des lecteurs de ce que les autres disent ou écrivent» et 19 % comme « autant l’un que l’autre ».
Près de 114 000 contributeurs en France à Wikipedia
L’encyclopédie Wikipédia a vu le jour en 2001. Forte d’une communauté française très active mais aussi suisse, belge, canadienne ou africaine, l’édition française compte en octobre 2019 2 146 013 de pages. Elle enregistre 700 millions de vues par mois (687 millions en décembre 2018), soit 23,3 millions par jour, dont 16 millions à partir de la France (68,5 %).L’edition française de Wikipedia comptait en octobre 3,5 millions d’utilisateurs inscrits.
Parmi eux, 18261 ont fait au moins une action (edition ou correction) pendant les 30 derniers jours.
Les Français sont à l’origine de 82 % des opérations d’écriture (« edits ») sur l’édition française tout en contribuant aux autres éditions.
En décembre 2018, l’edition française de Wikipedia comptait 138 924 contributeurs (utilisateurs inscrits dans le monde avaient édité au moins dix fois depuis leur arrivée) dont 82% de français soit environ 114000.
Près de 90 000 français impliqués en 2018 dans des opérations de sciences participatives liées à la biodiversité
En 2018, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé à un programme de sciences participatives en France.
Parmi elles, 89 275 ont pris part à des opérations de sciences participatives liées à la biodiversité, soit une progression de 16 % par rapport à 2018 et de 342 % depuis 2011.
L’indicateur relatif aux « Sciences participatives » recense le nombre de participants actifs à des programmes de sciences participatives. Cet indicateur répond à l’un des objectifs fixés par la Stratégie Nationale pour la Biodiversité en 2011 à savoir celui d’impliquer les citoyens dans la conservation de la biodiversité.
L’indicateur relatif aux « Sciences participatives » recense le nombre de participants actifs à des programmes de sciences participatives. Cet indicateur répond à l’un des objectifs fixés par la Stratégie Nationale pour la Biodiversité en 2011 à savoir celui d’impliquer les citoyens dans la conservation de la biodiversité.
« Grâce à cette communauté d’observateurs bénévoles, les milliers de données récoltées ont été postées sur des sites Internet dédiés, vérifiées et analysées par des scientifiques ou des experts du Muséum d’Histoire Naturelles, du CNRS, de l’Office pour les Insectes et leur environnement, de Tela Botanica… Ces données nourrissent des études sur l’évolution de la biodiversité et permettent de produire des documents d’information et de sensibilisation ».
Référence :
Ces collectivités qui misent sur Openstreetmap et la cartographie participative
Un certain nombre de collectivités proposent aux citoyens de contribuer à la connaissance de leur territoire : une manière de co-construire le territoire avec les habitants et parfois aussi de compenser l’érosion des ressources budgétaires. Elles s’appuient, notamment, sur OpenStreetMap. Outre les informations classiques comme les voies de circulation, le bâti ou les surfaces aquatiques, les utilisateurs peuvent incorporer dans cette carte collaborative des données comme les pistes cyclables, les bennes à verre, les toilettes publiques ou les points d’eau potable. Certaines collectivités (comme la communauté de communes Caux Vallée de Seine ou le département de l’Allier) organisent même des ateliers, sur le modèle des carto-parties organisées des communautés OpenstreetMap, pour rassembler sur une période de temps réduite un maximum d’informations sur un territoire donné.
Île-de-France Mobilités (ex-STIF, Syndicat des transports d’Île-de-France) a entrepris en 2017 d’associer les Franciliens au recensement des aménagements cyclables sur l’ensemble de la région. La connaissance la plus exhaustive possible (et de bonne qualité) de ces aménagements et leur actualisation visent la mise au point d’outils de calculs d’itinéraires tout en contribuant aux politiques locales en faveur du vélo. Outre les collectivités, les agences d’aménagement et d’urbanisme et les acteurs franciliens du vélo (comme l’association Mieux se Déplacer à Bicyclette), ce projet s’appuie sur la communauté OpenstreetMap. Il repose aussi sur la contribution des personnes qui peuvent signaler directement dans OpenstreetMap ou via un portail dédié, les divers aménagements cyclables existants : piste cyclable, bande cyclable, double-sens cyclable, voie de bus ouverte aux vélos, stationnements. La Compagnie des Mobilités, accompagnée de Carto’Cité et de l’association Mieux se Déplacer à Bicyclette, assure l’animation de cette campagne. (Une démarche de même nature avait été conduite à Lyon, La Ville à Vélo mais a l’initiative, cette fois, d’une association).
Références :
Applications de signalement des problèmes urbains : un usage qui se heurte en france à la fragmentation des plateformes
De nombreuses villes dans le monde permettent aux citoyens de signaler, à partir de leurs terminaux mobiles, une grande variété de problèmes ou d’incidents : entretien des routes, des trottoirs, des arbres et des jardins, graffitis, objets encombrants et véhicules abandonnés, connectivité, feux de circulation et éclairage public défectueux, carrefours dangereux, nids-de-poule… Après avoir identifié un problème, l’usager sélectionne dans l’application le type d’incident, précise éventuellement la nature ou l’importance du problème, prend une photo que le GPS va géolocaliser pour compléter la description et transmet automatiquement au service concerné. La chaîne de traitement, dématérialisée de bout en bout, permet aux services des villes concernés (direction de la voirie, principalement) d’avoir une vision globale des incidents et e planifier leurs interventions.FixMyStreet, au Royaume-Uni fait figure de pionnier dans ce domaine. Lancée en lancée en 2007 par la Fondation mySociety, elle a connu une croissance importante avec le déploiement d’une application mobile. Elle enregistre chaque semaine 6 205 rapports : plus de millions de rapports depuis sa création. Plus de deux millions de signalements ont été effectués depuis 10 ans, principalement dans les catégories suivantes : décharges sauvages, éclairage urbain, état des rues et des routes et nid-de-poule. Le taux de résolution ne s’élève toutefois qu’à 40 % avec un délai de traitement moyen de près de 3 moisDes plateformes du même type ont vu le jour Aux États-Unis (SeeClickFix, Citysourced ou PublicStuff qui référencent chacune plusieurs centaines de villes américaines) ou aux Pays-Bas avec BuitenBeter
Plusieurs plateformes (Tellmycity, Allô Mairie, Fixmaville, Keyclic, BetterStreet, Beecitiz, etc.) ont émergé en France à partir de 2010.
Dans une étude récente, qui vise à comprendre comment associer les citoyens et la société civile la société civile à la conception et l’exécution des services publics, la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) se penche, parmi une dizaine d’initiatives associant citoyens et services publics, se penche sur le cas des applications de signalement des problèmes urbains.
A la différence de FixMyStreet, leurs équivalents en France « éprouvent des difficultés à se généraliser à l’ensemble du territoire : adoption limitée par la société civile limitée, paysage concurrentiel avec un grand nombre d’acteurs ».
Références :
Indexation collaborative : quand les institutions culturelles font appel au public pour annoter les œuvres, les documents et les archives
La campagne d’indexation des fiches des poilus de 14-18 et le succès qu’elle a rencontré (1,4 million de fiches indexées) ont donné une visibilité aux diverses formes de « crowdsourcing culturel » déployées par des musées, services d’archives et bibliothèques.De nombreuses institutions proposent désormais au public d’annoter, de corriger ou de compléter des ressources numérisées, et de prendre part, par leurs contributions, à la valorisation des collections comme à la connaissance du patrimoine.
Ces pratiques «d’approvisionnement par la foule » peuvent prendre des formes variées : relevé nominatif de sources généalogiques, indexation de fiches, identification de photographies, correction d’erreurs dans des documents numérisés …
Un grand nombre de services départementaux d’archives proposent désormais des modules d’indexation collaborative qui permettent à a ceux qui consultent les archives numérisées (en général les registres paroissiaux et d’état civil, parfois les recensements et les registres matricules) de les annoter.
Dans le cadre du programme Grand Mémorial, les archives de plusieurs départements, proposent aux citoyens d’indexer les registres matricules afin de documenter les fiches de chacun des 8,5 millions combattants de la Première Guerre mondiale.
Les Archives Nationales, pour leur part, ont ouvert début 2018 une plateforme collaborative où les citoyens volontaires peuvent transcrire des testaments écrits par les Poilus pendant la Première guerre mondiale. Le projet «Testaments de Poilus » vise à produire une édition électronique d’un millier de testaments des Poilus de la Première Guerre mondiale. Les documents étudiés proviennent du fond des archives notariales des Archives départementales des Yvelines.
Afin de valoriser les travaux d’indexation et de dépouillement réalisés par des internautes et des bénévoles à partir des fonds d’archives, les Archives nationales ont ouvert le blog Archives nationales participatives. Parmi les projets proposés aux internautes figure l’indexation des registres du Conseil général des ponts et chaussées. La base Natnum, sur les décrets de naturalisation numérisés sera progressivement ouverte à l’indexation collaborative.
Références :
Openstreetmap et FixMystreet : disparités et biais de genre dans les pratiques contributives
Les travaux consacrés aux rapports sociaux de sexe, ou attentifs à cette perspective, sont désormais nombreux.La surreprésentation des hommes sur des plateformes comme Wikipedia (90 %) ou OpenstreetMap (95 %) fait désormais l’objet d’études qui entreprennent de cerner les effets de cette surreprésentation masculine sur sur la nature des contributions.
Seules 18 % des biographies Wikipédia sont consacrées à des femmes. Depuis plusieurs années, un certain nombre d’initiatives visent à mettre en valeur les femmes, comme le groupe Sans Pages qui se propose de créer et d’améliorer des articles Wikipédia portant sur des femmes, sur les féminismes, ou d’autres sujets sous-représentés. Depuis plusieurs années, des « edit-a-thons » sont organisés dans différents pays pour encourager les femmes à éditer Wikipédia, à augmenter la couverture de certains sujets, mais aussi à créer des pages pour des femmes qui en sont dépourvues. Une chercheuse, Jess Wade, a entrepris de créer plusieurs centaines de biographies de femmes scientifiques.
Biais de genre dans OpenstreetMap
La surreprésentation des hommes parmi les contributeurs a la carte collaborative (95 %) se traduit par des biais des types d’emplacements qui sont étiquetés Selon Rachel Levine, coordonnatrice des opérations de cartographie à la Croix Rouge américaine, « les emplacements des stades, les clubs de strip-tease et les bars sont beaucoup mieux documentés que les centres de soins pour enfants ou les cliniques spécialisées dans la santé des femmes sont largement sous-représentées. 800 000 cabinets de médecins sont étiquetés mais seulement 10 établissements de soins spécialisés dans l’avortement et un seul centre de lutte contre la violence domestique ».Sources
- 1. Un portail pour les sciences participatives
- 2. Pour une meilleure connaissance des aménagements cyclables en Île-de-France
- 3. Ville de Lannion, Côtes d’Armor: Utilisation d’OpenStreetMap pour les services publics
- 4. L’Allier se lance dans la collecte participative des données géographiques
- 5. Lorient Agglomération : un calculateur d’itinéraires pour les personnes à mobilité réduite
- 6. Cartographie du territoire du Seignanx
- 7. Le Maine-et-Loire trouve une alternative Open Source à Google Maps
- 8. Hausse des tarifs de Google Maps : « On a plus que jamais besoin d’alternatives libres »
- 9. Gilles Palsky : cartographie participative, cartographie indisciplinée
- 10. Direction interministérielle de la transformation publique (DITP) Les citoyens acteurs du service public : quelles initiatives pour les associer davantage ?
- 11. IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales Une ville plus contributive et durable) : crowdsourcing urbain et participation citoyenne numérique
- 12. Des applications et des plateformes pour signaler les incidents et les problèmes sur la voie publique
- 13. I
- 14. ndexation collaborative : quand les institutions culturelles font appel au public pour annoter les œuvres, les documents et les archives
Quelques indicateurs sur les pratiques contributives des Français
Les pratiques contributives, la production participative, le crowdsourcing citoyen, l’intervention de la “multitude” dans la production d’informations et de connaissances constituent probablement l’une des transformations majeures qu’a produit le numérique.
Au delà des « cathédrales numériques » que sont Wikipedia ou OpenStreetMap, il existe, une très grande diversité de projets, de plateformes et d’applications qui reposent sur la contribution des personnes : sciences participatives, indexation collaborative dans le monde des bibliothèques et des archives, signalement des problèmes sur la voie publique ….
Dans quelle mesure les Français s’impliquent-ils dans les pratiques de production participative ?
Les grandes enquêtes comme le Baromètre Numérique ou Capacity donnent une mesure assez grossière de ces pratiques contributives, au travers de questions comme « êtes-vous plutôt un lecteur, sur les forums de discussion, les réseaux sociaux, les tchats, les blogs, un contributeur ou les deux ? ». Ainsi, selon l’enquête Capacity, 2,5 % des internautes se décrivaient en 2016 comme des « contributeurs sur les forums de discussion, les réseaux sociaux, les tchats, les blogs », 44 % comme «des lecteurs de ce que les autres disent ou écrivent» et 19 % comme « autant l’un que l’autre ».
Près de 114 000 contributeurs en France à Wikipedia
L’encyclopédie Wikipédia a vu le jour en 2001. Forte d’une communauté française très active mais aussi suisse, belge, canadienne ou africaine, l’édition française compte en octobre 2019 2 146 013 de pages. Elle enregistre 700 millions de vues par mois (687 millions en décembre 2018), soit 23,3 millions par jour, dont 16 millions à partir de la France (68,5 %).L’edition française de Wikipedia comptait en octobre 3,5 millions d’utilisateurs inscrits.
Parmi eux, 18261 ont fait au moins une action (edition ou correction) pendant les 30 derniers jours.
Les Français sont à l’origine de 82 % des opérations d’écriture (« edits ») sur l’édition française tout en contribuant aux autres éditions.
En décembre 2018, l’edition française de Wikipedia comptait 138 924 contributeurs (utilisateurs inscrits dans le monde avaient édité au moins dix fois depuis leur arrivée) dont 82% de français soit environ 114000.
Près de 90 000 français impliqués en 2018 dans des opérations de sciences participatives liées à la biodiversité
En 2018, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé à un programme de sciences participatives en France.
Parmi elles, 89 275 ont pris part à des opérations de sciences participatives liées à la biodiversité, soit une progression de 16 % par rapport à 2018 et de 342 % depuis 2011.
L’indicateur relatif aux « Sciences participatives » recense le nombre de participants actifs à des programmes de sciences participatives. Cet indicateur répond à l’un des objectifs fixés par la Stratégie Nationale pour la Biodiversité en 2011 à savoir celui d’impliquer les citoyens dans la conservation de la biodiversité.
L’indicateur relatif aux « Sciences participatives » recense le nombre de participants actifs à des programmes de sciences participatives. Cet indicateur répond à l’un des objectifs fixés par la Stratégie Nationale pour la Biodiversité en 2011 à savoir celui d’impliquer les citoyens dans la conservation de la biodiversité.
« Grâce à cette communauté d’observateurs bénévoles, les milliers de données récoltées ont été postées sur des sites Internet dédiés, vérifiées et analysées par des scientifiques ou des experts du Muséum d’Histoire Naturelles, du CNRS, de l’Office pour les Insectes et leur environnement, de Tela Botanica… Ces données nourrissent des études sur l’évolution de la biodiversité et permettent de produire des documents d’information et de sensibilisation ».
Référence :
Ces collectivités qui misent sur Openstreetmap et la cartographie participative
Un certain nombre de collectivités proposent aux citoyens de contribuer à la connaissance de leur territoire : une manière de co-construire le territoire avec les habitants et parfois aussi de compenser l’érosion des ressources budgétaires. Elles s’appuient, notamment, sur OpenStreetMap. Outre les informations classiques comme les voies de circulation, le bâti ou les surfaces aquatiques, les utilisateurs peuvent incorporer dans cette carte collaborative des données comme les pistes cyclables, les bennes à verre, les toilettes publiques ou les points d’eau potable. Certaines collectivités (comme la communauté de communes Caux Vallée de Seine ou le département de l’Allier) organisent même des ateliers, sur le modèle des carto-parties organisées des communautés OpenstreetMap, pour rassembler sur une période de temps réduite un maximum d’informations sur un territoire donné.
Île-de-France Mobilités (ex-STIF, Syndicat des transports d’Île-de-France) a entrepris en 2017 d’associer les Franciliens au recensement des aménagements cyclables sur l’ensemble de la région. La connaissance la plus exhaustive possible (et de bonne qualité) de ces aménagements et leur actualisation visent la mise au point d’outils de calculs d’itinéraires tout en contribuant aux politiques locales en faveur du vélo. Outre les collectivités, les agences d’aménagement et d’urbanisme et les acteurs franciliens du vélo (comme l’association Mieux se Déplacer à Bicyclette), ce projet s’appuie sur la communauté OpenstreetMap. Il repose aussi sur la contribution des personnes qui peuvent signaler directement dans OpenstreetMap ou via un portail dédié, les divers aménagements cyclables existants : piste cyclable, bande cyclable, double-sens cyclable, voie de bus ouverte aux vélos, stationnements. La Compagnie des Mobilités, accompagnée de Carto’Cité et de l’association Mieux se Déplacer à Bicyclette, assure l’animation de cette campagne. (Une démarche de même nature avait été conduite à Lyon, La Ville à Vélo mais a l’initiative, cette fois, d’une association).
Références :
Applications de signalement des problèmes urbains : un usage qui se heurte en france à la fragmentation des plateformes
De nombreuses villes dans le monde permettent aux citoyens de signaler, à partir de leurs terminaux mobiles, une grande variété de problèmes ou d’incidents : entretien des routes, des trottoirs, des arbres et des jardins, graffitis, objets encombrants et véhicules abandonnés, connectivité, feux de circulation et éclairage public défectueux, carrefours dangereux, nids-de-poule… Après avoir identifié un problème, l’usager sélectionne dans l’application le type d’incident, précise éventuellement la nature ou l’importance du problème, prend une photo que le GPS va géolocaliser pour compléter la description et transmet automatiquement au service concerné. La chaîne de traitement, dématérialisée de bout en bout, permet aux services des villes concernés (direction de la voirie, principalement) d’avoir une vision globale des incidents et e planifier leurs interventions.FixMyStreet, au Royaume-Uni fait figure de pionnier dans ce domaine. Lancée en lancée en 2007 par la Fondation mySociety, elle a connu une croissance importante avec le déploiement d’une application mobile. Elle enregistre chaque semaine 6 205 rapports : plus de millions de rapports depuis sa création. Plus de deux millions de signalements ont été effectués depuis 10 ans, principalement dans les catégories suivantes : décharges sauvages, éclairage urbain, état des rues et des routes et nid-de-poule. Le taux de résolution ne s’élève toutefois qu’à 40 % avec un délai de traitement moyen de près de 3 moisDes plateformes du même type ont vu le jour Aux États-Unis (SeeClickFix, Citysourced ou PublicStuff qui référencent chacune plusieurs centaines de villes américaines) ou aux Pays-Bas avec BuitenBeter
Plusieurs plateformes (Tellmycity, Allô Mairie, Fixmaville, Keyclic, BetterStreet, Beecitiz, etc.) ont émergé en France à partir de 2010.
Dans une étude récente, qui vise à comprendre comment associer les citoyens et la société civile la société civile à la conception et l’exécution des services publics, la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) se penche, parmi une dizaine d’initiatives associant citoyens et services publics, se penche sur le cas des applications de signalement des problèmes urbains.
A la différence de FixMyStreet, leurs équivalents en France « éprouvent des difficultés à se généraliser à l’ensemble du territoire : adoption limitée par la société civile limitée, paysage concurrentiel avec un grand nombre d’acteurs ».
Références :
Indexation collaborative : quand les institutions culturelles font appel au public pour annoter les œuvres, les documents et les archives
La campagne d’indexation des fiches des poilus de 14-18 et le succès qu’elle a rencontré (1,4 million de fiches indexées) ont donné une visibilité aux diverses formes de « crowdsourcing culturel » déployées par des musées, services d’archives et bibliothèques.De nombreuses institutions proposent désormais au public d’annoter, de corriger ou de compléter des ressources numérisées, et de prendre part, par leurs contributions, à la valorisation des collections comme à la connaissance du patrimoine.
Ces pratiques «d’approvisionnement par la foule » peuvent prendre des formes variées : relevé nominatif de sources généalogiques, indexation de fiches, identification de photographies, correction d’erreurs dans des documents numérisés …
Un grand nombre de services départementaux d’archives proposent désormais des modules d’indexation collaborative qui permettent à a ceux qui consultent les archives numérisées (en général les registres paroissiaux et d’état civil, parfois les recensements et les registres matricules) de les annoter.
Dans le cadre du programme Grand Mémorial, les archives de plusieurs départements, proposent aux citoyens d’indexer les registres matricules afin de documenter les fiches de chacun des 8,5 millions combattants de la Première Guerre mondiale.
Les Archives Nationales, pour leur part, ont ouvert début 2018 une plateforme collaborative où les citoyens volontaires peuvent transcrire des testaments écrits par les Poilus pendant la Première guerre mondiale. Le projet «Testaments de Poilus » vise à produire une édition électronique d’un millier de testaments des Poilus de la Première Guerre mondiale. Les documents étudiés proviennent du fond des archives notariales des Archives départementales des Yvelines.
Afin de valoriser les travaux d’indexation et de dépouillement réalisés par des internautes et des bénévoles à partir des fonds d’archives, les Archives nationales ont ouvert le blog Archives nationales participatives. Parmi les projets proposés aux internautes figure l’indexation des registres du Conseil général des ponts et chaussées. La base Natnum, sur les décrets de naturalisation numérisés sera progressivement ouverte à l’indexation collaborative.
Références :
Openstreetmap et FixMystreet : disparités et biais de genre dans les pratiques contributives
Les travaux consacrés aux rapports sociaux de sexe, ou attentifs à cette perspective, sont désormais nombreux.La surreprésentation des hommes sur des plateformes comme Wikipedia (90 %) ou OpenstreetMap (95 %) fait désormais l’objet d’études qui entreprennent de cerner les effets de cette surreprésentation masculine sur sur la nature des contributions.
Seules 18 % des biographies Wikipédia sont consacrées à des femmes. Depuis plusieurs années, un certain nombre d’initiatives visent à mettre en valeur les femmes, comme le groupe Sans Pages qui se propose de créer et d’améliorer des articles Wikipédia portant sur des femmes, sur les féminismes, ou d’autres sujets sous-représentés. Depuis plusieurs années, des « edit-a-thons » sont organisés dans différents pays pour encourager les femmes à éditer Wikipédia, à augmenter la couverture de certains sujets, mais aussi à créer des pages pour des femmes qui en sont dépourvues. Une chercheuse, Jess Wade, a entrepris de créer plusieurs centaines de biographies de femmes scientifiques.
Biais de genre dans OpenstreetMap
La surreprésentation des hommes parmi les contributeurs a la carte collaborative (95 %) se traduit par des biais des types d’emplacements qui sont étiquetés Selon Rachel Levine, coordonnatrice des opérations de cartographie à la Croix Rouge américaine, « les emplacements des stades, les clubs de strip-tease et les bars sont beaucoup mieux documentés que les centres de soins pour enfants ou les cliniques spécialisées dans la santé des femmes sont largement sous-représentées. 800 000 cabinets de médecins sont étiquetés mais seulement 10 établissements de soins spécialisés dans l’avortement et un seul centre de lutte contre la violence domestique ».Sources
- 1. Un portail pour les sciences participatives
- 2. Pour une meilleure connaissance des aménagements cyclables en Île-de-France
- 3. Ville de Lannion, Côtes d’Armor: Utilisation d’OpenStreetMap pour les services publics
- 4. L’Allier se lance dans la collecte participative des données géographiques
- 5. Lorient Agglomération : un calculateur d’itinéraires pour les personnes à mobilité réduite
- 6. Cartographie du territoire du Seignanx
- 7. Le Maine-et-Loire trouve une alternative Open Source à Google Maps
- 8. Hausse des tarifs de Google Maps : « On a plus que jamais besoin d’alternatives libres »
- 9. Gilles Palsky : cartographie participative, cartographie indisciplinée
- 10. Direction interministérielle de la transformation publique (DITP) Les citoyens acteurs du service public : quelles initiatives pour les associer davantage ?
- 11. IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales Une ville plus contributive et durable) : crowdsourcing urbain et participation citoyenne numérique
- 12. Des applications et des plateformes pour signaler les incidents et les problèmes sur la voie publique
- 13. I
- 14. ndexation collaborative : quand les institutions culturelles font appel au public pour annoter les œuvres, les documents et les archives
Labo Société Numérique


