France Stratégie a mobilisé pour la première fois de façon conjointe des données françaises sur les compétences techniques issues du répertoire opérationnel des métiers (ROME) de Pôle emploi et des données d’enquête sur les situations de travail pour les compétences transversales.
De ce travail résulte une cartographie inédite des compétences par métiers. Ces compétences peuvent être répandues dans de nombreux métiers, ou être plus concentrées dans certaines professions.
Une compétence correspond à « la mise en œuvre de connaissances disciplinaires, de savoir-faire et de comportements (savoir-être) qui se combinent en situation de travail ». Cela peut être un diplôme, une formation disciplinaire, un parcours professionnel ou une qualification.
Les compétences numériques font l’objet d’un traitement particulier dans cette note d’analyse puisqu’elles figurent aussi bien parmi les compétences« techniques » (spécifiques à des situations professionnelles) que parmi les compétences « transversales » à l’ensemble des métiers.
Les compétences numériques, au premier rang des compétences techniques les plus demandées
Les professionnels mobilisent, en premier lieu, des compétences techniques spécifiques à des situations professionnelles, par opposition à des compétences plus transversales à l’ensemble des métiers, comme le travail en équipe ou les compétences numériques socles (usage d’un ordinateur dans ses fonctionnalités de base, bureautique...). Une partie de ces compétences techniques sont transférables entre métiers ou secteurs d’activité.La note d’analyse de France Stratégie met en relief quatre tendances :
- Croissance des besoins en matière de systèmes informatiques et de télécommunications, tout comme ceux relatifs à l’efficacité énergétique. « Les deux grandes transitions écologique et numérique se reflètent dans l’évolution estimée des compétences ».
- Forte progression des compétences d’accompagnement et de suivi social, mobilisées par les professions de soin (médecins, infirmiers, aides-soignants) et de l’action sociale
- Progression des compétences de vente, « qui traduisent l’importance croissante des relations clients", et ce, "de la conception d'une stratégie de commercialisation du produit ou service et de son merchandising (mise en valeur d’un produit) jusqu'à l'acte final de vente et aux tâches quotidiennes qui l’accompagnent».
- Quatre compétences en croissance renvoient davantage aux modes de gestion des entreprises et aux modalités de production des biens et services. La gestion des ressources humaines et la gestion d'entreprise ou de structure (y compris des établissements culturels) sont deux compétences très répandues dans nombre de métiers de cadres et de techniciens, qui gèrent les budgets, élaborent les stratégies d'entreprise et recrutent la main-d’œuvre.
82 % des salariés mobilisent des compétences bureautiques
France Stratégie s’est également penchée sur les compétences dites transversales : ces compétences qui ne sont pas spécifiques à un métier et qui sont largement partagées.France Stratégie distingue trois familles de compétences transversales :
- Compétences comportementales : elles permettent de faire face à des situations de travail comme le contact avec le public, la charge émotionnelle (public difficile ou fragile, conflits au travail), le travail en équipe ou encore le travail sous pression.
- Compétences liées à la gestion des risques
- Compétences cognitives et numériques : littératie (lecture, rédaction de documents), numératie (calcul) et informatique (utilisation de logiciels)
L'utilisation de l’ordinateur très hétérogène selon les métiers : elle est faible chez les ouvriers et les employés peu qualifiés, forte chez les employés qualifiés, les cadres et les techniciens).
- 56 % des techniciens et ingénieurs de l'informatique requièrent des compétences en programmation : 99 % d’entre eux mobilisent des compétences en bureautique et 100 % déclarent utiliser un ordinateur fixe ou portable.
- 82 % des salariés mobilisent des compétences bureautiques (mails, traitement de texte et tableur). Les actifs en emploi ont, en effet, des capacités numériques supérieures à la moyenne des Français. Cette compétence n’emporte pas nécessairement l’utilisation d’un ordinateur du fait du développement des applications mobiles.
La mobilisation des compétences en informatique (c’est également le cas pour les compétences en littératie et en numératie) accompagne ainsi l’élévation continue du niveau de diplôme des actifs et reflète la montée en qualification des emplois.
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