On assiste, depuis 2012, a une floraison de fablabs sur le territoire français.
Ces ateliers équipés de machines à commandes numériques (et d’outils plus traditionnels) permettent à chacun de venir fabriquer des objets du quotidien, des pièces de rechange, voire de concevoir des objets innovants. Le terme « fablab » fait référence au modèle standard proposé par le Massachusets Institut of Technology (MIT). Les fablabs et leurs diverses variantes (makerspace, laboratoire d’innovation ouverte, atelier collaboratif, atelier partagé, hackerspace…) procèdent d’un état d’esprit (une culture du « faire » et de l’apprentissage : tout le monde peut apprendre) et d’un ensemble de conventions et de valeurs fondées sur la coopération et le partage.
Prés de 400 Fablabs en France
Le site et magazine spécialisé Makery a recensé en France 380 fablabs, hackerspaces, makerspaces et autres tiers-lieux qui partagent ou s'inscrivent dans cette démarche.https://datawrapper.dwcdn.net/CrNtq/1/
L’Île-de-France regroupe à elle seule 24 % d’entre eux.
Fablabs et hackerspaces : des laboratoire du changement social
Trois chercheurs, Isabelle Berrebi-Hoffmann, Marie-Christine Bureau et Michel Lallement, viennent du publier "Makers. Enquête sur les laboratoires du changement social".Selon Isabelle Berrebi-Hoffmann,"on assiste à l’émergence d’un phénomène mondial qui brouille les frontières entre loisirs et travail, non marchand et marchand, local et global… Certains makers viennent là car ils sont en transition professionnelle et veulent acquérir de nouvelles compétences, d’autres sont des indépendants qui ne veulent pas travailler seuls, d’autres sont lycéens, étudiants, retraités. Il n’est pas aisé d’établir un profil type, tant le mouvement maker est en ébullition". Il s'agit, selon elle, d'un "véritable laboratoire du changement social et entraîne une transformation des modes de production et de consommation. En s’attaquant comme les hackerspaces au système actuel d’obsolescence programmée, en inventant des réseaux où circulent librement les savoir-faire, le mouvement maker s’inscrit clairement à rebours du capitalisme « vertical » – celui des multinationales et de la consommation de masse. ...Ces communautés en réseau – et par définition sans leaders – ont inventé un mode de communication qui diffuse partout dans le monde. Elles organisent des « unconferences » (des « non-conférences ») – des conférences participatives qui prennent le contre-pied des présentations magistrales -, des hackatons où des groupes de développeurs volontaires se réunissent pour faire de la programmation informatique collaborative, ou encore des « Five minutes of fame », des prises de parole très courtes. Ces nouvelles façons de collaborer se diffusent jusque dans le monde de l’entreprise, qui essaie même parfois de créer ses propres fablabs internes. Il n’y a pas que l’ubérisation et l’économie de plateformes qui influencent l’économie aujourd’hui : le mouvement maker aussi lui imprime son empreinte… Jusqu’où ? Seul l’avenir le dira".
La France accueillera en juillet 2018 le sommet mondial des Fablabs
Apres Santiago du Chili en 2017, la Chine en 2016, Boston, berceau du MIT en 2015, Barcelone en 2014, la France accueillera du 11 au 19 Juillet 2018 la 14e FabConference, le rassemblement international des Makers.Cette 14 ème FabConference sera articulée en trois manifestations :
- Le FabCity Summit les 12 et 13 juillet, au Parc de La Villette à Paris : Le Fab City Summit est un rassemblement international d’experts et de professionnels dans domaines de l’économie circulaire, l’urbanisme, la fabrication numérique, les nouvelles économies, l’engagement civique, la conception et la production durables.
- Le Fabdistribué les 14 et 15 juillet, dans toute la France : les makers pourront choisir une des 10 thématiques annoncées et se rendre dans la ville porteuse de la thématique qui les interesse. Ces Fabdistribués permettent aux Fablabs de province d’être associés à ces manifestations d’envergure internationale.
- La Fab14, du 16 au 20 juillet, à Toulouse : une serie de Workshops et conférences animés par Artilect ainsi qu’un symposium destiné à des centaines de participants.
Références :