SommaireSi ils/elles avaient à nouveau 18 ans et la possibilité de reprendre un cycle universitaire initial, 64 % des salarié.e.s interrogé.e.s choisiraient un cursus universitaire en lien avec le numérique.Le Conseil d’Orientation de l’Emploi (COE) prévoyait en 2017 qu’au moins 50 % des emplois existants verraient le contenu de leurs tâches modifié et que plus de 150 métiers étaient apparus depuis le début des années 2010, dont une centaine directement rattachés au numérique (community manager, etc.). 75 % des emplois requièrent la maîtrise des compétences numériques de base, selon France Stratégie.L’essor du numérique bouscule tous les niveaux de qualification : il impacte le contenu des emplois et se traduit par une forme d’hybridation des métiers, avec une composante numérique et éventuellement d’autres tâches complémentaires. Une étude récente du Centre National de la Fonction Publique Territoriale montrait, par exemple, que le numérique impactait 205 (85%) des 241 métiers de la fonction publique territorial.Les salarié.e.s et les entreprises se voient donc dans l’obligation d’acquérir et d’actualiser leurs compétences numériques.79 % des salarié.e.s utilisent d’ores et déjà l’informatique au travail, selon la dernière enquête Conditions de travail. Des usages et des compétences, au reste, inégalement repartis. Seuls 40% des ouvrier.e.s non qualifié.e.s et 53% des ouvrier.e.s qualifié.e.s utilisent l’informatique au travail. Des écarts que la formation continue peine à réduire : moins les travailleurs.euse.s sont connecté.e.s, moins il.elle.s ont de chances d’accéder à des formations au numérique, constate le Centre d’études et de recherches sur les qualifications.Pour s’adapter et anticiper, les entreprises demandent de plus en plus de profils polyvalents et un niveau minimal de compétences numériques. Selon Pôle Emploi, six établissements sur dix expriment un besoin de développer des compétences numériques au sein de leur personnel.Le milieu professionnel reste ainsi le lieu privilégié des salariés pour monter en compétence. « Et si l’on abordait la médiation numérique en entreprise autrement », s’interrogeait en 2020 l’ANACT : « non pas comme un facteur magique d’inclusion par les outils et leurs usages, mais plutôt comme une démarche d’amélioration des conditions de travail et d’évolution des organisations ? ».
79 % des salarié.e.s utilisent l’informatique au travailSelon les premiers résultats de l'enquête Conditions de travail, réalisée par l’Insee et la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail) en 2019, 79 % des salarié.e.s utilisaient en 2019 l’informatique dans leur travail : 71 % en 2013 et 60 % en 2005.
Son usage progresse parmi les employé.e.s de commerce et de services et les ouvrier.e.s, alors qu’il est diffusé auprès de la quasi-totalité des cadres et des professions intermédiaires.Six salarié.e.s sur dix utilisent internet pour leur activité professionnelle, contre 51% en 2013 et 35% en 2005. Cet usage s’est répandu particulièrement parmi les cadres (94%) et les professions intermédiaires (83%).En parallèle, l’usage de l’ordinateur portable s’étend : 32 % des salarié.e.s s’en servent pour leurs activités professionnelles, contre 24% en 2003 et 13% en 2005. C’est le cas de 72 % des cadres, mais son usage progresse très fortement chez les ouvrier.e.s qualifié.e.s (53%).51% des salarié.e.s utilisent le téléphone portable au travail (45% en 2013, 32% en 2005). Il est lui aussi fréquemment utilisé par les cadres (54%) mais son usage progresse très fortement chez les employé.e.s de commerce et de services.
Les compétences numériques, au premier rang des compétences techniques les plus demandéesFrance Stratégie a mobilisé en 2021 de façon conjointe des données françaises sur les compétences techniques issues du répertoire opérationnel des métiers (ROME) de Pôle emploi et des données d’enquête sur les situations de travail pour les compétences transversales. De ce travail résulte une cartographie inédite des compétences par métiers. Ces compétences peuvent être répandues dans de nombreux métiers, ou être plus concentrées dans certaines professions. Une compétence correspond à « la mise en œuvre de connaissances disciplinaires, de savoir-faire et de comportements (savoir-être) qui se combinent en situation de travail ». Cela peut être un diplôme, une formation disciplinaire, un parcours professionnel ou une qualification.Les compétences numériques font l’objet d’un traitement particulier dans cette note d’analyse puisqu’elles figurent aussi bien parmi les compétences « techniques » (spécifiques à des situations professionnelles) que parmi les compétences « transversales » à l’ensemble des métiers.Les compétences numériques, au premier rang des compétences techniques les plus demandéesLes professionnels mobilisent, en premier lieu, des compétences techniques spécifiques à des situations professionnelles, par opposition à des compétences plus transversales à l’ensemble des métiers, comme le travail en équipe ou les compétences numériques socles (usage d’un ordinateur dans ses fonctionnalités de base, bureautique…). Une partie de ces compétences techniques sont transférables entre métiers ou secteurs d’activité.La note d’analyse de France Stratégie met en relief quatre tendances :Croissance des besoins en matière de systèmes informatiques et de télécommunications, tout comme ceux relatifs à l’efficacité énergétique. « Les deux grandes transitions écologique et numérique se reflètent dans l’évolution estimée des compétences ».Forte progression des compétences d’accompagnement et de suivi social, mobilisées par les professions de soin (médecins, infirmiers, aides-soignants) et de l’action socialeProgression des compétences de vente, « qui traduisent l’importance croissante des relations clients”, et ce, “de la conception d’une stratégie de commercialisation du produit ou service et de son merchandising (mise en valeur d’un produit) jusqu’à l’acte final de vente et aux tâches quotidiennes qui l’accompagnent».Quatre compétences en croissance renvoient davantage aux modes de gestion des entreprises et aux modalités de production des biens et services. La gestion des ressources humaines et la gestion d’entreprise ou de structure (y compris des établissements culturels) sont deux compétences très répandues dans nombre de métiers de cadres et de techniciens, qui gèrent les budgets, élaborent les stratégies d’entreprise et recrutent la main-d’œuvre.La suite de l'article
Six établissements sur dix exprimaient en 2018 un besoin de développer des compétences numériques au sein de leur personnelAfin d’appréhender les mutations numériques du travail et les besoins en compétences nouvelles, Pôle Emploi avait ajouté, en 2018, un volet numérique dans son enquête annuelle « Besoins en main-d’oeuvre » (BMO).Les compétences les plus recherchées portaient sur la maintenance des infrastructures informatiques de l’entreprise (27% des établissements), la sécurité et la protection informatique (27%), la vente et la mise à disposition des services en ligne (28%), l’utilisation d’outils collaboratifs (28%).Les besoins en compétences en marketing numérique concernaient 23% des établissements et ceux afférents à la gestion des recrutements grâce à des solutions informatiques concernaient 18% d’entre eux, tous secteurs confondus.27% des établissements exprimaient des besoins de développement des compétences en maintenance des infrastructures informatiques (matériel, réseau) et la même proportion déclarait des besoins en matière de sécurité et de protection informatiques.Plus d’un quart des établissements (28%) déclarent anticiper des besoins en compétences liés à la vente ou à la mise à disposition de services en ligne, ces besoins étant plus aigus dans les services marchands et le commerce.Un établissement sur dix anticipait des besoins en compétences telles que la capacité à traiter et analyser des données massives (Big data) et la même proportion mentionnait des besoins futurs pour le maniement de robots ou de machines automatisées. Ces compétences pointues étaient plus spécifiquement recherchées par des secteurs touchés par des évolutions importantes des modes de production ou de l’analyse de l’information, et par les grands établissements de plus de 100 salariés.Les besoins en compétences relatives à l’analyse de données massives concernaient particulièrement les secteurs de l’information, les activités financières et d’assurance et des activités spécialisées, scientifiques et techniques.Six établissements sur dix estimaient que le numérique allait avoir un ou plusieurs impacts sur leur organisation du travail et la gestion de leur main d’œuvre.Plus d’un tiers des établissements prévoyaient que le numérique allait modifier leur façon de former leur salariés, 29% qu’il allait affecter la manière d’organiser la production ou de rendre un service, 27% la nature des tâches individuelles effectuées par leurs salarié, 23qu’il aurait des conséquences sur l’organisation du travail de l’établissement.En outre, 15% estimaient nécessaire de recruter de nouveaux profils et 10% de nouveaux métiers différents de ceux recherchés habituellement.Seuls 16% pensaient que le numérique allait provoquer une réduction des effectifs dans certains métiers.
Métiers du numérique : une cartographie des besoins en compétences numériques dans les régionsLa Grande école du numérique tient à jour un palmarès des 15 métiers numériques les plus recherchés avec leur évolution en un an, ainsi que les besoins spécifiques par région.Il s’agit des métiers numériques accessibles sans pré-requis académiques, auxquels chacun peut se former grâce aux formations du réseau des GEN.Pour chaque région, l’Observatoire de la GEN fait le point sur les besoins en compétences en lien avec la dynamique numérique de chacune de ces régions.
Seuls 12% des employeurs cherchant à recruter privilégient la maitrise des outils numériques et 9% la capacité à travailler à distanceChaque année, Pôle emploi adresse un questionnaire aux établissements afin de connaître leurs besoins en recrutement par secteur d’activité et par bassin d’emploi. Sur les 2,4 millions établissements entrant dans le champ de l’enquête, plus de 420 000 réponses ont été collectées et exploitées pour la France entière. L'enquête Besoins en Main-d'Œuvre 2022 (BMO) a été réalisée fin 2021 et ne tient donc pas compte des aléas potentiels de la guerre en Ukraine sur l’activité.La crise sanitaire a conduit les employeurs à accorder plus de poids à certaines compétences. 12% des recruteurs interrogés citent la maîtrise des outils numériques parmi les compétences attendues et 9 % la capacité à travailler à distance (avec une proportion plus importante, 36%, pour ceux dont le télétravail est de mise pour la majorité des emplois).
La maîtrise des outils numériques (12%) figurerait ainsi au dernier rang des compétences attendues, après la capacité d’adaptation (53%), le respect des règles et des procédures (49%), la capacité à organiser son travail et à travailler en autonomie (45%).Pôle Emploi interroge aussi les employeurs cherchant à recruter sur les candidatures qu’ils jugent inadéquates. 15 % déclarent ainsi avoir écarté des candidat.e.s en raison de leur « manque de compétences bureautiques et/ou informatiques ». En légère progression : ils n’étaient que 12% de 2018 à 2021 à avancer ce motif pour écarter une candidature.
Le « manque de compétences bureautiques et/ou informatiques » figurerait toutefois au dernier rang des motifs pour écarter une candidature, après le manque de motivation des candidats, le manque d’expérience professionnelle, le manque de compétences techniques (hors informatique), l’insuffisance de formation ou les « soft skills » (défauts de présentation, de compétences relationnelles et de difficultés à s’exprimer à l’écrit ou à l’oral).L’enquête de Pôle Emploi confirme l’idée selon laquelle les « soft skills » (les qualités, les « savoir être », les compétences comportementales) gagnent en importance dans les stratégies et critères de recrutement des employeurs.« Les entreprises et les conseils en gestion de ressources humaines ont progressivement introduit des référentiels de « compétences comportementales » déclinés à tous les niveaux de la hiérarchie » observent deux chercheurs, Guillemette de Larquier et Emmanuelle Marchal, dans une étude réalisée pour la DARES. « Les qualités professionnelles sont, en effet, souvent définies par la négative, comme n’étant ni académiques, ni techniques, ni cognitives ». L’enquête PIAAC (Programme for the International Assessment of Adult Competencies) de l'OCDE, par exemple, propose ainsi de mesurer et de comparer les « compétences clés » des adultes, en soulignant leur caractère générique et leur utilité pour les employeurs. Outre des compétences cognitives (en calcul, lecture, informatique et langues), on y relève des compétences sociales (qualité de contact, capacité à coopérer, à s’organiser, à apprendre, etc.) ou physiques, et plus récemment des compétences « émotionnelles ». En France, Pôle Emploi s’inscrit dans cette logique, avec un « référentiel partagé des compétences transversales ».« Dès lors que priment les qualités sur les compétences, par exemple la disponibilité sur l’expérience, l’acceptation des conditions de travail ou l’attitude face à un client sur la maîtrise de langages informatiques, d’autres modes de recrutement sont adoptés », concluent les auteurs de l’étude. « L’appui sur les réseaux gagne alors en importance, et plus généralement les canaux de proximité, privilégiés lorsque la capacité à s’investir dans son travail ou à interagir avec autrui est en cause. De la même façon, l’observation des candidats en situation de travail paraît plus pertinente pour apprécier les performances lorsque ces deux registres sont valorisés ».
62 % des actifs s’estiment bien préparés à l’usage des outils numériques par la formation continueLe Baromètre Numérique 2017 avait introduit une question relative au sentiment d'être « bien préparés à l’usage des outils numériques par la formation continue ». 62 % des actifs s’estimaient alors être bien préparés à l’usage des outils numériques.Les plus jeunes, 18-34 ans, en premier lieu : 66 % se déclarant plus souvent mieux préparés que leurs aînés (46 % des 40-59 ans). Comme les diplômés du supérieur et les cadres et professions intellectuelles supérieures.En 2018, le baromètre Digital Workplace (Julhiet Sterwen en partenariat avec l’Ifop) avait mesuré, auprès des salarié.e.s interrogé.e.s, de fortes attentes en matière d’accompagnement : 55 % des salarié.e.s (47 % en 2017) et 51 % des cadres (39 % en 2017) s’estimaient « insuffisamment accompagnés».
Moins les salarié.e.s sont connecté.e.s, moins il.elle.s ont de chances d’accéder à des formations au numériqueUne enquête réalisée par le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq) auprès de 6 741 salarié.e.s apporte un éclairage complémentaire sur l’usage des outils numériques dans le cadre du travail.Selon cette enquête, en 2017, 84 % des salarié.e.s utilisent au moins une fois par mois dans un but professionnel, un ou plusieurs outils connectés à un réseau interne ou externe tels que le mail, intranet, la gestion documentaire partagée, des services dématérialisés, des sites Internet, les réseaux sociaux, une messagerie instantanée, des blogs ou des forums.A partir des résultats de cette enquête, le Cereq avait entrepris de construire une typologie des salarié.e.s selon leur utilisation des outils numériques :Les « nomades » (16 % des salarié.e.s) : Plus souvent diplômés du supérieur (63 % ont un diplôme supérieur au bac), ces salarié.e.s occupent en conséquence plus souvent des postes qualifiés (58 % sont cadres) dans de grandes entreprises des secteurs des services aux entreprises et de la finance/assurance.Les « relation clients » (16 %) : Ce sont plus souvent des diplômé.e.s du supérieur (59 % ont un diplôme supérieur au bac) et des femmes (46 % contre 38 % dans l’ensemble), occupant plutôt des postes qualifiés (agents de maîtrise) dans des entreprises du commerce.Les « tâches en ligne » (25 %) : Diplômé.e.s du supérieur, ces salarié.e.s occupent des postes d’agents de maîtrise ou de techniciens avec une ancienneté moyenne plus importante que les autres (27 % ont plus de 20 ans d’ancienneté, contre 19 % pour l’ensemble).Les « recherche d’emploi » (13 %) : Très jeunes (42 % sont âgé.e.s de moins de 35 ans), ces salarié.e.s sont moins diplômés.e. que la moyenne (la moitié n’ont pas le bac) et occupent des postes d’employés ou d’ouvrier.e.s.Les « distants » (14 ) : Peu diplômé.e.s, ces salarié.e.s occupent plus souvent des postes d’employé.e.s ou d’ouvrier.e.s qualifié.e.s dans des fonctions de production et d’exploitation.Les « non connectés » (16%) : Ces salarié.e.s sont plus âgé.e.s que la moyenne (55 % ont plus de 45 ans), plus souvent des hommes, peu diplômés (1/4 n’ont aucun diplôme) et occupent des postes peu qualifiés. Ils exercent des fonctions de production, de chantier, de gardiennage ou de nettoyage, dans les secteurs de la construction ou de l’industrie agroalimentaire.Cette enquête montrait que le recours aux TIC va de pair avec un accès plus important à la formation organisée.Les salarié.e.s les plus formé.e.s sont également ceux qui utilisent le plus les outils numériques : 53 % des « nomades » avaient suivi une formation au cours des 12 dernier mois (respectivement 48 % et 55 % pour les « relation client » et « tâches en ligne ») contre 22 % des « non connectés ».Le plus souvent, les formations suivies par les salariés les plus formés visaient à se perfectionner dans ce qui fait le cœur de leur métier (le management, la comptabilité ou le droit), mais une part importante des formations suivies relevait du domaine du numérique (près d’une formation sur cinq pour les « nomades » (17 %), pour les « relation clients » (19 %) et les « tâches en ligne » (18 %).https://datawrapper.dwcdn.net/UVLzH/5/La part des formations relevant du numérique chutait, en revanche, à 12 % chez les «recherche d’emploi », à 9 % chez les « distants » et à 1 % chez les « non-connectés ». Ces trois dernières catégories cumulaient un moindre accès aux formation et un moindre accès aux formations ou initiations au numérique.
Deux salarié.e.s sur trois se formeraient au numérique s'il.elle.s pouvaient reprendre leurs étudesUne enquête réalisée auprès de 15 000 salarié.e.s dans 34 pays mettait, en 2019, en relief de fortes attentes des salarié.e.s en matière de formation continue aux compétences numériques.58 % des salarié.e.s français.es interrogé.e.s estimaient que leur employeur devrait investir davantage dans la formation aux compétences numériques. Cette demande de formation continue était inférieure de dix points à la moyenne des 34 pays (68 %), légèrement inférieure aux demandes exprimées par les salarié.e.s britanniques (63 %), espagnols (1%) ou italiens (67 %), mais supérieure à celles exprimées par les salarié.e.s néerlandais.e.s, danois.e.s (56 %) ou allemand.e.s (52 %).S’il.elle.s avaient à nouveau 18 ans et la possibilité de reprendre un cycle universitaire initial, 64 % des salarié.e.s interrogé.e.s en France auraient choisi un cursus universitaire en lien avec le numérique (72 % dans les 34 pays en moyenne) et 54 % privilégieraient le domaine des STEM.
L’informatique, au quatrième rang des formations réalisées dans le cadre du compte personnel de formation en 2020Plus de 980 000 formations ont été suivies via le CPF l'an dernier. C'est presque deux fois plus qu'un an plus tôt (517.000 formations).Cette forte hausse des formations suivies s'explique, selon la DARES (Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) du ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, par l'ouverture fin novembre 2019 du « parcours achat direct » (PAD), via le site et l'application Mon compte formation, qui permet aux personnes de mobiliser leurs droits sans intermédiaire pour acheter une formation.Les formations suivies portant sur l’informatique (10 % du total) arrivent au quatrième rang, après les formations au permis de conduire, (26%) aux langues (17 %) et celles relatives au développement des capacités d'orientation, d'insertion ou de réinsertion (15 %).
La part des formations en informatique dans l’ensemble des entrées en formation a augmenté depuis 2016, passant de 6,3% à 10,3% en 2020.Les certifications TOSA et PCIE parmi les formations les plus demandéesLe nombre d’entrées en formation TOSA (certification bureautique numérique) a presque triplé en cinq ans, passant de 15 643 en 2016 à 44 823 en 2020.Le nombre d’entrées en formation PCIE (Passeport de Compétences Informatique Européen) a plus que doublé, au cours de cette même période : il est passé de 7 655 en 2016 à 18 281 en 2020.
Seules 44% des personnes en recherche d’emploi ayant suivi une formation ont acquis ou amélioré leurs connaissances en informatiqueLa grande majorité des personnes sorties de formation en 2019 considère avoir acquis ou amélioré l’une ou l’autre de ces compétences : compétences de base informatique, présentation orale, présentation de soi, travail en équipe, organisation du travail, techniques spécialisées.L’enquête Post-Formation réalisée par la Dares offre un retour d’expérience des personnes en recherche d’emploi ayant entamé une formation, en les interrogeant 6 à 9 mois après leur sortie de formation, y compris si elles ne l’ont pas terminée.Selon cette enquête, les compétences les plus fréquemment citées sont les compétences techniques (72 %), la capacité à travailler en équipe (64 %), celle à s’organiser et planifier son travail (63 %), les compétences de base (57 %).
Seules 44% des personnes sorties de formation en 2019 considèrent avoir acquis ou amélioré leurs connaissances en informatique Les femmes le déclarent plus fréquemment voir acquis ces connaissances (48%) que les hommes (41%).Les personnes sorties de formation « peu diplômées » (niveau infra bac ou bac non obtenu) déclarent plus fréquemment (50%) avoir acquis ces compétences que les diplômés (niveau bac ou plus) : 41%.L’acquisition ou l’amélioration des compétences informatiques dépend, en outre, des formations suivies.
Le manque de compétences numériques, au premier rang des « freins sociaux à l’emploi »Près de deux millions de demandeur.euse.s d’emploi déclarent avoir des contraintes personnelles qui peuvent entraver leur recherche ou leur reprise d’emploi. Les freins sociaux visent toutes les difficultés dites "périphériques" ou non-professionnelles (transport, logement, santé…) qui entravent le retour à l’emploi. Près de 30% des demandeurs.euse.s d’emploi déclarent au moins un frein social à l’emploi.Parmi les difficultés recensées (sachant que plusieurs difficultés peuvent être rencontrées), le manque d’équipement, d’accès numérique et de compétences numériques figuraient, en décembre 2021, au premier rang, 58% des demandeurs.euse.s d’emploi. Loin devant les problèmes de santé (23%, le problème de mobilité (21%), la précarité financière (18%), les contraintes familiales telles que la garde d’enfant (12 %), la maîtrise des savoirs de base, dont l’illettrisme (12 %), les difficultés administratives et juridiques (7 %) ou de logement (7 %).Pôle emploi avait appelé, en 2021, les entreprises et les fondations à se mobiliser pour lever ces freins sociaux. Dans l’appel à manifestation d’intérêt aux entreprises et fondations visant à proposer des solutions pour lever ces freins, Pole Emploi en dressait une cartographie et décomposait les« freins sociaux à l’emploi » liés au numérique de la manière suivante :Je ne suis pas équipé du matériel informatique nécessaire pour réaliser ma recherche d’emploi ou ma formation dans de bonnes conditions ;Je n’ai pas les moyens de disposer d’une connexion internet ;Je n’ai pas accès à une connexion internet satisfaisante (je réside dans une « zone blanche ») ;Je ne dispose pas des compétences numériques qui me permettraient de réaliser ma recherche d’emploi de manière autonome ;Je ne dispose pas des compétences numériques recherchées par les offres d’emploi qui m’intéressent.
Déploiement de Pix Emploi pour l’accès à l’emploi des jeunes et des demandeur.euse.s d’emploiDepuis le lancement de la plateforme en septembre 2017, plus de 6 millions d'utilisateur.trice.s - élèves, étudiant.e.s, professionnel.le.s, demandeurs.euses d’emploi, retraité.e.s - se sont inscrits sur Pix afin d'évaluer, développer et valoriser leurs compétences numériques.À ce jour, les utilisateurs de Pix ont participé à plus de 445 000 campagnes d'évaluation portant sur les 5 grands domaines et 16 compétences numériques du Référentiel européen DigComp.Depuis février 2018, plus de 600 000 certifications Pix, reconnues par l’État et le monde professionnel, ont été passées permettant de valoriser les compétences de leurs titulaires.
Médiation numérique dans les entreprises : et si on l’abordait autrement ?La transformation numérique des entreprises n’est pas qu’un processus technologique. Elle est aussi une expérience de travail, une dynamique sociale et organisationnelle.« Quand il est question de digitalisation des entreprises, malgré quelques formations dédiées au développement des compétences ou à la prise en main d’un système déjà paramétré, les collaborateurs se trouvent souvent assez seuls (...). Et si l’on abordait la médiation numérique en entreprise autrement », s’interrogeait en 2020 l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) : « non pas comme un facteur magique d’inclusion par les outils et leurs usages, mais plutôt comme une démarche d’amélioration des conditions de travail et d’évolution des organisations ? ».L’ANACT a lancé depuis un appel à projets, avec trois objectifs :Mettre tous les acteurs, fournisseurs, DSI, managers, RH, représentants du personnel, travailleurs, en situation de co-construction ;Développer des environnements de travail capacitants favorisant l’employabilité ;Articuler des formes de médiation numérique et d’expertise sur le travail.