Durant le confinement, du 16 mars au 11 mai, une adaptation radicale des modes d’enseignement a été nécessaire afin d’assurer une continuité pédagogique.
La Commission des Affaires culturelles et de l’Éducation de l’Assemblee Nationale a entrepris tirer un premier bilan des dispositifs mis en place par le ministère de l’education nationale et les établissements pour « permettre aux élèves de poursuivre, de manière aussi complète et sérieuse que possible, les enseignements dont ils auraient bénéficié en présentiel ». Elle plaide, en conclusion pour le développement d'un numérique éducatif souverain dans lequel les initiatives privées auraient toute leur place.
« Outre les divers environnements numériques de travail (ENT) dont sont dotés la plupart des établissements du secondaire, les enseignants ont eu recours à des moyens nouveaux, mis en oeuvre à l’échelle nationale » observent les parlementaires.Le rapport de la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation dresse un bilan plutôt positif de la plateforme intitulée « Ma classe à la maison », deployée par le Centre national d’enseignement à distance (CNED) : « La plateforme s’est avérée très robuste ; elle a supporté une montée en charge rapide puisque le million d’utilisateurs a été atteint dès les premiers jours, pour s’établir à près de 2,5 millions au début du mois d’avril ».
« La classe virtuelle a rencontré le même succès », observent les parlementaires, « avec environ 230 000 classes tenues par jour. Aucune interruption de service n’a été à déplorer, à l’exception d’une, très brève, due à une erreur de manipulation. On estime que la plateforme pourrait supporter jusqu’à 12 millions d’usagers sans encombre »Les députés portent un jugement tout aussi positif sur le dispositif « Devoirs à la maison » mis en oeuvre, à l’échelle nationale, par le groupe La Poste et le ministère de l’Éducation nationale, afin de remédier aux situations de fracture numérique. « Ce service a été mis en place très rapidement, et a été opérationnel le 10 avril en métropole et le 17 avril outre-mer. La longueur des documents, de six pages au départ, a été portée à 60 pages en fin de confinement. Environ 7 000 devoirs ont été transmis par jour, le chiffre de 14 000 ayant été atteint le 4 mai. Un million de pages ont été transmises au total, par 25 000 utilisateurs ».
Des difficultés persistantes et à venir
« Malgré les efforts et la créativité des équipes enseignantes, la continuité pédagogique n’a pas pu être assurée partout ni pour tous les élèves », déplorent cependant les députés. « Pour certains, il a fallu se contenter d’un simple « suivi » pédagogique, plus réaliste au les manques et les insuffisances des outils de communication numériques mis à leur disposition, à utiliser par défaut des modes de communication dérivés et des outils commerciaux mal sécurisés, essentiellement anglo-saxons, pour communiquer avec leurs élèves et leurs familles ». « La continuité pédagogique s’est tout d’abord heurtée aux insuffisances d’équipement informatique et de connexion des élèves voire, pour certaines familles, à une indéniable fracture numérique qui dépasse les seuls problèmes matériels. (…)Quant aux enseignants, « l’urgence de la crise les a souvent conduits, pour pallier les manques et les insuffisances des outils de communication numériques mis à leur disposition, à utiliser par défaut des modes de communication dérivés et des outils commerciaux mal sécurisés, essentiellement anglo-saxons, pour communiquer avec leurs élèves et leurs familles ».