Avant-propos
Apparue, dans les années 2000, notamment avec les services de VTC, la « plateformisation du travail » s’étend à l’ensemble des secteurs de l’économie : elle se traduit par une explosion du nombre de travailleur.euse.s de plateformes, de « jobbers » et de « free lances ».Ces plateformes soutiennent entre elles, et face aux acteurs traditionnels de leur secteur d'activité, une intense concurrence par les prix et recourent, à cet effet, en lieu et place de salarié.e.s, à des travailleur.euse.s juridiquement indépendant.e.s, dénué.e.s de droit et de protection sociale.
Le fonctionnement de ces plateforme repose, en outre, sur un management algorithmique qui combine surveillance, systèmes de recommandation et notation. L’asymétrie de l’information, l’opacité de l’usage des données collectées et du fonctionnement des algorithmes installent, observent les analystes de la CNIL (cf. infra), un déséquilibre entre travailleur.euse.s et plateformes.
La mobilisation des chauffeurs Uber ou des livreurs Deliveroo, dans les métropoles mondiales, a conduit à des décisions de justice (et notamment, en France, tout récemment) requalifiant les prestations de service liant ces travailleur.euse.s aux plateformes en contrats de travail, transformant donc ces plateformes en employeurs tenus à des obligations vis-à-vis de leurs salarié.e.s.
Au-delà des garanties encore insuffisantes accordées par la loi aux travailleur.euse.s des plateformes et des initiatives prises par certaines plateformes, il convient désormais, selon une mission d’information du Sénat (cf. infra) « de garantir à tous les travailleurs de plateformes, et plus seulement à ceux des plateformes de mobilité, le droit à la déconnexion et d’étendre aux travailleurs de plateformes les garanties dont bénéficient les salariés en matière de sécurité au travail et de charger l’inspection du travail d’en contrôler le respect par les plateformes ».
Au-delà de ses formes les plus visibles (VTC et services de livraison), cette « plateformisation du travail » s’étend désormais aux services aux entreprises. Les études réalisées à la suite d'un appel à projets de recherche lancé par les directions des études des ministères des Solidarités et du Travail (Drees et Dares) mettent en lumière l’extension de cette plateformisation du travail aux prestations intellectuelles et informatiques, avec l’émergence d’une nouvelle génération « d’intermédiaires de compétences » (cf. infra).
Référence :
Sommaire
- Ubérisation de la société : quel impact des plateformes numériques sur les métiers et l’emploi ?
- Données : poison et remède pour les travailleur.euse.s des plateformes ?
- Les « freelances » du numérique au prisme de « l’économie collaborative »
- Enquête ethnographique : travailleur.euse.s des platesformes, quand l’entraide devient un piège
- « Le jobbing conduit à changer de perspective sur les travailleurs et travailleuses de plateformes »
- Sociologie de l’emploi étudiant face à la montée en puissance des plateformes numériques
- Les « intermédiaires de compétences » : vers une prochaine vague de plateformisation ?
- Une directive européenne en discussion pour protéger les droits des travailleurs de plateformes
Référence :
Ubérisation de la société : quel impact des plateformes numériques sur les métiers et l’emploi ?
Une mission d’information du Sénat s’est penchée, en 2021, sur le développement des plateformes numériques de travail et les transformations des métiers et des emplois qu’elles induisent. Ces dernières tendent à remettre en cause notre modèle social et économique et imposent à leurs travailleur.euse.s les pratiques du management algorithmique, qu’il est nécessaire de mieux encadrer.Après avoir entendu plus de 60 personnes dans le cadre d’une trentaine d’auditions, la mission d’information dresse une série de constat et formule, en conclusion, 18 recommandations autour de quatre grandes problématiques :
- l’amélioration des conditions de travail ;
- le développement du dialogue social ;
- l’encadrement du management algorithmique ainsi que la transparence ;
- l’explicabilité et la régulation des algorithmes des plateformes.
Il convient, observe la mission d’information, de reconnaître l’impact du modèle des plateformes sur la précarité du travail : « si les plateformes permettent à des publics écartés du marché du travail traditionnel de s’y intégrer bon an, mal an, elles placent souvent leurs travailleurs en position de dépendance économique en exerçant sur eux, dans les faits, un pouvoir de direction plus ou moins affirmé, notamment par la fixation unilatérale du tarif de la prestation et des conditions de sa réalisation et, plus largement, par le contrôle des éléments essentiels de la relation de travail ».
Au-delà des garanties encore insuffisantes accordées par la loi aux travailleurs des plateformes et des initiatives prises par certaines plateformes, il convient désormais, selon la mission d’information « de garantir à tous les travailleurs de plateformes, et plus seulement à ceux des plateformes de mobilité, le droit à la déconnexion et d’étendre aux travailleurs de plateformes les garanties dont bénéficient les salariés en matière de sécurité au travail et de charger l’inspection du travail d’en contrôler le respect par les plateformes ».
La suite de l'articleRéférence :
Données : poison et remède pour les travailleur.euse.s des plateformes ?
La logique du management des travailleur.euse.s des plateformes est basée, pour l'essentiel, sur les données : données d'usage et notation par les clients, observe, de son côté, le laboratoire d'innovation (LINC) de la CNIL.« Par des dispositifs incitatifs, intégrés de manière plus ou moins transparente dans l’architecture et l’interface des plateformes, celles-ci influencent voire contraignent le comportement de leurs travailleurs. Ce management, plus ou moins explicite, utilise les données pour agencer et faire évoluer l’expérience utilisateurs (travailleurs comme clients) dans un sens qui correspond aux objectifs de développement du service ».Asymétrie de l’information, opacité sur l’usage des donnéesLes premières générations de plateformes, comme Uber et Lyft, recouraient à des mécanismes issus des sciences comportementales (les « nudges ».) pour inciter leur main d’œuvre à agir dans l’intérêt de la plateforme, au détriment du leur. « Aujourd’hui, ces procédés vont bien au-delà du nudge, les plateformes sont structurellement à l’origine d’un déséquilibre de pouvoir du fait de l’asymétrie de l’information, l’opacité de l’usage des données collectées, l’ambivalence du fonctionnement et des finalités des algorithmes, entre autres…».
« Ces compagnies exercent une forme de management des comportements de travail des chauffeurs, tout en estimant que cette relation relève de l’assistance client entre la plateforme et les chauffeurs-clients de ses services ».Pour optimiser le parcours client par la réduction du temps d’attente et rester compétitif, Uber crée une asymétrie d'information : « le conducteur est tenu d'accepter une demande de trajet sans connaître au préalable la destination ou le montant que pourrait générer le travail, sous peine de voir son compte désactivé. Le taux d'annulation de trajet est ainsi réduit, et la probabilité qu'un passager trouve un trajet augmente, au détriment du conducteur, qui perd sa capacité de choix. Les chauffeurs sont ainsi soumis au management de la plateforme, contraints par le design de l’interface et soumis aux choix de données que les opérateurs de plateforme gardent ou révèlent »..
Au centre du management par les données : les systèmes de réputationSur certaines plateformes, les notations des travailleur.euse.s sont mises à disposition des clients comme outil d’aide à la décision. Une notation élevée permet d’être plus visible et de se voir proposer plus de tâches.
Ces systèmes de recommandation sont perçus comme neutres, alors qu’en réalité le manque de transparence quant aux algorithmes qui les régissent crée une forme d’avantage informationnel au profit de la plateforme.
« Les clients utilisateurs de ces plateformes sont par ailleurs incités à contribuer à cette relation asymétrique, sans forcément être conscients du fait que ces systèmes de notation constituent une forme de management, pouvant avoir un impact direct sur l’activité professionnelle du ou de la travailleuse (comme la désactivation du compte) ».Les travailleur.euse.s ne bénéficient pas, pour autant, de la valeur issue des données qu’ils génèrent, et leur réputation reste attachée à chaque plateforme. « Cela génère une dépendance vis-à-vis de plateformes qui ne permettent pas de transfert de réputation. Pour changer de plateforme ou exercer sur plusieurs d’entre elles, temps, efforts et argent sont nécessaires pour regagner son capital-réputation ».
Les données, concluent les analystes du LINC, « sont ainsi au cœur des négociations collectives et individuelles dans le cadre des nouvelles formes de travail. Le RGPD représente une opportunité pour la reprise du contrôle de leurs données par les travailleurs de l’économie à la demande, notamment par le droit d’accès et le droit à la portabilité ».
Référence :
Les « freelances » du numérique au prisme de « l’économie collaborative »
Dans le cadre de l’Appel à projets « Formes de l’économie collaborative » lancé par les services d’études des Ministères du travail et des solidarités (DARES et DREES), Yannick Fondeur, chercheur en sciences sociales au Cnam, a entrepris d’étudier le freelancing, au croisement de trois sphères porteuses d’enjeux majeurs en termes de travail et d’emploi :- le freelancing, régulièrement présenté comme la plaque avancée de « l’avenir du travail » ;
- la plateformisation et l’« économie collaborative » ;
- les métiers du numérique, segment « en tension » du marché du travail et réservoir d’emplois qualifiés pour les années à venir.
Face aux Entreprises de services numériques (ESN, ex-SSII, Sociétés de Services en Ingénierie Informatique), les plateformes de freelancing mettent en avant un modèle « désintermédié » et fondé sur une commission réduite et transparente. Elles déploient depuis plusieurs années beaucoup d’efforts pour se faire référencer par les services achats des grands comptes ».
La suite de l'articleRéférence :
Enquête ethnographique : travailleur.euse.s des plateformes, quand l’entraide devient un piège
Alors que la reconnaissance de leurs droits (au salariat, notamment, mais aussi à la protection sociale) fait l’objet de décisions de justice, Sophia Galière, Maîtresse de conférences en sciences de gestion et Claire Le Breton, chercheuse postdoctorale, ont étudié les groupes de discussion en ligne de coursiers.Leur enquête ethnographique mêle observations de groupes de discussion sur les réseaux sociaux (Facebook, Telegram) et quarante entretiens avec des livreurs de plats cuisinés utilisateurs de ces groupes. .
Selon cette étude, « l’écrasante majorité des discussions observées sur ces dispositifs traitent en réalité des soucis quotidiens des travailleurs (…). Les groupes de discussion en ligne, même lorsqu’ils sont « secrets » et déployés sur des applications cryptées comme Telegram, restent avant tout des lieux où les coursiers échangent sur les bonnes pratiques de travail ».
« Ces échanges opérationnels, nécessaires pour espérer générer des revenus réguliers et suffisants de leur activité sur les plateformes, permettent aux travailleurs ubérisés de mieux supporter des conditions de travail insatisfaisantes ».« Pour ces individus, rappellent les deux chercheuses, l’urgence est en effet d’apprendre à faire face aux multiples contraintes qui pèsent sur leur activité : comment faire face aux démarches administratives liées au statut de micro-entrepreneur lorsque la livraison de plats cuisinés n’est pas le fruit d’un projet entrepreneurial à long terme ? Comment comprendre le fonctionnement des algorithmes opaques qui coordonnent à distance le travail lorsque la seule formation reçue a été très rudimentaire ? Et comment gérer les imprévus (accidents, problèmes avec les commandes, restaurateurs ou clients) lorsque le management de proximité se résume à des services supports délocalisés sur d’autres continents ? ».La suite de l'articleRéférence :
« Le jobbing conduit à changer de perspective sur les travailleurs et travailleuses de plateformes »
Le jobbing est en développement en France depuis 2010. Les plateformes de jobbing mettent en relation des individus qui voudraient faire réaliser une tâche et des individus qui s’engagent à répondre à cette demande contre rémunération. Cette économie de la commande repose sur des missions variées (fixer une tringle à rideaux, faire un montage photo, effectuer une prestation de ménage, tondre une pelouse, aider à un déménagement, etc.).Le Centre Maurice Halbwachs (ENS-EHESS) a entrepris de comprendre, à travers le cas du jobbing, qui sont les individus proposant leurs services sur les plateformes, dans quelles configurations ils le font et pourquoi leur identification est problématique.
Selon Marine Snape et Marion Plault, « le jobbing conduit à changer de perspective sur les travailleurs et travailleuses de plateformes : « les jobbers peuvent en effet avoir des statuts d’activité très divers, ils peuvent être en situation de pluriactivité, au chômage ou considérés comme « inactifs ».
A l’issue de leur enquête, les deux chercheuses mettent en relief trois résultats principaux :
- « Loin de constituer une population homogène, les jobbers se caractérisent par la diversité de leurs profils, de leurs usages des plateformes et de leurs motivations ».
- « Le travail de plateforme ne peut être réduit à l’auto-entreprenariat. Le jobbing s’exerce sous des formes variées (salariat, auto-entreprenariat, indépendance « classique ») et s’insère souvent dans une situation de cumul d’activités pour des individus par ailleurs couverts par le système de protection sociale (emploi principal ou chômage en particulier). Les besoins en termes de protection sociale des jobbers diffèrent selon leur situation ».
- « Le jobbing s’avère actuellement un phénomène impossible à repérer d’un point de vue statistique à partir des bases de données usuelles. Le recours à des données ethnographiques issues de l’enquête de terrain permet cependant de caractériser les profils des jobbers inscrits sur deux plateformes : elles mettent à jour une importante division genrée des activités, une surreprésentation des personnes sans emploi mais aussi des diplômé·es du supérieur».
Référence :
Sociologie de l’emploi étudiant face à la montée en puissance des plateformes numériques
Sur les 2,6 millions d’étudiant.e.s que compte la France, 40 % exercent, en parallèle de leurs études, une activité rémunérée (hors stages). Face à l’allongement du temps des études, la recherche de financements par le biais d’activités rémunérées peut s’avérer cruciale.Depuis quelques années ont émergé des plateformes et des applications numériques s’adressant spécifiquement à des étudiant.e.s, leur promettant un accès facilité à des jobs variés, bien rémunérés et faciles à insérer dans leurs emplois du temps.
Constatant la montée en puissance de plateformes numériques d’emploi, une équipe de sociologues (« Mondes de l’emploi étudiant à l’heure numérique ») a étudié l’effet de ces intermédiaires numériques sur l’emploi étudiant, dans le cadre de l’Appel à projets « Formes de l’économie collaborative » lancé par les services d'études des Ministères du travail et des solidarités (DARES et DREES).
Les intermédiaires numériques d’emploi destinés aux étudiant.e.s prennent la forme de sites, de plateformes web ou d'applications mobile, qui formulent trois promesses générales :
- trouver rapidement du travail pour des étudiant.e.s majoritairement jeunes, bien connecté.e.s et se tournant spontanément vers internet ;
- permettre d’insérer facilement l’emploi du temps professionnel dans l’emploi du temps studieux – évolutif au cours de l’année ;
- travailler selon ses besoins financiers, en réalisant des missions ponctuelles et sans engagement à long terme, grâce au statut de micro-entrepreneur.
Référence :
Les « intermédiaires de compétences » : vers une prochaine vague de plateformisation ?
L'Institut de recherches économiques et sociales (IRES), pour sa part, attire l’attention sur le développement de plateformes qui mettent en relation des professionnel.le.s avec des entreprises clientes. Selon l’IRES, « les plateformes B2B du travail portent l’une des prochaines vagues de plateformisation ».Les métiers de prestation intellectuelle (informatique, marketing, communication, conseil, design) sont particulièrement sensibles aux effets des plateformes et aux nouveaux modèles organisationnels permis par le numérique.
« Ces nouveaux intermédiaires de compétences sont susceptibles d’occuper une place grandissante à même de venir concurrencer les acteurs traditionnels du type intérim, Entreprises de Services du Numérique (ESN, ou encore SSII), de déboucher sur une phase inédite d’externalisation, de contribuer à brouiller les frontières des organisations et de l’entreprise ».Plusieurs facteurs se conjuguent pour favoriser le développement de ces « intermédiaires de compétences » : la technologie, la demande de travail via l’externalisation et le recours à la sous-traitance, l’offre de travail avec la demande sociale d’autonomie.
Après avoir pointé un « déficit de connaissance patent », qu’il s’agisse des effectifs concernés, des acteurs opérant en France, ou encore des volumes d’affaires concernés, les chercheur.euse.s de l’IRES alertent les pouvoirs publics « sur les incohérences, non-dits et difficultés à appréhender la taille du marché des intermédiaires B2B du travail » ainsi que sur les difficultés à appréhender les conditions de travail de ces travailleurs, « souvent invisibles et géographiquement disséminés ».
En l’absence de « typologie arrêtée de ces acteurs dans la littérature », l’IRES propose distinguer quatre types intermédiaires :
- les plateformes spécialistes liées à des acteurs historiques de l’intermédiation du travail (en particulier déployés ou rachetés par des acteurs du travail temporaire), ou positionnées très en avance sur le « marché » des freelances, avant même que les développements technologiques permettent le déploiement des plateformes ;
- les « plateformes start-up » des métiers de l’intermédiation, regroupant des acteurs plus récents, positionnés d’emblée comme des acteurs « nativement numériques » ;
- les intermédiaires collectifs regroupant au sein d’une même catégorie les indépendant.e.s rassemblé.e.s au sein de collectifs et les acteurs organisés sous format coopératif (en CAE ou non) ;
- Les « intermédiaires conseils » regroupant des collectifs de freelances de haut niveau d’expertise (« les « premium talents », très souvent créés par des anciens du conseil en stratégie, souvent de petite taille »).
Référence :
Une directive européenne en discussion pour protéger les droits des travailleurs de plateformes
En décembre 2021, la Commission européenne a proposé une directive visant à améliorer les conditions de travail dans le cadre du travail via une plateforme. La directive proposée fournit une liste de critères permettant de déterminer si la plateforme est un employeur.Si la plateforme remplit les critères requis, elle est légalement présumée être un employeur.
À la suite de la proposition de directive, la Commission Européenne estime « qu’entre 1,7 et 4,1 millions de personnes pourraient être reclassées en tant que travailleurs. D’autres peuvent devenir de véritables indépendants, car certaines plateformes pourraient adapter leur modèle économique ».
Le fait d’être classé comme travailleur signifie que les travailleurs de plateformes auront accès à ce qui suit:
- les périodes de repos garanties et les congés payés ;
- au moins le salaire minimum national ou sectoriel (le cas échéant) ;
- la protection en matière de sécurité et de santé ;
- les prestations de chômage, de maladie et de soins de santé ;
- le congé parental ;
- les droits à pension ;
- les prestations d’accident du travail et de maladie professionnelle.
Référence :
Sources
- 1. Drees-Dares : Formes d’économie collaborative et la protection sociale
- 2. Drees-Dares : Formes d’économie collaborative et la protection sociale
- 3. Rapport d'information : Plateformisation du travail : agir contre la dépendance économique et sociale
- 4. Rapport d'information : Plateformisation du travail : agir contre la dépendance économique et sociale
- 5. Données : poison et remède pour les travailleurs des plateformes ?
- 6. Yannick Fondeur : Les freelances du numérique au prisme de « l’économie collaborative »
- 7. The Conversation : travailleurs des plates-formes : quand l’entraide devient un piège
- 8. Le jobbing. Une enquête sociologique sur le travail de plateforme. Synthèse
- 9. Mondes de l’Emploi Étudiant à l’heure numérique
- 10. IRES - Les Nouveaux Intermédiaires du Travail B2B
- 11. L’UE propose une directive visant à protéger les droits des travailleurs de plateformes
[Dossier] Décryptage de la plateformisation du travail : management algorithmique, asymétrie d'information, économie de la notation et de la réputation
Avant-propos
Apparue, dans les années 2000, notamment avec les services de VTC, la « plateformisation du travail » s’étend à l’ensemble des secteurs de l’économie : elle se traduit par une explosion du nombre de travailleur.euse.s de plateformes, de « jobbers » et de « free lances ».Ces plateformes soutiennent entre elles, et face aux acteurs traditionnels de leur secteur d'activité, une intense concurrence par les prix et recourent, à cet effet, en lieu et place de salarié.e.s, à des travailleur.euse.s juridiquement indépendant.e.s, dénué.e.s de droit et de protection sociale.
Le fonctionnement de ces plateforme repose, en outre, sur un management algorithmique qui combine surveillance, systèmes de recommandation et notation. L’asymétrie de l’information, l’opacité de l’usage des données collectées et du fonctionnement des algorithmes installent, observent les analystes de la CNIL (cf. infra), un déséquilibre entre travailleur.euse.s et plateformes.
La mobilisation des chauffeurs Uber ou des livreurs Deliveroo, dans les métropoles mondiales, a conduit à des décisions de justice (et notamment, en France, tout récemment) requalifiant les prestations de service liant ces travailleur.euse.s aux plateformes en contrats de travail, transformant donc ces plateformes en employeurs tenus à des obligations vis-à-vis de leurs salarié.e.s.
Au-delà des garanties encore insuffisantes accordées par la loi aux travailleur.euse.s des plateformes et des initiatives prises par certaines plateformes, il convient désormais, selon une mission d’information du Sénat (cf. infra) « de garantir à tous les travailleurs de plateformes, et plus seulement à ceux des plateformes de mobilité, le droit à la déconnexion et d’étendre aux travailleurs de plateformes les garanties dont bénéficient les salariés en matière de sécurité au travail et de charger l’inspection du travail d’en contrôler le respect par les plateformes ».
Au-delà de ses formes les plus visibles (VTC et services de livraison), cette « plateformisation du travail » s’étend désormais aux services aux entreprises. Les études réalisées à la suite d'un appel à projets de recherche lancé par les directions des études des ministères des Solidarités et du Travail (Drees et Dares) mettent en lumière l’extension de cette plateformisation du travail aux prestations intellectuelles et informatiques, avec l’émergence d’une nouvelle génération « d’intermédiaires de compétences » (cf. infra).
Référence :
Sommaire
- Ubérisation de la société : quel impact des plateformes numériques sur les métiers et l’emploi ?
- Données : poison et remède pour les travailleur.euse.s des plateformes ?
- Les « freelances » du numérique au prisme de « l’économie collaborative »
- Enquête ethnographique : travailleur.euse.s des platesformes, quand l’entraide devient un piège
- « Le jobbing conduit à changer de perspective sur les travailleurs et travailleuses de plateformes »
- Sociologie de l’emploi étudiant face à la montée en puissance des plateformes numériques
- Les « intermédiaires de compétences » : vers une prochaine vague de plateformisation ?
- Une directive européenne en discussion pour protéger les droits des travailleurs de plateformes
Référence :
Ubérisation de la société : quel impact des plateformes numériques sur les métiers et l’emploi ?
Une mission d’information du Sénat s’est penchée, en 2021, sur le développement des plateformes numériques de travail et les transformations des métiers et des emplois qu’elles induisent. Ces dernières tendent à remettre en cause notre modèle social et économique et imposent à leurs travailleur.euse.s les pratiques du management algorithmique, qu’il est nécessaire de mieux encadrer.Après avoir entendu plus de 60 personnes dans le cadre d’une trentaine d’auditions, la mission d’information dresse une série de constat et formule, en conclusion, 18 recommandations autour de quatre grandes problématiques :
- l’amélioration des conditions de travail ;
- le développement du dialogue social ;
- l’encadrement du management algorithmique ainsi que la transparence ;
- l’explicabilité et la régulation des algorithmes des plateformes.
Il convient, observe la mission d’information, de reconnaître l’impact du modèle des plateformes sur la précarité du travail : « si les plateformes permettent à des publics écartés du marché du travail traditionnel de s’y intégrer bon an, mal an, elles placent souvent leurs travailleurs en position de dépendance économique en exerçant sur eux, dans les faits, un pouvoir de direction plus ou moins affirmé, notamment par la fixation unilatérale du tarif de la prestation et des conditions de sa réalisation et, plus largement, par le contrôle des éléments essentiels de la relation de travail ».
Au-delà des garanties encore insuffisantes accordées par la loi aux travailleurs des plateformes et des initiatives prises par certaines plateformes, il convient désormais, selon la mission d’information « de garantir à tous les travailleurs de plateformes, et plus seulement à ceux des plateformes de mobilité, le droit à la déconnexion et d’étendre aux travailleurs de plateformes les garanties dont bénéficient les salariés en matière de sécurité au travail et de charger l’inspection du travail d’en contrôler le respect par les plateformes ».
La suite de l'articleRéférence :
Données : poison et remède pour les travailleur.euse.s des plateformes ?
La logique du management des travailleur.euse.s des plateformes est basée, pour l'essentiel, sur les données : données d'usage et notation par les clients, observe, de son côté, le laboratoire d'innovation (LINC) de la CNIL.« Par des dispositifs incitatifs, intégrés de manière plus ou moins transparente dans l’architecture et l’interface des plateformes, celles-ci influencent voire contraignent le comportement de leurs travailleurs. Ce management, plus ou moins explicite, utilise les données pour agencer et faire évoluer l’expérience utilisateurs (travailleurs comme clients) dans un sens qui correspond aux objectifs de développement du service ».Asymétrie de l’information, opacité sur l’usage des donnéesLes premières générations de plateformes, comme Uber et Lyft, recouraient à des mécanismes issus des sciences comportementales (les « nudges ».) pour inciter leur main d’œuvre à agir dans l’intérêt de la plateforme, au détriment du leur. « Aujourd’hui, ces procédés vont bien au-delà du nudge, les plateformes sont structurellement à l’origine d’un déséquilibre de pouvoir du fait de l’asymétrie de l’information, l’opacité de l’usage des données collectées, l’ambivalence du fonctionnement et des finalités des algorithmes, entre autres…».
« Ces compagnies exercent une forme de management des comportements de travail des chauffeurs, tout en estimant que cette relation relève de l’assistance client entre la plateforme et les chauffeurs-clients de ses services ».Pour optimiser le parcours client par la réduction du temps d’attente et rester compétitif, Uber crée une asymétrie d'information : « le conducteur est tenu d'accepter une demande de trajet sans connaître au préalable la destination ou le montant que pourrait générer le travail, sous peine de voir son compte désactivé. Le taux d'annulation de trajet est ainsi réduit, et la probabilité qu'un passager trouve un trajet augmente, au détriment du conducteur, qui perd sa capacité de choix. Les chauffeurs sont ainsi soumis au management de la plateforme, contraints par le design de l’interface et soumis aux choix de données que les opérateurs de plateforme gardent ou révèlent »..
Au centre du management par les données : les systèmes de réputationSur certaines plateformes, les notations des travailleur.euse.s sont mises à disposition des clients comme outil d’aide à la décision. Une notation élevée permet d’être plus visible et de se voir proposer plus de tâches.
Ces systèmes de recommandation sont perçus comme neutres, alors qu’en réalité le manque de transparence quant aux algorithmes qui les régissent crée une forme d’avantage informationnel au profit de la plateforme.
« Les clients utilisateurs de ces plateformes sont par ailleurs incités à contribuer à cette relation asymétrique, sans forcément être conscients du fait que ces systèmes de notation constituent une forme de management, pouvant avoir un impact direct sur l’activité professionnelle du ou de la travailleuse (comme la désactivation du compte) ».Les travailleur.euse.s ne bénéficient pas, pour autant, de la valeur issue des données qu’ils génèrent, et leur réputation reste attachée à chaque plateforme. « Cela génère une dépendance vis-à-vis de plateformes qui ne permettent pas de transfert de réputation. Pour changer de plateforme ou exercer sur plusieurs d’entre elles, temps, efforts et argent sont nécessaires pour regagner son capital-réputation ».
Les données, concluent les analystes du LINC, « sont ainsi au cœur des négociations collectives et individuelles dans le cadre des nouvelles formes de travail. Le RGPD représente une opportunité pour la reprise du contrôle de leurs données par les travailleurs de l’économie à la demande, notamment par le droit d’accès et le droit à la portabilité ».
Référence :
Les « freelances » du numérique au prisme de « l’économie collaborative »
Dans le cadre de l’Appel à projets « Formes de l’économie collaborative » lancé par les services d’études des Ministères du travail et des solidarités (DARES et DREES), Yannick Fondeur, chercheur en sciences sociales au Cnam, a entrepris d’étudier le freelancing, au croisement de trois sphères porteuses d’enjeux majeurs en termes de travail et d’emploi :- le freelancing, régulièrement présenté comme la plaque avancée de « l’avenir du travail » ;
- la plateformisation et l’« économie collaborative » ;
- les métiers du numérique, segment « en tension » du marché du travail et réservoir d’emplois qualifiés pour les années à venir.
Face aux Entreprises de services numériques (ESN, ex-SSII, Sociétés de Services en Ingénierie Informatique), les plateformes de freelancing mettent en avant un modèle « désintermédié » et fondé sur une commission réduite et transparente. Elles déploient depuis plusieurs années beaucoup d’efforts pour se faire référencer par les services achats des grands comptes ».
La suite de l'articleRéférence :
Enquête ethnographique : travailleur.euse.s des plateformes, quand l’entraide devient un piège
Alors que la reconnaissance de leurs droits (au salariat, notamment, mais aussi à la protection sociale) fait l’objet de décisions de justice, Sophia Galière, Maîtresse de conférences en sciences de gestion et Claire Le Breton, chercheuse postdoctorale, ont étudié les groupes de discussion en ligne de coursiers.Leur enquête ethnographique mêle observations de groupes de discussion sur les réseaux sociaux (Facebook, Telegram) et quarante entretiens avec des livreurs de plats cuisinés utilisateurs de ces groupes. .
Selon cette étude, « l’écrasante majorité des discussions observées sur ces dispositifs traitent en réalité des soucis quotidiens des travailleurs (…). Les groupes de discussion en ligne, même lorsqu’ils sont « secrets » et déployés sur des applications cryptées comme Telegram, restent avant tout des lieux où les coursiers échangent sur les bonnes pratiques de travail ».
« Ces échanges opérationnels, nécessaires pour espérer générer des revenus réguliers et suffisants de leur activité sur les plateformes, permettent aux travailleurs ubérisés de mieux supporter des conditions de travail insatisfaisantes ».« Pour ces individus, rappellent les deux chercheuses, l’urgence est en effet d’apprendre à faire face aux multiples contraintes qui pèsent sur leur activité : comment faire face aux démarches administratives liées au statut de micro-entrepreneur lorsque la livraison de plats cuisinés n’est pas le fruit d’un projet entrepreneurial à long terme ? Comment comprendre le fonctionnement des algorithmes opaques qui coordonnent à distance le travail lorsque la seule formation reçue a été très rudimentaire ? Et comment gérer les imprévus (accidents, problèmes avec les commandes, restaurateurs ou clients) lorsque le management de proximité se résume à des services supports délocalisés sur d’autres continents ? ».La suite de l'articleRéférence :
« Le jobbing conduit à changer de perspective sur les travailleurs et travailleuses de plateformes »
Le jobbing est en développement en France depuis 2010. Les plateformes de jobbing mettent en relation des individus qui voudraient faire réaliser une tâche et des individus qui s’engagent à répondre à cette demande contre rémunération. Cette économie de la commande repose sur des missions variées (fixer une tringle à rideaux, faire un montage photo, effectuer une prestation de ménage, tondre une pelouse, aider à un déménagement, etc.).Le Centre Maurice Halbwachs (ENS-EHESS) a entrepris de comprendre, à travers le cas du jobbing, qui sont les individus proposant leurs services sur les plateformes, dans quelles configurations ils le font et pourquoi leur identification est problématique.
Selon Marine Snape et Marion Plault, « le jobbing conduit à changer de perspective sur les travailleurs et travailleuses de plateformes : « les jobbers peuvent en effet avoir des statuts d’activité très divers, ils peuvent être en situation de pluriactivité, au chômage ou considérés comme « inactifs ».
A l’issue de leur enquête, les deux chercheuses mettent en relief trois résultats principaux :
- « Loin de constituer une population homogène, les jobbers se caractérisent par la diversité de leurs profils, de leurs usages des plateformes et de leurs motivations ».
- « Le travail de plateforme ne peut être réduit à l’auto-entreprenariat. Le jobbing s’exerce sous des formes variées (salariat, auto-entreprenariat, indépendance « classique ») et s’insère souvent dans une situation de cumul d’activités pour des individus par ailleurs couverts par le système de protection sociale (emploi principal ou chômage en particulier). Les besoins en termes de protection sociale des jobbers diffèrent selon leur situation ».
- « Le jobbing s’avère actuellement un phénomène impossible à repérer d’un point de vue statistique à partir des bases de données usuelles. Le recours à des données ethnographiques issues de l’enquête de terrain permet cependant de caractériser les profils des jobbers inscrits sur deux plateformes : elles mettent à jour une importante division genrée des activités, une surreprésentation des personnes sans emploi mais aussi des diplômé·es du supérieur».
Référence :
Sociologie de l’emploi étudiant face à la montée en puissance des plateformes numériques
Sur les 2,6 millions d’étudiant.e.s que compte la France, 40 % exercent, en parallèle de leurs études, une activité rémunérée (hors stages). Face à l’allongement du temps des études, la recherche de financements par le biais d’activités rémunérées peut s’avérer cruciale.Depuis quelques années ont émergé des plateformes et des applications numériques s’adressant spécifiquement à des étudiant.e.s, leur promettant un accès facilité à des jobs variés, bien rémunérés et faciles à insérer dans leurs emplois du temps.
Constatant la montée en puissance de plateformes numériques d’emploi, une équipe de sociologues (« Mondes de l’emploi étudiant à l’heure numérique ») a étudié l’effet de ces intermédiaires numériques sur l’emploi étudiant, dans le cadre de l’Appel à projets « Formes de l’économie collaborative » lancé par les services d'études des Ministères du travail et des solidarités (DARES et DREES).
Les intermédiaires numériques d’emploi destinés aux étudiant.e.s prennent la forme de sites, de plateformes web ou d'applications mobile, qui formulent trois promesses générales :
- trouver rapidement du travail pour des étudiant.e.s majoritairement jeunes, bien connecté.e.s et se tournant spontanément vers internet ;
- permettre d’insérer facilement l’emploi du temps professionnel dans l’emploi du temps studieux – évolutif au cours de l’année ;
- travailler selon ses besoins financiers, en réalisant des missions ponctuelles et sans engagement à long terme, grâce au statut de micro-entrepreneur.
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Les « intermédiaires de compétences » : vers une prochaine vague de plateformisation ?
L'Institut de recherches économiques et sociales (IRES), pour sa part, attire l’attention sur le développement de plateformes qui mettent en relation des professionnel.le.s avec des entreprises clientes. Selon l’IRES, « les plateformes B2B du travail portent l’une des prochaines vagues de plateformisation ».Les métiers de prestation intellectuelle (informatique, marketing, communication, conseil, design) sont particulièrement sensibles aux effets des plateformes et aux nouveaux modèles organisationnels permis par le numérique.
« Ces nouveaux intermédiaires de compétences sont susceptibles d’occuper une place grandissante à même de venir concurrencer les acteurs traditionnels du type intérim, Entreprises de Services du Numérique (ESN, ou encore SSII), de déboucher sur une phase inédite d’externalisation, de contribuer à brouiller les frontières des organisations et de l’entreprise ».Plusieurs facteurs se conjuguent pour favoriser le développement de ces « intermédiaires de compétences » : la technologie, la demande de travail via l’externalisation et le recours à la sous-traitance, l’offre de travail avec la demande sociale d’autonomie.
Après avoir pointé un « déficit de connaissance patent », qu’il s’agisse des effectifs concernés, des acteurs opérant en France, ou encore des volumes d’affaires concernés, les chercheur.euse.s de l’IRES alertent les pouvoirs publics « sur les incohérences, non-dits et difficultés à appréhender la taille du marché des intermédiaires B2B du travail » ainsi que sur les difficultés à appréhender les conditions de travail de ces travailleurs, « souvent invisibles et géographiquement disséminés ».
En l’absence de « typologie arrêtée de ces acteurs dans la littérature », l’IRES propose distinguer quatre types intermédiaires :
- les plateformes spécialistes liées à des acteurs historiques de l’intermédiation du travail (en particulier déployés ou rachetés par des acteurs du travail temporaire), ou positionnées très en avance sur le « marché » des freelances, avant même que les développements technologiques permettent le déploiement des plateformes ;
- les « plateformes start-up » des métiers de l’intermédiation, regroupant des acteurs plus récents, positionnés d’emblée comme des acteurs « nativement numériques » ;
- les intermédiaires collectifs regroupant au sein d’une même catégorie les indépendant.e.s rassemblé.e.s au sein de collectifs et les acteurs organisés sous format coopératif (en CAE ou non) ;
- Les « intermédiaires conseils » regroupant des collectifs de freelances de haut niveau d’expertise (« les « premium talents », très souvent créés par des anciens du conseil en stratégie, souvent de petite taille »).
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Une directive européenne en discussion pour protéger les droits des travailleurs de plateformes
En décembre 2021, la Commission européenne a proposé une directive visant à améliorer les conditions de travail dans le cadre du travail via une plateforme. La directive proposée fournit une liste de critères permettant de déterminer si la plateforme est un employeur.Si la plateforme remplit les critères requis, elle est légalement présumée être un employeur.
À la suite de la proposition de directive, la Commission Européenne estime « qu’entre 1,7 et 4,1 millions de personnes pourraient être reclassées en tant que travailleurs. D’autres peuvent devenir de véritables indépendants, car certaines plateformes pourraient adapter leur modèle économique ».
Le fait d’être classé comme travailleur signifie que les travailleurs de plateformes auront accès à ce qui suit:
- les périodes de repos garanties et les congés payés ;
- au moins le salaire minimum national ou sectoriel (le cas échéant) ;
- la protection en matière de sécurité et de santé ;
- les prestations de chômage, de maladie et de soins de santé ;
- le congé parental ;
- les droits à pension ;
- les prestations d’accident du travail et de maladie professionnelle.
Référence :
Sources
- 1. Drees-Dares : Formes d’économie collaborative et la protection sociale
- 2. Drees-Dares : Formes d’économie collaborative et la protection sociale
- 3. Rapport d'information : Plateformisation du travail : agir contre la dépendance économique et sociale
- 4. Rapport d'information : Plateformisation du travail : agir contre la dépendance économique et sociale
- 5. Données : poison et remède pour les travailleurs des plateformes ?
- 6. Yannick Fondeur : Les freelances du numérique au prisme de « l’économie collaborative »
- 7. The Conversation : travailleurs des plates-formes : quand l’entraide devient un piège
- 8. Le jobbing. Une enquête sociologique sur le travail de plateforme. Synthèse
- 9. Mondes de l’Emploi Étudiant à l’heure numérique
- 10. IRES - Les Nouveaux Intermédiaires du Travail B2B
- 11. L’UE propose une directive visant à protéger les droits des travailleurs de plateformes
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