La proposition de loi, adoptée le 15 novembre 2021, entend faire converger transition numérique et transition écologique. Elle vise à responsabiliser tous les acteurs-trices du numérique : consommateurs-trices, professionnel-lle-s du secteur et acteurs publics. Le numérique engendre, en effet, une pollution croissant.
La proposition de loi s'inspirait des préconisations du rapport de la mission d'information sur l'empreinte environnementale du numérique, mise en place fin 2019 par la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat.
Selon cette mission, si rien n'est fait, le numérique serait à l'horizon 2040 à l'origine de 24 millions de tonnes équivalent carbone, soit environ 7% des émissions de la France, contre 2% aujourd'hui.
Le texte, s'articule autour de cinq objectifs.
Références :
Faire prendre conscience de l'impact environnemental du numérique
Selon une enquête réalisée par l’Observatoire du Numérique BVA-Digital Society Forum, les Français.es perçoivent encore mal les liens entre numérique et environnement. « En cause : un vrai manque d’information et de sensibilisation», notent les auteurs de cette enquête.« Quand on leur demande quels liens ils établissent entre numérique et environnement, les personnes interrogées évoquent aussi bien des éléments positifs (économiser du papier et préserver les forêts, favoriser l’écologie) que négatifs (pollution, consommation d’énergie)… Quand on leur pose, en revanche, directement la question de l’impact du numérique sur l’environnement, ils sont alors deux fois plus nombreux à considérer que l’impact est négatif (40 %) plutôt que positif (21 %), tandis que 30 % déclarent ne pas savoir».73 % estiment toutefois que le développement des équipements numériques a un impact important sur l’environnement, 63 % pour les objets connectés.
A cette fin, la loi adoptée prévoit :
- une formation à la sobriété numérique dès le plus jeune âge à l'école ainsi qu'à l'entrée à l'université à partir de la rentrée 2022 ;
- un module sur l'écoconception des services numériques pour les formations d'ingénieur en informatique ;
- un nouvel observatoire des impacts environnementaux du numérique, placé auprès de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et de l’autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP).
Limiter le renouvellement des appareils numériques
La fabrication des terminaux numériques (smartphones, tablettes, ordinateurs ...) représente 70% de l’empreinte carbone du numérique en France. Pour allonger la durée de vie des produits, il est prévu par exemple :- de rendre plus opérationnel le délit d’obsolescence programmée ;
- de renforcer la lutte contre l’obsolescence logicielle ;
- d'informer le consommateur des caractéristiques essentielles de chaque mise à jour de son appareil numérique, "notamment l’espace de stockage qu’elle requiert, son impact sur les performances du bien et l’évolution des fonctionnalités qu’elle comporte".
- aux fabricants de rendre impossible la restauration de l'ensemble des fonctionnalités d'un terminal réparé ou reconditionné ;
- les techniques empêchant le consommateur d’installer les logiciels ou les systèmes d’exploitation de son choix sur son appareil au bout d’un délai de deux ans.
Les smarphones et tablettes reconditionnés seront soumis à un taux spécifique et différencié de redevance pour copie privée (RDC) par rapport aux appareils neufs, tenant compte notamment de leur ancienneté. Les entreprises du secteur social et solidaire en seront exemptées.
Le texte envisage, en outre, des objectifs contraignants de recyclage, de réemploi et de réparation spécifiques pour certains biens numériques et la mise en place d’opérations de collecte nationale d’équipements numériques, menées par les producteurs ou leurs éco-organismes et accompagnées d’une prime au retour.
Afin de lutter contre « l’obsolescence marketing » des smartphones, l’information du consommateur sur les offres « subventionnées », qui associent l’achat d’un smartphone à la souscription d’un forfait mobile, a été renforcée.
Favoriser des usages numériques écologiquement vertueux
La loi prévoit un référentiel général d'écoconception des services numériques, fixant des critères de conception durable des sites web à partir de 2024. (Plusieurs services de l’Etat travaillent à la mise au point d’un référentiel d’écoconception des services numériques. Une consultation publique permettra de valider les critères proposés ou d’enrichir le référentiel afin de passer de cette version bêta à une version 1)..Sur proposition des députés, le démarchage téléphonique via des automates d’appels est strictement encadré.
Promouvoir des datacenters et des réseaux moins énergivores
Dans le contexte du déploiement de la 5G, le texte renforce les conditionnalités environnementales qui s’appliqueront, à compter de 2022, au tarif réduit de la taxe intérieure de consommation finale d’électricité (TICFE) applicable aux datacenters.Les opérateurs de communications électroniques devront publier des indicateurs clés récapitulant leurs engagements en faveur de la transition écologique.
Promouvoir une stratégie numérique responsable dans les territoires
Les plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET) devront intégrer l’enjeu de la récupération de chaleur des centres de données.À partir de 2025, les communes et leurs intercommunalités de plus de 50 000 habitants devront élaborer une stratégie numérique responsable qui indiquera notamment les objectifs de réduction de l’empreinte environnementale du numérique et les mesures mises en place pour les atteindre. Elles élaboreront, au plus tard le 1er janvier 2023, un programme de travail préalable à l’élaboration de cette stratégie, qui comportera notamment un état des lieux recensant les acteurs concernés et rappelant, le cas échéant, les mesures menées pour réduire l’empreinte environnementale du numérique.
Références :
Sources
- 1. Vie publique.fr: Loi du 15 novembre 2021 visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique en France
- 2. Légifrance: Loi n° 2021-1485 du 15 novembre 2021 visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique en France
- 3. Vie publique.fr: Loi du 15 novembre 2021 visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique en France
- 4. Légifrance: Loi n° 2021-1485 du 15 novembre 2021 visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique en France
Adoption de la loi visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique
La proposition de loi, adoptée le 15 novembre 2021, entend faire converger transition numérique et transition écologique. Elle vise à responsabiliser tous les acteurs-trices du numérique : consommateurs-trices, professionnel-lle-s du secteur et acteurs publics. Le numérique engendre, en effet, une pollution croissant.
La proposition de loi s'inspirait des préconisations du rapport de la mission d'information sur l'empreinte environnementale du numérique, mise en place fin 2019 par la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat.
Selon cette mission, si rien n'est fait, le numérique serait à l'horizon 2040 à l'origine de 24 millions de tonnes équivalent carbone, soit environ 7% des émissions de la France, contre 2% aujourd'hui.
Le texte, s'articule autour de cinq objectifs.
Références :
Faire prendre conscience de l'impact environnemental du numérique
Selon une enquête réalisée par l’Observatoire du Numérique BVA-Digital Society Forum, les Français.es perçoivent encore mal les liens entre numérique et environnement. « En cause : un vrai manque d’information et de sensibilisation», notent les auteurs de cette enquête.« Quand on leur demande quels liens ils établissent entre numérique et environnement, les personnes interrogées évoquent aussi bien des éléments positifs (économiser du papier et préserver les forêts, favoriser l’écologie) que négatifs (pollution, consommation d’énergie)… Quand on leur pose, en revanche, directement la question de l’impact du numérique sur l’environnement, ils sont alors deux fois plus nombreux à considérer que l’impact est négatif (40 %) plutôt que positif (21 %), tandis que 30 % déclarent ne pas savoir».73 % estiment toutefois que le développement des équipements numériques a un impact important sur l’environnement, 63 % pour les objets connectés.
A cette fin, la loi adoptée prévoit :
- une formation à la sobriété numérique dès le plus jeune âge à l'école ainsi qu'à l'entrée à l'université à partir de la rentrée 2022 ;
- un module sur l'écoconception des services numériques pour les formations d'ingénieur en informatique ;
- un nouvel observatoire des impacts environnementaux du numérique, placé auprès de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et de l’autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP).
Limiter le renouvellement des appareils numériques
La fabrication des terminaux numériques (smartphones, tablettes, ordinateurs ...) représente 70% de l’empreinte carbone du numérique en France. Pour allonger la durée de vie des produits, il est prévu par exemple :- de rendre plus opérationnel le délit d’obsolescence programmée ;
- de renforcer la lutte contre l’obsolescence logicielle ;
- d'informer le consommateur des caractéristiques essentielles de chaque mise à jour de son appareil numérique, "notamment l’espace de stockage qu’elle requiert, son impact sur les performances du bien et l’évolution des fonctionnalités qu’elle comporte".
- aux fabricants de rendre impossible la restauration de l'ensemble des fonctionnalités d'un terminal réparé ou reconditionné ;
- les techniques empêchant le consommateur d’installer les logiciels ou les systèmes d’exploitation de son choix sur son appareil au bout d’un délai de deux ans.
Les smarphones et tablettes reconditionnés seront soumis à un taux spécifique et différencié de redevance pour copie privée (RDC) par rapport aux appareils neufs, tenant compte notamment de leur ancienneté. Les entreprises du secteur social et solidaire en seront exemptées.
Le texte envisage, en outre, des objectifs contraignants de recyclage, de réemploi et de réparation spécifiques pour certains biens numériques et la mise en place d’opérations de collecte nationale d’équipements numériques, menées par les producteurs ou leurs éco-organismes et accompagnées d’une prime au retour.
Afin de lutter contre « l’obsolescence marketing » des smartphones, l’information du consommateur sur les offres « subventionnées », qui associent l’achat d’un smartphone à la souscription d’un forfait mobile, a été renforcée.
Favoriser des usages numériques écologiquement vertueux
La loi prévoit un référentiel général d'écoconception des services numériques, fixant des critères de conception durable des sites web à partir de 2024. (Plusieurs services de l’Etat travaillent à la mise au point d’un référentiel d’écoconception des services numériques. Une consultation publique permettra de valider les critères proposés ou d’enrichir le référentiel afin de passer de cette version bêta à une version 1)..Sur proposition des députés, le démarchage téléphonique via des automates d’appels est strictement encadré.
Promouvoir des datacenters et des réseaux moins énergivores
Dans le contexte du déploiement de la 5G, le texte renforce les conditionnalités environnementales qui s’appliqueront, à compter de 2022, au tarif réduit de la taxe intérieure de consommation finale d’électricité (TICFE) applicable aux datacenters.Les opérateurs de communications électroniques devront publier des indicateurs clés récapitulant leurs engagements en faveur de la transition écologique.
Promouvoir une stratégie numérique responsable dans les territoires
Les plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET) devront intégrer l’enjeu de la récupération de chaleur des centres de données.À partir de 2025, les communes et leurs intercommunalités de plus de 50 000 habitants devront élaborer une stratégie numérique responsable qui indiquera notamment les objectifs de réduction de l’empreinte environnementale du numérique et les mesures mises en place pour les atteindre. Elles élaboreront, au plus tard le 1er janvier 2023, un programme de travail préalable à l’élaboration de cette stratégie, qui comportera notamment un état des lieux recensant les acteurs concernés et rappelant, le cas échéant, les mesures menées pour réduire l’empreinte environnementale du numérique.
Références :
Sources
- 1. Vie publique.fr: Loi du 15 novembre 2021 visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique en France
- 2. Légifrance: Loi n° 2021-1485 du 15 novembre 2021 visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique en France
- 3. Vie publique.fr: Loi du 15 novembre 2021 visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique en France
- 4. Légifrance: Loi n° 2021-1485 du 15 novembre 2021 visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique en France
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