Face à l’urgence de la situation, il convenait d’imaginer un nouveau parcours de soins qui permette de désengorger les hôpitaux, d’éviter les contaminations et de réserver des lits aux malades les plus graves, tout en facilitant le travail du personnel médical. C’est à cette fin qu’a été assoupli le régime de la téléconsultation qui permet de consulter un médecin sans se déplacer.
Pour les patients porteurs ou suspectés Covid-19, mais qui ne nécessitent pas d’hospitalisation, plusieurs applications permettent désormais aux patients de bénéficier d’un télésuivi à domicile via des questionnaires médicaux proposés une ou plusieurs fois par jour.
Deux plateformes destinées au public viennent compléter le dispositif : l’une pour aider les Français inquiets d'avoir été contaminés à évaluer leurs symptômes et les conseiller sur la marche à suivre, l’autre pour vérifier si un médicament présente des risques en cas d’automédication. Ces deux outils contribuent à désengorger le 15 et réduire les volumes d'appels aux médecins traitants.
Maladiecoronavirus.fr : un site Internet pour comparer ses symptômes avec ceux du Covid-19
Le Covid-19 est une maladie difficile à diagnostiquer pour le plus grand nombre d'entre nous. Ses premiers symptômes se confondent souvent avec ceux de maladie plus « banale ».L'Alliance digitale contre le Covid-19 a mis en ligne un site pour permettre aux personnes qui pensent être contaminées de faire un « test » anonyme et gratuit : 24 questions sur ses symptômes (fièvre, toux, gêne respiratoire, courbatures…) mais aussi sur ses antécédents médicaux, son âge.
Grâce à un algorithme développé et mis à jour par des médecins et chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’APHP, des CHU de Rennes, Lille et Angers, le site conseille alors soit de rester simplement confiné chez vous, de consulter votre médecin traitant ou encore d'appeler immédiatement le 15.
« Initiative d’intérêt public, le site est développé dans le but de contribuer à limiter la pression sur le 15 et les services d’urgence».L'Alliance digitale pour le Covid-19Références :
réunit Docaposte, la start-up lilloise Kelindi, l'agence Dernier Cri, Allianz France et le cabinet d'avocats De Gaulle Fleurance & Associés. Le consortium est soutenu par AG2R La Mondiale, AstraZeneca, CompuGroup Medical, Johnson & Johnson, La Banque Postale Assurances, Malakoff Humanis, la plate-forme de téléconsultation MesDocteurs et le groupe VYV.Covid19-medicaments.com : pour vérifier si un médicament présente des risques en cas de symptômes de Covid-19
Le réseau national des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV), le département de pharmacologie du CHU de Bordeaux et Synapse Medicine ont réalisé un site permettant aux patients d’obtenir une réponse sur les risques relatifs à l’automédication en cas de symptômes de Covid-19.Le site est destiné aux seules personnes qui présentent des symptômes de COVID-19 : fièvre, fatigue, maux de tête, toux et maux de gorge, courbatures, gêne respiratoire.
Pour vérifier si un médicament pourrait présenter un risque potentiel d’aggraver ces symptômes, il suffit de renseigner le nom du traitement dans la barre de recherche et de répondre à deux questions: « ce médicament vous a-t-il été prescrit par un médecin sur ordonnance? » et « prenez-vous ce médicament de façon quotidienne ou quasi quotidienne pour traiter une maladie chronique? ».
Références :
Assouplissement de la téléconsultation médicale pour éviter les déplacements
La téléconsultation simplifie l’accès des patients à une consultation. En cas de symptômes, le médecin peut alors proposer au patient une prise en charge adaptée (ordonnance, arrêt maladie, etc.) ou l’adresser vers un lieu de dépistage.Un décret, publié le 10 mars, a très largement facilité l’accès aux téléconsultations médicales. Depuis le décret, il n’est plus obligatoire de passer par son médecin traitant ou d’avoir eu une consultation physique dans les 12 mois précédents avec le médecin en question pour être remboursé d’une téléconsultation. Les personnes qui suspectent d’être infectées par le Covid-19 peuvent solliciter n’importe quel médecin et être pris en charge. Seule condition, privilégier un praticien de leur territoire.
Les patients sont invités à contacter de préférence un médecin indiqué par l’assurance maladie ou un médecin traitant dans son territoire : le décret permet aussi « s’il n’en trouve pas qu’il puisse contacter par FaceTime ou WhatsApp un autre médecin qui est capable de lui faire son ordonnance, son arrêt de travail » avait détaillé le ministre de la Santé sur France Info le 10 mars au matin.