Le confinement accélère et démultiplie la pratique du travail à distance qui avait déjà connu des phases d’accélération avec les grèves de la fin 2019.
Depuis deux semaines, des millions de personnes rendent des services, produisent des contenus, organisent des réunions, des cours, etc. depuis chez elles.
La particularité de ce travail à distance est qu’il n’est pas choisi ; il a été mis en place de façon précipitée, sans réelle préparation et il place de nombreux salariés dans une situation radicalement nouvelle.
La nouveauté tient également au fait de travailler à distance à temps plein alors que beaucoup de télétravailleurs le pratiquaient jusqu’ici de manière occasionnelle. Elle tient aussi aux conditions de ce travail à distance : chez soi, avec les siens à proximité, dans des espaces qui ne sont pas prévus pour cela et un équipement pas forcément adapté.
Plutôt qu’un véritable télétravail ou travail à distance, ce que vivent ces travailleurs à domicile s’apparente davantage à ce que l’on pourrait appeler "le travail confiné".
Selon la seconde vague de l’enquête IPSOS pour le CEVIPOF, menée auprès de 2 000 répondants les 23 au 25 mars 2020, donne un aperçu de la situation en termes d’emploi.
Références :
Si 39 % des personnes interrogées indiquent avoir arrêté de travailler, 27 % d’entre elles continuent de travailler en dehors de leur domicile : 34 % d’entre elles travaillent à domicile.
La situation des cadres supérieurs contraste, pour l’instant, avec celles de l’ensemble des autres catégories professionnelles : 66 % d’entre eux travaillent à domicile
Le travail confiné ne concernerait que % des 15 % des indépendants, 34 % des professions intermédiaires, 30 % des employés et 5 % des ouvriers.
Selon une autre enquête, réalisée du 25 au 30 mars 2020, auprès de 3 000 personnes confinées par Odoxa-Adviso Partners pour franceinfo, France Bleu et Challenges, ce sont 20 % des actifs qui pratiqueraient désormais le télétravail à temps plein.
« Alors que les cadres ont pu conserver leur travail et l’exercer confortablement en télétravail (57 %), les catégories populaires l’ont, soit perdu, soit se trouvent contraintes de l’exercer en « présentiel ».
D'après cette enquête, 4 % alternent entre télétravail et présence sur leur lieu de travail habituel.
Cette enquête met en relief des écarts importants selon les régions : 41 % des actifs télétravailleraient en Ile-de-France contre seulement 11 % en Normandie.