Dans l’édition 2022 de son rapport sur l’état d’internet en France, l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) poursuit le suivi sur l’année 2021 des différentes composantes des réseaux internet fixes et mobiles : la qualité de service d’Internet, l’interconnexion de données, la transition vers IPv6, la neutralité du net, le rôle des plateformes et l’impact environnemental du numérique.
« L’objectif de ce suivi : s’assurer à travers la régulation qu’Internet continue à se développer comme un « bien commun », où l’utilisateur est l’arbitre en dernier ressort ».
La qualité de l’Internet mobile en progression
L’Arcep publie les résultats de sa campagne de mesures 2021 : elle observe une nette progression de la qualité de service pour l’internet mobile avec des débits descendants en 2G/3G/4G qui atteignent en moyenne 71 Mbit/s contre 49 Mbit/s l'année précédente. Les usages en navigation web et en streaming s’améliorent particulièrement en zones rurales.
Interconnexion de données : un trafic de plus en plus marqué par l’acheminement des flux vidéo
« L’interconnexion désigne la relation technico-économique qui s’établit entre différents acteurs pour se connecter et échanger mutuellement du trafic. Elle garantit le maillage global du réseau et permet aux utilisateurs finaux de communiquer entre eux ».
À l’occasion de cette publication, l’Arcep met également à jour son baromètre de l’interconnexion en France avec des données à fin décembre 2021. L’Arcep se penche cette année plus particulièrement le fonctionnement de l’acheminement des flux vidéo. Au niveau mondial, ces flux représentent plus de la moitié du trafic internet. En France, la tendance est similaire puisque plus de la moitié du trafic provient d’acteurs qui fournissent notamment des contenus vidéos consommateurs en bande passante : Netflix, Google (avec Youtube), Akamai, Facebook et Amazon (avec Prime).
Le trafic entrant vers les 4 principaux fournisseurs d’accès à Internet (FAI) en France à l’interconnexion est passé de plus de 28,4 Tbit/s fin 2020 à 35,6 Tbit/s fin 2021. La progression affichée est ainsi de plus de 25 % en 1 an.
D’un autre côté, le trafic sortant du réseau des 4 principaux FAI en France à l’interconnexion atteint plus de 2,9 Tbit/s, montrant une augmentation de 12,5 % par rapport à fin 2020.
Le taux d’asymétrie qui existe entre ces deux trafics est passé de 1/4 en 2012, à plus de 1/12 en 2021. Cet écart est dû à l’augmentation du contenu multimédia consommé par les clients, notamment via le streaming vidéo et audio, ou encore le téléchargement de contenu de grande taille.
Transition vers IPv6 : une accélération de la migration
l'Arcep revient sur le déploiement de l'IPv6, un des protocoles permettant le transfert de paquet de données sur les réseaux informatiques. Contrairement à l'IPv4, l'IPv6 permet par exemple de générer un très grand nombre d'adresses IP uniques. La France a franchi début juin 2022, la barre des 50 % des usagers ayant accès à internet proposant l'IPv6 activé.
La France améliore significativement son classement au niveau mondial en termes de taux d’utilisation d’IPv6 en passant de la 10e place à fin 2020 à la 6e place aujourd’hui. La France se classe en 4e position au niveau européen, derrière la Belgique, l’Allemagne et la Grèce.
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