Plusieurs études, coup sur coup, apportent des éclairages sur la prise de conscience par les internautes de la nécessité de préserver leurs données personnelles.
- La 5e édition du Baromètre de la confiance des Français dans le numérique, mis en place conjointement par l’Acsel, la Caisse des Dépôts et La Poste
- La 2e édition du Baromètre de la CNIL
- La première édition du Baromètre BNP-Paribas
L’utilisation commerciale des données personnelles au cœur des enjeux de confiance numérique en 2016
Selon la 5e édition du Baromètre de la confiance des Français dans le numérique, mis en place conjointement par l’Acsel, la Caisse des Dépôts et La Poste, cette confiance atteignait en octobre 2016 un niveau historiquement bas : seules 37 % des personnes interrogées affirment avoir confiance dans l’usage d’Internet.La principale cause de cette inquiétude est l’utilisation qui pourrait être faite des données personnelles :
- 45 % redoutent que leurs données personnelles soient consultées par quelqu’un d’autre.
- 83 % sont « de plus en plus méfiants à l'égard d'Internet et de la multiplication des occasions d'utilisation abusive de mes données personnelles (cloud, objets connectés)
- 74 % estiment que « la pression commerciale sur Internet atteint un niveau de plus en plus insupportable (popup, mail publicitaire) »
L'e-administration reste en 2016 le service en ligne en qui les internautes ont le plus confiance (75 %), devant la banque en ligne (61 %), le e-commerce (58 %), la consommation collaborative (55), le cloud (41 %) et les réseaux sociaux (28 %).
L’e-administration, l’e-commerce et la consommation collaborative bénéficient tous trois d’une confiance en hausse : de 8, 12 et 11 points respectivement.
La banque en ligne enregistre une baisse de confiance de 11 points.
La baisse de confiance atteint 15 points pour les réseaux sociaux. 84 % des personnes interrogées déclarent avoir conscience de la collecte sur les réseaux sociaux, de leurs données à des fins publicitaires (+26 % en 18 mois), et 81 % se disent gênées par cette pratique.
Dans le cas de la collecte et l’utilisation des données dans les lieux de vente physique (magasins, centres commerciaux), 59 % des internautes ne souhaitent pas être traqués et reconnus par leur smartphone, par exemple par la géolocalisation, afin de bénéficier d’offres promotionnelles.
Sur l’utilisation des données personnelles par les compagnies d’assurance, près des deux tiers des personnes interrogées jugent comme une menace le fait que les compagnies collectent leurs données pour mieux ajuster à leurs primes d’assurance.
Méthodologie: Étude online réalisée sur le panel de Harris Interactive Echantillon de 1037 personnes, représentatif des internautes français âgés de 15 ans et plus Durée moyenne du questionnaire : 25 à 30 minutes Dates de terrain : du 19 au 26 septembre 2016 Evolution par rapport à la précédente vague : 18 moisUne conscience accrue des risques …
73 % des Français évaluent le niveau de risque actuel sur Internet plus élevé qu’il y a 10 ans. La méfiance est d’ailleurs plus marquée chez les moins de 25 ans et les plus de 65 ans (81 %).La première édition du Baromètre BNP Paribas et CSA Research s’est intéressée plus spécifiquement à la perception des risques chez les internautes et sa traduction dans leurs pratiques :
- ouvrir la pièce jointe d’un mail dont l’adresse leur est inconnue est perçu comme « très risqué » par 75 % des personnes interrogées.
- Les pratiques suivantes sont jugées "risquées" : communiquer ses coordonnées personnelles (61 %), surfer sans vérifier le format sécurisé https des sites visités (55 %), payer en ligne en enregistrant ses coordonnées bancaires sur ses sites marchands préférés (50 %), utiliser les mêmes mots de passe et login pour ses différents comptes (46 %).
Le fonctionnement d’Internet et celui de l’informatique en nuage restent encore opaques pour une majorité des personnes interrogées : 78 % ne savent pas où est stockée une photo postée par eux sur les réseaux sociaux et 56 % ne savent pas où sont stockées leurs données sur le cloud.
Des pratiques plus attentives à la protection des données personnelles
La CNIL mène des enquêtes régulièrement pour mieux comprendre les usages et les compétences relatives à la protection des données personnelles. La dernière enquête portait sur les mesures de précaution prises par les internautes, notamment lorsque les services sont jugés intrusifs (géolocalisation) ou qu’ils concernent les données plus intimes (listes de contacts, photos).En 2016, 49 % des internautes déclarent utiliser un bloqueur de publicité, 83 % avoir déjà utilisé un paramètre de leur navigateur et 63 % avoir réglé au moins un paramètre de leur smartphone). 82 % des utilisateurs de réseaux sociaux déclarent avoir réglé au moins un paramètre de confidentialité sur Facebook et 79 % le faire de temps en temps ou souvent.
Parmi les précautions les plus répandues figurent l'utilisation d'adresse mails dédiées (51 %) ou l'utilisation de pseudonymes pour s'inscrire sur des sites ou poster des commentaires(83%).
En revanche, l'utilisation d'un gestionnaire de mot de passe (13 %), la lecture des politiques de confidentialité (10 %) ou la réalisation d'une démarche de retrait d'une information ou d'un contenu public les concernant (18 %) restent largement minoritaires.
Méthodologie: Échantillon de 2068 interviews, représentations des internautes français âgés de 15 ans et plus Questionnaire administré sur Internet Période d'enquête : du 25 août au 7 septembre 2016Le renforcement des dispositions pour la protection des données en France et en Europe
Le nouveau règlement européen sur la protection des données (ou GDPR, General Data Protection Regulation) a été définitivement adopté par le Parlement européen le 14 avril 2016. Ses dispositions seront directement applicables dans l'ensemble des 28 États membres de l'Union Européenne à compter du 25 mai 2018. Ce règlement consacre notamment les principes du droit d’accès et de la portabilité des données des personnes.En France, la loi pour une République numérique du 7 octobre 2016 a substantiellement renforcé le régime de protection des données personnelle : affirmation du principe de la maîtrise par l’individu de ses données, renforcement du pouvoir de sanction de la CNIL.