Pour sa seconde édition, le Baromètre Jeunesse que le Credoc réalise pour le compte de la direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA) intègre un jeu de questions sur l’engagement des jeunes ainsi que sur les divers modes d’engagement en ligne. Cette enquête nationale auprès de 4 500 jeunes âgés de 18 à 30 ans.
Le Baromètre 2017 enregistre une progression de l’engagement en ligne : 41 % des jeunes de 18 à 30 ans ont signé une pétition ou défendu une cause sur Internet, un blog, un réseau social (35 % en 2015). La multiplication des plateformes citoyennes, notamment dans un contexte de campagne présidentielle (l’enquête a été menée en janvier et février 2017) explique peut-être cette évolution.
Ce niveau relativement élevé d’engagement en ligne des jeunes de 18 à 30 ans est à rapprocher du niveau relativement bas (et en diminution) de la participation physique, à des manifestations, à des grèves ou à l’occupation de lieux : ces formes de mobilisation n’avaient concerné en 2017 que 13 % des jeunes de 18 à 30 ans en 2017 contre 16 % en 2015 (une année, il est vrai marquée par les marches républicaines organisées à la suite des attentats contre Charlie Hebdo en janvier 2015).
L’engagement en ligne augmente avec la détention d’un diplôme : 45 % des diplômés de niveau bac ou plus ont participé à une pétition ou défendu une cause en ligne contre 35 % des non-diplômés.
On observe aussi un engagement en ligne plus marqué chez les jeunes femmes (47%) que chez les jeunes hommes (35%). L’enquête Capacity avait mis en relief une plus forte propension des femmes à signer des pétitions.
Le vote aux élections reste le mode de participation jugé le plus efficace pour faire changer les choses
L’adhésion a cette forme conventionnelle de contribution à la vie publique est moins marquée chez les jeunes (29%) que chez leurs ainés (40%). « La progression de l’intérêt pour le vote avec l’âge n’est pas un phénomène inédit : les Français les plus âgés manifestent traditionnellement leur préférence pour des formes de participations conventionnelles. En 2007 déjà, 70 % des 65 ans et plus estimaient que le vote était l’outil de participation le plus efficace, contre 59 % de l’ensemble des Français. Cette nuance étant apportée, il n’est tout de même pas anodin de constater que, même au sein de cette classe d’âge davantage mobilisée par d’autres modalités d’action, le vote reste la modalité d’action jugée la plus efficace sur le réel ».
Les différentes formes de participation à la vie publique tendent à se cumuler
« La sensibilisation générale à l’engagement pour certaines causes apparaît déterminante dans l’engagement en ligne ou par des manifestations. Ainsi, les jeunes membres d’associations, bénévoles ou désirant devenir bénévoles se saisissent plus que les autres des formes de participation en ligne ou des manifestations. À l’inverse, les jeunes ne souhaitant pas s’engager pour défendre une cause sont dans l’ensemble plus réfractaires à tout engagement, y compris ponctuel et en ligne », souligne le Credoc, qui conclut que « loin d’être concurrentes, les différentes formes de participation à la vie publique tendent à se cumuler ».L’enquête a été réalisée en ligne, du 19 janvier au 9 février 2017, auprès d’un échantillon représentatif de 4 541 jeunes âgés de 18 à 30 ans résidants en France (y compris en outre-mer), sélectionnés selon la méthode des quotas.
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