La Fondation de France explore depuis plusieurs années la question de l’isolement relationnel. La spécificité de l’approche privilégiée par la Fondation de France consiste à mesurer spécifiquement la fréquence des contacts au sein des cinq principaux réseaux de sociabilité (famille, amis, voisins, collègues de travail ou encore membres d’une association).
En 2018, la Fondation de France s’est penchée, avec le Credoc sur la solitude des personnes déclarant un handicap ou une maladie chronique ou de longue durée. Elle a entrepris de saisir les conséquences de cette situation d’isolement dans les différents domaines de la vie et d’identifier les leviers permettant malgré tout le développement d’une vie sociale ? Parmi ces leviers, l’usage du numérique. Celui-ci permet il de limiter, ou au contraire de renforcer le sentiment de solitude ?
Pour répondre à ces questions, le CREDOC a interrogé 3500 personnes âgées de 18 ans et plus résidant en France, en logement ordinaire ou en établissement médico-social.
Les résultats de l’enquête mettent clairement en évidence cette expérience d’une vie sociale entravée, du fait de la maladie ou du handicap.
- 52 % des personnes porteuses d’une maladie ou d’un handicap déclarent que leur maladie ou leur handicap a des incidences négatives sur leurs sorties quotidiennes.
- Huit personnes isolées sur dix concernées par la maladie ou le handicap déclarent un besoin d’aide dans la prise en charge de leur maladie/handicap.
- 74% d'entre elles comptent plus sur les professionnels de santé que sur leur famille (63 %) en cas de difficultés.
Le numérique permet de garder un lien avec ses proches
Outre les contacts physiques, l’usage du numérique constitue une possibilité de maintenir des liens avec ses proches.40 % des personnes déclarant une maladie ou un handicap en situation d’isolement sont en contact par écrit (internet, mail, etc.) avec leurs proches au moins plusieurs fois par mois.
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44 % d’entre elles sont en contact « de vive voix » (par téléphone, skype etc…) au moins plusieurs fois par mois avec leurs proches, soit 24 points de moins que l’ensemble des personnes isolées, et 18 points de moins que les personnes indiquant être en situation de handicap et / ou de maladie.
Si le numérique constitue ainsi un substitut parfois satisfaisant aux contacts physiques, s’il « permet dans certains cas de nouer de nouveaux contacts, y compris sur le long terme, via des forums de discussions notamment », les auteurs de l’étude se demandent si le confort offert par cette pratique ne contribue pas, à l’inverse, « à enfermer ces personnes dans leur domicile ».
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