En 2016, plus de la moitié de la population participait en 2016 à des réseaux sociaux (56%, soit les deux-tiers des seuls internautes), selon le dernier Baromètre du numérique, réalisé par le Credoc, pour le compte de l’ARCEP, le Conseil Général de l’Économie (CGE) et l’Agence du Numérique.
Cette proportion ne cesse d’augmenter depuis 2009 ; elle a plus que doublé en moins de six années. La pratique des réseaux sociaux est très fortement liée à l’âge, les 18-24 ans étant les plus utilisateurs, avec plus de neuf jeunes sur dix connectés.
Entre 2014 et 2016, le taux de participation à des réseaux sociaux a fortement augmenté. (+8 points en population générale). Cette progression moyenne s’accompagne plutôt d’une résorption des inégalités, les catégories les moins connectées aux réseaux sociaux connaissant les hausses les plus importantes.
Les peu diplômés (non diplômés et BEPC) ont vu leur participation augmenter de 9 points, tout comme les personnes disposant de bas revenus. Le même effet de rattrapage s’est produit selon la taille d’agglomération de résidence : ce sont les habitants des communes rurales (moins de 2 000 habitants) et des communes de 2 000 à 20 000 habitants qui connaissent les plus fortes croissances (respectivement +12 points et +15 points), alors que le taux stagne à Paris et dans les grandes métropoles régionales (+1 point).
L’enquête Social Life 2017 – baromètre annuel des usages des réseaux sociaux en France, publiée fin mars par Harris interactive apporte un éclairage complémentaire (elle a repose sur un sondage en ligne de 2000 personnes).
Les trois quarts des internautes ont utilisé au moins un réseau social au cours du dernier mois.
Plus de la moitié (57%) des internautes sont des utilisateurs quotidiens d’au moins un réseau social.
Selon cette enquête, Facebook est le réseau social le plus utilisé, avec 63 % d’usage le dernier mois précédant l'enquête et 48 % quotidiennement. Facebook devance nettement YouTube, utilisé par 35 % des internautes le dernier mois et 18 % quotidiennement. Twitter occupe la troisième place avec respectivement 21 % et 9 %. Suivent Instagram, LinkedIn, Snapchat et Google+.
Comment renforcer l'engagement citoyen sur les réseaux sociaux ?
Alors que le nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux ne cesse de croître, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s'est demandé à quelles conditions les réseaux sociaux pouvaient contribuer à la revitalisation de la vie publique et de l'engagement citoyen.Dans l'avis qu'il a publié en début d'année, le CESE fait le point sur les risques et des biais désormais associés, dans le débat public, aux réseaux sociaux : "enfermement dans des chambres d’échos ou bulles qui réduisent les possibilités de débat, diffusion de fausses informations et de rumeurs, possibilités de manipulation de l’opinion, propos de haine..., qui peuvent peser négativement sur l’engagement citoyen".
Ce constat, cependant, pour le CESE, "n’invalide pas l’idée que les réseaux sociaux peuvent être des outils particulièrement efficaces en matière d’engagement citoyen. Mais il est décisif d’avoir conscience que comme la plupart des outils, ils présentent des caractéristiques ambivalentes voire contradictoires et nécessitent que l’on en fasse un usage responsable".
Le CESE formule, à l'issue de son avis, une série de préconisations:
- Développer la formation des internautes dans les tiers lieux et revitaliser les espaces publics numériques
- Généraliser les fonctions de médiation numérique dans les services publics de proximité
- Créer un fonds d’aide aux initiatives citoyennes avec un volet « réseaux sociaux »
- Créer une plateforme d’échanges sur l’utilisation des réseaux sociaux
- Créer un prix pour valoriser les initiatives citoyennes sur les réseaux sociaux
- Réfléchir aux modalités de reconnaissance de l’engagement sur les réseaux sociaux
- Développer les démarches participatives en favorisant l’acculturation numérique des élu.e.s et des fonctionnaires
- Travailler l’articulation entre les consultations via les réseaux sociaux et les instances délibératives ou collaboratives
- Prévoir la création d’une plateforme publique de pétition
- Développer les pratiques pédagogiques intégrant le numérique et l’usage des réseaux sociaux
- Intégrer systématiquement ces dimensions à la formation professionnelle
- Encourager les initiatives des médias visant à décrypter les fausses informations
- Mieux responsabiliser les plateformes
- Co-élaborer une signalétique afin de repérer les diffusions biaisées de messages (viralité artificielle, hoax)
- Assurer la transparence sur le fonctionnement des algorithmes d’affichage
- Mettre en place un bouton de signalement standardisé, aisément identifiable et utilisable
- Protéger l’anonymat et la confidentialité des échanges