Importante dans la vie quotidienne, la connectivité devient cruciale quand survient une catastrophe. Cela vaut tout particulièrement pour les réseaux mobiles que les sinistrés utilisent pour des appels à l’aide, pour signaler leurs besoins et indiquer l'endroit où ils se trouvent.
Lors du cyclone Katrina, en 2005, plus de 1 000 antennes relais avaient été rapidement mises hors service, empêchant ainsi des millions d'appels de passer.
Si la connectivité s’est effondrée dans les zones les plus touchées, comme Rockport, seuls 4 % des 7 804 stations de base exposées à l’ouragan ont été détruites, laissant entre 150 000 et 180 000 sans couverture.
Selon l’association professionnelle qui fédère les services d’urgence 911, « les communications en situation d’urgence sont désormais classées au même rang de priorité que le carburant pour les voitures de police ».
Depuis Katrina, la préparation aux catastrophes est devenue un enjeu essentiel pour les opérateurs mobiles.
Face à l'ouragan Harvey les opérateurs avaient eu le temps de prendre des dispositions comme la livraison de combustible pour les génératrices de secours de leurs antennes, de se préparer à déployer des équipes d’intervention et des véhicules dans les zones les plus durement touchées. Des entreprises comme Verizon et AT&T ont déployé des stations cellulaires sur des camions légers. Elles utilisent des drones pour étudier les dommages causés à leur infrastructure.
La plateforme pour les appels d’urgence 911 du Texas a très vite été surchargée d’appels. Cela s'explique en partie, selon Wired, « par le fait que les États-Unis disposent d'un système balkanisé d'intervention d'urgence, basé sur des réseaux téléphoniques câblés qui ne peuvent acheminer les appels qu’à partir d'un seul endroit physique vers un seul centre d'appels. Pour décharger l'excédent de capacité d'appel vers un autre centre d'appels - comme c'est une pratique courante en Europe - il faudrait recâbler le système et dépenser beaucoup d'argent ».
« Je ne pense pas que vous serez jamais en mesure de répondre en une minute à des millions de personnes qui sont en détresse", tempère Jamie Barnett, ancien responsable de la sécurité publique à la FCC.Si les entreprises de télécommunications mobiles ont investi dans le renforcement de leurs réseaux cellulaires, note Recode, elles n’en ont pas moins freiné toutes les initiatives visant à moderniser d'autres éléments du système d'intervention d'urgence, comme les systèmes d'alerte d'urgence par SMS, qui permettent d’informer de manière ciblée les populations les plus exposées. .
Parmi les innovations qui permettraient de faire face aux situations d’urgence, Wired mentionne les réseaux maillés : ces réseaux décentralisés permettent à un appareil mobile de communiquer avec un appareil géographiquement proche, qui communique avec un autre dispositif voisin : une telle chaîne de connectivité en guirlande, pourrait théoriquement, couvrir une région entière.
Références :