À l’heure du numérique et des démarches collaboratives, les acteurs publics repensent les modalités de la participation citoyenne : une nouvelle génération d’acteurs met au point et proposent aux services de l’Etat et aux collectivités territoriales des outils qui permettent aux citoyens de prendre part au débat public.
« Après la location d’appartement et l’échange de biens culturels, ce serait désormais au tour de la démocratie de faire face à ces mutations », observe Clement Labi, maître de conférence en Science de l’information et de la communication à l’UTC de Compiègne, dans un entretien publié dans la Vie des Idées.« On voit ainsi des acteurs économiques, souvent des startups ou des associations porteuses de services, investir le domaine public pour renouveler les formes de médiation gouvernants/gouvernés et faciliter l’implication des citoyens dans différents domaines de la démocratie comme les campagnes électorales ou dans le champ de la concertation. Toutes ces initiatives affirment vouloir changer les règles du jeu démocratique (les hacker) et donner une place nouvelle aux citoyens. C’est dans ce contexte qu’émergent les civic tech ».
Références :
Le Conseil d’Etat se penche sur les Civic tech
Dans l’étude qu’il vient de consacrer à la citoyenneté (« être (un) citoyen aujourd’hui »), le Conseil d’État consacre de longs développements aux nouvelles formes numériques d’expression de la citoyenneté ainsi qu’au mouvement des civic tech.
« Simple prolongement de la citoyenneté traditionnelle ou exploration de nouveaux modes de citoyenneté, l’utilisation de l’internet et des outils numériques sous toutes leurs formes (…) mérite d’être regardée comme offrant des opportunités nouvelles susceptibles d’enrichir la relation entre le citoyen et la cité». En contribuant au développement de processus participatifs innovants, l’écosystème des « civic tech », mérite ainsi, selon le Conseil d’Etat, « d’être encouragé par l’État et les collectivités territoriales ».
L’étude du Conseil d’état observe, cependant, qu’« en dépit du potentiel de ces évolutions technologiques et de l’inventivité des développeurs, note le Conseil d’État, le numérique en général, et le mouvement des « civic techs » en particulier, n’ont pas encore concrétisé pleinement leur promesse d’un renouveau civique ». Cet échec relatif résulte, d’abord, d’une difficulté inhérente aux processus participatifs et délibératifs ouverts au public : « les citoyens ou acteurs qui participent effectivement à ces processus sont en règle générale essentiellement ceux qui sont directement intéressés aux retombées positives ou négatives des projets en cause, auxquels s’ajoutent les traditionnels groupes de pression qui défendent leurs intérêts économiques ou sociaux. Comme le montrent la plupart des études sociologiques qui ont été menées, le numérique, qui a le potentiel de faciliter et d’élargir le champ de la participation, tend à reproduire les biais et inégalités observés dans les consultations menées dans la sphère administrative et politique traditionnelle ».
Le Conseil d’État envisage ainsi la mise en place d’un « observatoire des civic techs et de l’innovation démocratique ». ainsi que l’attribution d’un label citoyen, afin d’encourager les projets suscitant le plus d’intérêt pour les autorités publiques et d’amplifier la dynamique d’innovation.
Observatoire, plateforme dédiée, Halle Civique : l’écosystème des civic tech s’organise
À l’heure du numérique et des démarches collaboratives, les acteurs publics repensent les modalités de la participation citoyenne : une nouvelle génération d’acteurs met au point et proposent aux services de l’Etat et aux collectivités territoriales des outils qui permettent aux citoyens de prendre part au débat public.
« Après la location d’appartement et l’échange de biens culturels, ce serait désormais au tour de la démocratie de faire face à ces mutations », observe Clement Labi, maître de conférence en Science de l’information et de la communication à l’UTC de Compiègne, dans un entretien publié dans la Vie des Idées.« On voit ainsi des acteurs économiques, souvent des startups ou des associations porteuses de services, investir le domaine public pour renouveler les formes de médiation gouvernants/gouvernés et faciliter l’implication des citoyens dans différents domaines de la démocratie comme les campagnes électorales ou dans le champ de la concertation. Toutes ces initiatives affirment vouloir changer les règles du jeu démocratique (les hacker) et donner une place nouvelle aux citoyens. C’est dans ce contexte qu’émergent les civic tech ».
Références :
Le Conseil d’Etat se penche sur les Civic tech
Dans l’étude qu’il vient de consacrer à la citoyenneté (« être (un) citoyen aujourd’hui »), le Conseil d’État consacre de longs développements aux nouvelles formes numériques d’expression de la citoyenneté ainsi qu’au mouvement des civic tech.
« Simple prolongement de la citoyenneté traditionnelle ou exploration de nouveaux modes de citoyenneté, l’utilisation de l’internet et des outils numériques sous toutes leurs formes (…) mérite d’être regardée comme offrant des opportunités nouvelles susceptibles d’enrichir la relation entre le citoyen et la cité». En contribuant au développement de processus participatifs innovants, l’écosystème des « civic tech », mérite ainsi, selon le Conseil d’Etat, « d’être encouragé par l’État et les collectivités territoriales ».
L’étude du Conseil d’état observe, cependant, qu’« en dépit du potentiel de ces évolutions technologiques et de l’inventivité des développeurs, note le Conseil d’État, le numérique en général, et le mouvement des « civic techs » en particulier, n’ont pas encore concrétisé pleinement leur promesse d’un renouveau civique ». Cet échec relatif résulte, d’abord, d’une difficulté inhérente aux processus participatifs et délibératifs ouverts au public : « les citoyens ou acteurs qui participent effectivement à ces processus sont en règle générale essentiellement ceux qui sont directement intéressés aux retombées positives ou négatives des projets en cause, auxquels s’ajoutent les traditionnels groupes de pression qui défendent leurs intérêts économiques ou sociaux. Comme le montrent la plupart des études sociologiques qui ont été menées, le numérique, qui a le potentiel de faciliter et d’élargir le champ de la participation, tend à reproduire les biais et inégalités observés dans les consultations menées dans la sphère administrative et politique traditionnelle ».
Le Conseil d’État envisage ainsi la mise en place d’un « observatoire des civic techs et de l’innovation démocratique ». ainsi que l’attribution d’un label citoyen, afin d’encourager les projets suscitant le plus d’intérêt pour les autorités publiques et d’amplifier la dynamique d’innovation.