Depuis juin 2013, l’État expérimente une nouvelle manière de construire des services publics numériques. Une douzaine de startups d’Etat ont ainsi vu le jour, 12 autres sont en phase de construction et 12 autres sont en phase d’investigation.
Un incubateur de Services Numériques a été mis en place au sein de la DINSIC, la direction interministérielle du numérique et du système d'information et de communication de l'Etat pour accompagner ces projets.
Les startups d’État se donnent comme objectif de cibler un problème identifié, circonscrit, et dont la résolution paraît réaliste. « Pour le projet Mes aides, la question était toute simple : en tant qu’usager, à quelles aides ai-je droit ? Il ne s’agit pas de refaire de fond en comble le système de demande d’aides sociales, mais juste de combler un besoin précis de l’usager ».
Entièrement axées sur l’expérimentation continue, ces startups d’État n’obéissent pas aux canons des projets traditionnels. Elles ne sauraient être guidées par des spécifications trop rigides ou un cahier des charges formel. Elles s’inscrivent par ailleurs dans un temps court. « aucune des startups n’a bâti son projet seule, en vase clos. A chaque fois, elles l’ont expérimenté en le confrontant à la réalité des utilisateurs et des administrations… La priorité de ces startups est de coller aux usages, et de ne jamais s’en écarter avec le temps… Dans les faits, cette remontée terrain s’est la plupart du temps matérialisée par des open labs, à savoir des ateliers collaboratifs réunissant régulièrement les acteurs partie prenante dans le produit en construction ».
Des équipes resserrées, autonomes, pluridisciplinaires, s’inscrivant dans un temps court
Concrètement, une start-up d’Etat, c’est une équipe de 2 à 4 personnes, financée par une administration pour créer un service numérique innovant, ayant pour principal but la satisfaction de l’usager. « L’équipe est resserrée, autonome, pluridisciplinaire, et entièrement dédiée au projet : un ou deux développeurs ainsi qu’un chef de produit qui fait de ce projet une affaire personnelle, et que rien ne doit le faire dévier de sa route». La mission du chef de produit est de prendre les contacts nécessaires au projet dans les ministères impliqués et de s’assurer de leur soutien.Appuyer les administrations, encourager l’état plateforme
D’abord au service du citoyen pour supprimer certains irritants administratifs, les startups d’etat sont aussi, dans le même temps, en soutien des équipes des ministères. « Nous souhaitons à terme que ces derniers soient en mesure de prendre en main les projets et les fassent vivre. Pour cela, nous leur transférerons le code ainsi que les équipes qui l’ont développé ». Cette maîtrise technologique de la solution, qui se traduit ici par une internalisation des développements, est fondamentale. Les startups d’Etat empruntent les codes de l’open source, de l’agilité, du lean startup et du développement guidé par le design.Une Startup d’État n’est pas une startup
« L’exigence d’innovation radicale impose d’initier une Startup d’État loin de toute contrainte, pour qu’elle ne reproduise pas les règles explicites ou implicites qui fondent le service tel qu’il existe aujourd’hui. Pour autant, elle n’a pas besoin de capital privé. Une Startup d’État est donc simplement une équipe de 2 à 4 personnes financée par une administration et totalement autonome pour trouver son marché ».Cette posture iconoclaste induit des changements profonds. Elle impose de s’appuyer sur des utilisateurs volontaires qui vont créer de la conviction autour des premiers bénéfices observés. Corollaire : une Startup d’État ne cherche pas à obtenir un consensus général avant de démarrer, elle cherche un premier usager satisfait.
Actuellement :
- 12 startups sont en mode investigation
- 12 en mode en mode construction
- 11 en mode consolidation
- et une startups en mode passation