Les démarches d’auto-évaluation des compétences numériques butent sur double une difficulté : chacun mesure différemment ses compétences. De plus, les personnes ont tendance à les surestimer.
Pour y voir plus clair et prendre la mesure du problème, la Fondation ECDL (European Computer Driving Licence) a examiné en détail les résultats de cinq études menées dans cinq pays européens.
’ECDL (European Computer Driving Licence) ou PCIE (Passeport de Compétences Informatique Européen) est un certificat internationalement reconnu attestant les compétences pratiques d’utilisation des applications informatiques les plus courantes. Il existe actuellement 14 modules ECDL et cinq certificats, qui couvrent les exigences modernes en matière de connaissances numériques.
Ces études menées en Autriche, au Danemark, en Finlande, en Allemagne et en Suisse reposaient sur le même protocole. Les personnes étaient invitées à évaluer elles-mêmes leurs compétences numériques dans les modules de base du référentiel ECDL : l’essentiel sur l’ordinateur, l’essentiel sur le Web, traitement de texte et tableur. Ils étaient ensuite invités à répondre à une série de questions pratiques et à effectuer des opérations dans un environnement de travail simulé.
Les résultats de ces études ont permis de quantifier l’écart entre l'auto-évaluation et les compétences « réelles ».
En Autriche, par exemple, 94 % des répondants ont qualifié leur niveau de compétence numérique de « moyen» à « très bon ». Seuls 39 % ont obtenu lors du test des résultats conformes à leur auto-évaluation.
En Autriche et en Suisse, les études avaient porté sur des personnes âgées de 15 à 64 ans. Au Danemark, en Finlande et en Allemagne, la recherche était centrée sur des étudiants et des lycéens.
Une étude récente menée au Québec constate des écarts de même nature. 45% des Québécois estiment avoir un niveau de compétences numériques élevé. Le Cefrio à l’origine de l’étude constate que près de 20 % d’entre eux n’ont jamais publié de messages sur des forums ou des réseaux sociaux, ni mis en ligne des images, des vidéos ou de la musique sur des sites Internet, ni utilisé des services de voix sur IP.
Références :