Douze pays, dont la France, ont conduit en 2018 une enquête pour évaluer les performances des élèves de quatrième en littératie numérique ainsi qu’en pensée informatique. Cette enquête internationale, baptisée ICILS (International Computer and Information Litteracy Study) était organisée par l’IEA (Association Internationale pour l’évaluation du rendement scolaire).
En France, plus 1 400 enseignants de quatrième, toutes disciplines confondues, répartis dans 122 collèges publics et privés sous contrat en France métropolitaine et DOM (hors Mayotte) ont pris part à l’enquête.
La direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP-DVE) du ministère de l’Éducation nationale vient de publier une note d’analyse qui dégage les principaux enseignements de cette enquête.
57 % enseignants français satisfaits du matériel informatique dans leur établissement
66 % des enseignants interrogés en France estiment que les Technologies de l'information et de la communiqcation (TIC) sont considérées comme une priorité dans l’enseignement. C’est après l’Allemagne et le Luxembourg, la proportion la plus faible parmi les pays participants, observent les auteurs de la note d’analyse du ministère.En matière d’équipement numérique des établissements, 57 % des enseignants français déclarent que leur établissement dispose de suffisamment de matériel et 53 % se déclarent satisfaits de la connexion à Internet : beaucoup moins qu’au Danemark ou au Luxembourg.
66 % indiquent que leur établissement a accès à des ressources pédagogiques numériques suffisantes, un pourcentage parmi les plus élevés.
Les enseignants sont peu nombreux à déclarer disposer d’assez de temps pour préparer des cours intégrant les TIC : la proportion en France (38 %) est l’une des plus élevée en Europe.
L’utilisation du numérique en classe pour l’apprentissage reste limitée
53 % enseignants interrogés déclarent utiliser des outils numériques tous les jours dans le cadre de leur enseignement, « un des pourcentages les plus élevés en Europe, derrière le Danemark (72 %) », soulignent les auteurs de la note d’analyse.En termes d'usage, le traitement de texte est de loin l'outil le plus utilisé parmi les 17 outils proposés dans le questionnaire : 56% des enseignants français déclarent l'avoir utilisé dans la plupart des cours ou dans chaque cours ou presque. Suivent les logiciels de présentation (36 %), les contenus numériques liés aux manuels pédagogiques (22 %) et les ressources informatives informatisées (18 %).
D’autres outils sont également utilisés régulièrement pendant les cours comme les logiciels de présentation (par 36 % des enseignants) et les contenus numériques liés aux manuels pédagogiques (22 %). « Concernant l’utilisation de ces outils, les enseignants français occupent une position médiane parmi les pays participants à l’enquête ».
L’usage des outils numériques d'apprentissage plus spécifiques est moins répandu : 6 % déclarent utiliser des logiciels collaboratifs ou des ressources pédagogiques numériques interactives, et seulement 1 % font appel à des plateformes d'apprentissage en ligne.
12 % déclarent assez peu utiliser le numérique pour l’aide à la collaboration entre les élèves et 13 % pour la communication de commentaires sur le travail des élèves.
Une formation numérique encore largement orientée vers les outils d’utilité générale et les contenus disciplinaires
Au cours de leur formation initiale à l’enseignement, 35 % des enseignants français déclarent avoir bénéficié d’un apprentissage généraliste sur l’utilisation du numérique : légèrement plus que dans la plupart des autres pays européens participants.Dans le cadre de la formation professionnelle, au cours des deux années précédant l’enquête, 43 % des enseignants français ont bénéficié de formation sur des applications numériques d’utilité générale (traitement de texte, tableur, utilisation d’Internet).
Moins d’un tiers des enseignants français ont eu, au cours des deux années précédant l’enquête, une formation sur l’utilisation du numérique pour faciliter l’apprentissage personnalisé des élèves.
Des enseignants français en retrait sur leur capacité à faire utiliser les outils numériques par les élèves
Plus de 90 % des enseignants français, comme dans les autres pays, utilisent des outils numériques pour « chercher des ressources pédagogiques utiles sur Internet ». Les trois quarts des enseignants français se sentent capables de « préparer des cours impliquant l’utilisation de TIC par les élèves » ou de « créer des présentations avec des fonctions d’animation simples ». C’est un peu moins que dans la plupart des autres pays participants, où la proportion est en général supérieure à 80 %.Deux tiers des enseignants français s’estiment également en mesure d’utiliser le numérique pour « évaluer l’apprentissage des élèves ». C’est plus qu’en Allemagne (49 %) mais moins que dans tous les autres pays participants.
Moins de la moitié des enseignants français se déclarent capables d’utiliser le numérique pour « collaborer avec d’autres via des ressources partagées ».
Seuls 19 % des enseignants français cependant se sentent capables d’« utiliser une plateforme d’apprentissage en ligne ». C’est le plus faible pourcentage parmi les pays participants.
Les enseignants français parmi les moins critiques en Europe concernant les effets négatifs de l’utilisation du numérique par les élèves
Près de huit enseignants sur dix considèrent que l’utilisation du numerique « accroît l’intérêt des élèves pour l’apprentissage », « permet aux élèves d’accéder à de meilleures sources d’informations » et « permet aux élèves de travailler à un niveau approprié à leurs besoins d’apprentissage ». Ces pourcentages sont du même ordre de grandeur que dans les autres pays européens.Seul un enseignant français sur deux considère que l’utilisation du numérique « aide les élèves à développer des compétences en résolution de problèmes » (53 %), et « aide les élèves à développer des compétences dans la planification et l’autorégulation de leur travail » (47 %).
La France se démarque de tous les autres pays sur un point : seuls 28 % des enseignants français sont d’accord avec l’idée selon laquelle l’utilisation du numérique « améliore les performances scolaires des élèves ». C’est le taux le plus faible parmi tous les pays participants.
« Les enseignants français mettent moins en avant les effets négatifs du numérique que leurs homologues des autres pays européens », pointent les auteurs de la note. 73 % estiment cependant que le numérique peut « encourager les élèves à plagier des ressources disponibles sur Internet », 53 % considère que l’utilisation des TIC « dégrade la qualité de l’expression écrite des élèvesRéférence :
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