Des chercheurs de l'Université d'Aalto (Finlande), de l'Université de Cambridge (Grande-Bretagne) et de l'EPFZ (Suisse) ont analysé la vitesse de frappe de 37000 utilisateurs de téléphones intelligents. Cette étude, la plus importante à ce jour, apporte un éclairage nouveau sur la performance moyenne de la frappe sur écran tactile ainsi que sur les facteurs qui favorisent la vitesse de frappe. Le principal résultat de cette expérience est que les vitesses de frappe sur les smartphones rattrapent sont en passe de rattraper celles sur des claviers physiques.
« Nous avons été étonnés de constater que les utilisateurs qui tapaient avec deux pouces obtenaient 38 mots par minute en moyenne, ce qui est à peine 25 % plus lent que la vitesse de frappe que nous avions observée dans une étude similaire à grande échelle sur les claviers physiques » observent les auteurs de l’étude. « Si l'on peut taper beaucoup plus vite sur un clavier physique, jusqu'à 100 mots par minute (mpm), la proportion de personnes qui l'atteignent effectivement décroit La plupart des gens atteignent entre 35-65 mots » .Les auteurs appellent « écart de frappe » la différence entre taper sur un clavier et un smartphone et prédisent que lorsque les gens deviennent moins habiles avec les claviers physiques, et les méthodes intelligentes pour les claviers s'améliorent encore (comme la correction automatique et les modèles tactiles), l'écart peut être fermé à un moment donné. La vitesse la plus rapide que les chercheurs ont vue sur un écran tactile était un utilisateur qui a réussi à atteindre la vitesse remarquable de 85 mots par minute.
L'équipe de recherche a recueilli un ensemble de données auprès de plus de 37 000 bénévoles dans le cadre d'un test de dactylographie en ligne. Avec le consentement des participants, ils ont enregistré les frappes effectuées lors de la transcription d'une série de phrases pour évaluer leur vitesse de frappe, leurs erreurs et d'autres facteurs liés à leur comportement de frappe sur les appareils mobiles.
Le jeu de données recueillies est unique par sa taille (il a d’ailleurs été mis à la disposition du public).
- Si la majorité des participants bénévoles étaient des femmes d'une vingtaine d'années et si environ la moitié des participants venaient des États-Unis, l’étude (et les données recueillies) portent sur personnes de tous âges dans plus de 160 pays.
- Un grand nombre de participants ont déclaré passer environ 6 heures par jour sur leur appareil mobile. « Le temps et l’expérience accumulée consacrés à la dactylographie expliquent pourquoi les jeunes, qui passent plus de temps sur les médias sociaux et communiquent entre eux sont de plus en plus rapides ».
- Plus de 74% des personnes tapent avec deux pouces (plutôt qu’avec un doigt), ce qui contribue a l’augmentation des performances.
- L'activation de l'autocorrection des mots apporte un avantage clair, alors que la prédiction des mots, ou le choix manuel de suggestions de mots, n'en apporte pas. «Les techniques comme la complétion de mots aident les gens : ce que nous avons découvert, c'est que le temps passé à réfléchir aux suggestions de mots dépasse souvent le temps qu'il faudrait pour taper les lettres, ce qui ralentit en général ». La plupart des utilisateurs ont utilisé une forme ou une autre d’assistance. Seules 14% des personnes ont tapé sans auto-correction ou suggestion.
- L'étude a également mis en évidence un fort effet de génération. Les jeunes, entre 10 et 19 ans, sont environ 10 plus rapides que les personnes dans la quarantaine.
- Le fait d’avoir suivi une formation à la dactylographie sur clavier physique (avec les dix doigts) ne confère pas d’avantage particulier.
Cette étude à présentée le 2 octobre à la Conférence internationale sur les interaction homme-machine avec les appareils et services mobiles à Taipei (Taiwan).
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