Le Laboratoire d’innovation numérique (LINC) de la CNIL consacre son dernier cahier Innovation et prospective aux enjeux politiques et sociaux des données dans la ville.
Soulignant les conséquences de la « mise en données » (« datafication ») des villes sur les politiques publiques, et en particulier sur les relations et les rapports de force entre plateformes privées et décideurs urbains, cette étude remet en perspective les démarches de « Ville intelligente » au prisme de l’économie des plateformes, et des relations de pouvoirs entre acteurs publics, acteurs privés (des mobilités, des flux, des civic techs) et citoyens.
La mise en données de la ville numérique est notamment abordée selon trois angles :
- Quand les modèles économiques des plateformes transforment la ville : l’arrivée des grands acteurs du numérique dans les services urbains (Sidewalk CityLab, Waze, Uber ou Facebook) interroge sur les contreparties demandées aux individus, et sur celles demandées à des acteurs publics.
- La ville liquide : à qui profitent les flux ? : la promesse de la ville fluide pose la question de la liberté et des droits des individus qui ont parfois tendance à être réduits au statut d’encombrants de la ville, une somme d’éléments à optimiser et de problèmes à résoudre par la technologie.
- Vers un mode « navigation privée » dans l’espace public ? : Les impératifs de sécurité et la généralisation des dispositifs de captation mettent à mal l’anonymat, pourtant constitutif de la ville.
Une autre publication du LINC, « Voyage au centre de la ville de demain », expose trois scénarios à horizon 2026 conçus dans le cadre d’ateliers de design fiction, montés en partenariat avec Five by Five (agence d’innovation) et Usbek & Rica (magazine d’exploration du futur) :
- Guanxi - Le jeu d’aventures professionnel dont vous êtes le héros
- Citysense - Une ville individualisée
- Marianne Reloaded - Le civic bot
Références :