En 2018, le financement participatif a enregistré une croissance de 20 % sur un an, avec un peu plus de 400 millions d’euros collectés en France auprès des particuliers., selon le dernier baromètre du crowdfunding dressé par KPMG et Financement Participatif France. Ce baromètre enregistre une stagnation du financement participatif sous la forme de dons, probablement au profit des cagnottes.
Depuis la première publication du baromètre du crowdfunding en 2013, la collecte de fonds auprès des particuliers par les plateformes a été multipliée par plus de onze, passant de 36 millions d’euros en 2013 à 402 millions d’euros en 2018. Le financement participatif a permis de financer 33 381 projets en 2018 : 38 % de plus qu’en 2017.
Cet argent en provenance des particuliers a principalement servi à soutenir des entreprises, sous la forme de prêts et d’investissements, à hauteur de 366 millions d’euros (en direction de PME-TPE, principalement, mais aussi dans l’économie solidaire et sociale. Ces prêts et ces investissements ont permis de financer des projets dans les secteurs de l’immobilier, du commerce, du numérique mais aussi des énergies renouvelables.
Croissance des prêts, stagnation des dons
Parmi les trois formes que revêt le financement participatif, seule l’activité de prêt a connu une croissance en 2018, avec des fonds collectés en hausse de 40 % entre 2017 et 2018. Les investissements ont baissé de 19 % sur un an.Le financement participatif sous forme de dons enregistre, lui, une baisse de 2 %, pour un total de 81,5 millions d’euros collectés).
La dynamique des plates-formes de dons semble enrayée. Les Français utilisent désormais d’autres canaux pour soutenir des projets, et notamment des cagnottes ouvertes au public, qui échappent aux contraintes d’origine des sites de crowdfunding.Elles permettent de lancer une collecte plus simplement, sans besoin de validation de la plateforme ou ni vidéo de promotion. Plus simples à utiliser puisque l’initiateur n’a pas à mettre en scène son projet, elles ne sont pas soumises à la logique de contrepartie (offrir une place pour un concert privé, une chanson dédicacée…) ni à celle du « tout ou rien » (si l’objectif de collecte n’est pas atteint, le projet est abandonné). « Il y a de plus en plus de porosité entre les cagnottes et les plates-formes de dons, ça n’a plus de sens de les séparer, dans les deux cas il s’agit de collecte d’argent basée sur le lien social », constate le directeur général d’Ulule, Arnaud Burgot.
Des montants conséquents sont ainsi récoltés chaque année par Leetchi (200 millions d’euros en 2018), Ulule (31 millions d’euros), Le Pot Commun et plusieurs autres plates-formes de financement participatif.
- Chez Leetchi, filiale du Crédit Mutuel Arkéa, un quart du total, soit 50 millions d’euros, est désormais dévolu à des projets solidaires : entre 6 et 7% au Le Pot Commun (Banque Populaire Caisse d’Epargne (BPCE).
- HelloAsso, site réservé aux projets associatifs, a collecté en 2018 57 millions d’euros pour le soutien à 58 000 structures.
1 Français sur 7 aurait déjà financé un projet sur une plateforme de financement participatif ou une cagnotte
Selon une enquête menée en 2018 auprès d’un échantillon de 3 000 personnes, pour le compte de Financement Participatif France, le Crédit Municipal de Paris et La Banque Postale, 16 % des Français ont déjà contribué à un projet sur une plateforme de crowdfunding, dont 79 % au cours des 12 derniers mois. Pour une très large majorité (82 %), il s’agissait d’un financement en don. Parmi les motivations, l’ancrage local représente une raison importante dans la décision puisqu’il concerne 49 % des donateurs, 43 % des prêteurs, et 44 % des investisseurs.Parmi les autres motivations de ceux ayant contribué à un projet, le choix de l’affectation de son argent revient beaucoup, que ce soit pour un financement en don (10 %), en prêt (17 %) ou en investissement (23 %) ; de même que l’appui à une connaissance (44 % pour le don, 21 % pour le prêt et 25 % pour l’investissement). En revanche, le retour financier ou les incitations fiscales ne font pas partie des motivations premières des contributeurs.
Selon cette enquête, la connaissance des actions possibles sur les plateformes de financement serait assez complète parmi les personnes interrogées, qu’il s’agisse de faire un don à une association ou un particulier, de prêter à une entreprise, de précommander un produit pour financer sa fabrication, de devenir actionnaire d’une entreprise non cotée, etc.
Selon un enquête réalisée par Kantar TNS, consacrée à la générosité des Français, 10% des Français déclarent donner de l’argent à travers du crowdfunding (hors crowdfunding lancé directement par des associations ou fondations faisant appel aux dons).
Références :