Dans le cadre du plan d’investissement France 2030, le consortium Edu2030 met en œuvre « une démarche de diagnostic partagé pour qualifier les besoins des enseignants et acteurs de l’école afin qu’ils puissent éduquer les élèves face à la transformation numérique en cours ».
Ce diagnostic doit permettre de :
cerner les besoins en compétences numériques des acteurs de l’École ;
identifier les attentes en terme de méthodes et les évolutions à apporter aux formations ;
proposer des projets d’amélioration de l’information, de l’attractivité et de l’accès aux formations.
Mobilisation et état des lieux : Juin-Septembre 2022 ;
Expression de besoin et exploration : Septembre-Novembre 2022 ;
Diagnostic et propositions : Novembre 2022- Janvier 2023.
Les livrables produits seront publics et accessibles, en licence ouverte.
Référence :
Les acteurs du consortium
Fréquence écoles : L’association accompagne, depuis 30 ans, l’évolution des usages numériques et le développement de compétences numériques pour tou·te·s, tout au long de la vie.
S24B & Resnumerica : Indépendants forts d’expériences multiples entre les mondes du numérique, de l’éducation et de l’inclusion, ils et elles accompagnent des projets inspirants, dans l’objectif de donner du sens à la « chose » numérique.
Class’Code : Association collégiale qui vise à former les professionnels de l’éducation à la pensée informatique, l’association a touché près de 300 000 enseignants, réunis plus de 150 partenaires sur 8 régions.
Les laboratoires de recherche
TECHNE. Université de Poitiers : L’unité de recherche Techné (UR-20297) consacre l’ensemble de ses travaux à l’appropriation individuelle et collective des techniques numériques par les acteurs de l’éducation.
IMSIC. Université de Toulon : L’IMSIC est constitué de deux équipes d’accueil en information et communication de l’Université d’Aix Marseille et de l’Université de Toulon. Ce laboratoire s’intéresse notamment aux mutations sociotechniques et au renouvellement des usages et des médiations dans les organisation de la connaissance et les industries culturelles.
LINE. Université de Nice : Le Laboratoire d’Innovation et Numérique pour l’Éducation est une équipe de recherche d’Université Côte d’Azur rattachée à l’école doctorale Sociétés, Humanités, Art et lettres et membre de deux Écoles Universitaires de Recherche
Les institutions associées
La Direction du numérique pour l’éducation (DNE), la direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco), la Caisse des dépôts et consignation (CDC), la plateforme d’évaluation et de certification des compétences numériques PIX, le réseau de formation des enseignants Canopé et l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA).
Ce projet est mené dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt “Compétences et métiers d’avenir” du plan d’investissement France 2030, opéré conjointement par l’Agence Nationale de la Recherche et la Caisse des dépôts et consignations.
Douze pays, dont la France, ont conduit en 2018 une enquête pour évaluer les performances des élèves de quatrième en littératie numérique ainsi qu’en pensée informatique. Cette enquête internationale, baptisée ICILS (International Computer and Information Litteracy Study) était organisée par l’IEA (Association Internationale pour l’évaluation du rendement scolaire).En France, plus 1 400 enseignants de quatrième, toutes disciplines confondues, répartis dans 122 collèges publics et privés sous contrat en France métropolitaine et DOM (hors Mayotte) ont pris part à l’enquête.La direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP-DVE) du ministère de l’Éducation nationale vient de publier une note d’analyse qui dégage les principaux enseignements de cette enquête.
57 % enseignants français satisfaits du matériel informatique dans leur établissement
66 % des enseignants interrogés en France estiment que les Technologies de l'information et de la communiqcation (TIC) sont considérées comme une priorité dans l’enseignement. C’est après l’Allemagne et le Luxembourg, la proportion la plus faible parmi les pays participants, observent les auteurs de la note d’analyse du ministère.En matière d’équipement numérique des établissements, 57 % des enseignants français déclarent que leur établissement dispose de suffisamment de matériel et 53 % se déclarent satisfaits de la connexion à Internet : beaucoup moins qu’au Danemark ou au Luxembourg.66 % indiquent que leur établissement a accès à des ressources pédagogiques numériques suffisantes, un pourcentage parmi les plus élevés.Les enseignants sont peu nombreux à déclarer disposer d’assez de temps pour préparer des cours intégrant les TIC : la proportion en France (38 %) est l’une des plus élevée en Europe.
L’utilisation du numérique en classe pour l’apprentissage reste limitée
53 % enseignants interrogés déclarent utiliser des outils numériques tous les jours dans le cadre de leur enseignement, « un des pourcentages les plus élevés en Europe, derrière le Danemark (72 %) », soulignent les auteurs de la note d’analyse.En termes d'usage, le traitement de texte est de loin l'outil le plus utilisé parmi les 17 outils proposés dans le questionnaire : 56% des enseignants français déclarent l'avoir utilisé dans la plupart des cours ou dans chaque cours ou presque. Suivent les logiciels de présentation (36 %), les contenus numériques liés aux manuels pédagogiques (22 %) et les ressources informatives informatisées (18 %).D’autres outils sont également utilisés régulièrement pendant les cours comme les logiciels de présentation (par 36 % des enseignants) et les contenus numériques liés aux manuels pédagogiques (22 %). « Concernant l’utilisation de ces outils, les enseignants français occupent une position médiane parmi les pays participants à l’enquête ».L’usage des outils numériques d'apprentissage plus spécifiques est moins répandu : 6 % déclarent utiliser des logiciels collaboratifs ou des ressources pédagogiques numériques interactives, et seulement 1 % font appel à des plateformes d'apprentissage en ligne.12 % déclarent assez peu utiliser le numérique pour l’aide à la collaboration entre les élèves et 13 % pour la communication de commentaires sur le travail des élèves.
Une formation numérique encore largement orientée vers les outils d’utilité générale et les contenus disciplinaires
Au cours de leur formation initiale à l’enseignement, 35 % des enseignants français déclarent avoir bénéficié d’un apprentissage généraliste sur l’utilisation du numérique : légèrement plus que dans la plupart des autres pays européens participants.Dans le cadre de la formation professionnelle, au cours des deux années précédant l’enquête, 43 % des enseignants français ont bénéficié de formation sur des applications numériques d’utilité générale (traitement de texte, tableur, utilisation d’Internet).Moins d’un tiers des enseignants français ont eu, au cours des deux années précédant l’enquête, une formation sur l’utilisation du numérique pour faciliter l’apprentissage personnalisé des élèves.
Des enseignants français en retrait sur leur capacité à faire utiliser les outils numériques par les élèves
Plus de 90 % des enseignants français, comme dans les autres pays, utilisent des outils numériques pour « chercher des ressources pédagogiques utiles sur Internet ». Les trois quarts des enseignants français se sentent capables de « préparer des cours impliquant l’utilisation de TIC par les élèves » ou de « créer des présentations avec des fonctions d’animation simples ». C’est un peu moins que dans la plupart des autres pays participants, où la proportion est en général supérieure à 80 %.Deux tiers des enseignants français s’estiment également en mesure d’utiliser le numérique pour « évaluer l’apprentissage des élèves ». C’est plus qu’en Allemagne (49 %) mais moins que dans tous les autres pays participants.Moins de la moitié des enseignants français se déclarent capables d’utiliser le numérique pour « collaborer avec d’autres via des ressources partagées ».Seuls 19 % des enseignants français cependant se sentent capables d’« utiliser une plateforme d’apprentissage en ligne ». C’est le plus faible pourcentage parmi les pays participants.
Les enseignants français parmi les moins critiques en Europe concernant les effets négatifs de l’utilisation du numérique par les élèves
Près de huit enseignants sur dix considèrent que l’utilisation du numerique « accroît l’intérêt des élèves pour l’apprentissage », « permet aux élèves d’accéder à de meilleures sources d’informations » et « permet aux élèves de travailler à un niveau approprié à leurs besoins d’apprentissage ». Ces pourcentages sont du même ordre de grandeur que dans les autres pays européens.Seul un enseignant français sur deux considère que l’utilisation du numérique « aide les élèves à développer des compétences en résolution de problèmes » (53 %), et « aide les élèves à développer des compétences dans la planification et l’autorégulation de leur travail » (47 %).La France se démarque de tous les autres pays sur un point : seuls 28 % des enseignants français sont d’accord avec l’idée selon laquelle l’utilisation du numérique « améliore les performances scolaires des élèves ». C’est le taux le plus faible parmi tous les pays participants.« Les enseignants français mettent moins en avant les effets négatifs du numérique que leurs homologues des autres pays européens », pointent les auteurs de la note. 73 % estiment cependant que le numérique peut « encourager les élèves à plagier des ressources disponibles sur Internet », 53 % considère que l’utilisation des TIC « dégrade la qualité de l’expression écrite des élèves ».
La direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports a entrepris de faire le point sur « ce que l’on sait aujourd’hui de la place et l’utilisation du numérique à l’école ».Cette synthèse s’appuie sur une décennie d’études, sur les publications récentes de la DEPP et sur les évaluations de plusieurs dispositifs mis en place pour développer la place du numérique dans l’enseignement (D’COL, les Collèges connectés, ou plus récemment le Plan numérique).
L’évolution de l'équipement numérique à l’école
Le nombre d’élèves par ordinateur a fortement diminué au cours de la dernière décennie dans le premier degré et au collège :
en maternelle, le nombre d’élèves par ordinateur est passé de 25,3 à 15,9 élèves pour un ordinateur entre 2009 et 2019 ;
sur la même période, il est passé de 11,6 à 6,9 en élémentaire et de 8,1 à 3 au collège ;
Au lycée, l’indicateur reste relativement stable depuis 2010, en raison d’un taux d’équipement déjà élevé (il est passé de 3,1 à 2,3 entre 2010 et 2019).
Le numérique prend une place de plus en plus importante pour les établissements, de plus en plus équipés : ordinateurs mais aussi tablettes, tableaux numériques interactifs, rétroprojecteurs, etc. Le nombre de tableaux numériques interactifs est passé, par exemple, de 2 pour 1000 élèves dans les écoles élémentaires en 2009 à 17 pour 1000 élèves en 2019. Dans les collèges, il est passé de 3 pour 1000 élèves à 17,7 pour 1000 élèves au cours de la même période.La DEPP observe, en outre, une forte augmentation du pourcentage d’établissements et d’écoles dont le projet fait référence aux technologies de l’information et de la communication.
Les pratiques pédagogiques en lien avec le numérique : fréquence, sentiment d’efficacité et besoins de formation
Si les enseignant.e.s utilisent largement les outils numériques pour préparer leurs cours (94 % pour le premier degré et 88 % pour le second degré), il-elle.s sont moins nombreux.ses à les utiliser pour guider les séances en classe (respectivement, 50 % et 70 %) et encore moins nombreux.ses à laisser les élèves utiliser les TIC pour des projets ou travaux en classe (respectivement, 14 % et 36 %).Une enquête avait porté spécifiquement en 2019 sur les pratiques pédagogiques mises en place dans l’enseignement des mathématiques. En 2019, l’outil numérique le plus utilisé par les collégien.ne.s de 3e en mathématiques était la calculatrice : 56 % des enseignant.e.s déclaraient faire « très souvent » travailler leurs élèves avec une calculatrice, alors qu’il.elle.s n’étaient qu’entre 3 et 5 % à faire utiliser « très souvent » un logiciel de géométrie dynamique, un tableur ou même une banque d’exercice en ligne.
Une moindre intégration pédagogique des outils numériques par les enseignant.e.s
Les données Enquête PériODique sur l’Enseignement (EPODE) indiquent que « l’utilisation pédagogique du numérique est considérée comme la pratique la moins prioritaire et la moins faisable par les professeurs de collège, et se distingue également comme la pratique pédagogique la moins répandue ». L’utilisation du numérique par les enseignant.e.s dans le premier degré où est encore plus faible qu’au collège ; son degré de priorité est pourtant comparable dans les deux degrés.
Des enseignant.e.s de plus en plus formé.e.s au numérique dans le cadre de la formation initiale
En 2018, 53 % des enseignant.e.s exerçant en classe élémentaire (et 51 % des enseignant.e.s de collège) indiquaient que leur formation initiale abordait l’utilisation des TICECe constat masque, toutefois, des disparités selon la date d’obtention de leur diplôme :
Seulement 21 % des professeur.e.s des écoles ayant obtenu leur diplôme avant 1996 indiquent avoir abordé le numérique dans le cadre de leur formation initiale, contre 85 % de ceux-celles diplômé.e.s après 2008 ;
Dans le second degré, seulement 18 % des enseignant.e.s ayant obtenu leur diplôme avant 1996 indiquent avoir abordé le numérique durant leur formation initiale, alors qu’il-elle.s sont 74 % parmi ceux-celles diplômé.e.s après 2008.
Mais souvent insatisfait.e.s par cette formation
La DEPP observe aussi des écarts de satisfaction des enseignant.e.s à l’égard de leur formation initiale selon la date d’obtention du diplôme, l’ancienneté ou encore le territoire d’exercice. « Ainsi, les enseignants ayant une plus faible ancienneté (moins de 5 ans) sont plus nombreux que ceux ayant plus d’ancienneté à se sentir très satisfaits de leur formation initiale s’agissant des contenus liés au numérique éducatif (dans le premier comme dans le second degré), mais également plus nombreux à assister à des formations continues dans ce domaine dans le premier degré ».Malgré les évolutions intervenues dans la formation initiale, parmi ceux-celles déclarant avoir abordé l’utilisation des TICE à cette occasion, il-elle.s ne sont que 25 % à déclarer être satisfait.e.s de leur préparation à ce sujet dans le premier degré contre 47 % dans le second degré.La formation continue au numérique peut pallier les limites de la formation initiale : seuls 34 % des enseignant.e.s français du premier degré et 50 % dans le second degré avaient participé, selon une enquête réalisée en 2018, à une formation liée aux TICE au cours des 12 derniers mois.« Les limites évoquées en matière de formation peuvent expliquer que les pratiques pédagogiques utilisant le numérique pour l’apprentissage soient peu développées. [….] Il se pourrait alors que l’utilisation des TIC en classe, comme nouvelle méthode d’enseignement, soit freinée par le niveau trop faible de sentiment de préparation dans ce domaine ».
Les compétences des élèves en lien avec le numérique
Les élèves sont aujourd’hui, de toute évidence, des élèves « connectés » avec une probabilité importante d’avoir leur propre téléphone portable (smartphone bien souvent) et/ou tablette numérique.83% des parents de collégien.ne.s et lycéen.ne.s déclarent que leur enfant possédait au moment de du confinement son propre téléphone, 45 % qu’il avait son propre ordinateur et 24 % sa propre tablette.La possession par les élèves d’outils numériques personnels semble toutefois différer selon l’origine sociale des parents et leur établissement de scolarisation. Par exemple, on observe que 34 % des collégien.e.s scolarisé.e.s dans un établissement privé ont leur propre ordinateur, contre 26 % pour ceux scolarisé.e.s en éducation prioritaire.
Les compétences numériques des élèves français dans la moyenne au regard des enquêtes internationales
Selon l’évaluation ICILS (International Computer and Information Literacy Study) 2018 de l’IEA (Association internationale pour l’évaluation du rendement scolaire), la France obtient un score moyen de 499 en littératie numérique, juste un peu au-dessus de la moyenne internationale des pays participant à l’enquête.« Ce score signifie qu’en moyenne, les élèves savent utiliser un ordinateur pour les tâches élémentaires de collecte mais aussi de gestion de l’information. Il est toutefois important de noter que seuls 40 % des élèves français atteignent ce niveau. Ils savent apporter des modifications simples et ajouter du contenu aux documents numériques existants. Ils savent aussi créer des documents d’information simples en respectant les règles de mise en page. Ils manifestent une connaissance des mécanismes de protection des informations. Ces résultats ébranlent le mythe du « digital native » selon lequel les élèves des générations récentes ayant grandi dans un environnement marqué par le développement d’Internet et des nouvelles technologies auraient plus de facilité à utiliser le numérique ». L’évaluation ICILS s’intéresse également à la pensée informatique. « La France obtient un score moyen de 501, un point au-dessus de la moyenne internationale. Cela signifie qu’en moyenne les élèves français savent mettre en place sur l’ordinateur des solutions simples à des problèmes réels ». La présence plus importante des outils numériques dans le quotidien des jeunes n’est pas toujours associée à une progression dans les apprentissages, commente la DEPP : « Ceci est notamment dû au fait que les tâches requises dans les apprentissages scolaires diffèrent des tâches effectuées par les élèves dans leur utilisation personnelle des outils. En effet, ils utilisent les outils numériques (téléphone, tablette, ordinateur) essentiellement pour envoyer des messages, se connecter sur les réseaux sociaux, jouer ou regarder des vidéos. Dans un cadre scolaire, si les outils numériques sont utilisés, c’est plutôt pour effectuer des recherches, créer des documents écrits ou des présentations orales, ou encore pour programmer en informatique ». Que ce soit dans les premier ou second degrés, les filles ont de meilleurs scores, en moyenne, que les garçons. D’autre part, les élèves d'Enseignement professionnels sont surreprésentés dans les groupes les moins performants et sous-représentés dans les groupes les plus performants. Il en va de même pour les élèves des établissements à faible indice de position sociale. (Ces résultats sont confirmés par l’évaluation internationale ICILS).
Un bilan nuancé de trois dispositifs récents
Plusieurs études dans la littérature internationale suggèrent que l’utilisation du numérique en classe favoriserait le développement de compétences transversales (persévérance, confiance en soi, autonomie, curiosité, etc.) identifiées comme des atouts pour la réussite scolaire mais aussi pour la "réussite" future.La DEPP s’appuie ici sur les résultats de trois dispositifs mis en place dans le but de développer la place du numérique dans l’enseignement et l’apprentissage : D’COL, les Collèges connectés, le Plan numérique de 2015.
D’COL, un dispositif numérique d’aide aux élèves de 6e en difficulté, déployé dans les collèges de l’Enseignement professionnel: « si l’on n’observe pas d’effet global du dispositif sur les apprentissages des élèves pris dans leur ensemble, D’COL semble améliorer en revanche, en mathématiques et en anglais principalement, les résultats des élèves les plus faibles. Les équipes pédagogiques, ainsi que les élèves concernés par le dispositif, estiment que celui-ci favorise l’autonomie, la confiance en soi et la motivation des élèves ».
Dispositif « Collèges connectés » mis en place à partir de la rentrée 2013 : au niveau national, 72 collèges ont été sélectionnés pour bénéficier d'investissements spécifiques et d’un accompagnement pour leur permettre d'intégrer plus largement le numérique dans les enseignements et la vie scolaire. « L’intégration du numérique dans les enseignements et la vie scolaire semble très liée à l’équipement effectif des collèges, à l’action du chef d’établissement, à l’accompagnement dont les enseignants bénéficient ainsi qu’aux représentations qu’ils ont du numérique en général et de son utilisation pour leur métier ». « Les professeurs des collèges connectés de la première phase sont plus nombreux à faire utiliser les outils numériques en classe par leurs élèves. Cette utilisation régulière des outils numériques en classe par les élèves va de pair avec une mise en œuvre plus fréquente de pratiques pédagogiques « actives », mettant en avant des activités d’expérimentation, promouvant le travail de groupe ou la différenciation »
Plan Numérique pour l’Education de 2015 : le principal volet de ce Plan portait sur la distribution, via des appels à projets, d’équipements numériques mobiles (tablettes principalement) aux collèges pour un usage individuel ou collectif, en classe et/ou à la maison. Ces tablettes ont pu être distribuées de manière individuelle aux collégiens (équipements individuels mobiles – EIM) ou de manière collective aux collèges sous la forme de classes mobiles (CM). En fin de 5e, on observe un effet positif des équipements individuels mobiles (EIM) sur les résultats des élèves en compréhension orale du français et sur leurs compétences numériques. En fin de 4e, les résultats des élèves bénéficiaires d’EIM connaissent également une évolution positive en compréhension écrite du français et en mathématiques par rapport aux élèves non équipés. Un impact positif des Classes mobiles s’observe également sur les compétences mathématiques et numériques des élèves de 4e en fin d’année scolaire. La disponibilité d’équipements individuels mobiles conduit les enseignant.e.s à intégrer davantage le numérique dans leurs pratiques professionnelles, tandis que la disponibilité de Classe mobile reste en revanche sans effet.
La note de la DEPP propose, en annexe, une bibliographie très détaillée.
Les jeux de données sur lesquels elle s’appuie sont en open data sur data.education.gouv.fr.
Avant-proposComme chaque année, la circulaire de rentrée du Ministre de l'éducation nationale décrit les priorités et les nouveautés qui entrent en vigueur à partir de septembre. S'agissant du numérique éducatif, la circulaire prévoit que chaque école ou établissement, devra « actualiser en cette rentrée les plans de continuité pédagogique élaborés et mis en œuvre depuis 2020 ». Elle annonce, à ce propos qu’une « solution pérenne et souveraine de classe virtuelle accessible à tous les professeurs sera désormais garantie toute l'année ».« Face au défi pour nos élèves de comprendre l'univers numérique, et notamment de savoir analyser, trier, distinguer les informations dont chacun peut désormais être l'émetteur autant que le récepteur », la circulaire prévoit de renforcer l'effort en matière d'éducation aux médias et à l'information : « L'ensemble des professeurs, autour notamment des professeurs documentalistes qui en sont le pivot dans le second degré, doivent sensibiliser et former à cette nécessaire prise de distance, première qualité d'un citoyen éclairé. Dans cet esprit, une expérimentation sera mise en place en classe de sixième dès la prochaine rentrée via une attestation de sensibilisation au numérique ».La crise sanitaire et la mise en place de la continuité pédagogique ont rendu nécessaire la mise en place un « socle numérique de base pour les écoles, collèges et lycées ». Dans le cadre d’un « comité des partenaires » associant représentants des associations représentatives des collectivités et l'État « dans le respect des compétences de chacun », trois référentiels concernant l'équipement numérique de base à l'école, au collège et au lycée ont été discutés, puis rendus publics.On dispose, en cette rentrée, d'une première évaluation du programme « Territoires numériques éducatifs » (TNE), lancé en 2020, qui doit permettre de tester, à grande échelle, la mise en œuvre de la continuité pédagogique.Dans le cadre du programme « Numérique Inclusif, Numérique Éducatif » lancé en juin 2021 , 80 projets sélectionnés soutiennent des projets de lutte contre les fractures numérique et éducative.Dans le cadre de France 2030 (qui prend le relais du plan de relance), un effort d'investissement considérable (594 millions d’euros) est consacré à la stratégie d’accélération « Enseignement et numérique ».SommaireÉtat et collectivités s’accordent autour des socles d'équipement numérique pour l'école, le collège et le lycéeNumérique éducatif et inclusif : 80 projets pour « rebattre les cartes de l’enseignementDispositif « territoires numériques éducatifs », quels enseignements tirer de l’expérimentation ?La stratégie enseignement et numérique de France 2030Vers une généralisation de l’éducation aux médias et à l’information dans les écoles, collèges et lycéesLes états généraux du numérique pour l’éducation, un an après, quel bilan intermédiaire ?« Que sait-on aujourd’hui de la place et de l’utilisation du numérique à l’école ? »
Etat et collectivités s’accordent autour des socles d'équipement numérique pour l'école, le collège et le lycéeMalgré des efforts financiers conjugués conséquents, le déploiement du service public du numérique éducatif s’est opéré de façon très disparate et inégale sur l’ensemble du territoire. « Pour remédier aux inégalités persistantes d’accès au service public numérique », la Cour des Comptes dans son rapport de juillet 2019 recommandait « de doter écoles, collèges et lycées d’un socle numérique de base ».La crise sanitaire et la mise en place de la continuité pédagogique ont rendu nécessaire la mise en place un « socle numérique de base pour les écoles, collèges et lycées ».Dans le cadre d’un « comité des partenaires » associant représentants des associations représentatives des collectivités et l'État «dans le respect des compétences de chacun », trois référentiels concernant l'équipement numérique de base à l'école, au collège et au lycée ont été discutés, puis rendus publics.Ces référentiels détaillent, pour chaque type d'établissement (école, collège et lycée) un socle de base : Ces référentiels « visent à éclairer les collectivités compétentes dans leurs investissements, en fonction du niveau d’équipement attendu dans leurs écoles, collèges et lycées. Ils n’ont pas de valeur de prescription mais plutôt de référentiel pouvant être éventuellement adapté en fonction des projets pédagogiques des établissements et des réalités de terrain. Il est entendu, que l’État, dans les compétences qui sont les siennes assure notamment la formation des enseignants aux usages pédagogiques du, et par, le numérique ».l’équipement de base de la salle de classe : un système de visualisation collective et un poste de travail pour la classe ;les équipements mobiles mutualisables pour chaque établissement pack de tablettes tactiles (collèges et lycées) ;les équipements permettant l’hybridation des cours dans les établissements (lycées) ;les équipements des salles « spécifiques » d’enseignement disciplinaire (collèges et lycées) ;l’équipement de l’établissement (centre de documentation et d’information, salle multimédia, espace pour un studio média, salle de permanence, salle des professeurs, des points d’accès « libres » à l’internet pour les élèves (collèges et lycées) ;l’accompagnement et la formation des enseignants et équipes éducatives à la prise en main des nouveaux matériels ;le réseau informatique ;l’accès à internet.
Numérique éducatif et inclusif : 80 projets pour « rebattre les cartes de l’enseignement »L’appel à projets « Numérique Inclusif, Numérique Éducatif » a été lancé par la Banque des Territoires en juin 2021 pour soutenir des projets de lutte contre ces deux fractures : numérique et éducative. Après deux vagues de sélection, l’une ayant eu lieu courant de l’automne 2021 et la seconde au printemps 2022, les 80 projets sélectionnés maillent aujourd’hui l’ensemble du territoire.80 projets retenusDeux tiers des projets sélectionnés sont portés aux deux tiers par des associations, un quart par des entreprises EdTech et des collectivités territoriales. Quand des structures de l’ESS ne sont pas elles même porteuses de ces projets, elles en sont la plupart du temps partenaires.40% des publics ciblés sont des élèves, dont 20% de jeunes en situation défavorisée. Les parents et les professionnels de l’éducation représentent respectivement 19% et 16% des publics visés.Au-delà du soutien financier à ces projets, la Banque des Territoires met également en place un dispositif d’accompagnement resserré auprès des lauréats, qui vise à accompagner les projets dans leur passage à l’échelle.Trois convictions à l’origine de l’appel à projetsLa Banque des Territoires met en avant trois convictions qui sous-tendent ce dispositif.La première est que « les solutions existent déjà et surtout, qu’elles sont issues des territoires. La France se démarque par l’hétérogénéité de son territoire, et donc la pluralité de ses enjeux. Calquer une solution sur un territoire est souvent inutile, voire contreproductif ».La seconde, « c’est que les acteurs de l’écosystème œuvrent déjà ensemble. (…) . Les acteurs ont l’envie de mutualiser et de créer des synergies, d’avoir une meilleure visibilité sur l’existant pour ne pas réinventer mais plutôt agir en complémentarité. L’appel à projets avait aussi pour but de faire se rencontrer les acteurs, et de les faire discuter entre eux – que ce soit pour porter ensemble des projets, ou bien de partager leurs bonnes pratiques ».La troisième est que « sans travailler aux enjeux de l’inclusion, il n’est pas possible de construire des solutions éducatives efficaces et pérennes ».
Dispositif « territoires numériques éducatifs », quels enseignements tirer de l’expérimentation pour la continuité pédagogique ?Le programme « Territoires numériques éducatifs » (TNE), lancé en 2020 par le ministère de l’Éducation nationale et le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) et mis en œuvre par la Banque des Territoires avec les collectivités partenaires, en association avec le Réseau Canopé et le GIP Trousse à Projets, devait permettre de tester, à grande échelle, la mise en œuvre de la continuité pédagogique, dont la nécessité avait été révélée par la crise sanitaire liée à la COVID-19.Le rapport d’évaluation du dispositif TNE tire les premiers enseignements des expérimentations menées dans les départements de l’Aisne et du Val-d’Oise durant l’année scolaire 2020-2021.Lire la suite
La stratégie enseignement et numérique de France 2030France 2030 s’inscrit dans la lignée du plan France Relance. Ce plan d’investissement de 30 milliards d’euros, doit permettre de rattraper le retard de la France dans certains secteurs historiques. Il vise aussi la création de nouvelles filières industrielles et technologiques.Dotée de 594 millions d’euros dans le cadre de France 2030, la stratégie d’accélération « Enseignement et numérique » doit répondre à deux impératifs : Elle se fixe plusieurs objectifs : Actions lancéesrenforcer les aptitudes et les compétences nécessaires pour préparer à une formation tout au long de la viefavoriser la mise en place d’un écosystème d’éducation numérique français hautement performantAccroître l’efficience de notre système d’enseignement avec le renforcement des outils d’orientation, portfolios des compétences, ressources éducatives labellisées, aide à la personnalisation des parcours, ou encore les actions pour réduire les fractures numériques renforcer la stratégie d’accélération « Enseignement et numérique ».Transformer et renforcer l’économie de la EdTech : « la EdTech (Educational technology) représente un secteur économique dynamique à fort enjeu de compétitivité dans lequel investissent massivement les grands pays(…) La crise sanitaire a confirmé la nécessité du passage à l’échelle supérieure de nombreux acteurs pour absorber la demande future »Offrir un cadre qui préserve la souveraineté et la capacité d’influence : « au-delà de l’impact économique immédiat pour la EdTech française, le recours à des solutions numériques étrangères est synonyme de captation des données. Enjeux essentiels, la protection des données personnelles et la souveraineté liée à notre système national d’enseignement doivent être préservés avec des solutions pérennes et sécurisées ».Un « Programme Equipements Prioritaires et de Recherche » (PEPR) « Enseignement et numérique » doté de 77 M€ sur 10 ans permettra de constituer un entrepôt de données éducatives (Education Data Hub) à même de contribuer à la fois à un pilotage par la donnée des établissements et des académies, mais aussi à un travail affiné des enseignements à partir des traces d’apprentissages, et des EdTech pour les ressources existantes et à créerDes Démonstrateurs qui permettront de tester, d’accélérer et de repérer les meilleures pratiques pour accélérer les usages du numérique dans l’enseignement :Des « démonstrateurs numériques territoriaux » sont ainsi déployés pour 3 ans dans le scolaire (12 Territoires Numériques Educatifs) et dans le supérieur (17 Démonstrateurs qui couvrent 70 établissements français d’enseignement supérieur)Des démonstrateurs communs à l’enseignement scolaire et à l’enseignement supérieur comme Avenir(s) doté de 30 M€ piloté par l’ONISEP et l’Université Savoie-Mont-BlancDes solutions pédagogiques fondées sur les outils numériques au travers de Challenges Education et de Partenariats d’innovation en Intelligence Artificielle, ou le soutien au déploiement des projets E-FRAN.La formation initiale et continue au numérique des enseignants et des personnels qui accompagnent la transformation pédagogique avec des formations innovantes dans le cadre de l’appel Compétences et métiers d’avenir.
Vers une généralisation de l’éducation aux médias et à l’information dans les écoles, collèges et lycéesInscrite dans la loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation, incluse dans le Socle commun des connaissances et des compétences et de culture en 2015, l’éducation aux médias et à l’information (EMI) est entrée officiellement en tant que telle dans les nouveaux programmes de l’Education Nationale, après avoir longtemps campé dans ses marges.Dans une note d’analyse, le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) observait, toutefois, que l’institution scolaire ne paraît pas, pour autant, « pleinement accompagner les jeunes dans un univers informationnel en mutation marqué par des débats forts autour des réseaux sociaux et des infox qui s’y propagent. Ainsi, l’éducation aux médias, en tant qu’objet d’étude, n’est abordée que dans la moitié des collèges et lycées. Celle-ci semble se résumer, le plus souvent, à une éducation par les médias (en utilisant des supports d’information de type article de journal ou documentaire télévisé), même si, à l’école, les élèves considèrent largement que les cours d’enseignement moral et civique (EMC) leur permettent de mieux comprendre l’actualité ».Le Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports annonce de nouvelles initiatives pour renforcer et généraliser l’éducation aux médias et à l’information.Lire la suite
Les états généraux du numérique pour l’éducation, un an après, quel bilan intermédiaire ?Le Ministère de l’éducation organisait les 4 et 5 novembre 2020 des Etats Généraux du Numérique pour l’éducation (EGNé).Ces Etats Généraux avaient été préparés en en trois étapes : La stratégie du numérique éducatif définie à l’issue des Etats généraux reposait sur trois piliers : former, équiper et outiller.Élaboration d’un retour d’expérience (du confinement à la fin de l’année scolaire ordinaire) ;Organisation d’une concertation en ligne (de la mi-juin à la mi-septembre) ;États généraux dans les territoires (de la mi-septembre à la mi-octobre).Lire la suite
[Dossier] « Que sait-on aujourd’hui de la place et de l’utilisation du numérique à l’école ? »La direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports a entrepris de faire le point sur « ce que l’on sait aujourd’hui de la place et l’utilisation du numérique à l’école ».Cette synthèse s’appuie sur une décennie d’études, sur les publications récentes de la DEPP et sur les évaluations de plusieurs dispositifs mis en place pour développer la place du numérique dans l’enseignement (D’COL, les Collèges connectés, ou plus récemment le Plan numérique).Lire la suite
Edu2030 : un diagnostic partagé pour cerner les besoins en compétences numériques des enseignant.e.s
Dans le cadre du plan d’investissement France 2030, le consortium Edu2030 met en œuvre « une démarche de diagnostic partagé pour qualifier les besoins des enseignants et acteurs de l’école afin qu’ils puissent éduquer les élèves face à la transformation numérique en cours ».
Ce diagnostic doit permettre de :
cerner les besoins en compétences numériques des acteurs de l’École ;
identifier les attentes en terme de méthodes et les évolutions à apporter aux formations ;
proposer des projets d’amélioration de l’information, de l’attractivité et de l’accès aux formations.
Mobilisation et état des lieux : Juin-Septembre 2022 ;
Expression de besoin et exploration : Septembre-Novembre 2022 ;
Diagnostic et propositions : Novembre 2022- Janvier 2023.
Les livrables produits seront publics et accessibles, en licence ouverte.
Référence :
Les acteurs du consortium
Fréquence écoles : L’association accompagne, depuis 30 ans, l’évolution des usages numériques et le développement de compétences numériques pour tou·te·s, tout au long de la vie.
S24B & Resnumerica : Indépendants forts d’expériences multiples entre les mondes du numérique, de l’éducation et de l’inclusion, ils et elles accompagnent des projets inspirants, dans l’objectif de donner du sens à la « chose » numérique.
Class’Code : Association collégiale qui vise à former les professionnels de l’éducation à la pensée informatique, l’association a touché près de 300 000 enseignants, réunis plus de 150 partenaires sur 8 régions.
Les laboratoires de recherche
TECHNE. Université de Poitiers : L’unité de recherche Techné (UR-20297) consacre l’ensemble de ses travaux à l’appropriation individuelle et collective des techniques numériques par les acteurs de l’éducation.
IMSIC. Université de Toulon : L’IMSIC est constitué de deux équipes d’accueil en information et communication de l’Université d’Aix Marseille et de l’Université de Toulon. Ce laboratoire s’intéresse notamment aux mutations sociotechniques et au renouvellement des usages et des médiations dans les organisation de la connaissance et les industries culturelles.
LINE. Université de Nice : Le Laboratoire d’Innovation et Numérique pour l’Éducation est une équipe de recherche d’Université Côte d’Azur rattachée à l’école doctorale Sociétés, Humanités, Art et lettres et membre de deux Écoles Universitaires de Recherche
Les institutions associées
La Direction du numérique pour l’éducation (DNE), la direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco), la Caisse des dépôts et consignation (CDC), la plateforme d’évaluation et de certification des compétences numériques PIX, le réseau de formation des enseignants Canopé et l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA).
Ce projet est mené dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt “Compétences et métiers d’avenir” du plan d’investissement France 2030, opéré conjointement par l’Agence Nationale de la Recherche et la Caisse des dépôts et consignations.