« La jeunesse est régulièrement qualifiée par le discours médiatique et politique de « désengagée, apolitique, individualiste et apathique » observent les auteurs du Baromètre sur la Jeunesse. « Les enquêtes sociologiques de terrain révèlent pourtant que l’engagement des jeunes, au sens large, ne faiblit pas, et tend même à progresser et à se transformer ».
Cette enquête nationale, pilotée par la direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA) est réalisée auprès de 4 500 jeunes âgés de 18 à 30 ans.
Le Baromètre 2019 enregistre ainsi « une légère augmentation de l’engagement des jeunes ».
Référence :
L’engagement numérique, principale voie d'action des jeunes dans la vie publique
En 2019, l’engagement numérique (« avoir signé une pétition ou défendu une cause par internet, un blog, un réseau social au cours des 12 derniers mois») est chez les jeunes la principale voie d’action dans la vie publique (45 %). La proportion a augmenté régulièrement depuis la première vague du baromètre en 2016, et progressé au total de 9 points en l’espace de quatre ans.
Au- delà de la diffusion sur les réseaux sociaux, la progression de ces pratiques chez les jeunes est vraisemblablement à relier au succès des pétitions en ligne, dont plusieurs ont rassemblé des millions de personnes en 2019.
L’enquête Conditions de vie et Aspirations du CREDOC portant sur la population française dans son ensemble confirme cet engouement particulier des jeunes pour l’engagement en ligne (que ce soit par le biais de pétitions ou en défendant une cause sur internet, un blog, un réseau social) : l’engagement numérique observé dans l’ensemble de la population est plus faible et il est resté stable dans l’intervalle (32 % en 2017 et 31 % en 2019).
L’engagement bénévole, avec un peu plus d’un tiers des jeunes concernés (37 %), reste, en 2019, la deuxième forme d’engagement des jeunes Français ; son évolution est légèrement orientée à la hausse depuis 2016 (+ 2 points).
Prédominance des jeunes femmes dans les pratiques d’engagement numérique
Près d’une jeune femme sur deux (49 % exactement) déclare avoir « signé une pétition ou défendu une cause par internet, un blog ou un réseau social » en 2019 contre seulement 40 % de leurs homologues masculins.
Cette prédominance des femmes dans la pratique d’engagement numérique a également été mise en avant dans d’ portant sur toutes les classes d’âge. Les jeunes hommes en revanche sont plus présents dans les autres types de participation : engagement bénévole (43 % des hommes contre 31 % des femmes), participation à des concertations publiques (12 % contre 6 %), adhésion à un parti politique (7 % contre 3 %), participation à des manifestations, grève ou occuper des lieux (22 % des hommes contre 12 % des femmes).
Le niveau de diplôme influence aussi le type de participation. Les jeunes ayant le baccalauréat et plus, sont plus nombreux à et à « signer des pétitions par internet » (46 %) ; contre 38 % des jeunes ayant un niveau inférieur au baccalauréat. En revanche, les jeunes ayant un diplôme inférieur au baccalauréat (23 %) participent plus à des modes d’expression physique : une manifestation, un blocage de lieu ou une grève.
« donner du temps bénévolement »
L’engagement numérique (par le biais de pétitions en ligne, de participation à des réseaux sociaux ou à des blogs) est, en revanche, identique quelle que soit la situation professionnelle : la part des étudiants et des jeunes en emploi est similaire (45 %), comme elle l’était déjà en 2016 (36 % pour les jeunes étudiants et 37 % pour les étudiants), et quelles que soient les catégories sociales auxquelles les jeunes se sentent appartenir.