Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) M@rsoin a entrepris de mesurer les différentes formes de covoiturage, et de prendre en compte l’ensemble de ces pratiques, même lorsqu’elles ne passent pas par une plate-forme.
Son analyse repose sur les résultats d’une enquête réalisée en juin 2016 sur un échantillon de 2000 français de 18 ans ou plus (échantillon représentatif de la population française selon l’âge, le genre, la profession et la région d’habitation).
Selon cette enquête, la pratique du covoiturage est plus développée sur les trajets longue distance, avec au total 52% d’usages réguliers ou occasionnels, contre 36% pour les déplacements domicile-travail et 40% pour les déplacements du quotidien.
"Au final, si on agrège les trois types de déplacement (longue distance, domicile-travail et déplacements du quotidien), ce sont 62% des français ont déjà fait du covoiturage au moins occasionnellement.
"Ces pratiques, si elles sont différentes n’en sont pas moins imbriquées. Le fait de pratiquer le covoiturage sur un type de déplacement augmente la probabilité de covoiturer sur un autre type de parcours. 62% de ceux qui pratiquent le covoiturage le font sur au moins deux types de déplacement et un quart sur les trois types de déplacements considérés dans l’étude. Lorsqu’un seul type de déplacement est réalisé en covoiturage, c’est le plus souvent les trajets longue distance".Un rôle relativement faible des institutions et des plates-formes numériques
Un autre résultat intéressant qui ressort de cette enquête est que la pratique repose très majoritairement sur des relations interpersonnelles et ce pour les trois types de trajets.L’enquête met en évidence "non seulement le rôle dominant des relations interpersonnelles, sur lesquelles s’appuie une très large majorité des pratiques de covoiturage (entre 67% et 82% des répondants déclarent que c’est, le plus souvent, un arrangement avec des personnes qu’elles connaissaient), mais aussi le très faible rôle des institutions.
Si les institutions semblent plus aptes à organiser les déplacements domicile-travail que les autres types de parcours, leur rôle reste tout de même marginal avec seulement 8% des usagers du covoiturage domicile-travail qui déclarent la pratique organisée par une institution".Le recours aux sites Internet reste lui aussi globalement relativement faible, selon cette enquête, "même s’il est plus important pour le covoiturage longue distance, pour lequel l’appariement entre offreur et demandeur est plus complexe ; il est aussi plus important lorsque la pratique est régulière".
Seuls 25% des usagers du covoiturage ont utilisé une plate-forme de covoiturage pour au moins un type de déplacement, En revanche, 40% des usagers réguliers du covoiturage sur les déplacements longue distance y ont eu recours.
Des motivations qui varient en fonction du type de déplacement
La motivation principale au covoiturage la plus souvent citée est l’entraide (37% des répondants), suivie de près par les aspects financiers (33% des répondants). La figure 1 présente la motivation principale pour chaque combinaison de covoiturage.La motivation principale dans la pratique du covoiturage longue distance, en revanche, est financière : 47% de ceux qui pratiquent le covoiturage longue distance uniquement déclarent que la motivation est de faire des économies.
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