L'agence Limite et l'Ifop publient les résultats de leur baromètre e-donateurs 2020, sur les usages numériques de dons. L'enquête menée en décembre 2019 et en pleine crise sanitaire, met en lumière les nouvelles dynamiques de don portées par les moins de 35 ans. Mieux informés et plus connectés, ils se mobilisent davantage pour les causes, proches et lointaines, liées à l’actualité et aux catastrophes que pour une association en tant que telle.
Selon cette enquête, le don en ligne apparait désormais installé dans le paysage des Français, avec 28% des Français déclarant faire un don ligne (+ 5 points depuis le premier baromètre en 2010).
L’évolution la plus importante s’observe chez les moins de 35 ans qui sont aujourd’hui 28% à déclarer faire un don en ligne à une association (+13 points depuis 2010), derrière les 65 ans et plus (36%) mais devant les 35-49 ans (23%) et les 50-64 ans (25%).
Derrière cette stabilité du don en ligne, les auteurs de l’étude constatent « une prolifération des modalités de collecte, notamment chez les plus jeunes qui sont influencés par leur comportement de digital natives : 34% des moins de 35 ans déclarent avoir déjà fait un microdon, 19% avoir participé à une opération de crowdfunding et 40% à une collecte de type cagnotte».
Référence :
Essor des cagnottes
Le phénomène des cagnottes a connu une explosion en 2019, toutes générations confondues. Si les moins de 35 ans sont ceux qui ont le plus donné via cet outil, les populations plus âgées ne sont pas en reste (33% chez les 50-64 ans et 31% chez les plus de 65 ans).Les associations ont été les principales bénéficiaires des ces cagnottes (23% toute population), loin devant le soutien à une personne en particulier – victime de maladie, d’attentats, etc. (7%) et devant le soutien à un mouvement – marche pour le climat, Gilets Jaunes, etc. (5%).
Importance croissante des réseaux sociaux
L’enquête 2019 met, par ailleurs, en relief la place croissante des réseaux sociaux dans le paysage caritatif : « le benchmark réalisé par LIMITE depuis 2010 montre l’explosion de l’audience des ONG sur les réseaux sociaux avec une progression de 880% du nombre moyen de fans sur Facebook depuis 2010 et de 473% du nombre de followers sur Twitter ».Instagram devient un canal de communication majeur des associations afin de donner à voir les actions sur le terrain, les personnes soutenues ou ceux et celles qui agissent au quotidien : 83% des associations ont dorénavant un compte Instagram.
« En dix ans », concluent les auteurs de l’énquête, « nous avons ainsi assisté à une rupture qualitative du e-don : en 2010 il était le prolongement du don classique, aujourd’hui il est entré dans sa version 3.0 avec tous ces nouveaux outils qui sont familiers des nouvelles générations. Une rupture qui oblige les associations à investir dès maintenant pour demain en proposant des outils et modalités de don en ligne familiers pour cette jeune génération ».