L’incapacité ou l’impossibilité, faute d’équipements et d’abonnement, de se connecter aux réseaux, concernaient, selon l’INSEE, 15 % de la population française.
L’INSEE et le Credoc reviennent, dans deux études récentes, sur les difficultés que rencontrent un certain nombre de personnes et de foyers à payer leurs abonnements à Internet ou au téléphone.
11 % des personnes en situation de privation matérielle et sociale privées d'accès à Internet
La privation d’accès à Internet pour un usage privé est l’un des items pris en compte dans la construction de l’indicateur européen de « Privation matérielle et sociale (PMS) ».
Cet indicateur de « privation matérielle et sociale » est comme l’indicateur de « pauvreté en conditions de vie » destiné à fournir une vision plus complète des diverses facettes de la pauvreté. « L’insuffisance de revenus n’est qu’un aspect, rappelle l’INSEE, qui doit être complété par des indicateurs non monétaires reposant sur les conditions de vie ». Dans l’enquête Statistiques sur les revenus et les conditions de vie (SRCV) de 2019, qui porte sur les revenus de 2018, 13,6 % de la population est pauvre monétairement, 13,1 % l’est au sens de la privation matérielle et sociale. 5,7 % de la population cumule les deux : 21,0 % de la population est pauvre au sens d’au moins un de ces deux critères.
- La pauvreté monétaire est définie par le fait de disposer d’un niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian.
- L’indicateur INSEE de « pauvreté en conditions de vie » est fondé sur la mesure des conséquences de la faiblesse des revenus : privations, impossibilité d’acquérir ou de consommer certains biens, d’atteindre un certain niveau de confort ou enfin d’honorer certaines dépenses obligatoires. Il repose sur 27 items. Sont considérées comme pauvres en conditions de vie les personnes cumulant au moins 8 items sur ces 27.
- L’indicateur européen de privation matérielle et sociale (PMS) prend en compte 13 items. Sont considérées « en situation de privation matérielle et sociale » les personnes cumulant au moins 5 items sur ces 13.
Référence :
On découvre, dans un tableau détaillé, que 1,8 % des personnes interrogées (population générale) déclare avoir dû se priver d’un « accès à Internet pour un usage privé ». Cette proportion atteint 11,4% chez les personnes « en situation de privation matérielle et sociale » et 6,3% chez les personnes « en risque de pauvreté monétaire ».
20% des personnes vulnérabilisées par la crise ont dû suspendre leurs abonnements téléphoniques ou internet
Le Credoc s’attache, pour sa part, à cerner la proportion de personnes qui déclarent se sentir en situation de vulnérabilité :
« En mai 2021, alors que l’atmosphère était alors plutôt encourageante sur le front sanitaire, 31 % des Français déclaraient se sentir en situation de vulnérabilité, c’est dix points de plus qu’en 2018. 83 % des « nouveaux vulnérables » sont des actifs occupant très souvent des emplois précaires, dans le secteur privé, avec des revenus modestes, âgés de moins de 40 ans, avec souvent une charge de famille. Ils sont aux prises avec des difficultés d’accès ou de maintien en emploi. La perte de revenus les conduit à reporter ou à renoncer à des dépenses essentielles de logement, de santé, de voiture, d’alimentation … 20 % de ces « nouveaux vulnérables » ont dû suspendre leurs abonnements téléphoniques ou internet, pourtant si indispensables dans la période ».
Référence :
Selon le Credoc, il est arrivé à 5% des personnes non vulnérables et à 11% des personnes déjà vulnérables de «
ne pas pouvoir payer tout ou partie des abonnements pour le téléphone, portable, internet ».