Le Plan d’investissement dans les compétences, qui vise à former au travers de 10 000 formations, un million de jeunes et un million de demandeurs d’emploi peu qualifiés aux métiers du numérique, a été lancé officiellement le 5 avril.
Depuis ces 10 dernières années, la demande des professionnels des technologies numériques a connu une croissance de 4% par an. L’apparition des difficultés de recrutements sur ces métiers demeurent : 80 000 emplois sont non pourvus, faute de profils adaptés dans les métiers de la maintenance des matériels, de l’exploitation et de la sécurité, du développement web, mais aussi dans bien d’autres métiers qui sont transformés par la numérisation de notre économie.
10 000 formations aux métiers du numérique vont donc être déployées pour accélérer l’accès des jeunes et des demandeurs d’emploi vers les professions du secteur du numérique qui exprime de forts besoins de recrutement.
Plus de 80 000 emplois à pourvoir dans les métiers du numérique en 2018
Chaque année, Pôle emploi adresse un questionnaire à plus de 1,6 million d’établissements afin de connaître leurs besoins en recrutement par secteur d’activité et par bassin d’emploi.L’édition 2018 de l’enquête Besoins en main d’œuvre (BMO) évalue à 75 000 le nombre de postes à pourvoir pour des emplois directement liés à l’informatique. Plus de la moitié des intentions de recrutement (42 650) portent sur des postes d’ingénieurs et cadres dans les études et la R&D informatique : une hausse de plus de 27 % en un an. L’Île de France concentre 57 % des postes à pourvoir.
L’étude estime a 21 000 le nombre de projets d’embauches de techniciens dans l’informatique dédiés aux services aux utilisateurs et à l’étude et développement et 9000 employés et opérateurs en informatique.
L’étude recense, par ailleurs, près de 9000 postes à pourvoir dans trois domaines connexes, qui comportent une forte dimension Numérique : télécommunications, les métiers de la communication (Assistants et Cadres de la communication) et documentation.
Les entreprises qui envisagent de recruter des informaticiens et des professionnels du numérique s’attendent à rencontrer des difficultés à trouver ce type de profil.
Les difficultés de recrutement pour ces métiers sont en hausse entre 2017 et 2018, à l’exception des ingénieurs et cadres en informatique, pour lesquels le niveau de difficultés demeure à un niveau élevé (62,0 % en 2018, 62,8 % en 2017)
Les attentes des employeurs en matière de compétences numériques ne concernent pas les seuls métiers de la filière Numérique. Ainsi, 13 % des employeurs citent « le manque de compétences bureautiques et/ou informatiques » pour expliquer les difficultés rencontrées en 2017 pour recruter. On relève ainsi 36 000 projets de recrutement pour des « Secrétaires bureautiques et assimilés ». Dans la vision prospective partagée des emplois et des compétences de la filière numérique, France Stratégie, avec l’appui du Cereq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) avaient identifié, trente-six métiers, structurés en neuf familles, pour pallier les difficultés liées aux nomenclatures actuelles de la statistique publique.
Grande Ecole Du Numérique : 5 000 formations numériques d'ici 2019
La Grande École du Numérique a lancé en avril 2018 un nouvel appel à labellisation. D’ici 2019, les formations labellisées lors de cet appel à projets formeront au niveau national 5 000 personnes peu ou pas qualifiées (niveau bac ou inférieur au bac) en recherche d’emploi.Une enveloppe de près de 37 millions d’euros est allouée à ce troisième appel à labellisation, dans le cadre du plan d’investissement compétences piloté par le ministère du Travail.
La Grande Ecole du Numérique a pour objectif, dans le cadre de l’appel à labellisation 2018, d’accueillir parmi ses apprenants:
- 80% de personnes formées niveau bac ou inférieur au bac en recherche d’emploi
- 30% de femmes minimum
- 30% de formations situées en quartiers prioritaires de la politique de la Ville
Lancée en 2015 par le Gouvernement, la Grande Ecole du Numérique est un réseau de plus de 400 formations aux métiers du numérique, avec des parcours de 3 mois à 32 mois, souvent centrés sur la programmation, mais dédiés pour certains à la gestion de projet ou au marketing. "60 % des formations labellisées sont nouvelles et elles irriguent tout le territoire", souligne Samia Ghozlane, directrice de la GEN, qui annonce un taux de 20 % de femmes dans les promotions. Les moins de 26 ans éloignés de l’emploi représentent 31 % des promotions, contre 50 % espérés initialement.
Face à la diversité des intitulés, la GEN s’est lancée dans un référentiel de métiers et de compétences qui devrait être publié en interne d’ici à septembre 2018. D’ici à la fin du premier semestre, un état des lieux devrait permettra de savoir quels sont les cursus qui connaissent un essor et quels sont ceux qui auraient mis la clé sous la porte.
Références :