Le ministère de la Culture a mené une enquête flash les 25 et 26 mars pour connaître l'impact de la crise sanitaire et du confinement sur les ressources numériques des bibliothèques des collectivités territoriales. Les bibliothèques ayant répondu sont réparties sur l’ensemble du territoire français. L’analyse porte sur les réponses de 531 bibliothèques proposant des ressources numériques.
« Suite à la fermeture des bibliothèques au public, les équipes se sont adaptées et organisées pour mettre en place de nouvelles modalités d'accès à leurs ressources numériques et ainsi poursuivre à distance l'accompagnement de leurs usagers, dont une grande partie sont confinés à leur domicile ».Hausse des inscriptionsD’après cette enquête, les bibliothèques ont constaté une hausse des demandes d'inscription entre le début du confinement et la fin mars.
Si près d'une bibliothèque sur deux est concernée par cette augmentation, elle touche principalement les bibliothèques départementales, qui sont 79 % à observer une augmentation des inscriptions à leur offre en ligne, contre 38 % pour les bibliothèques municipales et intercommunales. 61 % des bibliothèques départementales ont même constaté une forte augmentation des inscriptions (contre 19 % seulement des bibliothèques municipales).
36 % des bibliothèques mettent ou vont mettre en place rapidement de nouvelles modalités d’inscription pour répondre à la demande des publics d’avoir accès à une offre de ressources numériques en ligne pendant le confinement. Ce chiffre monte 56 % pour les bibliothèques ayant constaté une augmentation des demandes d’inscriptions.
Augmentation des usages des ressources numériquesParmi les bibliothèques proposant une offre en propre ou mixte, 68 % constatent une augmentation des usages pour l’ensemble ou une partie de leurs ressources numériques depuis le début du confinement. Une bibliothèque départementale évoque même « une semaine record » en termes de pratiques numériques, pour évoquer la semaine du 16 au 22 mars.
C’est principalement vers les ressources d'autoformation que les usagers à distance se sont surtout tournés (prioritairement vers le soutien scolaire, le développement personnel et le sport). Celles-ci « ont doublé voire triplé pour de nombreuses bibliothèques ». Viennent ensuite les offres de VOD et les livres numériques (via le Prêt numérique en bibliothèques PNB).
L'enquête met en lumière de nombreux problèmes d’usages concernant le PNB. « En effet, le parcours usager pour emprunter un livre numérique est particulièrement complexe. Plusieurs bibliothèques regrettent fortement l’utilisation d’une DRM qui contraint les usagers à créer un compte Adobe, alors que les problèmes liés à cette DRM semblent se multiplier. Les bibliothèques peinent à trouver des solutions et doivent être pleinement disponibles pour leurs usagers quand ceux-ci n’ont pas déjà abandonné. En période de confinement, l’accompagnement des usagers est d’autant plus difficile qu’il doit nécessairement se faire à distance».
Nouvelles offres, nouveaux servicesEn plus de la valorisation de leurs ressources en ligne sur leurs portails et réseaux sociaux, de nombreux établissements ont lancé de nouvelles initiatives « comme la mise en place d’une webradio, d’une chronique littéraire sur les réseaux sociaux, de sélections de coups de coeur… »
Des bibliothèques ont entrepris d’accompagner a distance des usagers en difficulté avec le numérique. Plusieurs bibliothèques signalent avoir créé des tutoriels vidéo pour l’utilisation des ressources numériques ou pour l’inscription en ligne.
23 % des bibliothèques indiquent, cependant que la mise en place du télétravail pour les professionnels des bibliothèques a entraîné "des difficultés organisationnelles notamment pour accompagner les usagers à distance et révèle des besoins de montée en compétences dans les équipes".
Selon les auteurs de l’étude, les mesures prises par les bibliothèques pour accompagner la montée en puissance des usages en ressources numériques constituent une « étape importante pour le développement des usages numériques chez les publics mais aussi parmi les équipes de bibliothèques ».
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