- «Les compétences que nécessitent ces nouveaux outils sont concentrées sur quelques personnes et nous n’avons pas encore vraiment pensé à la relève».
- «Il faut trouver les compétences et disponibilités pour animer le site web (changer des pages toutes les semaines pour être bien référencé, ça prend du temps et tout le monde ne sait pas le faire)».
- «La concentration du «savoir» sur un nombre limité de personnes est un problème. La connaissance technique donne la possibilité de décider et de faire. Ça ne devrait pas être le cas. Il faut donc de la formation, de la pédagogie, de l’humilité.
- «Il est difficile de concilier des habitudes de travail de chaque membre de l’équipe, dans l’utilisation concertée et partagée d’un outil numérique, y compris le simple stockage de fichiers en réseau : arborescence commune, méthode d’enregistrement commune, etc...
- «La principale difficulté de fonctionnement est l’habitude prise par les personnes en général, par l’intermédiaire de la multiplication des smartphones, de lire (ou pas) les messages reçus, mais de les survoler et ne jamais y répondre.
- «Le manque de bénévoles actifs combiné avec la réduction du personnel rend la gestion de l’association inhumaine et robotisée».
- «Il faut du temps pour mettre en place de nouveaux outils. On envisage de migrer sous AssoConnect et d’évaluer Zendesk mais il faut trouver le temps de faire les tests puis d’opérer la migration».
- «La pérennité des outils : quand les personnes changent dans le bureau, les outils changent, on a donc du mal à conserver un bon suivi des outils».
L’ étude annuelle La place du numérique dans le projet associatif, mise en place par Recherches & Solidarités et Solidatech, constitue, chaque année, depuis 2008, un véritable baromètre de la transition numérique des associations. Elle repose sur conduite auprès de plus de 2 500 responsables associatifs, originaires de toutes les régions et reflétant la diversité du tissu associatif.
Lorsqu’on les questionne sur leur maturité numérique, 21% des associations se décrivent comme « peu initiées », 55% comme « en progrès » et 21% comme «expérimentées ».
Les associations adoptent des outils numériques pour trois raisons principales : « mieux faire connaître l’association » (73 %), « améliorer l’animation du réseau » (72 %) et « gérer les activités de l’association » (60 %). La recherche de financements est le dernier motif invoqué (23 %). Pour la communication externe, les associations privilégient les sites Internet et les réseaux sociaux. En interne, elles s’équipent surtout d’outils numériques pour la comptabilité (48 %) et la gestion (31 %). Pour animer leur réseau, seules 9 % d’entre elles se dotent d’outils de formation à distance.
De la multiplication à la rationalisation des outils
Les associations ont à leur disposition une palette d’outils très diversifiée. Les usages sont toutefois très inégalement répandus. Parmi une liste de 16 outils, le site internet et les réseaux sociaux, outils de communication externe de base, sont les plus courants (respectivement 71% et 67% d’associations utilisatrices). A l’opposé, les outils de formation à distance concernent aujourd’hui moins de 10% d’associations. Les plateformes destinées à proposer des missions bénévoles et recueillir les attentes de celles et ceux qui souhaitent « franchir le pas d’un engagement associatif », ne sont utilisées que par 6% des associations en 2019. « D’une manière générale, observent les auteurs de l’étude. après une phase de multiplication à outrance de certains outils, on assiste, en 2019, à une phase de rationalisation pour trouver ceux qui permettront réellement de gagner en efficacité ».Cette enquête offre deux approches pour apprécier les effets du numérique : les résultats observés au regard des objectifs fixés et les effets observés sur les pratiques et les modes de fonctionnement
S’agissant des résultats observés au regard des objectifs fixés, les auteurs de l’enquête observent qu’ils « sont le plus souvent atteints et maîtrisés en matière de gestion, d’animation et de communication. Le taux de réussite est moindre sur les usages collaboratifs et sur les nouveaux services aux adhérents qui nécessitent de choisir ou de mettre au point les bons outils et surtout de repenser totalement les habitudes de travail ».
Quant aux effets observés sur les pratiques et les modes de fonctionnement, « trois responsables sur quatre reconnaissent les vertus du numérique en la matière, les expériences réellement malheureuses faisant exception. Pour autant, quelques signes laissent supposer une réelle marge de progression, en particulier avec deux conditions nettement favorables »:
90% de responsables font un constat positif dans les associations dans lesquelles la plupart des membres actifs sont impliqués, contre 48% lorsque le sujet du numérique est externalisé.
84% des associations rencontrent des difficultés
Ces difficultés se situent d’abord sur le plan humain (57% des réponses).En 2019, 57% des responsables d’associations affirment rencontrer des difficultés sur le plan humain, dans leurs pratiques numériques. Les difficultés d’ordre financier pour s’équiper ou se former, viennent en second plan (41%), suivies de celles d’ordre technique pour trouver les outils adaptés, suivre les évolutions, assurer la maintenance (34%).Les questions d’ordre stratégique sont nettement moins souvent soulevées (19%), probablement aussi parce qu’elles sont nettement moins abordées dans les associations.
Parmi les leviers d’action mentionnés responsables associatifs figurent une meilleure connaissance des outils existants (citée par 54% des responsables associatifs), la mise à niveau des membres de l’équipe les moins initiés (46%). Les moyens financiers pour s’équiper viennent en 3ème position et concernent près de 40% des associations. Par ailleurs, environ 30% des responsables associatifs mettent également en évidence la nécessaire acquisition de compétences, au travers des formations, des moyens financiers requis et des échanges d’expériences avec d’autres associations.
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