Dossiers
CAPUNI est une enquête nationale réalisée par le GIS Marsouin qui a pour objectif de mesurer ce qu’apporte (ou n’apporte pas) le numérique aux individus en terme de pouvoir d'agir.Elle s'intéresse plus particulièrement aux usages du numérique au sein des zones rurales isolées (ZRI) et dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV). Il s’agit d’une enquête téléphonique menée en mars 2019 auprès de 7500 personnes de plus de 18 ans (un échantillon national et quatre sur-échantillonnages).
FOCUS : 90 % des Français de plus de 18 ans résidant en France métropolitaine sont internautes.
Concernant les équipements, l’ordinateur reste l’outil d’accès à Internet le plus possédé des Français (84 %), talonné par le smartphone (81 %), dont tous les 18-29 ans ou presque sont équipés. Notons que 19 % des Français ne possèdent pas de smartphone et qu’il s’agit, pour 17.5 % d’entre eux, d’un choix de « limitation volontaire de biens numériques ».
En termes de perception de la connexion à Internet, le critère géographique importe : les trois quarts des internautes français des grands pôles urbains (+ 200 000 habitants) estiment que leur connexion Internet est satisfaisante contre moins de 60 % des Français internautes habitant dans des communes isolées de toute aire urbaine.
En termes de perception à nouveau, les Français internautes des zones urbaines de 100 000 à 200 000 habitants s’écartent de la moyenne nationale : ils ont davantage tendance à considérer que leur connexion à Internet fonctionne « moyennement » (+ 14 points) ou « mal » (+ 13 points).En 2019, la proportion d’internautes en France métropolitaine a franchi le seuil des 9 individus sur 10, elle s’élève à 90% ce qui représente 7 points de plus par rapport à 2016 (Enquête Capacity, Marsouin-FING, 2016).L’effet de l’âge sur le fait d’utiliser Internet s’estompe au fur et mesure. Seules les personnes de plus de 75 ans demeurent moins enclines à l’utilisation du numérique (53% des plus de 75 ans sont internautes), tandis que les autres tranches d’âges, plus jeunes, sont toutes internautes pour 9 individus sur 10. En outre, il existe un effet de la taille du foyer sur le fait d’être internaute ou pas : 96% des individus des foyers d’au moins 3 personnes sont internautes.
Connexion et équipement matériel à domicile des Français 89% des personnes interrogées disposent d’une connexion propre à Internet à domicile (via une box, adsl ou fibre). Une petite part des individus vivant dans un foyer connecté n’a pas usage de cette connexion (3% des personnes interrogées).L’ordinateur (fixe ou portable) demeure l’équipement d’accès à Internet le plus possédé : 84% des Français disposent d’un ordinateur chez eux. Toutefois, seuls 78% ont réellement usage de cet outil présent au domicile. Les personnes résidant dans les communes rurales sont celles, qui en proportion, possèdent le plus d’ordinateur à domicile dont ils ont usage. Elles sont 83% dans ce cas, ce qui est 5 points de plus qu’à l’échelle nationale. Pour mettre en perspective, les habitants des grandes aires urbaines sont 77% à avoir un tel équipement chez eux dont ils ont usage.50% des Français de plus de 18 ans disposent d’une tablette numérique à leur domicile. Toutefois seuls 42% en ont réellement usage. Cet équipement est davantage présent chez les personnes dans les tranches d’âges situées entre 30 et 60 ans.
Connexion en mobilité des Français
Graphique - Téléphone mobile simple ou smartphone ? Les motivations des Français.
Le smartphone, outil de connexion en mobilitéLe smartphone est détenu par 81% des Français métropolitains de plus de 18 ans et 79% sont usagers d’Internet sur leur smartphone que ce soit grâce à un abonnement 3G/4G spécifique (le cas de 75% des interrogés) ou bien uniquement en se connectant à un réseau Wi-Fi (4%). Ainsi 2% des personnes possédant un smartphone ne l’utilisent pas pour se connecter à Internet. 1 Français sur 10 est doté d’un smartphone et n’utilise pas d’ordinateur, ainsi la moitié des personnes n’ayant pas d’ordinateur à leur domicile ont un smartphone disposant d’une connexion à Internet.Plus de précisions : 76% des interrogés des communes rurales ont un smartphone (71% avec abonnement 3G/4G), ce qui représente un taux semblable aux aires urbaines de plus de 200 000 habitants (hormis celle de Paris où ce taux est plus élevé) car 72% des personnes vivant dans une telle aire urbaine disposent d’un smartphone avec abonnement.D’autre part, 96% des 18-29 ans ont un smartphone avec abonnement : les plus jeunes demeurent les plus connectés en mobilité.
Qui possède un téléphone mobile simple ?Une partie non négligeable des Français dispose d’un téléphone simple (sans possibilité de connexion) : 14%. Un effet de l’âge est notable : les catégories d’âges les plus âgées, possiblement moins accoutumées aux outils numériques que les plus jeunes, possèdent davantage de téléphone mobile simple (22% des 60 à 74 ans et surtout 43% des plus de 75 ans).En outre, deux catégories d’aires urbaines bien distinctes ressortent de l’étude concernant la simple possession d’un mobile classique : les individus des communes rurales isolées de toute aire urbaine (19% de possesseurs de mobile classique) et ceux vivant dans une aire urbaine de plus de 200 000 habitants hormis l’Ile-de-France en général (17 % de possesseurs de mobile classique). La ville de Paris seule, se positionne, quant à elle, dans la moyenne nationale.
Pourquoi demeurer déconnecté ?None
Il existe plusieurs raisons pour lesquelles ces individus font le choix de ne pas posséder de smartphone et préfèrent, en général, un téléphone standard. Les raisons les plus souvent exprimées, et ce de manière équiprobable sur tout le territoire métropolitain, sont celles du manque de maitrise des outils (pour 23.5% de possesseurs de mobile classique) et la non nécessité ou le désintérêt d’un tel outil (pour 40% de possesseurs de mobile classique). Le débit insatisfaisant est cité en plus grande proportion dans les communes des plus petites aires urbaines (11% vs 1% à l’échelle nationale).Une autre raison semble émerger : 18% des non possesseurs de smartphone évoquent « la limitation volontaire de biens numériques ou électroniques ». La moitié d’entre eux vit dans une aire urbaine de plus de 200.000 habitants (hormis Paris). Ainsi, au sein même de cette catégorie d’aire urbaine, le tiers de ceux qui possède un simple mobile justifie leur choix par le souhait de limiter leur consommation de biens numériques. C’est davantage le fait des individus exerçant une profession intermédiaire ou les retraités, et les individus décrivant avoir un niveau de vie confortable à très confortable. Ce constat ne s’observe cependant pas dans l’aire urbaine parisienne.
Le débit Internet : des perceptions qui diffèrent selon l’aire urbainePour mesurer la qualité de la connexion à Internet perçue par les Français, nous avons défini trois grands types d’usages, ou d’activités, qui permettent d’établir différents niveaux de qualité du débit:
les usages à débit “minima”, qui ne nécessitent pas de haut débit, et qui, éventuellement peuvent supporter une perte temporaire de connexion : consultation de courrier électronique, accès à des sites Web (y compris démarches administratives, ou achats en ligne) ;
les usages qui demandent un débit “descendant important et stable” (regarder la télévision, télécharger un film en streaming par exemple) ;
les usages qui exigent aussi un débit “ascendant de qualité” (faire des conversations vidéos ou jouer en réseau, par exemple).
Au sein de chacun des trois types d’usages considérés (i.e. les trois débits), nous retrouvons autant d’internautes satisfaits de leur connexion que d’insatisfaits. Ainsi, la majorité des internautes sont satisfaits de leur connexion tout usage confondus (environ 7 sur 10), 20% disent que leur connexion fonctionne « moyennement » pour réaliser leurs tâches sur Internet et enfin un sur dix, en moyenne, exprime une insatisfaction concernant ces mêmes activités en ligne. Étonnamment, le degré d’insatisfaction n’augmente pas de manière significative à mesure que le débit requis pour effectuer certaines tâches augmente (usages à débit ascendant de qualité).Il convient toutefois d’étudier plus précisément ces perceptions au regard de critères annexes. En termes de perception, le critère géographique lié à la taille de l’aire urbaine de résidence des internautes est pertinent. Ainsi, les résultats de l’enquête permettent d’identifier trois profils : les individus des aires urbaines ayant une perception de la qualité du débit en adéquation avec la perception moyenne nationale, ceux vivant dans des aires urbaines étant en moyenne plus satisfaits que l’internaute moyen français et enfin les aires urbaines où la proportion du sentiment d’insatisfaction est globalement plus prononcée.
Les aires urbaines où l’on est dans la moyenne nationale
Les individus vivant dans une aire urbaine de 2000 à 20.000 habitants expriment un sentiment vis-à-vis de la qualité de leur débit qui coïncide avec le sentiment moyen des internautes français, et ce quels que soient les usages.
Les aires urbaines où l’on est plus satisfaits que la moyenne
Sans surprise, les internautes français des très grands pôles urbains (+ de 200.000 habitants) estiment plus que la moyenne que leur connexion Internet est satisfaisante. Ceci de manière plus significative s’agissant des usages à débit minima ou à débit moyen.Plus surprenant sans doute, les individus des aires urbaines de 20.000 à 100.000 habitants font aussi partie des internautes français les plus satisfaits de leur connexion. Ce sont mêmes eux qui sont les plus satisfaits des Français avec des proportions de perceptions positives dont l’écart à la moyenne est le plus élevé (+10 points).
Les aires urbaines où l’on est moins satisfaits que la moyenne
La perception de la qualité de la connexion se dégrade dans les communes isolées de toute aire urbaine. Quelle que soit l’activité concernée et quel que soit le débit nécessaire à cette activité, ces internautes estiment que leur connexion est satisfaisante pour moins de 60 % d’entre eux, soit plus de dix points d’écart par rapport à l’ensemble des Français internautes. De l’autre côté du spectre, ils sont 12 % à estimer que leur connexion fonctionne mal lorsqu’ils doivent effectuer des démarches qui nécessitent peu de débit (contre 7 % de l’ensemble des internautes français) et cette proportion monte à plus de 20 % lorsque l’activité nécessite une connexion plus importante (les deux types d’usages à débit plus important), tandis qu’elle reste à environ 10 % s’agissant de l’ensemble des Français.Notons l’exception tout à fait notable des Français internautes vivant dans des aires urbaines qui comptent entre 100.000 et 200.000 habitants (dont la ville centre est de taille moyenne). 18 % d’entre eux considèrent que la connexion Internet de leur domicile fonctionne « mal » lorsqu’ils doivent effectuer des démarches qui nécessitent peu de débit, soit 11 points d’écart avec l’ensemble des Français qui ont le même sentiment. 34 % de ces mêmes Français internautes considèrent que leur connexion fonctionne « moyennement » lorsque l’activité nécessite une connexion plus importante (streaming par exemple), soit 14 points d’écart avec l’ensemble des Français qui ont le même sentiment. Les perceptions des mêmes usages pour les habitants des communes rurales sont meilleures.