Une enquête réalisée en 2017 par le CEREQ auprès de 6 741 salariés apporte un éclairage sur l’usage des outils numériques dans le cadre du travail.
Selon cette enquête, en 2017, 84 % des salariés utilisent au moins une fois par mois dans un but professionnel, un ou plusieurs outils connectés à un réseau interne ou externe tels que le mail, intranet, la gestion documentaire partagée, des services dématérialisés, des sites Internet, les réseaux sociaux, une messagerie instantanée, des blogs ou des forums.
Une typologie des utilisateurs du numérique dans les entreprises
A partir des résultats de cette enquête, le Cereq a entrepris de construire une typologie des salariés selon leur utilisation des outils numériques.- Les « nomades » (16 % des salariés): Plus souvent diplômés du supérieur (63 % ont un diplôme supérieur au bac), ces salariés occupent en conséquence plus souvent des postes qualifiés (58 % sont cadres) dans de grandes entreprises des secteurs des services aux entreprises et de la finance/assurance.
- Les « relation clients » (16 %) :Ce sont plus souvent des diplômés du supérieur (59 % ont un diplôme supérieur au bac) et des femmes (46 % contre 38 % dans l’ensemble), occupant plutôt des postes qualifiés (agents de maîtrise) dans des entreprises du commerce.
- Les « tâches en ligne » (25 %): Diplômés du supérieur, ces salariés occupent des postes d’agents de maîtrise ou de techniciens avec une ancienneté moyenne plus importante que les autres (27 % ont plus de 20 ans d’ancienneté, contre 19 % pour l’ensemble).
- Les « recherche d’emploi » (13 %): Très jeunes (42 % sont âgés de moins de 35 ans), ils sont moins diplômés que la moyenne (la moitié n’ont pas le bac) et occupent des postes d’employés ou d’ouvriers.
- Les « distants » (14 ) :Peu diplômés, ces salariés occupent plus souvent des postes d’employés ou d’ouvriers qualifiés dans des fonctions de production et d’exploitation.
- Les « non connectés » (16%) : Ces salariés sont plus âgés que la moyenne (55 % ont plus de 45 ans), plus souvent des hommes, peu diplômés (1/4 n’ont aucun diplôme) et occupent des postes peu qualifiés. Ils exercent des fonctions de production, de chantier, de gardiennage ou de nettoyage, dans les secteurs de la construction ou de l’industrie agroalimentaire.
Les plus connectés accèdent davantage à la formation organisée
Selon cette enquête, le recours aux TIC va de pair avec un accès plus important à la formation organisée.Les salariés les plus formés sont également ceux qui utilisent le plus les outils connectés : 53 % des « nomades » ont suivi une formation au cours des 12 dernier mois (respectivement 48 % et 55 % pour les « relation client » et « tâches en ligne ») contre 22 % des « non connectés ».
Le plus souvent, les formations suivies par les salariés les plus formés visent à se perfectionner dans ce qui fait le cœur de leur métier (le management, la comptabilité ou le droit), mais une part importante des formations suivies relève du domaine du numérique (près d’une formation sur cinq pour les « nomades » (17 %), pour les « relation clients » (19 %) et les « tâches en ligne » (18 %).
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La part des formations relevant du numérique chute, en revanche, à 12 % chez les «recherche d’emploi », à 9 % chez les « distants » et à 1 % chez les « non-connectés ».
Ces trois dernières catégories cumulent un moindre accès aux formation « en général » et un moindre accès aux formations ou initiations au numérique.
Initié par le Conseil national d’évaluations de la formation professionnelle (CNEFP) et financé par France compétences, le Dispositif d’enquêtes sur les formations et itinéraires des salariés (Defis) est réalisé par le Céreq. Grâce au suivi d’un panel de 16 000 salariés pendant 5 ans, cette enquête vise à mieux connaître les liens entre parcours professionnels et formations. 6 741 salariés ont répondu à l’enquête en 2017.
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