L’Oxford Internet Institute a été fondé en 2001 au sein de l’université d’Oxford. Ce centre de recherche étudie les implications sociétales d’internet. L’Oxford Internet Institute est membre du World Internet Project. Il réalise l’Oxford Internet Survey tous les deux ans pour mesurer l’évolution de la société numérique en Grande-Bretagne. Le rapport 2015 devrait paraître sous peu ; en attendant nous proposons de revenir sur les éléments saillants du rapport 2013.
Principaux résultats
Le rapport 2013 de l’Oxford Internet Survey dévoile plusieurs éléments clés de l’évolution de la société numérique en Grande-Bretagne.-
La fracture numérique se réduit
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Les cybermodérés, catégorie dominante des cultures de l’internet
établie ; elle distingue les e-mersifs (12%), les tehcno-pragmatiques (17%), les cyber-avisés (19%), les cyber-modérés (37%), et les a-digitaux (14%). Les internautes sont regroupés en 5 catégories d’après leurs convictions et leur attitude : la catégorie la plus importante est celle des « cybermodérés ». L’étude souligne que les cultures ont largement évolué entre les débuts d’internet où les communautés d’internautes étaient réduites et se définissaient comme les pionniers d’internet tandis que depuis le début du 21ème siècle, la culture d’internet s’est diffusée au grand public. Une partie de la culture « pionnière » existe encore, mais d’autres cultures ont émergé ; aujourd’hui la proportion de hackers est quasiment nulle.
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Les convictions et les attitudes vis-à-vis d’internet sont stables
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Les utilisateurs d’internet nouvelle-génération représentent les 2/3 des utilisateurs
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Les usages évoluent lentement
L’utilisation d’internet et des médias sociaux sont complémentaires des modes de communication traditionnels plus qu’ils ne les remplacent. Ils modifient néanmoins les relations sociales, en permettant notamment de rencontrer plus facilement de nouvelles personnes.
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Les bénéfices perçus de l’utilisation d’internet augmentent chez les utilisateurs nouvelle génération
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« Le gouvernement régule suffisamment internet » aux yeux des utilisateurs
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Les non-utilisateurs le sont majoritairement par choix
Des entretiens réalisés en face à face pour une approche extensive des usages
Depuis 2003, l’enquête est réalisée tous les 2 ans auprès de 2000 personnes (« core survey »), auxquelles il faut ajouter 500 personnes vivant en zones rurales (booster sample) dans des entretiens en face à face, à domicile. D’une durée de 40 minutes environ, ils couvrent les enjeux des usages de manière extensive : usages, compétences, travail, usages civiques, accompagnement et médiation. Cette méthodologie est rare car plus coûteuse et plus contraignante. Elle est néanmoins nécessaire lorsque la durée de l’entretien excède 30 minutes.Les questionnaires guidant les entretiens sont disponibles et téléchargeables sur internet.
Une partie des personnes de l’échantillon sont interrogées d’une enquête à l’autre. Cette méthode permet de mesurer les évolutions des convictions ou des habitudes.
Le périmètre de l’enquête comprend, l’Angleterre, l’Ecosse et le Pays de Galle.
Plusieurs typologies sont proposées dans l’étude de 2013 : l’une correspondant aux « cultures de l’internet » (e-mergés, modérés, intéréssés par le numérique, pragmatiques, a-digital), une autre différenciant les générations d’usagers (non-utilisateurs, ex-utilisateurs, première génération, génération suivante). Ce travail témoigne du travail d’analyse approfondi mené à chaque enquête par les chercheurs de l’institut internet d’Oxford.
Un institut de recherche en pointe sur l’aspect sociétal d’internet
Fondé en 2001, l’institut Internet d’Oxford (« Oxford Internet Institute ») est un département de la Division des Sciences Sociales de l’Université d’Oxford. A ce titre, il héberge un centre de recherche, propose un cycle de Master The Social Science of the Internet depuis 2009, un programme de Doctorat Information, Communication et les sciences sociales, et des activités de dissemination des résultats de la recherche vers le secteur public et privé, Il fait partie des instituts de recherche en pointe sur l’étude pluridisciplinaire des implications sociétales d’internet en Royaume-Uni, en Europe et dans le monde et est l’un des membres influents du World Internet Project.L’équipe de l’OII est composée de 44 personnes, parmi lesquelles 10 professeurs, 17 chargés de recherche, 10 chercheurs, 5 assistants de recherche, 3 post-doc et 3 doctorants. Un data scientist fait également partie de l’équipe. La pluridsciplinarité, les profils internationaux mais aussi les moyens de l’OII (10 millions de livres sterling de la Shirley Foundation et 5 millions de fonds publics) en font un centre de recherche de référence.
Des articles sont régulièrement publiés et cités et permettent de valoriser les résultats de recherche au fur et à mesure. Les 8 thèmes de recherche couvrent un large spectre des enjeux sociétaux du numérique : Economies numériques, Connaissance et culture numérique, Politiques numériques et gouvernements, Education, vie numérique et bien-être, Ethique et philosophie de l’information, Information géographique et inégalités, Gouvernance de l’information et sécurité, Social data science.