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Opening up content and data in cultural institutions: where do we stand?

Published on 18 November 2022
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Summary

88% of cultural institutions in France (libraries, archives and museums) are digitizing all or part of the works and document collections they hold and 76% are putting them online, according to a survey conducted by Wikimedia France and the Phare agency among 145 libraries, archives and museums.

In this sense, the policy of opening up data driven by the Ministry of Culture has borne fruit: a policy defined in 2013policy, extended and formalized in 2021 in its "Roadmap - Cultural Data and Content"..

However, the Wikimedia France survey draws attention to the fact that only one third (31%) of institutions adopt "open licenses".

Wikimedia France is thus reopening the debate on the restrictions on the reuse of digital cultural content.

At the heart of this debate is the notion ofOpen Content, which " characterizes specific and distinct approaches to Open Data or Open Access based on two objectives:

  • "To facilitate the opening, putting online and making available of cultural content on the one hand ;
  • Facilitate the optimal reuse of these cultural contents based on a number of parameters (choice of license, size and quality of images, etc.)".

For the promoters of Open Content, this implies not only putting cultural and heritage content online and making it available, but also making it possible to reuse it, including commercially, by adopting open licenses such as CC-BY or Etalab.

9 out of 10 cultural institutions digitize content

Among the digital practices examined in this survey, the digitization of cultural content is the most mentioned.

In total, nearly 9 out of 10 cultural institutions (88%) say they have already digitized content from their collections. Of these, 72% say that this is a regular activity and 16% that it is more occasional.

"If cultural institutions, in general, are very far from having digitized all of their collections and works (...) there is now a profusion of collections digitized by cultural institutions, and therefore a potential reservoir of works accessible and reusable by the public. This potential, very often, is unevenly developed because cultural institutions present a great disparity of means and human resources".

The study highlights an increasing relationship between the level of digitization adoption and the size of the institution: "the larger the institution, the more frequent digitization practices are observed".

While 55% of institutions with 2 to 5 employees report regularly digitizing their content, this ratio rises to 80% for institutions with 15 to 50 employees and 100% for institutions with more than 50 and 99 employees.

66% of cultural institutions use social media

Cultural institutions have been relying on social networks (Twitter, Facebook, Instagram) for a few years now to promote content and reach new audiences.

66% of institutions report using it regularly. 19% only occasionally. Only 15% of respondents do not report using these tools or did not answer the question.

This practice is more frequent in museums (80%) and libraries (71%) than in archives (48%).

56% say they frequently post images from their collections online

Among the practices of putting images or heritage content online (also called deposits), the survey distinguishes between putting textual data (records) about the collections online and putting images from the collections online.

35% of the institutions declare that they regularly post data on their collections (23% sometimes and 38% never) and 56% post images from their collections.

Among the institutions that put images of their collections online, 61% do so on dedicated portals, 15% on external sites.

These practices of uploading images to a dedicated portal or to an external portal, far from being exclusive, are complementary. "They reflect the attention of a significant number of cultural institutions in France to make it possible to consult the images in their collections through a variety of channels.

Conditions for reuse of images from the collections are still heterogeneous

"The use of licenses to define the conditions for making images available online by cultural institutions is frequent, but not systematic.

While 41% of the institutions declare to put images of their collections online using licenses, only 26% of the respondents declare to use free licenses (such as CC-BY or Etalab);

The choice of a particular license varies according to the type of cultural institution: free licenses (such as CC-BY) are mostly adopted by libraries (18%) and museums (12%), less frequently by archives (4%);

"The proportion of institutions involved in Open Content approaches, defined by the use of licenses (such as CC-BY or Etalab open licenses) allowing free and open reuse - for commercial and non-commercial purposes - remains relatively low," conclude the authors of the study. Lower in museums than in libraries. And lower than the practices observed in our European neighbors.

Référence :

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Bibliothèques, musées, archives : le numérique dynamise et reconfigure les pratiques culturelles

« La diffusion massive du numérique et d’internet au tournant du siècle a accéléré plusieurs tendances à l’oeuvre au cours des décennies précédentes (…) À bien des égards, c’est la conception même de la culture – ses contours et ses découpages, son autonomie et ses hiérarchies internes, ses fonctions sociales – qui s’est trouvée ébranlée»observait en 2008 Olivier Donnat, chef d’orchestre au Ministère de la Culture de l'enquête sur les pratiques culturelles des Français.L'édition 2008 de cette enquête (reconduite tous les dix ans) avait mis en relief la convergence de la plupart des pratiques culturelles devant les « écrans » : « visionnage d’images et écoute de musique bien entendu, mais aussi lecture de textes ou pratiques en amateur, sans parler de la présence désormais banale des écrans dans les bibliothèques, les lieux d’exposition et même parfois dans certains lieux de spectacle vivant. Tout est désormais potentiellement visualisable sur un écran et accessible par l’intermédiaire de l’internet ». Olivier Donnat, observait cependant qu’entre 1997 et 2008, « les sorties et visites culturelles ont beaucoup moins souffert dans les arbitrages imposés par la montée en puissance des pratiques numériques que certains loisirs du temps ordinaire comme l’écoute de télévision ou la lecture d’imprimés ».Depuis 2008, les équipements culturels se sont saisis des technologies numériques pour numériser leurs collections. Chacun peut désormais consulter des archives, échanger avec d’autres passionnés sur leur contenu, emprunter une oeuvre, visiter un musée. Parfois sans jamais se rendre dans les établissements culturels concernés.Les musées, les bibliothèques, les archives sont ils pour autant appelés à se transformer en centres de ressources, voués à devenir des prestataires de services à distance ?Principal instrument de suivi des comportements des Français dans le domaine de la culture, l’édition 2018 de l’enquête Pratiques culturelles permettra de mieux comprendre les hybridations que le numérique noue entre la fréquentation des équipements culturels (« culture in situ ») et « culture en ligne ». Les premiers résultats sont attendus pour le 2ème semestre 2018.En attendant ces résultats, les indicateurs et études fragmentaires publiés par le Ministère de la Culture et par Archives de France suggèrent d’ores et déjà que ces hybridations « culture in situ/culture en ligne » dessinent des trajectoires très contrastées selon les équipements culturels. La disponibilité de ressources numériques en ligne n’a pas diminué la fréquentation des bibliothèques. Il a sans doute même contribué à la croissance du nombre d’usagers des bibliothèques (+ 23% depuis 200). Ce sont les jeunes qui fréquentent le plus les bibliothèques. En revanche, la numérisation des archives a litteralement vidé les salles de lecture des archives. Plus de 562 millions de  de pages et images ont été numérisées par les services d’archives : 72 % de ces documents numérisés sont disponibles en ligne. Désormais, en archives départementales, le rapport entre le nombre de lecteurs inscrits en salle et celui des visiteurs uniques est de un à cent. S’agissant des musées et monuments, le constat est plus nuancé. En 2016, 44 % des Français ont fréquenté un musée ou une exposition, soit 9 % de plus qu’il y a 4 ans. Dans quelle mesure cette hausse est-elle imputable aux outils numériques mis en œuvre par les musées et monuments (billetterie, en premier lieu) pour stimuler la fréquentation ? Quant aux visites virtuelles d’une exposition, d’un musée ou d’un monument, elles n’ont concerné en 2016 que 15% des Français. Le numérique ne nuit pas à la fréquentation des bibliothèque. Au contraire… Le développement de l’internet, celui des moteurs de recherche, la numérisation d’un nombre croissant d’ouvrages, ont confronté le monde des bibliothèques à une crise existentielle : pourquoi le public continuerait-il de se déplacer dans les bibliothèques s’il trouve les informations et les livres qu’il cherche en ligne ?L’enquête  consacrée aux usages des bibliothèques municipales en 2016 mettait en lumière une modification en profondeur et sur le long terme du rapport qu’entretiennent les Français avec leurs bibliothèques. 40 % des Français de 15 ans et plus a fréquenté une bibliothèque municipale au moins une fois lors des 12 derniers mois (35 % en 2005, 25,7 % en 1997). Ce taux de fréquentation ne tient pas compte du public des moins de 15 ans, qui représente 40 % du public inscrit. Le nombre d’usagers des bibliothèques municipales a augmenté de 23 % depuis 2005, soit une hausse de plus de 4 millions d’usagers, alors que dans le même temps la population française ne s’est accrue que de 4 %. Ce sont les jeunes qui fréquentent le plus les bibliothèques : la fréquentation des bibliothèques municipales par les jeunes de 15 à 24 ans a progressé de 14 % entre 2005 (39 %) et 2016 (53 %). On note également une progression sensible pour les personnes de 35 à 49 ans, avec une hausse de six points de la part des usagers entre 2005 et 2016. La fréquentation des autres tranches d’âge, en revanche, reste stable.43 % des usagers des bibliothèques ont eu une activité utilisant l’informatique ou les services en ligne de la bibliothèque. Ce constat contredit « l’hypothèse – selon laquelle les bibliothèques seraient progressivement rendues obsolètes par les services en ligne disponibles sur Internet" observent les auteurs de l'étude. "Bien que la bibliothèque municipale continue de bénéficier d’une forte légitimité, y compris chez les non-usagers, la tendance selon laquelle elles ne constituent plus un lieu « sacralisé » mais un équipement dont on peut interroger la fonction progresse chez ces derniers, notamment au regard des évolutions numériques de la société ». Les bibliothèques, lieux de médiation numérique Depuis une dizaine d’années, les bibliothèques du monde entier repensent leurs bâtiments, leur accueil et leurs services à l’aune de la révolution numérique. Elles ont entrepris de rassembler en un même lieu les livres traditionnels et les livres numériques (e-books), des rayonnages et des ordinateurs. Cette « bibliothèque hybride » donne accès aux ouvrages numérisés, (les « bibliothèques numériques ») ainsi qu’à des bouquets de services numériques.97 % des bibliothèques de 40 000 habitants et plus sont dotées d’un site internet dédié (56% pour les bibliothèques de moins de 5 000 habitants).L’acquisition de ressources numériques reste encore marginale dans le budget documentaire des bibliothèquesL’équipement des bibliothèques en postes de lecture et en wifi a ainsi transformé les attentes du public ; s’ils fréquentent les bibliothèques, c’est désormais aussi pour profiter d’une connexion Internet. 20% de progression en 2017 pour les services en ligne de la  Bibliothèque nationale de France La Bibliothèque Nationale de France (BNF) fait état de 1,3 millions de visiteurs sur l’ensemble des sites de la BnF : bnf.fr, Gallica, Retronews, ressources catalographiques, data.bnf.fr. Elle enregistre ainsi une progression de 20% de son audience, avec 36 millions de visites.La progression des usages numériques ne nuit pas mais contribuerait plutôt à dynamiser la fréquentation des sites et salles de lecture de la BnF : celle-ci a progressé de 13% par rapport à 2016. Les salles de lecture ont reçu 920 000 visiteurs, retrouvant ainsi un niveau de fréquentation qui n’avait pas été atteint depuis 5 ans. La fréquentation des manifestations a, quant à elle,  augmenté de 60 %. Services des archives : l’essor de la consultation en ligne a vidé les salles de lecture La numérisation des archives a démocratisé la consultation des archives. Plusieurs millions de Français y ont recours, majoritairement pour des recherches généalogiques. Plus de 2,2 milliards de documents ont été consultés sur les sites des services des archives, nationales, régionales, départementales et communales en 2016.En 2016, les sites des services d’archives ont totalisé 52 millions de connexion, enregistrant 2,2 milliards de pages vues : la baisse de 4 % enregistrée en 2016 résulte d’une meilleure indexation permettant d’atteindre plus facilement le document recherché.Pour les seules archives départementales, le nombre de visiteurs uniques atteint le nombre de dix millions, un visiteur pouvant être comptabilisé plusieurs fois s’il consulte les archives de plusieurs départements. 93% d’entre eux  se tournent vers les services d’archives pour des recherches de généalogie.Comme le note Gaël Chenard, Directeur des archives départementales des Hautes-Alpes , « cette transformation des usages a pris les archivistes par surprise en raison de sa rapidité et de son ampleur. Nous pensions que notre aide était indispensable pour bien utiliser les archives et que l’impossibilité de faire oeuvre de médiation par internet était un frein insurmontable à la dématérialisation. Nous pensions également qu’il fallait défendre nos salles de lecture comme des lieux de sociabilité. Il est en réalité discutable qu’une salle de lecture, présumée silencieuse, soit un véritable lieu de sociabilité, contrairement à internet qui est aujourd’hui le réseau d’entraide et de partage le plus vaste du monde. Les archives départementales ont en fait été débordées par les conséquences de leur propre politique et ont commencé à découvrir avec inquiétude – voire horreur – que les internautes étaient en fait très autonomes, et qu’ils n’avaient aucun besoin d’un contact direct avec le document original». Le numérique dynamise la fréquentation des musées, expositions et monuments… sans élargir pour autant leur(s) public(s) 44 % des Français se sont servis d’internet en lien avec une visite patrimoniale au cours des 12 derniers mois (+ 7 points par rapport à juin 2014).Les usages en plus forte croissance poursuivent des finalités plutôt pratiques comme la recherche d’informations (+9 %) et la réservation de billets (+7 %).Le profil des personnes qui utilisent internet pour préparer ou accompagner ces visites correspond sensiblement à celui qui fréquente déjà les musées et monuments « in situ » : 79 % des diplômés de niveau bac plus 3 et plus utilisent internet pour préparer ou accompagner leurs visites, contre 49 % des diplômés de niveau bac et 31 % des diplômés de niveau brevet.« Les clivages persistent malgré l’amorce d’un décloisonnement social ».Seuls 15 % des Français interrogés ont effectué la visite virtuelle d’une exposition, d’un musée ou d’un monument.La visite en ligne se conjugue avec une visite physique « in situ » dans plus de 9 cas sur 10. Inversement, 9 % des Français ayant eu une activité en ligne en lien avec les musées et monuments ne se sont pas rendus dans ce type de lieu durant l’année.Selon le responsable des études à la Direction générale des patrimoines, « les données actuelles ne permettent pas de confirmer l’hypothèse d’un élargissement des publics par le numérique, même si des usages en ligne, sans visite physique, émergent pour certaines populations ». Un visiteur en ligne vaut-il moins qu’un visiteur in situ ? « Les politiques culturelles sont traditionnellement pensées en France en termes d’aménagement culturel du territoire et de fréquentation des équipements »,observe Christopher Miles, Secrétaire général Ministère de la Culture. « En faisant émerger de nouveaux espaces, de fait massivement investis par l’ensemble de la population (et très souvent autour de contenus culturels), l’ère numérique oblige à réinterroger ces missions historiques : les politiques culturelles doivent-elles continuer à donner la priorité à la fréquentation des établissements ? Un visiteur en ligne vaut-il moins qu’un visiteur in situ ? »Si les archives sont appelées à devenir des "prestataires de services à distance", ce n’est pas pas le cas des bibliothèques.Les attentes et usages du public, ainsi que l’évolution des offres, dessinent  le passage vers une « bibliothèque-troisième lieu » : des zones silencieuses y  côtoient des espaces de travail (coworking), des salles de réunion, des espaces de détente, des cafés, des lieux pour visionner des films.« En rupture avec une vision élitiste de la culture, la bibliothèque-troisième lieu refuse d’être un lieu de prescription du savoir. Elle s’adresse à toute forme de cultures populaire et son offre culturelle est diverse et variée ».La transition numérique confronte, en revanche, les musées et monuments à de nouveaux arbitrages : mobiliser prioritairement le numérique pour stimuler et améliorer la fréquentation des établissements   ? Ou diversifier l'offre  numérique pour atteindre de nouveaux publics, élargir a visibilité des oeuvres et leur circulation  ?

  • Inclusion

Opening up content in cultural cultural institutions: a global trend

Since the beginning of the 2010s, museums, libraries and archives have been deploying practices of opening and sharing their content without specific restrictions for users.

Three institutions in particular are international references in this field and still inspire many institutions in these approaches today:

  • The Rijksmuseum in Amsterdam, as of 2012, has given free access and unrestricted permission for high definition images of these collections;
  • The Getty Museum, in 2013 made reproductions of works in its collections available online allowing for commercial and non-commercial use;
  • The Metropolitan Museum of New York made a portion of its collections available online for non-commercial use in 2014 and then in 2017 decided to make images of public domain works more widely available for any unrestricted reuse.

While in 2016, only 50 institutions were engaged in these approaches, that number jumps to 324 in 2018.

"For many of these cultural and heritage institutions, an Open Content approach is an opportunity to broaden the dissemination of their content to a much wider, transnational if not globalized audience. However, practices can vary greatly from one institution to another (restriction of commercial uses or not, etc.).

Référence :

Grenoble, Paris, Rennes, Toulouse, Marseille... Announcements of the opening of cultural data in France have been multiplying over the past three years. Since 2020, Paris Musées has offered Open Content (free and unrestricted access) to more than 150,000 digital reproductions of works from the collections of the City of Paris museums in high definition. In 2020, the City of Marseille has adopted the principle of opening up more than 200,000 heritage resources (writings, objects and works) already digitized by the city.

Référence :

Sources

Linked articles

    Libraries, museums, archives: digital technology revitalizes and reconfigures cultural practices

    "The massive diffusion of digital technology and the Internet at the turn of the century accelerated several trends that had been at work over the previous decades (...) In many respects, it is the very conception of culture - its contours and divisions, its autonomy and internal hierarchies, its social functions - that has been shaken"observed Olivier Donnat in 2008, head of the Ministry of Culture's survey on French cultural practices.The 2008 edition of this survey (renewed every ten years) highlighted the convergence of most cultural practices in front of "screens": "viewing images and listening to music, of course, but also reading texts or amateur practices, not to mention the now commonplace presence of screens in libraries, exhibition spaces and even sometimes in certain live performance venues. Everything is now potentially viewable on a screen and accessible through the Internet ". Olivier Donnat, however, observed that between 1997 and 2008, "cultural outings and visits have suffered much less in the trade-offs imposed by the rise of digital practices than certain leisure activities of ordinary time such as watching television or reading printed matter ".Since 2008, cultural facilities have been using digital technologies to digitize their collections. Everyone can now consult archives, exchange with other enthusiasts on their content, borrow a work, visit a museum. Sometimes without ever visiting the cultural institutions concerned.Are museums, libraries and archives to be transformed into resource centers, destined to become remote service providers?The 2018 edition of the Cultural Practices survey, the main instrument for monitoring the behavior of the French in the field of culture, will provide a better understanding of the hybridities that digital technology creates between the use of cultural facilities ("culture in situ") and "culture online". The first results are expected in the second half of 2018.While waiting for these results, the indicators and fragmentary studies published by the Ministry of Culture and by Archives de France already suggest that these " in situ culture/online culture " hybridizations draw very contrasting trajectories depending on the cultural facilities. The availability of online digital resources has not decreased library use. It has probably even contributed to the growth in the number of library users (+23% since 200). Young people are the most frequent users of libraries. On the other hand, the digitization of archives has literally emptied the reading rooms of archives. More than 562 million pages and images have been digitized by the archives: 72% of these digitized documents are available online. Now, in the departmental archives, the ratio between the number of readers registered in the reading room and the number of unique visitors is one to one hundred. As far as museums and monuments are concerned, the picture is more nuanced. In 2016, 44% of French people visited a museum or exhibition, 9% more than four years ago. To what extent is this increase attributable to the digital tools implemented by museums and monuments (ticketing, in the first place) to stimulate attendance? As for virtual visits to an exhibition, museum or monument, in 2016 they concerned only 15% of French people. Digital technology does not harm library attendance. On the contrary... The development of the Internet, of search engines, and the digitization of an increasing number of books have confronted the library world with an existential crisis: why should the public continue to visit libraries if they can find the information and books they are looking for online?The survey on the use of municipal libraries in 2016 highlighted a profound and long-term change in the relationship between the French and their libraries. 40% of French people aged 15 and over have visited a municipal library at least once in the last 12 months (35% in 2005, 25.7% in 1997). This attendance rate does not take into account the under-15s, who represent 40% of the registered public. The number of municipal library users has increased by 23% since 2005, an increase of more than 4 million users, while at the same time the French population has only grown by 4%. Young people are the most frequent users of libraries: use of municipal libraries by 15-24 year olds increased by 14% between 2005 (39%) and 2016 (53%). There was also a significant increase for those aged 35-49, with a six-point increase in the share of users between 2005 and 2016. Attendance among other age groups, however, remained stable.43% of library users have had an activity using computers or the library's online services. This finding contradicts "the assumption that libraries are being rendered obsolete by the online services available on the Internet," the study's authors note. "Although the municipal library continues to enjoy a strong legitimacy, including among non-users, the tendency that they are no longer a "sacred" place but a facility whose function can be questioned is progressing among the latter, especially in view of digital developments in society." Libraries, places of digital mediation For the past decade, libraries around the world have been rethinking their buildings, their reception and their services in light of the digital revolution. They have undertaken to bring together traditional books and digital books (e-books), shelves and computers in the same place. This "hybrid library" gives access to digitized books (the "digital libraries") as well as to digital service packages.97% of libraries with 40,000 or more inhabitants have a dedicated website (56% for libraries with less than 5,000 inhabitants).The acquisition of digital resources is still marginal in the library budgetThe equipment of libraries with reading stations and wifi has thus transformed the expectations of the public; if they visit libraries, it is now also to benefit from an Internet connection. 20% growth in 2017 for the National Library of France's online services The Bibliothèque Nationale de France (BNF) reports 1.3 million visitors to all of its sites: bnf.fr, Gallica, Retronews, catalog resources, data.bnf.fr. This represents a 20% increase in the number of visitors, with 36 million visits.The progression of digital uses does not harm but rather contributes to boosting attendance at BnF's sites and reading rooms: this increased by 13% compared to 2016. The reading rooms received 920,000 visitors, thus returning to a level of attendance that had not been reached for 5 years. Attendance at events, meanwhile, increased by 60%. Archive services: the rise of online consultation has emptied the reading rooms The digitization of archives has democratized the consultation of archives. Several million French people use them, mostly for genealogical research. More than 2.2 billion documents were consulted on the sites of national, regional, departmental and municipal archives in 2016.In 2016, archive sites had a total of 52 million logins, recording 2.2 billion page views: the 4% decrease in 2016 was the result of better indexing to make it easier to reach the document you are looking for.For the departmental archives alone, the number of unique visitors has reached ten million, and a visitor may be counted several times if he or she consults the archives of several departments. 93% of them turn to the archives for genealogical research.As Gaël Chenard, Director of the Hautes-Alpes departmental archives, notes, "this transformation in usage took archivists by surprise because of its speed and scope. We thought that our help was essential to use the archives well and that the impossibility of mediating through the Internet was an insurmountable obstacle to dematerialization. We also thought that we should defend our reading rooms as places of sociability. It is actually debatable whether a reading room, presumed to be silent, is a real place of sociability, unlike the Internet, which is now the world's largest network for mutual aid and sharing. The departmental archives were in fact overwhelmed by the consequences of their own policy and began to discover with concern - even horror - that Internet users were in fact very autonomous, and had no need for direct contact with the original document." Digital technology is boosting attendance at museums, exhibitions and monuments... without expanding their audience(s) 44% of French people have used the internet in connection with a heritage visit in the past 12 months (+7 points compared to June 2014).The fastest-growing uses are for more practical purposes, such as finding information (+9%) and booking tickets (+7%).The profile of people who use the Internet to prepare or accompany these visits corresponds substantially to those who already visit museums and monuments "in situ": 79% of graduates with a bachelor's degree or higher use the Internet to prepare or accompany their visits, compared to 49% of bachelor's degree graduates and 31% of high school graduates. Cleavages persist despite the beginning of a social decompartmentalization".Only 15% of French people surveyed have taken a virtual tour of an exhibition, museum or monument.Online visits are combined with a physical visit "in situ" in more than 9 cases out of 10. Conversely, 9% of French people who had an online activity related to museums and monuments did not visit this type of place during the year.According to the head of studies at the Directorate General of Heritage, "current data do not confirm the hypothesis of a broadening of the public through digital technology, even if online uses, without physical visits, are emerging for certain populations. Is an online visitor worth less than an in situ visitor? "In France, cultural policies are traditionally thought of in terms of cultural development of the territory and attendance of facilities,"observes Christopher Miles, Secretary General of the Ministry of Culture. "By creating new spaces, which are massively invested by the whole population (and very often around cultural content), the digital era forces us to reexamine these historical missions: should cultural policies continue to give priority to the attendance of establishments? Is a visitor online worth less than a visitor in situ?"If archives are called upon to become "remote service providers", this is not the case for libraries.The expectations and uses of the public, as well as the evolution of what is offered, are leading to a "library-third place": silent areas are being combined with coworking spaces, meeting rooms, relaxation areas, cafés, and places to watch films."Breaking with an elitist vision of culture, the library-third place refuses to be a place of prescription of knowledge. It addresses all forms of popular culture and its cultural offer is diverse and varied.On the other hand, the digital transition is confronting museums and monuments with new choices: should digital technology be used primarily to stimulate and improve attendance? Or diversify the digital offer to reach new audiences, broaden the visibility of works and their circulation?

    • Inclusion

    Published on 20/03/18

Opening up content and data in cultural institutions: where do we stand?

88% of cultural institutions in France (libraries, archives and museums) are digitizing all or part of the works and document collections they hold and 76% are putting them online, according to a survey conducted by Wikimedia France and the Phare agency among 145 libraries, archives and museums.

In this sense, the policy of opening up data driven by the Ministry of Culture has borne fruit: a policy defined in 2013policy, extended and formalized in 2021 in its "Roadmap - Cultural Data and Content"..

However, the Wikimedia France survey draws attention to the fact that only one third (31%) of institutions adopt "open licenses".

Wikimedia France is thus reopening the debate on the restrictions on the reuse of digital cultural content.

At the heart of this debate is the notion ofOpen Content, which " characterizes specific and distinct approaches to Open Data or Open Access based on two objectives:

  • "To facilitate the opening, putting online and making available of cultural content on the one hand ;
  • Facilitate the optimal reuse of these cultural contents based on a number of parameters (choice of license, size and quality of images, etc.)".

For the promoters of Open Content, this implies not only putting cultural and heritage content online and making it available, but also making it possible to reuse it, including commercially, by adopting open licenses such as CC-BY or Etalab.

9 out of 10 cultural institutions digitize content

Among the digital practices examined in this survey, the digitization of cultural content is the most mentioned.

In total, nearly 9 out of 10 cultural institutions (88%) say they have already digitized content from their collections. Of these, 72% say that this is a regular activity and 16% that it is more occasional.

"If cultural institutions, in general, are very far from having digitized all of their collections and works (...) there is now a profusion of collections digitized by cultural institutions, and therefore a potential reservoir of works accessible and reusable by the public. This potential, very often, is unevenly developed because cultural institutions present a great disparity of means and human resources".

The study highlights an increasing relationship between the level of digitization adoption and the size of the institution: "the larger the institution, the more frequent digitization practices are observed".

While 55% of institutions with 2 to 5 employees report regularly digitizing their content, this ratio rises to 80% for institutions with 15 to 50 employees and 100% for institutions with more than 50 and 99 employees.

66% of cultural institutions use social media

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66% of institutions report using it regularly. 19% only occasionally. Only 15% of respondents do not report using these tools or did not answer the question.

This practice is more frequent in museums (80%) and libraries (71%) than in archives (48%).

56% say they frequently post images from their collections online

Among the practices of putting images or heritage content online (also called deposits), the survey distinguishes between putting textual data (records) about the collections online and putting images from the collections online.

35% of the institutions declare that they regularly post data on their collections (23% sometimes and 38% never) and 56% post images from their collections.

Among the institutions that put images of their collections online, 61% do so on dedicated portals, 15% on external sites.

These practices of uploading images to a dedicated portal or to an external portal, far from being exclusive, are complementary. "They reflect the attention of a significant number of cultural institutions in France to make it possible to consult the images in their collections through a variety of channels.

Conditions for reuse of images from the collections are still heterogeneous

"The use of licenses to define the conditions for making images available online by cultural institutions is frequent, but not systematic.

While 41% of the institutions declare to put images of their collections online using licenses, only 26% of the respondents declare to use free licenses (such as CC-BY or Etalab);

The choice of a particular license varies according to the type of cultural institution: free licenses (such as CC-BY) are mostly adopted by libraries (18%) and museums (12%), less frequently by archives (4%);

"The proportion of institutions involved in Open Content approaches, defined by the use of licenses (such as CC-BY or Etalab open licenses) allowing free and open reuse - for commercial and non-commercial purposes - remains relatively low," conclude the authors of the study. Lower in museums than in libraries. And lower than the practices observed in our European neighbors.

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Bibliothèques, musées, archives : le numérique dynamise et reconfigure les pratiques culturelles

« La diffusion massive du numérique et d’internet au tournant du siècle a accéléré plusieurs tendances à l’oeuvre au cours des décennies précédentes (…) À bien des égards, c’est la conception même de la culture – ses contours et ses découpages, son autonomie et ses hiérarchies internes, ses fonctions sociales – qui s’est trouvée ébranlée»observait en 2008 Olivier Donnat, chef d’orchestre au Ministère de la Culture de l'enquête sur les pratiques culturelles des Français.L'édition 2008 de cette enquête (reconduite tous les dix ans) avait mis en relief la convergence de la plupart des pratiques culturelles devant les « écrans » : « visionnage d’images et écoute de musique bien entendu, mais aussi lecture de textes ou pratiques en amateur, sans parler de la présence désormais banale des écrans dans les bibliothèques, les lieux d’exposition et même parfois dans certains lieux de spectacle vivant. Tout est désormais potentiellement visualisable sur un écran et accessible par l’intermédiaire de l’internet ». Olivier Donnat, observait cependant qu’entre 1997 et 2008, « les sorties et visites culturelles ont beaucoup moins souffert dans les arbitrages imposés par la montée en puissance des pratiques numériques que certains loisirs du temps ordinaire comme l’écoute de télévision ou la lecture d’imprimés ».Depuis 2008, les équipements culturels se sont saisis des technologies numériques pour numériser leurs collections. Chacun peut désormais consulter des archives, échanger avec d’autres passionnés sur leur contenu, emprunter une oeuvre, visiter un musée. Parfois sans jamais se rendre dans les établissements culturels concernés.Les musées, les bibliothèques, les archives sont ils pour autant appelés à se transformer en centres de ressources, voués à devenir des prestataires de services à distance ?Principal instrument de suivi des comportements des Français dans le domaine de la culture, l’édition 2018 de l’enquête Pratiques culturelles permettra de mieux comprendre les hybridations que le numérique noue entre la fréquentation des équipements culturels (« culture in situ ») et « culture en ligne ». Les premiers résultats sont attendus pour le 2ème semestre 2018.En attendant ces résultats, les indicateurs et études fragmentaires publiés par le Ministère de la Culture et par Archives de France suggèrent d’ores et déjà que ces hybridations « culture in situ/culture en ligne » dessinent des trajectoires très contrastées selon les équipements culturels. La disponibilité de ressources numériques en ligne n’a pas diminué la fréquentation des bibliothèques. Il a sans doute même contribué à la croissance du nombre d’usagers des bibliothèques (+ 23% depuis 200). Ce sont les jeunes qui fréquentent le plus les bibliothèques. En revanche, la numérisation des archives a litteralement vidé les salles de lecture des archives. Plus de 562 millions de  de pages et images ont été numérisées par les services d’archives : 72 % de ces documents numérisés sont disponibles en ligne. Désormais, en archives départementales, le rapport entre le nombre de lecteurs inscrits en salle et celui des visiteurs uniques est de un à cent. S’agissant des musées et monuments, le constat est plus nuancé. En 2016, 44 % des Français ont fréquenté un musée ou une exposition, soit 9 % de plus qu’il y a 4 ans. Dans quelle mesure cette hausse est-elle imputable aux outils numériques mis en œuvre par les musées et monuments (billetterie, en premier lieu) pour stimuler la fréquentation ? Quant aux visites virtuelles d’une exposition, d’un musée ou d’un monument, elles n’ont concerné en 2016 que 15% des Français. Le numérique ne nuit pas à la fréquentation des bibliothèque. Au contraire… Le développement de l’internet, celui des moteurs de recherche, la numérisation d’un nombre croissant d’ouvrages, ont confronté le monde des bibliothèques à une crise existentielle : pourquoi le public continuerait-il de se déplacer dans les bibliothèques s’il trouve les informations et les livres qu’il cherche en ligne ?L’enquête  consacrée aux usages des bibliothèques municipales en 2016 mettait en lumière une modification en profondeur et sur le long terme du rapport qu’entretiennent les Français avec leurs bibliothèques. 40 % des Français de 15 ans et plus a fréquenté une bibliothèque municipale au moins une fois lors des 12 derniers mois (35 % en 2005, 25,7 % en 1997). Ce taux de fréquentation ne tient pas compte du public des moins de 15 ans, qui représente 40 % du public inscrit. Le nombre d’usagers des bibliothèques municipales a augmenté de 23 % depuis 2005, soit une hausse de plus de 4 millions d’usagers, alors que dans le même temps la population française ne s’est accrue que de 4 %. Ce sont les jeunes qui fréquentent le plus les bibliothèques : la fréquentation des bibliothèques municipales par les jeunes de 15 à 24 ans a progressé de 14 % entre 2005 (39 %) et 2016 (53 %). On note également une progression sensible pour les personnes de 35 à 49 ans, avec une hausse de six points de la part des usagers entre 2005 et 2016. La fréquentation des autres tranches d’âge, en revanche, reste stable.43 % des usagers des bibliothèques ont eu une activité utilisant l’informatique ou les services en ligne de la bibliothèque. Ce constat contredit « l’hypothèse – selon laquelle les bibliothèques seraient progressivement rendues obsolètes par les services en ligne disponibles sur Internet" observent les auteurs de l'étude. "Bien que la bibliothèque municipale continue de bénéficier d’une forte légitimité, y compris chez les non-usagers, la tendance selon laquelle elles ne constituent plus un lieu « sacralisé » mais un équipement dont on peut interroger la fonction progresse chez ces derniers, notamment au regard des évolutions numériques de la société ». Les bibliothèques, lieux de médiation numérique Depuis une dizaine d’années, les bibliothèques du monde entier repensent leurs bâtiments, leur accueil et leurs services à l’aune de la révolution numérique. Elles ont entrepris de rassembler en un même lieu les livres traditionnels et les livres numériques (e-books), des rayonnages et des ordinateurs. Cette « bibliothèque hybride » donne accès aux ouvrages numérisés, (les « bibliothèques numériques ») ainsi qu’à des bouquets de services numériques.97 % des bibliothèques de 40 000 habitants et plus sont dotées d’un site internet dédié (56% pour les bibliothèques de moins de 5 000 habitants).L’acquisition de ressources numériques reste encore marginale dans le budget documentaire des bibliothèquesL’équipement des bibliothèques en postes de lecture et en wifi a ainsi transformé les attentes du public ; s’ils fréquentent les bibliothèques, c’est désormais aussi pour profiter d’une connexion Internet. 20% de progression en 2017 pour les services en ligne de la  Bibliothèque nationale de France La Bibliothèque Nationale de France (BNF) fait état de 1,3 millions de visiteurs sur l’ensemble des sites de la BnF : bnf.fr, Gallica, Retronews, ressources catalographiques, data.bnf.fr. Elle enregistre ainsi une progression de 20% de son audience, avec 36 millions de visites.La progression des usages numériques ne nuit pas mais contribuerait plutôt à dynamiser la fréquentation des sites et salles de lecture de la BnF : celle-ci a progressé de 13% par rapport à 2016. Les salles de lecture ont reçu 920 000 visiteurs, retrouvant ainsi un niveau de fréquentation qui n’avait pas été atteint depuis 5 ans. La fréquentation des manifestations a, quant à elle,  augmenté de 60 %. Services des archives : l’essor de la consultation en ligne a vidé les salles de lecture La numérisation des archives a démocratisé la consultation des archives. Plusieurs millions de Français y ont recours, majoritairement pour des recherches généalogiques. Plus de 2,2 milliards de documents ont été consultés sur les sites des services des archives, nationales, régionales, départementales et communales en 2016.En 2016, les sites des services d’archives ont totalisé 52 millions de connexion, enregistrant 2,2 milliards de pages vues : la baisse de 4 % enregistrée en 2016 résulte d’une meilleure indexation permettant d’atteindre plus facilement le document recherché.Pour les seules archives départementales, le nombre de visiteurs uniques atteint le nombre de dix millions, un visiteur pouvant être comptabilisé plusieurs fois s’il consulte les archives de plusieurs départements. 93% d’entre eux  se tournent vers les services d’archives pour des recherches de généalogie.Comme le note Gaël Chenard, Directeur des archives départementales des Hautes-Alpes , « cette transformation des usages a pris les archivistes par surprise en raison de sa rapidité et de son ampleur. Nous pensions que notre aide était indispensable pour bien utiliser les archives et que l’impossibilité de faire oeuvre de médiation par internet était un frein insurmontable à la dématérialisation. Nous pensions également qu’il fallait défendre nos salles de lecture comme des lieux de sociabilité. Il est en réalité discutable qu’une salle de lecture, présumée silencieuse, soit un véritable lieu de sociabilité, contrairement à internet qui est aujourd’hui le réseau d’entraide et de partage le plus vaste du monde. Les archives départementales ont en fait été débordées par les conséquences de leur propre politique et ont commencé à découvrir avec inquiétude – voire horreur – que les internautes étaient en fait très autonomes, et qu’ils n’avaient aucun besoin d’un contact direct avec le document original». Le numérique dynamise la fréquentation des musées, expositions et monuments… sans élargir pour autant leur(s) public(s) 44 % des Français se sont servis d’internet en lien avec une visite patrimoniale au cours des 12 derniers mois (+ 7 points par rapport à juin 2014).Les usages en plus forte croissance poursuivent des finalités plutôt pratiques comme la recherche d’informations (+9 %) et la réservation de billets (+7 %).Le profil des personnes qui utilisent internet pour préparer ou accompagner ces visites correspond sensiblement à celui qui fréquente déjà les musées et monuments « in situ » : 79 % des diplômés de niveau bac plus 3 et plus utilisent internet pour préparer ou accompagner leurs visites, contre 49 % des diplômés de niveau bac et 31 % des diplômés de niveau brevet.« Les clivages persistent malgré l’amorce d’un décloisonnement social ».Seuls 15 % des Français interrogés ont effectué la visite virtuelle d’une exposition, d’un musée ou d’un monument.La visite en ligne se conjugue avec une visite physique « in situ » dans plus de 9 cas sur 10. Inversement, 9 % des Français ayant eu une activité en ligne en lien avec les musées et monuments ne se sont pas rendus dans ce type de lieu durant l’année.Selon le responsable des études à la Direction générale des patrimoines, « les données actuelles ne permettent pas de confirmer l’hypothèse d’un élargissement des publics par le numérique, même si des usages en ligne, sans visite physique, émergent pour certaines populations ». Un visiteur en ligne vaut-il moins qu’un visiteur in situ ? « Les politiques culturelles sont traditionnellement pensées en France en termes d’aménagement culturel du territoire et de fréquentation des équipements »,observe Christopher Miles, Secrétaire général Ministère de la Culture. « En faisant émerger de nouveaux espaces, de fait massivement investis par l’ensemble de la population (et très souvent autour de contenus culturels), l’ère numérique oblige à réinterroger ces missions historiques : les politiques culturelles doivent-elles continuer à donner la priorité à la fréquentation des établissements ? Un visiteur en ligne vaut-il moins qu’un visiteur in situ ? »Si les archives sont appelées à devenir des "prestataires de services à distance", ce n’est pas pas le cas des bibliothèques.Les attentes et usages du public, ainsi que l’évolution des offres, dessinent  le passage vers une « bibliothèque-troisième lieu » : des zones silencieuses y  côtoient des espaces de travail (coworking), des salles de réunion, des espaces de détente, des cafés, des lieux pour visionner des films.« En rupture avec une vision élitiste de la culture, la bibliothèque-troisième lieu refuse d’être un lieu de prescription du savoir. Elle s’adresse à toute forme de cultures populaire et son offre culturelle est diverse et variée ».La transition numérique confronte, en revanche, les musées et monuments à de nouveaux arbitrages : mobiliser prioritairement le numérique pour stimuler et améliorer la fréquentation des établissements   ? Ou diversifier l'offre  numérique pour atteindre de nouveaux publics, élargir a visibilité des oeuvres et leur circulation  ?

  • Inclusion

Opening up content in cultural cultural institutions: a global trend

Since the beginning of the 2010s, museums, libraries and archives have been deploying practices of opening and sharing their content without specific restrictions for users.

Three institutions in particular are international references in this field and still inspire many institutions in these approaches today:

  • The Rijksmuseum in Amsterdam, as of 2012, has given free access and unrestricted permission for high definition images of these collections;
  • The Getty Museum, in 2013 made reproductions of works in its collections available online allowing for commercial and non-commercial use;
  • The Metropolitan Museum of New York made a portion of its collections available online for non-commercial use in 2014 and then in 2017 decided to make images of public domain works more widely available for any unrestricted reuse.

While in 2016, only 50 institutions were engaged in these approaches, that number jumps to 324 in 2018.

"For many of these cultural and heritage institutions, an Open Content approach is an opportunity to broaden the dissemination of their content to a much wider, transnational if not globalized audience. However, practices can vary greatly from one institution to another (restriction of commercial uses or not, etc.).

Référence :

Grenoble, Paris, Rennes, Toulouse, Marseille... Announcements of the opening of cultural data in France have been multiplying over the past three years. Since 2020, Paris Musées has offered Open Content (free and unrestricted access) to more than 150,000 digital reproductions of works from the collections of the City of Paris museums in high definition. In 2020, the City of Marseille has adopted the principle of opening up more than 200,000 heritage resources (writings, objects and works) already digitized by the city.

Référence :

Sources

Labo Société Numérique

Labo République Française Agence nationale de cohésion des territoires
Opening up content and data in cultural institutions: where do we stand?