Dans une note documentée, une équipe du GIS Marsoin (Fabien Collas, Géraldine Guérillot , Sandra Trébaol, Soazig Lalancette, Thierry Pénard) tire les enseignements du volet « travail-télétravail » de l’enquête Capuni Crise, réalisée pendant le premier confinement auprès de 2317 Français.
Entre cessation d’activités et télétravail, quelle répartition pendant le confinement ?
Parmi les français qui étaient en emploi avant le confinement- 37% ont cessé leur activité pendant le confinement
- 35 % ont travaillé à temps complet en présentiel
- 28% restant ont fait partie de l’expérimentation à grande échelle du travail à distance, à temps complet pour la très grande majorité (98%).
Qui sont les télétravailleurs français pendant la période de confinement ?
Pendant le confinement, de nombreux travailleurs se sont retrouvés projetés du jour au lendemain en situation de télétravail « non choisi » sans forcément avoir l’équipement et l’espace nécessaire à leur domicile. Par ailleurs, il s’agissait principalement de télétravail à temps plein (98%).Les professions intermédiaires étaient surreprésentées parmi les télétravailleurs (44 % d’entre eux), ainsi que les cadres et professions intellectuelles supérieures (27 %) alors que les employés ne constituent que 21% des télétravailleurs. En revanche les ouvriers qui à priori occupent des tâches qui ne se prêtent pas bien au télétravail représente 5% des télétravailleurs.
Pour quasiment les trois-quarts des télétravailleurs confinés, il s’agissait d’une première expérience non préparée et brutale (70%).
En plus d’un travail « imposé » à la maison, près d’un tiers (35%) des télétravailleurs ont des enfants jeunes scolarisés (en maternelle, primaire ou collège) dont la présence permanente à la maison ne facilite pas les choses.
« Ces derniers résultats renforcent l’idée que le télétravail confiné n’a pas été une expérience de télétravail normal pour de nombreux salariés qui ont dû jongler entre l’école à la maison et le partage des équipements ainsi que des connexions ».Quels outils de télétravail ?
Parmi tous les télétravailleurs en confinement, seuls 3% des individus n’avaient pas d’ordinateur dans le foyer et 25% des télétravailleurs partageaient leur ordinateur (dont 2% pour lesquels ça pose problème).Les télétravailleurs confinés déclarent pour 88% d’entre eux avoir un accès à haut débit (type ADSL) ou très haut débit (fibre optique) et 8% se sont servis de la 4G pour se connecter.
62% des télétravailleurs ont participé à des visioconférences durant le confinement. Pour 13% d’entre eux cet usage était ponctuel au rythme d’une fois par semaine et 16% ont déclaré faire de la visioconférence tous les jours.
Les outils de travail collaboratifs tels que Google Drive, les agendas partagés ou encore les espaces de sauvegarde partagés ont aussi été très utilisés pendant le confinement en complément de la visioconférence et des réseaux internes d’entreprise.
48% des télétravailleurs déclaraient se servir des outils collaboratifs au moins une fois par semaine. Toutefois, cet usage est assez clivant puisque 47% des télétravailleurs n’ont pas eu recours à ce type d’outil.
Le courriel est resté l’outil incontournable pour le télétravail83% des télétravailleurs confinés s’en servaient plusieurs fois par jour et 55% se déclaraient connectés en permanence à leur messagerie. Le courriel remplit un rôle de « couteau suisse. Son usage a fortement augmenté durant le confinement et particulièrement dans les deux premières semaines.
La fréquence d’utilisation de ces outils a clairement augmenté d’après les télétravailleurs qui y ont eu recours. Ils sont 71% à ressentir cette augmentation pour l’utilisation des visioconférence, 65% pour les messageries instantanées et 49% pour les outils collaboratifs.
L'enquête Capuni Crise a été soutenue par la Région Bretagne et par la mission Société numérique de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires.
Références :