Un nombre croissant de collectivités proposent aux citoyens les services d’un « écrivain public numérique » pour les accompagner dans leurs démarches administratives. Selon les cas, ce service est proposé par le centre d’aide sociale, la bibliothèque, un espace public numérique ou encore par des associations. S’agissant des personnes en charge de ce service, on observe ainsi une grande disparité de situations : certaines collectivités font appel à un « écrivain public » de métier, qui assure cette fonction dans le cadre de permanences, quelques heures par semaine. D’autres collectivités confient cette mission à un de leurs agents ou créent un poste explicitement dédié à cette mission.
Grande variété de situations aussi quant aux publics destinataires du service « d’écrivain public numérique » : selon les collectivités ou les associations, ce service est prioritairement destiné aux publics les plus « empêchés », en situation d’illettrisme ou ne maîtrisant pas ou mal la langue française, ou destiné plus largement aux personnes en difficulté face au numérique, et notamment aux personnes âgées.
Grande variété aussi de configurations quant au spectre des prestations : le service « d’écrivain public numérique » désigne, généralement, la réalisation de démarches administratives en ligne ou la rédaction de courriers électroniques « pour le compte de la personne » : il peut s’étendre à la rédaction de CV ou inclure un volet d’initiation aux outils numérique. Dans certaines bibliothèques, le service est assuré par des bibliothécaires, et par des bénévoles, dans plusieurs associations.
Grande diversité, enfin, dans les profils qui assurent ce service : des agents spécialement recrutés, des jeunes volontaires dans le cadre du Service Civique, des bibliothécaires dans certaines médiathèques, des « ecrivains publics » professionnels, voire même par des bénévoles.
Cette fonction « d’écrivain public numérique » recouvre assez largement les fonctions de médiation ou d’accompagnement numérique. Si ces collectivités mettent en avant la terminologie « écrivain public numérique » plutôt que celles de « Médiateur numérique », généralement retenue, c’est probablement parce qu’elle donne un contenu plus concret et immédiatement compréhensible au service proposé.
Cette terminologie « d’écrivain public numérique » peut aussi être source de confusion vis-à-vis de la profession « d’écrivain public » qui a largement engagé, elle aussi , sa transformation numérique.
Une des recommandations de la Stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes (élaborée par la Délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes) visait, d’ailleurs, à « Valoriser le métier d’écrivain public et lancer une vaste politique de recrutement dans les organismes publics ou subventionnés (CCAS, centres sociaux…) ».